Trans-Indien express pour Coville en solo

Mise a l eau du nouveau Sodebo
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« 35 minutes pour monter seul la grand voile, le ton était donné ! » Voici comment le skipper entame son carnet de bord rédigé la veille de l’atterrissage sur les Seychelles (à lire sur le site www.sodebo-voile.com). Ces presque neufs jours de navigation au portant, dans un alizé soufflant en permanence entre 20 et 30 nœuds, ont permis au skipper d’apprivoiser en solitaire la puissance et le comportement du plan Nigel Irens-Benoît Cabaret. « Le bateau est sain, fiable et très agréable à la barre » résume-t-il. « Il n’accélère pas comme le ferait un trimaran de 60 pieds, beaucoup plus volage et donc plus stressant. Sodeb’O monte sans effort à 20-25 nœuds et la forme des flotteurs ajoutée à celle de la longue étrave permettent au bateau de s’engager dans les vagues sans jamais enfourner. » Rappelons que pour battre le temps de la jeune anglaise autour de la planète, il faudra effectuer une moyenne supérieure à 15,9 nœuds, en moins de 71 jours et 14 heures. De Bali aux Seychelles, Thomas a mené son trimaran à la cadence de 21 nœuds sur le fond (moyenne de 502 milles par jour), et 17 nœuds sur la route directe, ce qui conforte toute l’équipe Sodeb’O dans les choix effectués. « Nous avons opté pour un mât basculant, trois safrans et des ballasts positionnés de manière à compenser l’étroitesse du bateau (16,50 m pour 32 m de long) et jusqu’ici nous sommes extrêmement satisfaits des résultats. »

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Gérable en solo

Cette traversée de l’Océan Indien monte à 9 800 milles la distance parcourue par le maxi Sodeb’O depuis sa mise à l’eau le 21 juin, en Australie. Afin de valider les choix techniques et préparer le tour du monde, le trimaran a été mené en équipage de Newcastle à Bali, via Nouméa, l’étape suivante étant ce premier test en solitaire vers les Seychelles. « J’ai mené Sodeb’O en configuration « solo », c’est à dire, enclenché pour la première fois le pilote automatique, manœuvré et réglé seul les voiles dans des grains assez forts. Il faut 15 minutes pour prendre un ris et 10 pour enrouler et affaler le gennaker, le double de temps que sur un 60 pieds. C’est le jeu, le bateau est physique mais gérable en solitaire, l’objectif est atteint » explique Thomas d’une voix énergique malgré le manque de sommeil. « C’est vrai que j’ai très peu dormi. J’ai mis quatre jours à trouver le rythme. A décrypter ces vibrations, ces chocs, tous ces nouveaux accords dus à la taille, mais aussi à la masse et à la surface du bateau. »

Solitaire par envie 

Cette « trans – Océan Indien » en solo aurait pu offrir les conditions d’un contre la montre mais « la forte houle de Sud ne permettait pas de s’attaquer au record des 24 heures » analyse le skipper dont la priorité était de prendre ses marques en vue d’un tour du monde extrême en multicoque. « A près des mois passés en flux tendu, quel bonheur d’être seul en mer ! Parfois, le doute peut s’installer mais cette semaine a encore confirmé que ce record est exactement le défi dont j’ai envie. » Après la Nouvelle Calédonie, l’Indonésie et le lagon idyllique de l’archipel des Seychelles, le maxi Sodeb’O poursuivra dans quelques jours ce voyage retour de rêve vers la France. Après vérification technique du bateau, l’équipage pointera les étraves sur Hurghada, en Egypte, avant de remonter la Mer Rouge et traverser le Canal de Suez. De Méditerranée, le trimaran rentrera début septembre à la Trinité sur Mer, son port d’attache, avant de s’amarrer aux Sables d’Olonne, du 14 au 30 septembre.