Le vent faible est presque aussi épuisant que la grosse brise. Eric Péron nous le confirmait ce matin en nous répondant depuis la barre de Generali : « Nous sommes en plein dévent de Madère, c’est hyper instable. Nous progressons dans du vent d’est nord-est entre 5 et 8 nœuds, très instable. ». A 60 milles dans l’ouest de Madère, les 14 équipages sont bel et bien dans « un pot de pus », dixit Gwen Gbick (Made in Midi) et travaillent dur pour trouver la bonne vitesse, cap au sud vers La Palma aux Canaries.
Ce vent d’est faiblard ne permet plus de garder le spi bien gonflé alors, les changements de voiles d’avant sont fréquents. Alors qu’Interface Concept naviguait ce matin sous génois, sur Made in Midi, on tentait de garder le grand spi au maximum : « Nous sommes sous spi, mais c’est limite. Il a tendance à se dégonfler. On hésite à passer sous génois. L’idée, c’est de conserver un maximum de vitesse » soulignait Gwen Gbick.
Michel Desjoyeaux (Bretagne-Crédit Mutuel Performance), qui vit avec bonheur sa navigation avec le benjamin de la course Corentin Horeau, avouait que leur option ouest n’a finalement pas été payante : « Avec notre route à l’ouest, nous voulions avoir tout le temps un peu plus de pression. Ca n’a pas comblé la route plus longue, du coup, on n’a pas réussi à rattraper le retard. Je ne sais pas ce qu’ils ont fait mais c‘est le bazar par ici ! ».
ILS ONT DIT
Jean Le Cam / Interface Concept : « On dépasse Madère. C’est un peu mou mais ça va bien quand même, toujours avec nos amis Gédimat, Generali … Le problème est que le passage de Madère est vachement important pour nous. Il faut aller vite dans les endroits où tu n’avances pas car plus tu vas vite et moins t’y restes longtemps. On va essayer de passer correctement Madère et puis ca va être reaching dans du vent refusant petit à petit et on se dirigera vers le way point des Canaries. Moi je sais faire marcher les 60’ dans les petits airs mais pas les Figaro. C’est Gildas qui sait faire marcher le bateau dans ces conditions-là donc je lui ai dit qu’il n’allait pas dormir. »
Michel Desjoyeaux / Bretagne Crédit Mutuel : « Nous sommes dans la pétole à côté de Madère. Il reste encore du clapot et du coup, le bateau a du mal à trouver sa vitesse. On a eu de temps en temps des bons courants d’air qui nous ont propulsé mais il y a un quart d’heure, on n’avait plus rien. Tu ne sais jamais d’où vient le vent. Après, ce n’est pas clair non plus. Pour aller jusqu’à La Palma, nous allons finir avec de l’ouest. Je ne sais pas ce qu’ils ont fait mais c‘est le bazar par ici. On pensait que le dévent de Madère allait nous rendre service. On voulait s’éloigner un peu plus loin de Madère. On va passer à 90 milles et on peut ressentir les perturbations de l’île plus loin que ça. Après les Canaries, c’est tout aussi incertain. »
Gwen Gbick, Made In Midi : « On arrive dans le dévent de Madère. Nous avons un petit vent tout mou. Il va falloir se dépêtrer de Madère, cela ne va pas être simple. On terminera au près à La Palma. On est sous spi actuellement mais il se dégonfle un peu donc on hésite à mettre le génois. On reste bien concentré. »
CLASSEMENT DE 5H
1 Generali Nicolas Lunven – Eric Peron à 2773,55 milles de l’arrivée
2 Interface Concept Jean Le Cam – Gildas Mahé à 0,31 mille
3 Gedimat Thierry Chabagny – Erwan Tabarly à 2,38 milles
4 Skipper Macif Fabien Delahaye – Yoann Richomme à 2,41 milles
5 Safran – Guy Cotten Gwenolé Gahinet – Paul Meilhat à 3,85 milles