Pression ou direction ? Le choix était cornélien pour les stratèges embarqués à bord des IMOCA 60. A savoir choisir une route légèrement plus nord, à raser les côtes sud d’Ibiza, marque de parcours et bénéficier d’un angle de vent a priori, plus favorable. Ou choisir de plonger au risque de trouver des vents refusant, mais avec la garantie de bénéficier de plus de pression et donc d’un régime de vents plus stables. Dans un premier temps, toutes ces questions ont été balayées dès lors qu’il s’est agi de tirer son épingle du jeu du parcours côtier.
Bien partis, PRB et Movistar faisaient le trou sur leurs adversaires en cherchant à contourner une bulle sans vent. L’équipage de Iker Martinez et Xabi Fernandez, toujours assisté de Michel Desjoyeaux, choisissait d’empanner le premier et de débouler sous spi vers la première marque de parcours. PRB, quant à lui, allongeait son bord et choisissait de revenir sous génois sur la même marque. Une stratégie judicieuse, puisque la manœuvre pour enrouler la bouée lui profitait. On assistait déjà quelques surprises, puisque l’équipage de Pakea Bizkaia, à la peine depuis le début de la course, pointait rapidement en troisième position à la faveur d’une risée habilement négociée. Et pendant le même temps, Safran se trouvait relégué en queue de peloton…
A la bouée qui marquait la fin de parcours, si les deux leaders du parcours côtier conservaient les mêmes positions, ils se trouvaient brutalement arrêtés et voyaient en l’espace de quelques minutes toute la flotte revenir sur leurs talons. Après trente minutes de course, tout le monde se retrouvait à égalité: un nouveau départ attendait la flotte en sortie de baie.
Ils ont dit :
Simon Fisher, navigateur sur Estrella Damm : "Ça va être compliqué. Tu peux analyser la situation à venir de cinq ou six manières différentes. Il faut déjà composer avec les effets locaux, les phénomènes de brise pour s’éloigner de Calpe. Ensuite, le vent devrait tourner vers le nord entre ici et Ibiza, avant qu’un front pluvio-orageux n’arrive. Suivant les modèles, son arrivée est plus ou moins tardive. On peut donc avoir à gérer un temps à grains avec des rafales ; il faudra être du bon côté des nuages. Passé Ibiza, la situation devrait être intéressante. Il faudra aller dans l’est et choisir le bon moment pour virer de bord. En approchant de Palma, il faudra veiller aux brises thermiques. Les régimes de nord-est favorisent normalement l’établissement de ces brises."
Vincent Riou, skipper de PRB : "Visiblement, nous n’avons pas les mêmes fichiers de vent avec Marco (Guillemot). Je pense que ça peut être assez rapide, avec quelques risques d’orage pour ce soir. La fin de parcours risque d’être un peu plus compliquée, notamment l’arrivée sur Palma. Notre stratégie ? On y va pour gagner l’étape. On ne va pas commencer à surveiller ceux qui sont derrière nous au classement général. Donc on va attaquer dès qu’on le pourra.
Classement à 16h40
1. Safran à 104,9 milles de l’arrivée
2. W Hotels à 0,4 mille
3. Movistar à 0,5 mille
4. PRB à 0,6 milles
5. Estrella Damm à 1,2 milles
6. GAES à 1,4 milles
7. CL Asturiana à 2,2 milles
8. Pakea à 5 milles




















