Solitaire du Figaro 2020. Fred Duthil : “Cette Solitaire du Figaro va encore se jouer à rien”

Fred Duthil ©Martin Keruzore

Frédéric Duthil a terminé 10e de la première étape, soit 20 minutes après le vainqueur Xavier Macaire (Groupe SNEF). Le skipper de Technique Voile – Cabinet Bourhis Generali a clairement montré son niveau de jeu malgré une préparation très tardive, grâce notamment à une superbe option stratégique prise dès la première journée. Les écarts sont minimes à l’arrivée et tout reste à faire sur les trois prochaines étapes de cette édition 2020 mais Fred’ Duthil est clairement dans le match !
Fred revient sur les moments clés de sa course.

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Jour 1 / le départ : « Y’avait un départ ? Je ne savais pas… Je n’ai jamais pris un départ comme ça. J’étais en train de bricoler un truc dans le bateau quand j’entends à la VHF : « signal d’avertissement » ! C’est devenu la guerre à bord à ce moment-là ! Je suis forcément arrivé en retard sur la ligne mais au moins c’était dégagé ! (rires) Je me suis vite remis dans le match, au contact du peloton. »

Jour 2 / l’option nord : « Nous avions discuté de ce virement avec mon routeur Christian Dumard juste avant le départ. J’hésitais à y aller car je ne voulais pas y aller tout seul mais dès qu’Armel a déclenché, j’étais soulagé et ai viré aussi. C’est toujours mieux avec un partenaire ! Le lendemain, on a un peu déchanté en pointant à 20 milles nautiques des leaders mais nous savions que l’angle d’arrivée sur le Fastnet serait meilleur par en-dessous. Tu as un vrai avantage à lofer en Figaro 3. On était ravis de passer 2 et 3 au Fastnet ! »

Jour 3 / la route retour : « J’étais bien dans le coup après le passage du Fastnet. On naviguait bord à bord avec Alexis Loison et c’était un bord vraiment sympa jusqu’à ce que le vent adonne à 60 milles de l’arrivée. J’ai alors eu un gros déficit de vitesse sous gennaker. J’ai fait un petit test sur une nouvelle voile et ça ne s’avère pas très payant. Mais c’est aussi le but de cette solitaire de tester des voiles pour les autres. »

Jour 4 / la ‘boulette’ de fin de course : « J’ai fait la grosse ‘boulette’ sur la fin ! Arrivé au nord de Perros Guirrec, je trouvais que je n’avançais pas sous gennaker. Sur un bord un peu abattu, j’ai décidé d’envoyer le spi. J’arrive à me refaire et je pense que je pouvais passer dans les 5 premiers à Bréhat. Mais voilà, en affalant, j’ai fait la grosse bêtise de choquer la drisse au lieu de choquer l’amure … Le spi est passé à l’eau, s’est déchiré dans les foils et je ne vous raconte pas la petite session de musculation pour remonter le spi !»

Le bilan de cette 1e étape : « Sans cette bêtise, j’aurais largement fini dans les 5 donc la fin est décevante mais il faut surtout regarder la manche dans sa globalité. Je suis dans le coup en vitesse malgré des bords engagés où nous avons peu de session de repos. C’est un bateau très exigeant et j’ai conscience que je n’ai pas le niveau technique des autres. Dès qu’il faut faire des manœuvres, je suis un peu dans le dur mais ça commence à revenir.
Je retiens surtout que le bateau est vraiment rapide quand il y a du vent mais tellement lent quand il n’y en a pas ! Les écarts se tassent donc rapidement et il y a des coups d’accordéon que l’on n’avait pas avec l’ancien bateau. Cette Solitaire du Figaro va encore se jouer à rien et il faut prendre les étapes les unes après les autres. »

Après jury, il a écopé de 5 minutes de pénalité comme Tanguy le Turquais pour avoir passé la dernière marque, la cardinale Les Noirs, du mauvais côté.

Le départ de la 2e étape entre Saint-Quay-Portrieux et Dunkerque sera donné le dimanche 6 septembre à 11h.