Stamm & Eliès contraints à l’abandon

Cheminée Poujoulat
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Retour sur le début de course«Nous avons passé deux fronts brutaux dans des conditions plutôt mouvementées. Avec Yann, nous avions choisi de ménager le matériel et de faire un début de course conservateur. Mardi, après le passage du deuxième front, c’était parti et Cheminées Poujoulat marchait super bien. Tout à coup, il y a eu un grand bruit à l’arrière, nous n’avons pas la moindre idée de ce qui l’a provoqué. Yann a essayé de reprendre la barre qui était devenue très dure. Le bateau est parti à l’abattée. En fait, le safran tribord avait glissé sous le choc et était déboîté. Il n’était plus tenu en haut ; comme il était tenu par le palier du bas, il ne tombait pas. Ce qui restait du bras de levier, à l’intérieur du bateau, pivotait sur 50° et détruisait la sortie de coque. L’état de la mer aggravait les chocs. Pour préserver le fond de coque, nous avons réussi à enlever le safran. Du coup, nous avons commencé à faire de l’eau énorme, nous en avions jusqu’aux genoux. Nous avions démonté le système de guidage pour retirer le safran, mais le mal était fait et, en plus, le pilote était noyé. Nous n’avions pas d’autre choix que de gagner un port, sur un seul bord, sans mettre le moteur et, n’ayant pas encore pris notre décision, rester en course». Sur le plan sportif, repartir n’est pas intéressantCheminées Poujoulat a atteint le port de Sanxenso au nord de Vigo vers minuit. André Prunier, le directeur commercial de la société Poujoulat était sur place :«Une course peut toujours être interrompue, nous sommes bien placés pour le savoir. Il n’en reste pas moins vrai que lorsque nous parlons, dans notre communication autour de ce projet, de partage de valeurs, c’est une réalité. Nous souhaitons évidemment la réussite de Bernard, mais nous avons une vision réaliste de ce qu’est la course et nous nous inscrivons dans la durée. La vraie déception sur cet abandon est pour Bernard qui le prend de plein fouet parce qu’il se préparait à la Transat Jacques Vabre depuis de longs mois ».«C’était vraiment bien de voir André sur le ponton » raconte Bernard, «on se sent moins seul, plus entouré, ce qui dans des moments pareils fait du bien. Il y avait également les «Volvomen» de Seb Josse, comme comité d’accueil, on peut difficilement faire mieux pour remonter le moral. Repartir ce soir n’a aucun intérêt sur le plan sportif, en deux heures, ils te mettent 40 milles avec une telle situation météo. On ne se voit pas, Yann et moi traverser pour traverser, ça n’a pas de sens pour nous.Jeff, notre préparateur arrive à l’instant, nous allons changer les pièces cassées et remonter vers Brest aussitôt que possible. Comment ne pas être déçu quand on se prépare pendant des mois et que l’équipage est au top ? pour notre partenaire aussi c’est rude, j’aurais vraiment aimé leur offrir une belle arrivée à Bahia ». Source Cheminées Poujoulat

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