Safran ne lâche rien

Safran Guillemot Caudrelier 2009
DR

Marc Guillemot et Charles Caudrelier avaient déjà terminé deuxièmes de la dernière édition de la Transat Jacques Vabre après avoir longtemps espéré l’emporter. Cette désillusion, même relative, aurait pu porter un coup à leur entente, mais les deux ont décidé de rester fidèles à leur pacte et visiblement, bien leur en a pris.

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Derrière, on essaye de pousser les feux. Kito de Pavant avouait même avoir étalé un gros vrac suite à un départ au lof sous spi. Ce qui tend bien à prouver que pour aller chercher cette première place, il faut naviguer sur le fil du rasoir. C’est aussi ce que fait l’équipage de Crêpes Whaou ! qui voudrait bien, ne serait-ce que pour le panache, finir devant les premiers monocoques IMOCA. Mais, la fatigue aidant, il importe de conserver la lucidité nécessaire pour ne pas aller au delà des limites du déraisonnable… Tous les concurrents joints à la vacation témoignent d’ailleurs de cet engagement de tous les instants, des heures de veille volées à la fatigue, d’un déficit de sommeil…

Même dans le deuxième peloton, on se surprend à se battre pour une place, d’Akena Vérandas (Arnaud Boissières – Vincent Riou) qui espère encore pouvoir venir chatouiller le tableau arrière de ses prédécesseurs à Foncia qui fort d’une quatrième place assurée, irait bien s’inviter sur le podium à la faveur d’un retour dont le double vainqueur du Vendée Globe a le secret. En longeant la côte sud de la Martinique qui l’avait vu triompher de la deuxième étape de la Mini-Transat en 1991, Michel devrait sûrement ressentir le goût si particulier que provoque l’appétit de victoire. Les deux navigateurs de Foncia, qui ont reçu un petit mot d’encouragement de Fabrice Santoro, ont là un soutien fortement symbolique, quand on connaît la faculté qu’avait le tennisman à redresser des situations désespérées.

Ils ont dit :

Charles Caudrelier, Safran, « C’est agréable, ça glisse bien, on a de bonnes conditions. On peut pas rêver beaucoup mieux pour une arrivée. En revanche, même s’il fait chaud, pour l’instant c’est toujours le ciré, car il y a de l’embrun ! Pour l’instant c’est zéro relâche, d’autant qu’on ne maîtrise pas tout. Au portant, ça change vite, de temps en temps, c’est nous qui gagnons quelques milles, et parfois c’est Groupe Bel. Plus on aura un matelas important d’ici l’arrivée, mieux ça ira ! »

Michel Desjoyeaux – Foncia : « Ça va chaudement à bord de Foncia. On a du vent soutenu, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Cette nuit, par contre, c’était un peu mou, donc on a fait quelques zigzags pour choisir notre point de passage et ce sera le sud de la Martinique. Par contre, pour le ti-punch, il faudra attendre un peu ! »

Dee Caffari, Aviva : « Nous sommes heureusement bien installés dans les alizés. J’ai reçu un e-mail de Sam l’autre jour ; c’était vraiment sympa d’avoir de ses nouvelles. C’était comme pendant le Vendée Globe avec des messages de Sam, des bavardages avec Brian. Il ne manque plus que Cali et notre petit gang sera reconstitué… »

Erwan Le Roux – Crêpes Whaou !  : « Il y a peu de différence de vitesse avec les monocoques, du coup on a du mal à revenir. D’autant que l’on est obligé de tirer des bords de vent arrière pour aller jusqu’à l’arrivée. En passant le long des cotes, on cherchait un peu plus de pression et on l’a trouvé, on a maintenant entre 20 et 25 nœuds. Concernant la vie à bord, tout va bien… On ne va pas se plaindre non plus… »

Classement de 20 heures
Monocoques
1 SAFRAN Marc Guillemot – Charles Caudrelier Benac à 761,4 milles de l’arrivée
2 GROUPE BEL Kito De Pavant – François Gabart à 48,5 milles
3 MIKE GOLDING YACHT RACING Mike Golding – Javier Sanso à 278 milles

Multicoques
1 CRÊPES WHAOU ! Franck Yves Escoffier – Erwan Leroux à 877 milles de l’arrivée
2 GUYADER POUR URGENCE CLIMATIQUE Victorien Erussard – Loic Fecquet à 1473 milles
3 REGION AQUITAINE-PORT MEDOC Lalou Roucayrol – Amaiur Alfaro à 1707,1 milles