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Participez à une course au large sur un VOR60 !

Plongez dans le monde de la course au large à bord de Libertalia. Une immersion complète en tant qu’équipier 100% actif. Manœuvres, prise de quart, météo, sécurité… découvrez tous les ingrédients de la vie en équipage sur un monocoque de course dopé au kevlar et au carbone ! Cap sur l’aventure et la compétition

Pour la saison 2026, Challenge Ocean dévoile le programme de courses de Libertalia, son VOR 60 avec équipage. Quatre grandes épreuves mythiques en France et en Angleterre rythmeront l’année, offrant aux équipiers passionnés une expérience unique de navigation engagée en IRC 0.

TOUR DE BELLE-ILE 📆 Mai 2026
Un départ spectaculaire au large de La Trinité-sur-Mer, en baie de Quiberon
Premier grand rendez-vous convivial de la saison.
ARMEN RACE 📆 Mai 2026
Un parcours exigeant le long des côtes bretonnes et le mythique phare d’Ar Men.
Dans la pure tradition de la course au large sur 310 milles nautiques au départ de La Trinité-sur-Mer.
DRHEAM CUP 📆 Juillet 2026
Une transmanche doublée d’un Fastnet entre la France et l’Angleterre, avec un passage emblématique en mer d’Irlande et le phare du Fastnet.
Stratégie, endurance et esprit d’équipe sur 1000 milles nautiques, de Cherbourg à Lorient.
ROUND BRITAIN & IRELAND RACE 📆 Août 2026
La course phare de la saison au départ de Cowes.
2000 milles nautiques autour des îles britanniques, une aventure extrême et inoubliable pour les marins confirmés.

L’expérience course au large en VOR 60, entre adrénaline et aventure humaine

Embarquer à bord de Libertalia, c’est plonger au cœur de la grande aventure océanique. Chaque course est une immersion totale dans le monde de la course au large. Le vent, la mer, la vitesse et la solidarité d’équipage rythment chaque instant.
À bord, pas de spectateur : chacun tient un rôle, participe aux manœuvres, prend son quart, veille et partage l’intensité de la course au large.
Ces navigations mêlent esprit de compétition, dépassement de soi et découverte des éléments, dans les conditions réelles de course.
Encadrés par un équipage professionnel de quatre marins, les participants vivent une expérience unique, celle d’un engagement collectif face à l’océan, entre stratégie de course, endurance et émotions fortes.
Libertalia, VOR 60 avec équipage

Ancien voilier de la Volvo Ocean Race, Libertalia est un bateau mythique, puissant, exigeant et formateur. Taillé pour le large, il offre à chacun la possibilité de vivre l’intensité d’une course internationale, de l’intérieur. A noter que cette année, Libertalia a fini 8ème du championnat IRC 0 Manche Atlantique avec des équipages amateurs.

Rendez-vous sur le site : https://www.challengeocean.com/2025/10/24/programme-course-au-large-vor-60/

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Figaro. Sélection Skipper Macif 2026 : les quatre candidates en finale

Port la forêt , FRANCE - March 17 ,2025, Training prior for the transat and la solitaire du figaro Charlotte Yven and hugo Dhallenne, on March 17 2025, 2025 Port la forêt, France. © Pierre Bouras/ Disobey./Macif

Après avoir étudié une quinzaine de candidatures, le jury a révélé ce jeudi les quatre marins finalistes de la nouvelle sélection Macif qui prendront la relève de Charlotte Yven qui participeront aux épreuves du 10 au 14 novembre à Port-La-Forêt pour une semaine décisive au terme de laquelle sera désigné la nouvelle Skipper Macif 2026.

