
Maxime Sorel, Paul Meilhat, Justine Mettraux sont arrivés dans la nuit de lundi à Pointe-à-Pitre. Tous ont soulignés la dureté de la course jouée aux avant-postes mais heureux d’avoir atteint leur objectif d’arriver et de se qualifier pour le Vendée Globe.
Maxime Sorel sur V and B-Monbana-Mayenne termine 5e.Il est arrivé à Pointe-à-Pitre 15 heures 23 minutes et 17 secondes après le vainqueur Thomas Ruyant (LinkedOut).
« Je venais avant tout pour me faire une première expérience à bord de ce magnifique bateau. Je voulais finir, me qualifier pour le Vendée Globe. Je savais que cet IMOCA avait des capacités. Je me demandais si j’allais arriver à placer le curseur au bon endroit avec tous les fronts qu’on a passé. J’avais plein de questions. C’est juste incroyable, dès la première journée, autour de la Bretagne je me suis battu avec le paquet de devant, jusqu’à aujourd’hui, ça ne s’est jamais arrêté ! Même dans les alizés j’ai tiré très fort sur la machine, il a fallu faire gaffe. Quatre jours avant l’arrivée, j’ai pris la 5e place puis j’ai eu des problèmes de pilote, j’ai dû m’arrêter. Paul Meilhat m’a dépassé. J’ai remis du charbon dans la machine et ça l’a fait, je suis repassé devant ! J’étais tellement fatigué que je n’arrivais plus à dormir, j’étais dans un état second. Le seul moment où j’arrivais à m’endormir c’est quand je faisais de la météo, c’est un peu dommage (rires). Dès que je prenais la souris, je tombais. Je n’ai jamais été aussi loin dans l’effort, je n’ai jamais mis autant d’intensité sur une course en solitaire. La Route du Rhum est un sprint incroyable. Je suis content d’avoir pu tenir les cadors de devant. Thomas Ruyant a été hors-pair, je suis content de ne pas être très loin. Au portant j’ai fait plein d’essais sur le bateau, j’ai travaillé énormément. J’ai beaucoup appris. Maintenant il faut encore bosser, bien tout analyser. Clairement on a un fait un bond en avant. Ces bateaux sont vraiment difficiles, stressants. Je n’ai pas mangé 50 % de la nourriture embarquée, je me suis très peu changé. Tout est difficile à faire à bord. C’est une vie étonnante à bord, je n’arrive pas encore à vraiment me projeter sur un tour du monde. »
Paul Meilhat sur Biotherm 6e est arrivé à Pointe-à-Pitre 16 heures 42 minutes et 8 secondes après le vainqueur Thomas Ruyant (LinkedOut).
« Je suis très content, tous mes objectifs sont atteints. Je ne pensais pas faire aussi bien, c’est génial. J’ai eu beaucoup de galères sur le bateau pendant toute la course mais j’ai toujours réussi à trouver des solutions. Les deux derniers jours je n’étais plus en mode course. J’allais en moyenne 5 nœuds moins vite qu’avant. J’ai eu un problème de soute à voile, le bateau s’est rempli d’eau une dizaine de fois. C’était très galère à vider. Après j’ai eu un problème de safran tribord, j’ai cassé une pièce, il se relevait tout le temps. J’ai dû faire une vingtaine de vracs, même autour de l’île. Mon niveau de préparation était faible, j’avais seulement navigué 15 jours sur le bateau avant de prendre le départ de cette Route du Rhum. Biotherm a un potentiel énorme, il va super vite. L’équipe a fait un boulot incroyable. Ce résultat est au-delà de mes espérances. Dans un coin de ma tête, j’espérais ça. Comme je n’avais pas navigué en solitaire depuis quatre ans, je manquais clairement de préparation donc je n’ai pas pu me mettre dans des états de fatigue avancée, ce qui n’était pas plus mal. Ce n’était pas comme il y a quatre ans où je pouvais pousser à fond. Mais à la fin au niveau fatigue, le résultat est à peu près le même. Ces bateaux sont exigeants. Quand on fait du près on se dit que ce sera mieux au portant mais en fait c’est pire ! Il n’y a aucun moment où on peut dormir tranquille. Pour moi, les limites seront toujours matérielles, pas humaines. Nous, on peut aller au-delà de la fatigue, on va chercher des limites mentales. Cela demande un engagement énorme. »
Justine Mettraux sur Teamwork.net 7e est arrivée à Pointe-à-Pitre 19 heures 50 minutes et 10 secondes après le vainqueur Thomas Ruyant (LinkedOut).
« Cette transat a été à la hauteur de mes espérances, voire mieux ! Je suis vraiment contente, il y a eu du beau match avec les concurrents, une belle arrivée ici en Guadeloupe, ça fait chaud au cœur. Je suis fatiguée car on a eu beaucoup de grains ces derniers jours, des conditions vraiment instables, des changements de voiles à faire. Tout ça avec l’enchaînement du tour de la Guadeloupe, c’est bien usant. Les bateaux sont difficiles, ça peut vite paraître hors de contrôle. Je n’ai pas eu de gros soucis techniques à bord, juste des choses mineures ou sur lesquelles on avait du “spare” donc pas de souci. Ces derniers jours c’était un peu frustrant avec le temps à grains, j’avais du mal à prendre du plaisir car je commençais à être fatiguée. Mais bien sûr il y a eu des beaux moments de plaisir sur cette transat, quand les conditions devenaient un peu plus faciles. Je suis très satisfaite de mon résultat. Je n’ai pas beaucoup d’expérience seule en IMOCA. Je finis à une belle place. Je suis un peu frustrée de la fin de la course où j’ai eu l’impression de moins bien naviguer sur la partie de portant. Mais c’est cool d’avoir réussi à être dans le coup dès le début, d’avoir navigué comme je voulais, pris soin du bateau. Les quatre qui se sont tirés la bourre devant ont navigué à haute intensité, ils ont poussé les bateaux assez loin. Cette course est très intense, ce n’est pas vraiment des vacances ! C’était intéressant, il y avait des choses à jouer tout du long. Le bilan est très positif et je vois qu’il y a encore des choses à travailler pour progresser et jouer encore plus avec les gars qui sont devant, c’est hyper encourageant. »