Ce record, détenu depuis 2003 par Charles Heidrich, est de 1h 18´ 50´´, soit 14,62 nœuds de vitesse moyenne. Bien évidement, la météo, bien plus que le potentiel des bateaux, sera une nouvelle fois le juge de paix de cette chasse au record. Avant d´avaler cette cerise, il faudra bien sûr attendre l´arrivée du dernier concurrent, soit Aviva. Son skipper, l´Anglaise Dee Caffari, n´est pas attendu avant jeudi matin. Il est également tout à fait possible que personne n´arrive à améliorer ce temps sur ce parcours long de 19 milles. Si c´est le cas, cette édition confirmera, s´il en est encore besoin, que les tous petits airs auront régné en maître.
Un podium acquis
Comme lors de la remontée vers les Shetland, PRB tirait en ce mardi après-midi des bords pour rejoindre la bouée de Douvres. Connaissant et maîtrisant fort bien cette partition, le leader avait bien du mal à se sentir en danger alors qu´il restait encore 80 milles à parcourir.« En ce moment, on fait un bord favorable vers la Tamise et nous serons en soirée à Calais. Nous avons été réguliers sur tout le parcours. Dans une course de petit temps, il faut rester calme pour ne pas faire d´erreurs. Le bateau va bien : il n´y a pas grand-chose à changer, à part des petits détails. C´est un voilier déjà bien abouti. Il est vivable à bord, avec une bonne ergonomie du pont, facile à manœuvrer. On est rassuré sur son potentiel dans le petit temps, puisqu´au départ, c´est un monocoque optimisé pour le Vendée Globe, donc plutôt pour des brises de 15 à 20 nœuds. Ce n´est pas gagné pour battre le record entre la bouée et Calais. Nous aurons une quinzaine de nœuds de secteur Ouest qui va forcir : ça devrait être plus favorables pour le suivants… ».
Attendu en milieu de nuit,
Voir aux premières lueurs du jour, Delta Dore a confirmé ses dernières 24 heures son statut de dauphin. Pascal Bidégorry qui épaule le skipper Jérémie Beyou pour ce tour des îles britanniques, pouvait revenir en toute sérénité sur la course de Delta Dore, quasi sister-ship de PRB. « On est content de tous les clous qu´on a enfoncés depuis le lendemain du départ où nous avions 177 milles de retard sur PRB ! On n´est pas encore à Calais mais comme la course se finit avec du près et une brise se renforçant par le Sud, Jean Le Cam n´a pas trop de solutions. A priori, nous n´aurons pas de conditions suffisamment favorables pour battre le record entre Douvres et Calais ». Cette deuxième marche du podium, VM Matériaux l´a perdu dans la nuit dimanche soir dernier. Leader pendant les 48 premières de course, puis brillant dauphin de PRB le reste du temps, le bateau à la coque rose fuchsia, grand acteur du dernier Vendée Globe, s´est englué comme beaucoup d´autres non loin des côtes anglaises. « La perte de la seconde place est un peu logique dans la mesure où nous avions à surveiller à notre droite Temenos et sur notre gauche Delta Dore. Jérémie a été audacieux et ça a marché, explique Gildas Morvan. VM Matériauix est un bateau super agréable : il va bien à toutes les allures, il n´a pas de trou et on a vu qu´on allait aussi vite que les nouveaux prototypes. Le voilier est bien optimisé mais on a encore des choses à améliorer après ce tour des îles ».
Generali et Artemis Ocean Racing ne sont pas attendus avant demain matin, mercredi. Ils rejoindront ainsi les quatre premiers de cette troisième édition qui auront eux déjà mangé à leur faim. La course ayant été plus longue que prévu, certains équipages se rationnent depuis plusieurs jours, la palme revenant sans conteste à celui d´Akena Verandas. Arnaud Boissières a fini par lâcher le morceau lors de la dernière vacation de l´épreuve : il n´a plus de gaz depuis deux jours. Un comble lorsque l´on navigue au milieu des plates formes de forage de la mer du Nord et une dure réalité lorsqu´il faut manger froid les plats lyophilisés !