Chloé Le Bars, Colombe Julia, Laure Galley et Tiphaine Rideau seront reçues à partir du lundi 10 novembre par le Jury Skipper Macif composé de Bertrand Delignon (Président du Jury Skipper Macif), Jean-Philippe Dogneton (Directeur Général de la Macif), Alban Gonord (Directeur de l’engagement de la Macif, Président du Directoire de la SAS Skipper Macif), Laure Delair (Directrice Adjointe de l’Engagement de la Macif), Hans Roger (Directeur des Activités Mer de la Macif), Frédéric Côme (Membre du Directoire de la SAS Skipper Macif), Guillaume Chiellino (Directeur Technique National de la Fédération Française de Voile), Jeanne Gregoire (Directrice du Pôle Finistère Course au Large), Erwan Tabarly (Adjoint du Pôle Finistère Course au Large) et Hugo Dhallenne (Skipper Macif 2025).
Pendant cette semaine de sélection, les 4 candidates passeront des entretiens individuels, des tests physiques, de météo et stratégie, et de navigations en solitaire. La présentation des projets sportifs des marins viendra clôturer cette semaine de sélection.

« Nous avons retenu quatre navigatrices très prometteuses aux parcours et personnalités variés. C’est toujours un véritable plaisir de découvrir leurs projets sportifs et professionnels. Avec le jury Skipper Macif, nous veillerons à ce que notre futur skipper forme une équipe soudée basée sur l’échange de compétences et d’expériences avec Hugo Dhallenne. Nous serons également attentifs à leurs engagements pour la protection de l’environnement et leur sensibilité aux enjeux sociétaux. Performance, esprit d’équipe, mixité et valeurs humaines sont au cœur du programme Skipper Macif. »
Bertrand Delignon, Président du jury Skipper Macif

Présentation des 4 candidates retenues pour la Sélection Skipper Macif 2026 :

Chloé Lebars (28 ans)

Née en terre bretonne, Chloé découvre très jeune la voile en famille avant de se distinguer en régate, notamment en Laser, où elle devient deux fois Championne de France. Après plusieurs années sur le circuit olympique, elle s’oriente vers le match racing, puis la course au large. En 2021, elle termine la Mini Transat à la 29ᵉ place avant d’intégrer le circuit Figaro Bénéteau. Animée par la rigueur, la performance et l’aventure, Chloé continue sa progression sur ce circuit avec la volonté de s’affirmer parmi les grandes navigatrices de course au large.

Colombe Julia (28 ans)

Originaire de Paris, Colombe découvre la voile à Saint-Cast-le-Guildo, où naît sa passion pour la mer. Ingénieure en architecture navale, elle s’illustre d’abord en dériveur 470, remportant une médaille de bronze aux Championnats d’Europe Junior 2019 et deux podiums aux Championnats de France 2021 et 2022, avant de viser les Jeux Olympiques de Paris 2024. Colombe se tourne ensuite vers la course au large, enchaînant les navigations en Class40 et Figaro 3. En 2023, elle participe à sa première Transat Paprec et progresse depuis avec détermination et ambition.

Laure Galley (31 ans)

Bretonne passionnée de voile depuis l’enfance, Laure découvre la mer en famille avant de perfectionner sa pratique en SB20 et J70. Ingénieure navale de formation, elle devient skipper sur le circuit Mini 6.50 en 2022 et y signe de belles performances. En 2024, elle rejoint le circuit Figaro Bénéteau pour allier course au large et monotypie. Curieuse et rigoureuse, Laure avance rapidement, avec notamment une 7ᵉ place sur la Transat Paprec 2025. Elle est animée par le goût du défi et la volonté de repousser ses limites sur le circuit Figaro.

Tiphaine Rideau (19 ans)

Originaire du Morbihan, Tiphaine navigue depuis plus de dix ans sur des monotypes. Championne de France Minime et médaillée mondiale en Open Skiff puis en Nacra 15, elle découvre ensuite la course au large avec des expériences en Mini 6.50, Multi 50, Imoca et sur le circuit Figaro. En 2025, elle signe une 16ᵉ place sur la Transat Paprec et une 3ᵉ sur le Tour Voile et fait ses débuts en solitaire. Étudiante ingénieure et sportive de haut niveau, Tiphaine continue son ascension dans le monde de la course au large.

Rendez-vous le 14 novembre pour découvrir la Skipper Macif 2026 !

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Transat Café l’Or. William Mathelin-Moreaux et Pietro Luciani à bord du Class40 Les Invincibles

William Mathelin-Moreaux et Pietro Luciani, le duo franco-vénitien s’élancera à bord du Class40 Les Invincibles. C’est une vraie revanche que Pietro et William viennent chercher cette année puisque leur dernière participation s’était brutalement terminée après à peine quelques heures, suite à une fissure sur la partie structurelle avant du bateau. Malgré tous leurs efforts pour réparer, le duo avait finalement pris la dure décision de ne pas repartir en course.

