Isabelle Joschke augmente son avance …

Isabelle Joschke
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De plus en plus… « Isabelle est étonnante. Non seulement elle ne lâche jamais rien, mais elle se gère de manière remarquable ». Réservé ainsi qu’il sied à son rôle de Directeur de Course, Denis Hugues ne peut à la lecture des positions, retenir ce petit compliment qui vient en partie expliquer la performance de la jeune Franco-Allemande. La descente au portant le long des côtes du Portugal s’annonçait comme un long sprint tout en glissades alizéennes, théâtre du choc des ambitions de tous les protagonistes de la course. Le déboulé sous spi et son corollaire d’empannages à la recherche du bord le plus favorable est bien d’actualité sur la bordure orientale d’un vaste champ anticyclonique, mais la confrontation a, pour l’heure, tourné court tant la domination du nouveau plan Finot-Conq est allée grandissante. Le poids des expériences et des talents cumulés d’un Samuel Manuard (Sitting Bull) et d’un Yves Le Blévec (Actual) n’ont pas encore réussi à venir à bout de l’étonnante résistance de la jeune femme. Alors que les trajectoires tendent à converger à l’approche de l’archipel de Madère, les écarts ont atteint ce soir plus de 28 milles avec Sam et près de 42 milles avec Yves. Seule inconnue au programme des prochaines heures de course, l’atterrissage sur des îles connues pour les fameux « dévents » que leur altitude provoque. Mais Dame Chance semble vouloir accompagner jusqu’au bout la jeune navigatrice puisque le vent de Nord-Est qui souffle actuellement sur Funchal crée au contact des sommets un effet Venturi qui génère un flux soutenu sur toute la zone d’arrivée. Manuard et Le Blévec vont ainsi devoir puiser au plus profond de leurs ressources pour espérer revenir au contact de Degrémont-Synergie. La lutte se fait plus âpre avec l’exigence de déclencher à bon escient et au bon moment les empannages. Malgré la fatigue accumulée de 5 jours de course musclés, les solitaires doivent plus que jamais faire preuve de lucidité.
 
Des écarts conséquents. Le rythme imprimé par Isabelle Joschke et ses principaux poursuivants a littéralement fait exploser la flotte historique de cette 16ème Transat 6,50 Charente-Maritime/Bahia. Les 89 concurrents toujours en course, soit 100% des engagés, sont éparpillés du nord au sud sur toute la longueur de la péninsule Ibérique. Et alors que la leader Isabelle Joschke envisage une arrivée pour la soirée de demain dimanche, les coureurs les plus mal classés sont encore aux prises avec le franchissement du cap Finisterre, à près de 600 milles de son tableau arrière. Aux prises, car l’anticyclone, en s’étalant paresseusement vers l’Est les emprisonne désormais et les vitesses ont dramatiquement chuté tandis que le groupe de tête continue de glisser dans un flux de secteur Nord/Nord-Est bien soutenu. Le leitmotiv bien connu des navigateurs revient comme une rengaine ; les « riches » s’enrichissent tandis que les « pauvres » frisent la banqueroute.
 
Le beau retour du Slovène. Andraz Mihelin (Adria Mobil) est entré dans cette Transat 6,50 Charente-Maritime/Bahia avec des ambitions affirmées. Un accrochage dès les premières minutes de course avec un bateau spectateur a bien failli ruiner les efforts consentis depuis deux ans au sein d’un Team qui a engagé deux voiliers. Dérive endommagée et carène égratignée, le Slovène a néanmoins quitté les côtes de Charente-Maritime mardi dernier le couteau entre les dents. Il choisissait au sortir du golfe de Gascogne de serrer la côte Portugaise au plus près, imité en cela par son compère Kristian Hajnsek du team Adria Mobil. Andraz peut ce soir se féliciter d’être aller ainsi au bout de ses idées puisqu’il est parvenu à glisser imperceptiblement sous la flotte pour s’emparer ce soir de la 7ème place. C’est une nouvelle fois le belge Peter Laureyssens (Ecover) qui fait les frais de cette opération. Peter qui navigue très à l’écart dans l’ouest de la flotte, figure à la 10ème place du classement général.

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