Vent retrouvé pour toute la flotte

Financo - Nicolas Troussel
DR

Le vent retrouvé sur la majeure partie de la flotte contribue largement à l’état de béatitude générale qui régne sur la course. Qu’il s’agisse de Thierry Chabagny (Suzuki Automobiles) ou de Jeanne Grégoire (Banque Populaire) le long des côtes du Portugal, de Dominic Vittet (Gedimat) auteur d’une remontée spectaculaire à la deuxième place du classement général à l’Ouest ou de Bertrand de Broc (les Mousquetaires) sagement calé au centre du plan d’eau, tous sont contents…
Paradoxe ? Pas tellement. Les partisans de l’Est se réjouissaient à midi de voir que leur vitesse était très légèrement supérieure à celle de leurs concurrents, les explorateurs de l’Ouest étaient ravis de constater qu’ils étaient encore dans le match, quand les conservateurs du centre respiraient de constater qu’aucun concurrent ne les avait débordés par les extérieurs.

- Publicité -

Financo toujours en tête

Reste que pour Nicolas Troussel et Christopher Pratt (Financo), solides leaders de ce début de Transat AG2R, il va être fort difficile de contrôler les attaques conjointes des deux groupes d’extrémistes qui ont choisi de jouer le dos de la cuillère. Les heures à venir risquent d’être cruciales : à l’Ouest le tandem Vittet – Tripon espère bénéficier d’un angle de vent plus favorable pour pouvoir descendre rapidement sur Madère. A l’Est la flotte emmenée par Chabagny – Douguet et Morvan – Le Cam au coude à coude, espère bien bénéficier d’un flux de vent plus soutenu pour compenser un angle d’attaque moins intéressant. Les centristes, quant à eux, espèrent que les débats resteront équilibrés. Quant aux autres qui, faute d’une option prise suffisamment tôt, se sont fait légèrement décrocher, ils attendent la faute de leurs devanciers pour espérer recoller au classement. Au bout du compte, chacun a de bonnes raisons d’être heureux.

Ils ont dit :

Dominic Vittet, Gedimat, 7ème au classement de 17h

« On s’en est pas mal sorti ! On a eu un coup de Jarnac au large du Cap Finisterre. On est tombé dans une bulle. On descendait sous spi et on s’est arrêté 4 heures. On a perdu 20 milles sur toute la flotte. On réfléchissait pour revenir. Rien n’était garanti. Suzuki a fait une belle option. Son choix était clair. Soit les bateaux allaient à l’Est comme Suzuki, soit à l’Ouest comme nous. L’intermédiaire entre les deux me paraissait risqué, quoique Financo navigue bien. Ce sont des décisions qui ne sont pas faciles. La configuration pour Madère n’est pas celle que l’on attendait. Donc on modifie nos stratégies au fur et à mesure qu’on avance. Sinon, Armel c’est la gentillesse même, à chaque instant. C’est impossible de se disputer avec lui. »

Jean Galfione, NIVEA – Athlètes du Monde, 20ème au classement de 11 h

« C’est une vraie expérience. Ce n’est pas facile, surtout avec ces conditions là. Mais le métier commence à rentrer. C’est la première fois que je passe autant de temps en mer. On a un bon rythme, on est concentré sur la bonne marche du bateau. Dans les conditions difficiles, Gilles travaille plus que moi. J’essaye de l’assister. Je m’efforce de faire les repas. On gère le sommeil en fonction du bateau. Il y a de la fatigue mais je tiens. Je suis très heureux d’être là. C’est un rêve. Les deux, trois premiers jours étaient difficiles, dont le passage au Cap Finisterre. C’est une expérience à vivre. Il y a moyen de revenir doucement et de se faire plaisir. »

Jean-Paul Mouren, SNEF – Cliptol Sport, 6ème au classement de 17h

« La nuit a été difficile pour des raisons de manque de vent. Notre position à l’Est de la flotte est un choix. On était persuadé de récupérer plus de flux. Il y a encore des problèmes à venir avant Porto Santo. On chasse les molécules de vent et on va essayer d’enfiler les perles dans le bon sens. C’est un énorme jeu d’échec ou de Monopoly. Ce sont vingt jours où il faut avoir du bon sens. Quand on aperçoit le bateau organisation pas très loin de nous, on pense : et dire qu’il y a un bar à 20 mètres. »