Une Transat Jacques Vabre sélective

Nicolas Boidevézi
DR

Focaliser sur les positions de bateaux en difficultés depuis 3 jours, on en oublie les grosses performances, les belles trajectoires, les bons choix tactiques du début course de Yann Eliès ou du Souffle du Nord ou bien encore de Ciela Village. On s’aperçoit que PRB de Vincent Riou, le favori en Imoca (dixit Yann Eliès) vient de prendre la main suivi de près par Armel Le Cléac’h. La nuit dernière a apporté un brin de pause après trois jours très agités grâce à une petite bulle réparatrice. Mais la formation d’une nouvelle dépression sur l’archipel des Açores va rendre les prochaines 24h encore très musclées avant d’accrocher les alizés, de retour avec l’anticyclone…

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Si les deux leaders Ultime sont sortis depuis deux jours du régime dépressionnaire, ils sont désormais dans la nasse anticyclonique qui les oblige à enchaîner les empannages le long des côtes marocaines.  La tête de course navigue dans un alizé pas très bien établi : il faut faire de nombreux empannages, mais la tiédeur commence à se faire sentir. La mer s’est bien rangée. Actual plus au Nord est toujours au près à l’avant du thalweg : il navigue vers l’Ouest afin d’aller chercher la bascule synonyme de route vers le Sud.

Et au vu du changement météorologique qui se prépare sous le tropique du Cancer, ce chemin de traverse risque fort de se prolonger jusqu’à l’archipel du Cap-Vert : tant que l’anticyclone n’a pas retrouvé sa place habituel, les alizés sont plutôt mous et plutôt renforcés le long de l’Afrique jusqu’au Sénégal… Et il y aurait même une ouverture à l’intérieur de l’archipel pour passer le Pot au Noir au plus près du continent !

Mais pour le reste de la flotte, c’est encore dans le magma Nord Atlantique que les trente-deux autres duos encore en course doivent se dépatouiller : en approche des Açores, la configuration est pour le moins inédite puisque, après les deux dépressions négociées en trois jours, c’est une perturbation qui se forme pile sur la route ! Une masse d’air froid venue du Labrador se conjugue en effet avec une bande nuageuse antillaise chaude pour générer une méchante bulle de basses pressions qui va balayer l’archipel avant de remonter vers l’Irlande…

Pour les multi50, touchant progressivement du vent d’Ouest soutenu avec une mer formée et mal rangée -croisée-, ils vont enfin pouvoir faire du gain Sud. Prudence de rigueur, les rafales sont fortes.

Pour les 40 pieds, le régime Sud-Ouest et près serré pour tout le monde, mais la position Ouest des leadeurs leur permet de toucher le vent d’Ouest plus tôt, synonyme de route vers le soleil, avec un vent soutenu avec de fortes rafales.