Groupama attendu demain à Bahia

groupama
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En 2003, suite au report du départ en raison d’une forte dépression Atlantique, les multicoques avaient tiré tout droit vers Salvador de Bahia, soit le parcours emprunté cette année. En 11 jours, 23 heures et 10 minutes, Franck Cammas et Stève Ravussin avaient remporté la mise sur Groupama premier du nom. Ce même duo s’apprête à effacer des tablettes ce temps de référence. Groupama, deuxième du nom, est peut être bien parti pour passer sous la barre des dix jours. Pour ce faire, il doit franchir la ligne avant demain mercredi 13 heures. Derrière, Gitana 11 (Lemonchois/Guichard) a fait un beau planté ce matin et va jouer lui aussi la carte de la « prudence ». Fort de ses 125 milles d’avance sur Banque Populaire (Bidégorry/Ravussin) à 16 heures, il va surtout s’appliquer à gérer celle-ci, aller « chercher » Groupama 2 relevant du domaine de l’utopie.

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Imoca : Une troisième partie d’échec
On peut dire aujourd’hui que la partie d’échec dans la Classe IMOCA, entamée au passage des Canaries, est en train de rendre son verdict. « Il n’y a plus rien de fondamental à jouer, explique Michel Desjoyeaux (Foncia) lors de la vacation de midi. Maintenant c’est tout droit, avec réglage et vitesse ».

Si la première partie, entre le Havre et les Canaries, a été remportée par le duo Marc Guillemot/Charles Caudrelier (Safran), celle-ci est à mettre sur le compte du duo Mike Golding/Bruno Dubois (Ecover III). Dans cet alizé qui n’avait que le nom, ils ont scotché tout le monde. « Je pense qu’ils avaient un spi mieux adapté que nous pour ce type de vent. Les nôtres sont taillés max pour descendre dans la brise, le sien doit être plus petit, offrant un meilleur angle de descente dans la force de vent que nous avons eu ». Une manière comme une autre de masquer une légitime déception, puisque le « gauchiste » Michel Desjoyeaux n’a, à l’évidence, pas été récompensé de son option le long des côtes africaines, tout comme Cheminées Poujolat (Stamm/Cariou).

Cette troisième partie qui vient de débuter avec le passage au Cap-Vert est capitale pour la victoire finale et pourra être jugée à la sortie du Pot au Noir, soit d’ici trois à quatre jours selon la « vélocité / méchanceté » de celui-ci. Après, ce sera tout droit jusqu’à Bahia, avec une navigation au près-bon plein dans l’alizé du sud-est qui ne laissera guère d’opportunité. Un retard supérieur à 30 milles pourrait être du coup rédhibitoire .

50 pieds, les IMOCA ouvrent la route
Crêpes Whaou ! est sorti de l’archipel du Cap Vert après être passé entre Maio et Santiago. Il se recalle actuellement vers l’ouest pour sortir du triangle encore un pétoleux dans lequel ils sont et pour trouver le meilleur passage pour franchir le Pot au Noir. Le trimaran rouge et jaune ne profitera pas du balisage de la zone du Pot au Noir qu’effectueront les Imoca, en effet, il continue de leur ouvrir la route. En revanche, Laiterie de Saint Malo, à plus de 300 milles de là, file enfin vers le Cap Vert qu’il devrait atteindre cette nuit et ainsi se caller en fonction de l’expérience de ses prédécesseurs. Le reste de la flotte s’étale sur près de 1000 milles entre Croisières A Caseneuve et DZ Energy.com.

