
Tom Laperche : « Je suis hyper heureux de gagner avec Franck. Il a fallu aligner beaucoup de choses pour réussir. Le programme de ces derniers mois a été ambitieux avec beaucoup de travail. Un grand merci à toute l’équipe et évidemment au groupe KRESK avec ses marques SVR et Lazartigue, et à son président Didier Tabary qui nous a fait confiance pour ce projet entamé il y a quatre ans. Nous sommes très heureux de leur offrir cette victoire. Les conditions ont été difficiles avec notamment deux dépressions avant le sud du Portugal. Ce n’est pas fréquent. Il a fallu rester très engagé en concentration et en anticipation pour ne pas faire la sortie de piste. C’est aussi très exigeant physiquement. Notre duo est complémentaire. Avec ses années de navigation, Franck a le bon dosage et la science pour percevoir quand ça vaut le coup de prendre des risques. C’est super de s’imprégner de ça. J’ai appris plein de choses. Ces dernières années, j’ai eu la chance de naviguer en multicoque avec François Gabart, Pascal Bidégorry et Franck Cammas… L’apprentissage a été exceptionnel (« il a eu des bons profs », rigole Franck Cammas). Je sais sans prétention que mes qualités de marin étaient déjà reconnues mais gagner une belle transat avec le Trimaran SVR-Lazartigue, c’est ça qui est important. On peut être fier de toute l’équipe qui a travaillé toute l’année car le bateau n’a connu aucun problème qui aurait pu impacter la performance. Nous avons toujours été à 100% du potentiel du bateau. »
Franck Cammas : « C’est ma cinquième victoire certes, mais surtout la première de Tom. Je crois que Tom a tout pour en gagner cinq aussi. Il est bon partout. Il a la vie devant lui et tout le talent pour réussir. Quand je regarde Tom, je me regarde. Mon rôle était nouveau. J’ai souvent eu des équipiers plus âgés qui m’ont transmis. Cette fois c’était l’inverse. Je suis ravi d’avoir partagé cette course avec lui et le bateau. Ce fut une transat compliquée, avec déjà un départ au Havre dans des conditions difficiles. Après la première nuit, nous étions tous déjà un peu rincés. Ensuite ça n’a jamais arrêté avec des rafales de tous les côtés le long du Portugal, une sortie compliquée, puis le Pot au Noir. La course a été intense face à de très bons adversaires. Ça n’a jamais été facile. C’est un stress d’être dix jours devant car on a plus à perdre qu’à gagner. Avec ces bateaux, 150 milles d’avance ce n’est rien. Il faut essayer de faire zéro faute, ne pas casser le matériel. On flirte avec la limite. C’est un exercice d’équilibriste permanent. Mais il faut aussi vivre, dormir, manger sur ces bateaux qui ne s’arrêtent jamais et toujours sur le fil. C’est grisant, excitant, mais pas de tout repos. Dans cette course sans routage, nous avons aussi gagné par la façon de naviguer. C’est une belle satisfaction. »


















