Armel Tripon reprend la tête…

Armel Tripon Gedimat
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« On se croirait au large de Penmarc’h, plaisante Armel Tripon (« Gedimat »), de nouveau leader au classement de ce matin. Je tire des bords, sous un petit crachin qui pourrait être breton. Je crois toujours fermement à mon option Nord, mais il est encore trop tôt pour faire un état des lieux. Il faut attendre quatre ou cinq jours pour savoir si j’ai fait le bon choix. Mais à mon avis, dans le Sud ils doivent s’arracher les cheveux. Pour l’instant je fais marcher le bateau, et je vais me reposer dès que possible. Il est indispensable de rester lucide. »

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Eric Defert (« Suzuki Automobiles »), second et pointé le plus au Nord de la flotte du Trophée BPE, est lui aussi toujours aussi confiant dans son choix. « Pour le moment, je suis content de moi… mais il y a encore beaucoup, beaucoup de route. Si tout va bien, après les Açores, on devrait croiser devant les Sudistes, au reaching, alors qu’ils seront au près au milieu de l’Atlantique. Mais attention, ce n’est que le début de la course et rien n’est encore gagné. »

Dans le Sud, on joue avec la bulle. Marc Emig (« A.ST Groupe ») la « coince », Gildas Morvan (« Cercle Vert ») la fuit, Robert Nagy (« Théolia »), la traverse. « Cette nuit, je me suis vengé des deux nuits précédentes, confie Marc Emig, cinquième au classement de ce matin. Je me suis couché à 21h35, et là, je viens d’être réveillé par le téléphone. Mais il ne faut pas dormir bêtement. Je me suis réveillé toutes les deux heures pour vérifier la marche du bateau. L’angle est idéal, à 120° du vent, avec 15 nœuds de vent sur une mer praticable. Dans ces conditions, il ne faut surtout pas hésiter à déléguer. Le pilote barre mieux que moi, et surtout après les journées d’hier et d’avant hier il fallait bien ça ! »

Pas très loin de Marc, légèrement décalé vers le Nord, Gildas Morvan (« Cercle Vert »), flirte avec la bordure de l’anticyclone des Açores, avec une seule peur : s’y faire coincer. « La bulle n’arrête pas de faire le yoyo, analyse le Brestois. Un coup dans le Sud, un coup dans l’Est, cela n’arrête pas de changer. J’ai passé la nuit à la surveiller et à enchaîner les empannages pour m’en éloigner. Le bateau est beaucoup plus agréable que ces deux derniers jours, mais il faut tout le temps rester aux réglages, relancer le bateau, choquer, abattre, brasser du tangon, en gardant en permanence un œil sur le baromètre… » Et, selon Gildas, l’exercice devrait encore durer quelques jours. Les alizés sont bien installés, là bas, à plus de 300 milles, loin dans le Sud au niveau des Iles Canaries. Pour le moment, il faut donc continuer à descendre, mais rapidement il va falloir faire de l’Ouest pour ne pas trop rallonger la route.

Robert Nagy (« Théolia »), qui a déjà fait le choix de couper à travers l’anticyclone des Acores, a retrouvé du vent au petit matin, après une nuit de pétole. « Je viens de toucher 8 nœuds de vent de Sud-Ouest. Ca redémarre et je marche à 6,5 nœuds. J’ai barré toute la nuit, sous un ciel dégagé, au milieu des dauphins, c’était magnifique. Je pense que je tiens le bon bout. Le plus dur est passé, je pense que la zone de calme est maintenant derrière moi. Le vent devrait monter et adonner dans les heures qui arrivent… » 

Classement du vendredi 30 mars 2007 (les 10 premiers) :
1 – Armel Tripon / Gédimat
2 – Eric Defert / Suzuki
3 – Gildas Morvan / Cercle Vert
4 – Marc Emig / AST Group
5 – Yannick Bestaven / Aquarelle
6 – Robert Nagy / Théolia
7 – Eric Drouglazet / Luisina
8 – Bertrand De Broc / Les Mousquetaires
9 – Thomas Rouxel / Défi Mousquetaires
10 – Nicolas Troussel / Financo