Une météo qui surprend ou qui agace

Gaspe Transat AG2R 2010
DR

« Depuis trois jours, nous naviguons à l’aveugle, à l’ancienne. En termes de stratégie, nous nous concentrons donc sur les éléments et la route. Cela enlève la pression des classements puisque nous ne les recevons plus. En revanche, nous ne pouvons pas anticiper » commentait Antoine Koch, ce matin.

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Privé de ses outils d’analyse, le skipper de Gaspé 7 a donc élaboré sa stratégie à partir des fichiers reçus il y a 72 heures et y a ajouté son expérience de marin talentueux et polyvalent. Un mal pour un bien en quelque sorte, puisqu’il se trouve à présent en tête du classement dans une situation intermédiaire, entre le groupe du Nord empêtré dans des petits airs instables et les partisans du Sud qui continuent de rallonger considérablement leur route en progressant à 60° de la route directe.

Une situation qui lui permet d’afficher, ce lundi, la vitesse de rapprochement par rapport au but (VMG) la plus élevée de la flotte. « Nous avons entre 10 et 13 nœuds de vent. Nous jouons avec les grains. Ca avance bien et nous ne sommes pas mécontents » lançait Joseph Brault, cet après-midi, non satisfait, par ailleurs, de retrouver enfin ses instruments en état de marche. «Cela fait du bien de savoir à nouveau où on en est mais maintenant, on se pose davantage de questions ! (rires). Selon l’ordinateur, notre situation n’est pas si confortable ».

Les conditions qu’ils rencontrent actuellement sont pratiquement les mêmes que celles plus au sud. Nicolas Lunven (Generali) et Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) avouaient à la mi-journée, bénéficier, aux aussi, d’un flux de Nord-est de 10-13 nœuds et jusqu’à 15 nœuds sous les nuages. Nicolas Lunven, skipper du Figaro le plus extrême Sud : « Les fichiers nous feraient empanner maintenant mais nous préférons attendre de sentir un meilleur moment pour le faire car il existe un vrai décalage entre ce qui est annoncé et ce que nous avons dans les voiles ».

Ils ont dit :
Sébastien Audigane, co-skipper de Groupe Bel : «On a pris la décision d’aller dans le Nord pour faire le tour du col barométrique … Depuis, les fichiers ont évolué et au final, on va devoir le traverser. C’est un peu dur. On vire pour essayer de trouver le trou de souris… On a une petite chance de passer pour attraper le portant au Sud, après on va finir sous spi dans un vent plus faible que les Sudistes. »

Nicolas Lunven, skipper de Generali : « On retouche du vent, entre 13 et 15 nœuds. Depuis hier après-midi on a repris du vent satisfaisant pour nous permettre de progresser… d’une part vers le Sud avant de faire route vers l’arrivée ! Le vent n’est pas tout à fait comme le fichier météo. On attend de sentir le bon moment pour empanner. La dead-line c’est demain soir je pense. De passer en mode furtif, j’y ai pensé tout à l’heure, mais je ne sais pas trop quoi en penser : nos collègues savent très bien qu’on va empanner… »

Ronan Treussart, skipper de Lufthansa : « Les nouvelles sont comme les trois derniers jours : on contourne une bulle anticyclonique pour aller chercher du vent plus fort. C’est la première fois que je descends aussi bas sur une Transat, mais à cette période, c’est sûrement le seul endroit où on pouvait espérer récupérer du vent. D’ici 24h, on va tous mettre le clignotant à droite. »

Classement de 15h

1 GASPE 7 Joseph Brault / Antoine Koch à 1399 milles de l’arrivée
2 GENERALI – EUROP ASSISTANCE Yann Elies / Jérémie Beyou à 25,6 milles
3 AGIR Recouvrement Adrien Hardy / Stanislas Maslard à 30 milles
4 SAVE THE RICH Christophe Bouvet / Yannick Bestaven à 41,3 milles
5 BRIT AIR Armel Le Cleac’h / Fabien Delahaye à 52,3 milles