Tanguy Le Turquais après plusieurs années en Figaro est arrivé sur le circuit IMOCA en rachetant le bateau de Damien Séguin, l’ex-Apicil et ex-DCNS. Il prendra le départ de sa première transat en solo en IMOCA. L’objectif : terminer et convaincre de nouveaux partenaires.
« J’ai acheté le bateau au mois de janvier puis – n’ayant pas eu le temps de trouver des partenaires – je l’ai loué à Banque Populaire à Nicolas Lunven pour la Transat Jacques Vabre en échange d’une remise à niveau du bateau. Je l’ai récupéré au retour de la Jacques Vabre. Ma première course a été sur le Défi Azimut où j’ai fini 9e, premier bateau à dérives. Le bateau est assez facile et je me sens à l’aise dessus. Pour la suite, il me manque encore du budget, 2M€ au total pour pouvoir faire le Vendée Globe. Pour l’instant, on a plusieurs petits partenaires aux côtés de l’association Lazare que je soutiens. Le plus dur a été de lancer le projet au début, acheter le bateau puis écrire l’histoire et convaincre. Tout cela est arrivé assez tard pour cette Route du Rhum mais nous y sommes parvenus en septembre. Clarisse m’aide dans mon projet. Je lui pose beaucoup de questions. Je n’ai que des ministes dans mon équipe qui m’entourent. Mon objectif sur cette Route du Rhum, c’est de terminer et me qualifier pour le Vendée Globe. Cela m’aidera à faire venir d’autres partenaires. J’ai envie aussi de découvrir 15 jours en solo sur un bateau de cette dimension-là. Ce sera ma première fois et si je n’appréhende pas la course, j’irai aussi avec des pincettes. »
Tanguy Le Turquais, 32 ans, est désormais un nom bien connu dans le milieu de la course au large. En effet, il a marqué les esprits ces dernières années, tout d’abord en Mini 6.50 où il performe et se convainc d’en faire son métier, puis sur le circuit Figaro où il s’est structuré, a beaucoup appris, s’est bien entouré et fut l’animateur de courses prestigieuses durant cinq saisons. Le marin souhaite poursuivre cette dynamique et pour cela, se lance un nouveau défi : celui de réaliser l’un de ses rêves d’enfant, être au départ du Vendée Globe 2024. Il y sera coûte que coûte, il cherche simplement le chanceux partenaire qui l’accompagnera dans cette merveilleuse aventure humaine et sportive.
La naissance de ce métier/passion
Tanguy a été élevé sur un bateau par un papa passionné et attiré par la course au large, semant très tôt une petite graine dans la tête de ce jeune marin en herbe. A 20 ans il accompagne alors la Mini Transat sur un bateau de l’organisation et décide à son tour d’y participer sur un Mini6.50, d’abord en 2013 puis en 2015 avec deux titres de champion de France à la clé. Ces projets et performances ont vu le jour grâce au soutien sans faille de sa compagne, Clarisse Crémer. « En posant le pieds à terre après ma première mini en 2013, j’ai eu un déclic : ok j’ai vraiment envie d’en faire mon métier. Avec Clarisse, on était jeunes, on n’avait pas un sous en poche et on a réussi à deux à réaliser cette Mini Transat. Si on a été capables de faire ça avec rien, on sera capables de tout ensuite. » raconte Tanguy, heureux de se replonger dans ces beaux souvenirs.
Du Mini6.50 au Figaro … du Figaro au Vendée Globe
Ses expériences réussies en Mini6.50 (6e en 2013 et 3e en 2015) rendent son rêve de Vendée Globe un peu plus réalisable mais à cette époque, la marche est encore trop haute. Tanguy va donc passer par la case Figaro, un excellent tremplin, l’école la plus réputée de la course au large en solitaire. C’est la classe idéale pour poursuivre son apprentissage, se professionnaliser, gérer des projets et des budgets ambitieux dans le but de se structurer. Ces cinq années, sous les couleurs de Nibelis, Everial ou dernièrement le Groupe Quéguiner, furent très enrichissantes et jalonnées de beaux résultats. La caisse à outils du marin est donc bien remplie pour prétendre à vouloir participer au Vendée Globe 2024.
En parallèle, Clarisse progresse dans le milieu à vitesse grand V et se retrouve au départ de ce tour du monde en 2020. Tanguy va donc vivre la course de l’intérieur boostant encore plus son désir de s’attaquer à ce monument de la course au large. « J’ai envie de me jeter dans l’aventure, d’y aller à bras le corps et de rendre fier le gamin qui rêvait de Vendée Globe au sens propre du terme. C’était quelque chose de tellement lointain, que je ne pensais vraiment pas réalisable, mais maintenant, en voyant où j’en suis et le chemin parcouru, je me dis que le rêve pourrait devenir une réalité. » déclare Tanguy.
« Je veux boucler la boucle ! » le message est clair, Tanguy ambitionne d’être au départ de ce fabuleux tour du monde, sans escales et sans assistance dans 3 ans. Pourquoi ? Pour le terrain de jeu unique, le support technologique passionnant qu’est l’IMOCA et l’exigence de la compétition. Pour cela, il y a encore du travail mais il est confiant et se donnera tous les moyens pour parvenir à ses fins. La priorité numéro une est de trouver les investisseurs pour acheter un bateau et chercher les partenaires qui accompagneront le projet. En parallèle, Tanguy et son équipe sont prêts, le schéma pour y arriver est précis « Aujourd’hui, nous avons conscience que l’on a un produit marketing fort et rentable à proposer : Le Vendée globe. L’engouement incroyable autour de l’édition 2020 confirme son intérêt. Nous sommes très confiants dans l’intérêt et la pertinence de ce projet et savons que nous serons au départ, nous cherchons juste le chanceux qui nous rejoindra ! » s’amuse-t-il à raconter.