246 milles : c’est la distance qui sépare maintenant Virbac-Paprec 3, solide leader de la course, de MACIF premier des Imoca sur la route du sud. C’est à dire près d’une vingtaine d’heures à rattraper alors que l’on s’approche petit à petit de la mi-course. En vingt-quatre heures, le petit groupe des bateaux ayant choisi l’option sud a perdu plus de 170 milles. Dans une telle situation, les concurrents tentent de faire contre mauvaise fortune, bon cœur.
Pendant ce temps, les hommes du nord progressent dans un vent d’ouest plus ou moins soutenu, moral en hausse, malgré l’inconfort de la navigation au près. Un équipage est particulièrement à la fête, celui de Bureau Vallée. Nelson et Louis Burton sont en train de déjouer les pronostics en pointant en cinquième position. Les deux frangins ont l’optimisme chevillé au corps et s’amusent visiblement beaucoup de bousculer la hiérarchie établie.
En Multi 50, l’écart se creuse dangereusement entre Actual et Maître Jacques. Le premier caracole entre quinze et vingt nœuds dans ce qui ressemble de plus en plus à de l’alizé, quand le deuxième peine à s’extirper des calmes. Les deux Loïc prennent leur mal en patience. A la vacation de midi, Loïc Féquet avait du mal à cacher son envie d’en sortir, tandis que son co-équipier Loïc Escoffier, envisageait une baignade autour du bateau. Quant à son père Franck-Yves (Crêpes Whaou !) un diagnostic a révélé les fractures de deux apophyses et du sacrum.
En Class40, Aquarelle.com continue son cavalier seul en tête de flotte. Derrière lui, Damien Seguin et Yoann Richomme profitent de leur belle option légèrement sous le vent de la flotte pour placer leur ERDF des Pieds et des Mains en deuxième position. Un bateau ancien mais bien optimisé, une navigation aux petits oignons, les deux marins démontrent que pour figurer aux avant-postes, une préparation bien maîtrisée est un excellent gage d’efficacité. Groupe Picoty s’est emparé de la troisième place aux dépens de Phoenix Europ Express, mais la bagarre reste toujours aussi serrée.
Course terminée pour Avis Immobilier
Après la rupture d’une pièce d’étai qui les obligeait à faire escale à Ponta Delgada sur l’île de Sao Miguel, Eric Galmard et François Scheek (Avis Immobilier) ont eu le malheur de constater, en procédant à une inspection générale du bateau, qu’un des boulons de quille s’était sectionné. Il faudrait procéder à une sortie d’eau du bateau et engager des travaux de stratification pour remettre la quille en état. Un chantier trop complexe pour espérer reprendre la course dans les temps.
Ils ont dit :
Loïc Fequet et Loïc Escoffier (Maître Jacques) : « Ça irait mieux si on avait les conditions d’hier mais là on a zéro nœud… On s’ennuie et avec un Escoffier à bord, sans vent, il faut l’attacher à sa bannette car sinon il est impossible ! Si j’avais su, je me serais arrangé pour embarquer des palangres ! Il faut chaud, je suis en short, on a du savon pour l’eau de mer donc je pense aller faire un petit plongeon pour aller me laver. On met un bout, je plonge à l’avant du bateau et je remonte derrière… je ne vais pas aller faire un cent mètre non plus… »
Marc Guillemot (Safran) : “ A l’intérieur, c’est un peu le bazar ; on fait un atelier séchage. On entend les voiles qui fasseyent, car il y a très peu de vent. La vache (Groupe Bel, ndr) n’est pas loin mais sourit moins, car elle est comme nous à chercher du vent. Il faut assumer le choix d’avoir traversé cette zone anticyclonique en sachant qu’on peut se faire avoir. Il ne faut pas casser le matériel et rester très vigilant car le gréement est très sollicité avec des à-coups secs qui pourraient tout abîmer. On est déterminé à sortir de cette zone mais ça peut être dans 50 milles. A 50 nœuds, ça prendrait une heure, mais à un nœud, ça peut prendre 50 heures… donc on ne sait pas trop.»
Damien Seguin (ERDF Des Pieds et des Mains) : « On n’a pas encore de soleil mais déjà on ne se prend plus de seaux d’eau dans la figure ! On s’est décalé très tôt dans la course pour éviter les gros coups de baston et ça a bien fonctionné. La route semble assez claire pour la descente sur les Caraïbes c’est une course de vitesse, on va se défendre aussi bien que possible. Les conditions sont meilleures le jour comme la nuit, le bateau tape moins, on a moins mal pour lui, on fait réchauffer des petits plats, le quotidien s’améliore. Le moral revient avec le soleil.»
Les positions à 17h00:
IMOCA
1 – Virbac Paprec 3 (Jean-Pierre Dick – Jérémie Beyou) : 2744 milles de l’arrivée
2 – Hugo Boss (Alex Thomson – Guillermo Altadill) : 18,8 milles du leader
3 – Banque Populaire (Armel Le CLéac’h – Christopher Pratt) : 177,4 milles du leader
Multi50
1 – Actual (Yves Le Blevec – Samuel Manuard) : 3230,8 milles de l’arrivée
2 – Maitre Jacques (Loïc Fequet – Loïc Escoffier) : 309,3 milles du leader
Class40
1 – Aquarelle.com (Yannick Bestaven – Eric Drouglazet) :3298,3 milles de l’arrivée
2 – ERDF Des Pieds et des Mains (Damien Seguin – Yoann Richomme) : 94,1 milles du leader
3 – Groupe Picoty (Jacques Fournier – Jean-Christophe Caso): 141,8 milles



