Le binôme portera fièrement les couleurs de l’association Les Invincibles, pour le soutien et la recherche contre la maladie de Charcot. Objectif Top 10 pour leur 4e participation respective.

William, quel est ton état d’esprit à quelques jours du départ de la Transat Café l’Or ?
« Nous partons conquérants et plein d’envie. Le but va d’abord être de prendre du plaisir car c’est comme ça qu’on navigue bien ! Naviguer proprement et faire ce qu’on sait faire. Le niveau est élevé, mais on sait qu’on a des chances de naviguer dans le bon groupe, on est plutôt serein. Il reste quelques détails à peaufiner sur le bateau mais nous sommes globalement prêts. »

Quels objectifs vous êtes-vous fixés ?
« On sait que le bateau est rapide, qu’on peut bien marcher, mais cela reste une course au large donc tout est possible. Il ne va pas falloir faire d’erreurs sur les placements et la stratégie même si le jeu peut être assez ouvert. Pour l’instant nous n’avons que l’obligation de passer à l’Est des Açores pour rejoindre la Martinique donc cela laisse le choix sur les différentes options possibles, avant d’arriver dans les Alizés puis aux Antilles.»

Comment s’annonce la situation météo pour la course et quels vont en être les enjeux ?
« La sortie de la Manche et le départ s’annoncent toniques avec 25 noeuds de vent, mais pas chaotiques non plus. Il faudra bien jouer avec les courants. Le problème va plutôt être sur la seconde partie de course, après l’Espagne où la situation évolue et reste très instable pour le moment. Il y a une dépression tropicale qui remonte et qui nous barrerait possiblement la route. On verra ce que la Direction de Course décide. Cela peut passer mais ils pourraient aussi modifier le parcours pour obliger la flotte à aller vers Madère et les Canaries, ou même décider d’une escale à Lorient comme la dernière fois. On reste vigilant sur l’évolution. En tous cas, on est hyper enthousiaste, motivé et on est prêt à tous donner pour arriver le plus vite de l’autre côté ! »

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Transat Café l’Or. Sam Goodchild et Loïs Berrehar, un duo en pleine confiance !

250118 Imoca MACIF Santé Prévoyance, skipper Sam Goodchild, co-skipper Loïs Berrehar. Portrait Transat Café L'Or 2025. Crédit : Maxime Horlaville / disobey / Macif

Sam Goodchild et Loïs Berrehar peuvent afficher sérénité et enthousiasme à bord de l’Imoca MACIF Santé Prévoyance après une préparation exemplaire et deux victoires cette saison (Course des Caps et Défi Azimut).

« Loïs fait en sorte qu’on aille vite tout le temps, et moi je fais en sorte qu’on aille au bon endroit » sourit Sam, résumant leur complémentarité. A bord de MACIF Santé Prévoyance sur cette Transat Café L’OR, pas de schéma rigide : « Pas d’organisation de quart, on s’adaptera en fonction des conditions », explique Loïs. Les premières heures de course s’annoncent sportives. « Ça sera très tonique mais praticable, avec de la mer cabossée. » prévient Loïs Berrehar. La péninsule normande et la pointe Bretagne seront les premiers juges de paix : « Il faut qu’on contourne le Cotentin avec du vent à contre-courant, de nuit. Il faudra être hyper vigilant. » Sam Goodchild partage la même prudence : « On aura une vingtaine de nœuds au départ, et le vent va encore monter. En Manche, la prudence est de mise avec le fort courant, les cailloux, les cargos, et des concurrents proches. » Avant de conclure : « Le mot d’ordre : rester dans la tête de course, et ne pas casser le bateau ! »