« Nous sommes enfin sortis du Cap Vert » soufflait Karine Fauconnier (Crêpes Whaou !) à la vacation du milieu de journée. «On a tiré des bords dramatiques dans des vents mollissants, on était un peu énervé d’être là. Avec des empannages tous les cinq minutes pour trouver le bon angle de vent, c’était une vraie galère. A présent, on va pouvoir enfin avaler les milles dans ce que j’appellerai des bébés alizés, parce que ça souffle à 15/18 nœuds et que les vrais alizés sont plus forts. C’est comme les poissons volants, ils sont minuscules en ce moment. Nous filons à une moyenne de 18 nœuds, c’est pas mal, on devrait arriver dans cinq jours, enfin, on espère, sinon, on manquera un peu de tout. Le Pot au noir, notre dernière barrière avant Bahia a l’air franchissable, pas très étendu. Jusqu’ici, on peut dire que cette transat aura été lente, mais clémente ».
Crêpes Whaou ! qui devance les Imoca ne profitera pas de leur expérience du Pot au Noir pour baliser la zone trouver le bon passage, contrairement aux autres 50 pieds de la flotte. Mais la route est directe et derrière le Pot au Noir, Franck-Yves Escoffier et Karine Fauconnier vont pouvoir bénéficier enfin de vrais alizés. Ceux de l’hémisphère sud, de secteur Est à Sud Est, générés par l’anticyclone de Sainte Hélène qui, lui, n’est pas aux abonnés absents.

40 pieds
 La flotte Classe40 de cette 8e édition de la Transat Jacques Vabre poursuit sa descente vers le Cap Vert dans un flux de nord-est qui devrait finir par s’appeler "vrai alizé" d’ici 24 heures. En attendant, le jeu des empannages continue. Côté classement, le tandem Giovanni Soldini et Pietro d’Ali n’a pas été localisé au pointage (ni à 12h, ni à 16 h) et toute la question est de savoir si "Telecom Italia " a concédé ou non, son leadership au duo Dominic Vittet et Thierry Chabagny à bord de "Atao Audio System", auteur d’un joli coup le long des côtes africaines.

Foncia – Michel Desjoyeaux (6ème au classement de 12h00)
« Les problèmes de vent sont maintenant réglés, c’est tout droit vent arrière, il n’y a plus de coups tordus, plus de variations de vent jusqu’au Pot au Noir, c’est de la vitesse pure désormais. On est à 10/12 noeuds avec des surfs de 14 noeuds. C’est assez contraignant car notre spi ne comprend pas toujours ce qui lui arrive. Concernant la vitesse d’Ecover III, je pense qu il n’a pas le même spi que nous, il en a un plus adapté que nous, moins grand en surface. VM Matériaux en un comme ça aussi et il aurait pu tirer son épingle du jeu avec. Sur l’écart qu’il a creusé, on ne comprend pas, je pense qu’il a une bonne vitesse et qu’il y a eu aussi des anomalies météo. Pour les prochaines heures, on a simplifié le travail météo puisqu’on a presque plus de gas-oil donc l’ordinateur est éteint. La route est assez simple, on va dans l’Ouest avec 1 ou 2 empannages à faire d’ici au Pot au Noir. Puis Cap au Sud ensuite. »

VM Matériaux – Jean Le Cam (7ème au classement de 12h00)
« Le vent est très instable, très variable avec des bascules très instables aussi. La direction oscille beaucoup. Nous sommes toujours au milieu de l’Archipel du Cap Vert, on aperçoit vaguement les îles. Concernant notre positionnement Ouest, pour l’instant ça ne semble pas être très favorable pour nous. Mais il y aura encore des coups à jouer après. C’est pas très reposant mais par contre très intéressant. Y a rien de fait, ça joue et on est joueur. La transat est épuisante mais franchement passionnante. On arrête pas de barrer comme en compet’. On fait des quarts de 3 heures variables. Sur le passage du Pot au Noir, je n’en sais, on verra. »

Class40
A.ST Groupe – Marc Emig (5ème au classement de 12h00)
« On est entre 2 fronts, avec Chocolats Monbana et Deep blue qui sont à vue depuis 2 heures maintenant. On a des conditions assez faibles de Nord / Nord-Est et on marche à 8,5 noeuds. On joue au chat et à la souris avec l’anticyclone. Très au large c’est nul, à la côte c’est nul aussi. Y a pas beaucoup d’options possibles, la situation va s’éclaircir quand cet anticyclone va enfin remonter, on aura alors un vent de Nord-Est plus soutenu. Depuis ce matin on a fait pas moins de 12 empannages, mais les conditions sont clémentes donc on arrive quand même à se reposer. »