Ligne d’arrivée à portée d’étraves pour les 60′ Orma

gitana
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186 milles à avaler et l’affaire sera bouclée pour Groupama 2 (Cammas/Ravussin), attendu comme prévu en milieu de journée. Les cinq arrivées vont se succéder en moins de 48 heures, avec pour unique suspense de savoir qui va boucler la marche. Avantage Brossard, mais les  « petits jeunes » de Sopra Group n’ont pas dit leur denier mot…
 
Hier soir, lors d’une émission radio, Marc Guillemot (Safran) a révélé que son grand spi avait rendu l’âme depuis deux jours. Dans l’impossibilité de suivre la même trajectoire qu’Ecover III (Golding/Dubois), Safran s’est donc déporté vers la droite du plan d’eau, jusqu’à passer hier entre les îles du Cap Vert. Une stratégie adaptée par cette nouvelle donne, ce qui change également la « donne ». « C’est uniquement pour cela qu’on a quitté notre trajectoire initiale, explique dans une vacation trop tôt coupée Marc Guillemot. Ceci expliquant cela, le recul au classement du monocoque gris est net : 81 milles, contre une poignée deux jours plutôt. « J’ai appris la nouvelle, commente Loïck Peyron (Gitana Eighty), deuxième ce matin derrière Ecover III (Golding/Dubois). C’est bien triste pour Marco car nous sommes toujours sous spi, pendant au moins 24 heures. Mais on devrait être embêtés par le Pot au Noir dès ce soir ». Si devant cela les premiers se battent comme des diables, derrière le niveau de jeu est aussi élevé, comme le prouve la très belle course de Roxy (Davies/Grégoire) qui glisse actuellement au milieu de l’archipel du Cap Vert. « La nuit est magnifique mais on ne voit pas les îles. On a juste senti à un moment les senteurs de la terre. Sinon, il y a du vent, c’est nickel. Je n’en dirai pas plus. Là je suis à l’intérieur et je guette le moment où l’on va empanner, raconte Jeanne Grégoire. D’après cette dernière, toute la flotte devrait descendre « vite fait bien fait » vers le Pot au Noir et, toujours selon son analyse, ce dernier ne serait pas si « méchant » que cela.

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« Prompto ? Tu peux me rappeler dans deux minutes », demande Giovanni Soldini (Télécom Italia). Comme d’habitude, cela manœuvre ferme sur les voiliers de la Class40 qui enchaînent les empannages pour descendre dans l’alizé du Nord-Est. Une navigation douce, agréable mais également exigeante. « C’est super, il y a de vraies conditions, on arrive à bien bouger. Je marche à 9 nœuds, la vie est belle, la température est fantastique. Moi, j’aime bien le chaud». Quant aux français qui courent après le duo italien depuis le départ, « qu’ils y restent, mais je comprends que cela les énerve ». Bien évidemment, tout ce joli monde regarde comment ils vont passer l’archipel, comment ils vont se positionner face à l’entrée du Pot au Noir. En bateau à voile, les coups se jouent longtemps à l’avance. Ce qui n’empêche pas une vraie incertitude, comme la date possible de l’arrivée des 40 pieds à Bahia. « Au pif, je dirai 10 jours, peut-être 12, peut-être 8, cela va dépendre ». L’éclat de rire de Giovanni signifie à lui seul le bonheur d’être en mer. Ce qui est plus que parfait.