Sacré brouillard, sacré vent faible. Incontestablement, ces conditions guère idéales pour la navigation sont les maîtres de ces quatre premiers jours de course. " C´est très tactique, très intéressant, mais on n´est pas venu pour faire le tour des îles dans le petit temps, s´indigne gentiment Dominique Wavre. Le pire, c´est que cela va durer encore un bon bout de temps ". Même son de cloche à bord du leader PRB, avec un Vincent Riou qui en rajoute une couche. " Il fait froid et humide, le vent est en train de mollir à nouveau. Là, on a huit noeuds de vent. Le jour se lève et ce serait bien que le brouillard en fasse de même ". Toute la nuit, le vent a été irrégulier en force et en direction, avec un méchant petit clapot de face à négocier. Depuis leurs passages à Black Rock hier soir avant minuit, le trio de tête progresse à 25° de la route, celle qui mène à Saint Kilda la lointaine. Cette île, à l´ouest des îles Hébrides est encore à plus de 180 milles ! Autant dire un bail et un passage pas prévu avant la mâtinée de demain jeudi.
Calé pour la première fois depuis le départ à la huitième place, Yann Eliès maudissait lui aussi ce satané brouillard. Il était en revanche ravi de trouver un vent un peu plus musclé pour son Generali. " Nous voilà plus à notre aise. On a 14 à 16 nœuds actuellement et là, on voit qu´on revient bien sur les autres. Au dessus de 10 nœuds de vent, le bateau est rapide ". Remonter des places, se rapprocher au maximum du trio de tête avant le passage à Saint Kilda mais surtout avant celui des îles Shetlands, encore distantes de 500 milles, tel est l´objectif de Yann. Un objectif forcément partagé par l´ensemble des concurrents qui courent depuis Calais après PRB, VM Matériaux et Temenos II.