Foncia creuse l’écart

Foncia
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Chez les navigateurs, il est coutume de dire que le bonheur n’est jamais dans le près. Deux fois la route, trois fois la peine : saluer les colonnes d’Hercule au passage du détroit de Gibraltar, porte de sortie vers les grands espaces océaniques, n’aura donc rien d’une partie de plaisir pour les équipages qui ne vont certainement pas se ménager dans les ultimes longueurs méditerranéennes servies par des vents soufflant pile dans les étraves. Au boulot donc, et place aux manœuvres et autres grands travaux en tout genre pour matosser le matériel dans les virements de bord. Il s’agit surtout de trouver le bon compromis entre le cap et la vitesse dans des conditions peu favorables aux grandes glissades sur la crête des vagues.

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Pour autant, au régime du  près, si tous sont logés à la même enseigne de l’inconfort, la satisfaction de pointer en tête ne peut que faire du bien au moral du bord. Après une deuxième nuit dans des vents portants le long des côtes orientales espagnoles, et à l’heure de remiser les spis dans les soutes à voiles, Foncia a indéniablement renforcé son commandement. Il a creusé l’écart tant avec son plus proche concurrent et grand animateur de ce début de 3è étape, Veolia Environnement, que les deux autres prétendants à la victoire finale. 3è, Groupe Bel accuse ce matin 11,5 milles de retard, quand 1876, en 5è position  dans le sillage de Virbac-Paprec 2 (Jean-Pierre Dick), affiche un débours de 30 milles. Les hommes de Guillermo Altadill sont néanmoins crédités d’une bonne vitesse de 9,5 nœuds.  La sanction est encore plus sévère pour DCNS (Marc Thiercelin), à la peine dans des vents mollissants au large de Carthagène : il ferme désormais la marche à près de 85 milles du premier de cordée.

La journée s’annonce studieuse et laborieuse pour toute la flotte. La Méditerranée, peu encline à leur faciliter la tâche après des orages et les violents grains qui ont marqué les esprits en début d’étape, promet de servir du près pour tous. Une chose est sûre : en mer d’Alboran, Michel Desjoyeaux et les siens doivent désormais tenir leur rang en contrant les attaques qui vont fuser de toutes parts. Au moins jusqu’à Gibraltar et les colonnes d’Hercule, qui ouvrent sur les grands espaces océaniques… où soufflent aussi des vents contraires !