Francis Joyon s’amusait hier de l’expression "ça sent l’écurie"… mais cette fois, à un peu moins de 800 milles de l’entrée du goulet de Brest (à 9h), terme de son extraordinaire circumnavigation, l’aventure du marin solitaire touche à sa fin. IDEC franchira dans quelques heures la latitude du cap Finisterre, à la pointe occidentale de la péninsule ibérique. Il ne restera alors plus "que" le golfe de Gascogne à traverser pour finir "le boulot".
Bien appuyé sur son floteur bâbord, dans un régime de Sud-Ouest soutenu et régulier, le grand trimaran rouge doit prolonger le bel élan qui le propulse depuis 24 heures à plus de 20 noeuds en ligne directe vers l’arrivée. Plus de 480 milles ont à ce rythme été couvert en une seule journée et sauf avarie, hantise permanente du Solitaire, cette journée de vendredi devrait être marquée du même sceau de la performance maîtrisée, Joyon affirmant "en garder sous le pied" afin de ménager un multicoque fatigué. A l’instar de ce qui a été accompli depuis 56 jours et plus de 25000 milles, sa trajectoire définie en complète harmonie avec Jean Yves Bernot force l’admiration, bien calée en avant du centre dépressionnaire dans la bonne veine de vent. Avec une vingtaine de noeuds de vent aux allures de largue, IDEC, certes blessé, vole vers la conclusion – attendue dans la nuit de samedi à dimanche – de l’un des plus grands exploits maritimes.
Francis Joyon file vers l’énorme exploit
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