Thomas Coville : “un bilan de vérité”””

Thomas Coville - Sodebo
DR

– Ce sera votre première confrontation de l’année avec les autres bateaux de la classe comment abordez vous cette transat ? ” C’est effectivement notre première confrontation avec les autres. Cela ne m’était jamais arrivé. Bien souvent on consacre l’hiver à des modifications et en Avril ou Mai , on est habitué à avoir le verdict des travaux. Comme avec Sodebo, on a opté dès Janvier pour un programme différent, on a moins de repères. Cela signifie moins de validation des points positifs ou de connaissance des carences que l’on a peut- être. On est un peu dans l’inconnu. Cette transat va être une sorte de bilan de vérité face à une concurrence qui a forcément progressé. Mais notre position peut aussi faire gamberger les autres. Tout cela participe d’une petite guerre psychologique””. – Quels sont les plus de ce programme de records en solo qui vous a fait naviguer au large ? “” J’ai fait beaucoup de milles, c’est intéressant au niveau sensations. En voile comme dans les autres sports, plus tu cours et plus t’es affûté. Le fait d’avoir été seul sur le bateau lève certaines appréhensions. Il y a une chose qu’on ne pourra jamais nier , c’est que faire du 60 pieds multi en double ou en solitaire reste quelque chose d’extrème et d’engagé. Naviguer en double ou en solitaire est le meilleur moyen de maitriser cette appréhension. Il ne faut pas l’enlever car elle est salutaire. Si tu n’as pas d’appréhension sur ce genre de bateau, tu es en danger. Par contre l’analyser , la canaliser, la dompter est primordial. “” – Techniquement comment se situe le couple Coville- Sodebo par rapport à la concurrence ? “” Je suis en harmonie avec Sodebo qu’on a optimisé. Mais les bateaux évoluent très vite dans cette classe. De notre côté on ne pouvait pas envisager de faire de modifications de coque centrale comme Géant et Foncia. Mettre 1 million d’euros sur la table n’était pas envisageable pour Sodebo. De ce postulat de base financier, il fallait rebondir et ne pas se dire la bagarre n’est pas possible. Elle est simplement différente. D’où cette option d’être outsider au niveau humain plutôt qu’outsider simplement technique. Notre stratégie a été plutôt axée sur de l’ingenering que sur des gros travaux d’Hercule qu’on ne pouvait financer “” . – Souhaitez- vous des conditions sélectives dans cette transat ? “” Un bon marin, qu’il soit pêcheur ou coureur ne souhaite jamais du mauvais temps, pour lui , pour son équipage et pour les autres. Mais si les conditions sont un peu musclées, ce n’est pas nous déplaire. C’est comme un match de rugby, il y des caractères de joueur qui souhaitent que ce soit fluide et d’autres qui préfèrent la confrontation. Disons que s’il y a une mêlée un peu rude on ne se plaindra pas. On a un bateau typé pour le large et sain dans la brise. Les bateaux ressemblent à leurs skippers…”” Votre état d’esprit à l’approche du coup de canon ? “”Je me sens presque neuf. J’arrive à la Jacques Vabre avec une grande fraîcheur. Quand tu fais tout une saison en que tu t’es arc blouté , il y a parfois une certaine saturation que j’avais ressentie il y a deux ans. La lourdeur du schéma grand prix du circuit ORMA était difficile à porter. Je me sentais un peu enfermé dans un carcan. Là j’ai un énorme appétit , une envie d’y aller. Cette transat est l’objectif numéro un de la saison et elle est assez cruciale pour l’avenir avec la Route du Rhum. Mais je ne ressens pas trop de pression. On fera les comptes à l’arrivée. Je suis impatient d’en découdre””. Gilbert Dréan “

- Publicité -