On prend les mêmes et on recommence… Grosse vague. Surf entre 15 et 20 nœuds. Et une belle lune pour éclairer ce tableau surréaliste de 28 Figaro lancés à pleine vitesse. Cette deuxième nuit de course de la Transat AG2R ressemble à la première, en un peu plus musclée. Le vent est une nouvelle fois monté d’un cran à l’approche du fameux cap Finisterre où souffle des rafales jusqu’à 38 nœuds sur une mer particulièrement difficile. Dans ces conditions, il faut savoir aller vite tout en ménageant le matériel car la route est encore très longue jusqu’à Saint-Barth. Griller toutes ses cartouches dès les premières nuits, en déchirant des spis qui seront indispensables par la suite, est une erreur que certains équipages apprennent à leurs dépens. C’est le cas d’Objectifs Océans, le dernier de la flotte pointé à plus de 90 milles du leader. Pierre-Emmanuel Pavageau et Nicolas Bertho ont "explosé" leur spi médium et leur spi lourd et ne semblent pas certains de pouvoir les réparer eux-mêmes. Bien d’autres équipages comme les tandems Pavant/d’Ali (Groupe Bel), actuellement 8e, Le Cleac’h/Troussel (Brit Air), 21e, Treussard/Rouxel (Groupe Céléos), 23e, et même le duo leader Vittet/Lemonchois (Atao Audio System) se sont lancés dans des ateliers coutures pour réparer les dégâts occasionnés par le vent de nord-est, qui souffle tout de même à force 8 ! Dans ces conditions, les compteurs s’affolent et les premiers ont parcouru près de 400 milles en 36 heures ! Le vent devrait continuer à les pousser encore pendant 48 heures jusqu’à l’approche de Madère où une dépression mourante brouille des schémas tactiques jusque-là assez simples.
Ils ont dit à la vacation de 5h00 ce matin…
Dominic Vittet (Atao Audio System), leader : « C’est très venté et la mer est assez forte. On se relaie à la barre et on fait un peu de couture. On aurait préféré ne pas péter de spi. Pour l’instant, on fait notre route, on ne cherche pas à contrôler la flotte. On essaye juste de faire au mieux. Grâce à la lune, c’est agréable car on voit assez bien dehors. »
Gildas Morvan (Cercle Vert), 5e ce matin : « On a toujours eu du vent depuis le début. C’est la première fois qu’on va aussi vite en Figaro 2. C’est impressionnant ! On fait des supers moyennes depuis le départ. Il faut aller vite en faisant une bonne gestion du matériel. La course ne fait que démarrer. Comme on savait que le vent allait se renforcer à l’approche du Cap Finisterre, nous sommes passés sous spi lourd en début de nuit. Le vent souffle à 35 nœuds, il y a des creux de 4 mètres et des cargos dans les parages… On dort parterre à l’intérieur, tout habillé, prêt à intervenir si besoin. Sinon, on arrive à bien manger et bien dormir. Côté météo, il n’y a pas trop à se creuser la tête pour le moment. La situation est assez claire. »
Les leaders à 4h00
1 – Dominic Vittet – Lionel Lemonchois (Atao Audio System) à 3346,7 milles de l’arrivée
2 – Yannick Bestaven et Ronan Guerin, à 2,8 milles du leader
3 – Charles Caudrelier – Nicolas Bérenger (Bostik), à 4,1 milles du leader
Jérémie Beyou (Delta Dore), 4e ce matin : « Nous sommes dans l’accélération du Cap Finisterre. Le vent souffle jusqu’à 38 nœuds. On vit sur le pont, sous spi à fond la caisse, à plus de 15 nœuds en permanence. C’est brûlant ! Euh, faut que je vous laisse là… Au revoir ! »