Transat Jacques Vabre. Beccaria-Andrieu premiers en Class40 à Lorient

LORIENT, FRANCE - OCTOBER 31 : Class 40 Alla Grande Pirelli, skippers Ambrogio Beccaria and Nicolas Andrieu, are being interviewed after winning the security stage of the Transat Jacques Vabre in Lorient, France, on October 31, 2023. (photo by Vincent Curutchet / Alea) © Vincent Curutchet / Alea

Alla Grande Pirelli du duo Beccaria-Andrieu a bien tenu son rôle de favori en s’imposant sur ce début de Transat Jacques Vabre. Ils sont les premiers à Lorient en attendant de laisser passer la tempête.
Alors que la tempête Ciaran est attendue mercredi soir sur la façade atlantique, les premiers Class40 ont rejoint cette nuit le port de Lorient La Base pour se mettre à l’abri. Mais fidèle à sa réputation, la flotte des monocoques de 12,19 mètres a livré une bataille d’une intensité de tous les instants, dans des conditions qui ont pourtant bien malmené les marins et les bateaux. À ce petit jeu, Alla Grande Pirelli du duo Beccaria-Andrieu, en tête de bout en bout, de la baie de Seine aux courreaux de Groix, l’emporte sur les coups de minuit. Avec maestria, le tandem franco-italien est parvenu à creuser un bel écart avec le reste de la flotte le long de la pointe bretonne.
Dans son sillage, la seconde place revient au duo de Groupe SNEF (Macaire-Le Boucher) qui devance une meute d’équipages tous très proches les uns des autres. A l’issue de cette bataille, Inter Invest (Perraut-Bloch) termine 3e. Le bal des arrivées est ouvert. Dans la nuit bretonne, une douzaine de bateaux se sont succédé sur la ligne en l’espace d’une heure, avec parfois une poignée de secondes pour se séparer les uns des autres.

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L’ORDRE DES ARRIVÉES À LORIENT
1 – Alla Grande Pirelli : 1 jour 10 heures et 5 minutes de course
2 – Groupe SNEF : +1h 15mn 29sec
3 – Inter Invest : +1h 20 mn 53 sec
4 – Legallais : + 1h 30 mn 01sec
5 – Amarris : +1h 33mn 05sec
6 – Project Rescue Ocean : +1h 34mn 50 sec
7 – Everial : +1h 52mn 22sec
8 – IBSA : +1h 52mn 46sec
9 – Vogue avec un crohn : +1h 53mn 30sec
10 – La Boulangère Bio : +1h 57mn 30sec

LES RÉACTIONS AU PONTON DE LORIENT LA BASE
1er Alla Grande Pirelli

Ambrogio Beccaria : « On n’était pas prêts. Heureusement, on avait fait une course très similaire, il n’y a pas très longtemps sur laquelle on avait très bien navigué On s’était dit que ce n’était pas la course idéale pour préparer la Transat Jacques Vabre, et finalement ce n’était pas si mal. On n’a pas eu de problème à bord du bateau, à part de minuscules bobos aux voiles… et un genou et deux jambes qui ont pris, à un moment, un peu cher. Quand tu allais à l’avant, c’était un peu sauvage.»

Nicolas Andrieu : « Le départ était incroyable dans 35 nœuds au reaching , avec tous les bateaux pleine balle, à 18 ou 20 nœuds. C’était assez émouvant d’être sur la ligne avec tout le monde comme ça. La première nuit, les conditions étaient assez rudes, j’ai eu du mal à m’acclimater. On s’est fait un peu violenter par le bateau, mais on est super contents d’avoir réussi l’exercice. Cet écart, c’est tout et rien, mais il vaut mieux avoir 1h dans ce sens là, que dans l’autre. Si jamais, cela doit changer quelque chose en Martinique, on sera contents ! C’est stupéfiant de voir Ambrogio manier son bateau. Il a participé à sa conception et il le connaît par cœur. »

2e, Groupe SNEF

Xavier Macaire : « C’était vraiment costaud. Le départ nous a tout de suite mis dans le bain, c’était vraiment musclé, on a eu jusqu’à 40 nœuds devant Le Havre ! J’ai vu qu’il y avait eu des dégâts sur certains bateaux, c’est vraiment dommage.
L’ambiance était vraiment tendue avec beaucoup de changements, du vent très instable et irrégulier, des imprévus, on s’est fait surprendre par des grains notamment. On a utilisé toutes les voiles… plusieurs fois !
On est fracassés, impossible de trouver le sommeil tellement le bateau remuait et quand on était à la barre on en prenait plein la figure, rien qu’au large de Groix il y avait 27 nœuds. On est vraiment allés au bout de nous-mêmes. » « On a tenté quelques options en effet, donc celle au Sud qui a bien marché. On a fait une belle opération en visitant la côte pour jouer le courant. On avait le doute car les routages n’étaient pas d’accord, ça n’a pas été simple de choisir. Au début on a perdu beaucoup de terrain car on n’allait pas vers le but, donc quand on recevait les pointages on se posait des questions. Finalement on a bien fait car ça a marché aussi bien, voire mieux qu’espéré. On est satisfait du travail bien fait. » « On va finir de ranger le bateau et on file se reposer dans les jours qui viennent. Le Class40 Groupe Snef est bien à l’abri des tempêtes à Lorient La Base jusqu’au départ de la deuxième étape. Maintenant on attend de savoir quand on va pouvoir rejoindre la Martinique. C’est vraiment étonnant de se dire que la Transat Jacques Vabre part de Lorient ! »

Pierre Le Boucher : « Cela a bien secoué. Après le raz Blanchard, c’était bien costaud, et malheureusement on a appris le démâtage de Ian (Lipinski sur Crédit Mutuel). Tout le set de jeu de voiles est passé. On a dû prendre 27 nœuds au large de Groix. Mais on finit bien, et c’est chouette parce qu’il y avait plein de pièges. On est prêts pour la vraie étape dans on ne sait pas quand. »

Inter Invest

Matthieu Perraut : « L’objectif de la course, c’était de ne pas perdre la course. On ne voulait surtout pas casser le bateau et prendre un wagon par les autres. On s’est encore éclaté tous les deux ; et encore une fois, quand on a passé la ligne, on s’est dit que c’est trop cool de naviguer ensemble. On s’est bien marré. Le départ reste un bon souvenir. »

Kevin Bloch : « Cela restera un grand départ. Je crois que tout le monde en avait peur. Il y avait beaucoup de vent, une manœuvre compliquée à la bouée avec une grosse densité de bateaux. Mais c’était chouette à faire. On ne s’est pas vraiment dit que c’était la Transat Jacques Vabre. On a pris a comme une course comme une autre, en ne s’économisant pas trop.»