En Imoca Justine Mettraux et Julien Villion sur Teamwork ont viré dans la dépression et font désormais route presque direct vers la Martinique espérant toujours tirer profit de leur stratégie nord devant les 3 plans Koch en tête dans le sud. En Class40, la flotte s’est scindée en deux groupes l’un au nord, l’autre au sud. Il y a de la roulette russe sur cette transat.
Teamwork devrait pouvoir descendre à une belle cadence sur la bordure du front avec un bon angle pour terminer dans l’alizé. Les routages prédisent quasiment le match nul avec le groupe du Sud, où les 3 plans Koch For The People, Paprec Arkea et For the Planet mènent désormais devant Charal, Initiatives Coeur et Malizia Sea Explorer- dont chaque membre peut encore espérer monter sur le podium. Jérémie Beyou et Franck Cammas ont tenu à communiquer pour dire qu’ils sont toujours à l’attaque malgré quelques soucis techniques sur Charal.
«Devant, ils sont intenables en vitesse » confessait à la vacation hier Benjamin Dutreux à la bagarre dans la deuxième groupe avec Prysmian, Fortinet Best Western, La Mie Câline et Hublot. Un groupe qui constate que l’alizé est plus fort que prévu sur les fichiers et cavale à longues enjambées au milieu des poissons volants en veillant les sargasses qui ont fait leur apparition sur l’Atlantique à leur longitude. Les retardataires pourraient trouver sur leur route d’ici 72 heures le groupe d’IMOCA à dérives emmené par Louis Duc et Rémi Aubrun (Fives Group-Lantana Environnement) qui pourrait s’inviter à la fête finale vers Fort de France, briguant des places traditionnellement trop chères pour les vieux IMOCA.
Thomas Ruyant : “Ça file. Je sens que ça commence à tirer, on se donne à fond. C’est vrai qu’on est très concentrés sur la vitesse, on arrive à aller vite au bon endroit. On arrive à trouver des petits trucs, ça paye ; mais ça marche bien aussi derrière. Sam et Antoine (For the Planet) reviennent aussi. Avec Sam, on fait avancer ensemble nos projets, et c’est génial de voir que ça porte ses fruits. Je suis content, mais en même temps, il faut se méfier, parce qu’ils vont vite ! On les surveille du coin de l’œil. C’est vrai qu’ils (sur Teamwork.net) peuvent descendre très vite derrière le front. Mais cela dépend aussi de l’état de leur bateau, de l’état de la mer. Et de leur possibilité d’aller vite dans ses conditions, parce que c’est très compliqué d’être très lofé. J’espère qu’on arrivera avant eux, même si je serais aussi content pour Justine et Julien qui font un truc super. C’est osé ce qu’ils font ! » Dernière ETA : le 19/11/23 à 03h, HF
Mais le suspens n’est pas que l’apanage des 60 pieds. En Class40 aussi, il ya du jeu. Un groupe de quatre bateaux s’échappe clairement par le Nord et fausse compagnie aux leaders du Sud. Sur un plan météo, leur route semble un bon coup : traverser la petite dorsale pour passer au dessus d’une zone de molle afin de pouvoir basculer derrière le reste du front, celui-là même qui va concerner ce soir Teamwork. « Ils le franchiraient dans la nuit de jeudi à vendredi. Il n’y a pas beaucoup de vent tout de suite derrière mais la fin de parcours est bonne pour ce groupe, en bordure de l’anticyclone des Bermudes » promet Christian Dumard, le météorologue de l’organisation. « C’est une route qui était visible sur les fichiers dès le départ de Lorient ajoutait ce midi Benoit Hantzperg, co-skipper d’Influence 2, 18ème au général. « On a eu des soucis techniques au début de la course et pour nous, c’est une opportunité d’y aller ». Les trois leaders de cette option – Groupe SNEF, Crédit Mutuel et Amarris – jouent eux aussi tapis sur cette route et vont devoir naviguer pendant 36 heures sans trop regarder le classement où ils vont probablement chuter avant d’espérer un retour en grâce en fin de semaine.