Après sa blessure cet hiver sur la Route de la Découverte et une saison à naviguer sur Sodebo M34, Thomas était impatient de retrouver la barre de son trimaran. De retour à La Trinité-sur-Mer, le sourire est là et le regard toujours émerveillé sur ce bel oiseau de 31 mètres. « Je suis fait pour cela, le multicoque, la vitesse, la glisse… C’est un bateau plaisir, j’ai beaucoup de chance. Le portant est magique car cela ne tient à rien, c’est très exigeant. Il y a un mélange d’adrénaline et d’anxiété lorsque l’on navigue à plus de 30 nœuds, » sourit Thomas.
Après plusieurs sorties à la journée, le Team Sodebo est entré dans le vif du sujet avec ce premier entraînement de 24h en mer. Thomas et son équipe ont mis le cap au Sud avec une descente au portant vers Bordeaux et une remontée au près, l’occasion de tester le maxi-trimaran en configuration « Tour du Monde » après son chantier estival dans une météo variée et un mer formée. « Je suis très heureux, nous avons vraiment gagné en vitesse et en performance en optimisant la gestion du bateau. Nous avons travaillé sur le réglage du pilote automatique, sur la navigation de nuit et ses spécificités en terme d’instruments et sur les voiles. Nous avons notamment testé nos deux gennakers à tour de rôle afin de les comparer dans des conditions semblables. Nous allons chercher le petit détail qui pourrait faire la différence. »
Travail d’équipe pour record en solitaire.
S’il n’est pas seul à bord, ses équipiers sont là en tant qu’observateurs. Le skipper du maxi-trimaran Sodebo réalise lui même les manœuvres et barre à 90% de son temps. « Je suis le seul à ressentir le bateau de la sorte, à me rendre compte sur un envoi de voile ou sur une manoeuvre si cela force anormalement ou pas. A plusieurs, cela fausserait nos données mais nous communiquons beaucoup entre nous sur ce type d’entraînement. C’est intéressant d’avoir des regards extérieurs sur ma façon de faire les choses. » Pour cette quatrième tentative du Record du tour du monde en solitaire, le travail sur la performance est donc privilégié ! « Je n’ai plus besoin de passer beaucoup de temps en mer. 24h ou 36h, c’est le bon timing. Au-delà, on cumule de la fatigue. Il vaut mieux que je me préserve et que je me renforce physiquement à terre à quelques semaines du stand-by, » confie Thomas, qui n’a plus qu’une chose en tête : faire le tour de la planète par les 3 caps en moins de 57 jours, 13 heures, 34 minutes et 6 secondes, record détenu depuis 2008 par Francis Joyon.