Certains concurrents ont été surpris par les conditions rencontrées pour ce parcours direct entre Port Bourgenay et Santander et plusieurs Minis ont fait appel aux services de sécurité maritime en raison des avaries qu’ils ont subies. Ainsi sur les 73 partants dimanche à 12h02, neuf bateaux ont été secourus suite à de légères blessures, de démâtages, de bris de safran, de voies d’eau, de souci de quille. Tous problèmes résolus ce mardi midi. Il faut dire que la situation météorologique s’est dégradée rapidement lundi après-midi alors que le vent basculait franchement au secteur Ouest en forcissant à plus de trente-cinq nouds avec rafales. Et la mer se formait au point de générer des creux de plus de trois mètres avec des vagues courtes qui ont été à l’origine de la majorité des problèmes techniques rencontrés par les concurrents.
En début d’après-midi, Benjamin Delage (G2LOQ) a été hélitreuillé à La Rochelle en bonne santé tandis que Frédéric Hansen (Ostrogo) rentrait par ses propres moyens à Port Bourgenay après des soucis sur sa quille, tout comme Adrien Hardy (Brossard) revenu aux Sables d’Olonne et le Croate Sime Stipenicev (Marina Tribunj) en route vers Arcachon, tous deux ayant démâté. Blackboulés par une vague, Fabienne Robin (Petite Louve), puis Benoît Sineau (Cachaca) et Elodie Riou (KPMG) déploraient une voie d’eau suffisamment importante pour être secourus. Quant à David Allouch (Sabre 2), il avait brisé ses deux safrans mais essayait de résoudre ses problèmes sans assistance. Juste avant la nuit, l’Espagnol Alvaro Lopez Doriga (Arte y Naturaleza) démâtait et son équipier blessé devait être secouru en remorque vers Bilbao. Enfin, le Portugais Francisco Lobato (BPI) grand favori parmi les voiliers de série, démâtait à son tour à quelques milles de l’arrivée à Santander, tout comme Julien Bigot (Brigitte).
Maniable mais musclé
Ces conditions difficiles mais tout de même maniables ont mis à l’épreuve le matériel mais aussi les marins qui ont tenu sous voilure réduite pour progresser vers les côtes espagnoles où la brise faiblissait progressivement : ce mardi matin, ce n’était plus qu’une quinzaine de nouds qui balayait les côtes ibériques alors que plus des trois quarts de la flotte étaient amarrés à Santander. Isabelle Joschke (Degrémont Synergie) s’est finalement imposée sur la ligne d’arrivée après un peu plus de trente-deux heures de course, devant Fabien Després (Soitec) et Peter Laurayssens (Ecover) tandis que parmi les voiliers de série, Nicolas Bunoust (Un défi pour la terre) remportait cette première étape parmi les voiliers de série en solitaire.
« J’ai un peu mal partout mais je suis contente d’être arrivée ! Je n’ai pas eu de problèmes techniques sur mon bateau ce qui m’a permis de tout valider avant la Mini Transat 6.50 mais physiquement, ça a été très dur : il a fallu manouvrer souvent, en prenant des coups partout parce qu’on a été très secoué. Dans le pire du coup de vent, c’est monté à 45 nouds dans un grain, mais on a subi près de quarante nouds pendant plusieurs heures avec trois à quatre mètres de creux. On a même dû encaisser des déferlantes assez violentes. Les conditions météorologiques ont été nettement plus musclées que prévu puisque nous attendions 30-35 nouds au maximum en partant de Port Bourgenay. Le bateau s’est très bien comporté dans ce mauvais temps puisque j’ai pu conserver de la toile avec deux ris dans la grand voile et deux ris dans le foc. Le bateau avançait bien et je ne me sentais pas en danger mais il fallait faire attention en manoeuvrant sur la plage avant.
L’arrivée s’est jouée à la casse : Fabien Després a déchiré son foc et j’ai pu le passer, tandis qu’Yves Le Blévec a déchiré sa grand voile. Une grosse partie de la course s’est jouée sur les avaries puisque de nombreux Minis ont subi des problèmes techniques plus ou moins importants. Je n’avais pas connu de conditions météo aussi difficiles en Mini depuis que je suis sur le circuit : je suis contente de l’avoir fait parce que cela a éprouvé le bateau et confirmé que je pouvais subir cela physiquement et mentalement. Il fallait être très vigilant sur toutes les manouvres pour ne pas casser ou déchirer une voile, » indiquait le vainqueur de cette première étape, Isabelle Joschke (Degrémont Synergie) ce mardi matin.
Arrivées à Santander des prototypes (solo) de la Transgascogne :
1- Isabelle Joschke (Degrémont Synergie) en 1j 08h 31m 30s
2- Fabien Després (Soitec)
3- Peter Laureyssens (Ecover)
4- Yves Le Blévec (Actual Intérim)
5- François Duguet (Crédit Agricole skipper challenge)
Arrivées à Santander des voiliers de série (solo) de la Transgascogne :
1- Nicolas Bunoust (Un défi pour la terre)
2- Vincent Barnaud (STGS.fr)
3- Lucas SCHRÖDER (T-mobile One)
Arrivées à Santander des voiliers de série (double) de la Transgascogne :
1- Davy Beaudart (Port à sec Guy Beaudart) 1j 12h 28m 19s
2- Stéphane LE DIRAISON (Cultisol)
3- Laurence Château (Okofen France)