Passé ce départ tonique, le duo devra négocier une dorsale dans le golfe de Gascogne puis composer avec une dépression dite « cut off » au large du Portugal. « La situation n’est pas encore très claire. Jusqu’aux Canaries, on pourrait se retrouver au près. Il faudra être très opportuniste », explique Loïs. Côté stratégie, le binôme bénéficie d’un appui météo solide avant le départ, avec le navigateur britannique Simon Fisher dit Sifi, double vainqueur de The Ocean Race. « Sifi avait déjà travaillé avec Charlie, il connaît bien le bateau » souligne Sam, « c’est super de pouvoir travailler en amont avec lui. »
Malgré la petite pression d’un départ mouvementé, l’enthousiasme est bien présent. « Je suis super heureux d’y aller, c’est une immense chance de naviguer à bord du bateau de Charlie avec quelqu’un comme Sam. On est complémentaires, enthousiastes et motivés. C’est un bon mélange, une bonne balance. » confie Loïs Berrehar. De son côté, Sam Goodchild se concentre sur la récupération avant la bagarre : « Je me sens bien, je me repose autant que possible pour pouvoir tout donner dès le top départ. » Et d’ajouter d’une même voix avec Loïs : « Être ici, au Havre, la ville de Charlie, ça a forcément une signification particulière. On pensera fort à lui en prenant ce départ et on va essayer de faire les choses bien ! »

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Transat Café l’Or. Le scénario en Ultim par Benjamin Schwartz (Sodebo) et Julien Villion (Actual)

The Ultim Sodebo Ultim 3 skippers Thomas Coville and Benjamin Schwartz, SVR-Lazartigue skippers Tom Laperche and Franck Cammas, Maxi Banque Populaire XI skippers Armel Le Cleac'h and Sebastien Josse, Actual Ultim 4 skippers Anthony Marchand and Julien Villion, are photographed at the Transat Café L’Or village in Le Havre, France, on October 18, 2025. (Photo by Jean-Louis Carli / Alea)

Les quatre trimarans engagés dans la classe Ultim s’élanceront sur un parcours de 6 200 milles jusqu’à Fort-de-France, en Martinique. Benjamin Schwartz naviguera aux côtés de Thomas Coville sur Sodebo Ultim 3 et de Julien Villion sur Actual Ultim 4. Ils nous livrent le scénario météo qui se profile — et qui ne s’annonce pas simple dès les premiers jours.

Julien Villion : « Le départ s’annonce tonique. On va être très vite à haute vitesse. Cela va aller vite dès la sortie de la Manche. On a du vent qui va monter crescendo. Rien de dramatique pour les bateaux, mais cela va nécessiter beaucoup de manœuvres avec le trafic. Il y a beaucoup de pièges à éviter pour passer le Cotentin et la Grande-Bretagne. Pour les premiers jours de course, on va avoir un enchaînement toutes les douze heures avec une première dorsale à passer dans le golfe de Gascogne, puis une dépression au large du Portugal. Chaque phénomène météo et chaque transition arrivent très vite. Cela veut dire changer de voile, changer d’allure. Jusqu’aux Canaries, cela va être très dense, cela va bien s’enchaîner et ouvrir des opportunités. On est sur des temps assez rapides jusqu’au Pot-au-Noir. »

Benjamin Schwartz : « Il y a un premier passage à niveau — qui n’en est pas vraiment un. C’est cette première dorsale dans le golfe de Gascogne, lundi après-midi, dont il va falloir sortir rapidement avant qu’elle ne se renforce. C’est le premier danger de cette course : ne pas rester bloqué, au risque de voir ses camarades s’échapper.

Une fois lancé dans la dorsale, il va falloir voir comment on en sort pour longer la dépression au large du Portugal, et là, les trajectoires de ce genre de phénomènes sont très difficiles à anticiper. Ce sont des phénomènes difficiles à modéliser par les algorithmes. On n’est pas capable de dire où sera cette dépression mardi — au large ou proche du Portugal. On sait qu’il y aura cette dépression, que l’on va contourner par l’est au près, mais sans connaître sa trajectoire ni son intensité. »

Cette météo va-t-elle favoriser un bateau plus qu’un autre ? « On sait qu’entre San Pedro et l’Ascension, ce tronçon se fera au près, et cela pourrait favoriser davantage SVR–Lazartigue, en early flight, parce qu’il vole un peu plus tôt que les autres.
Mais pour le reste de la course, tout reste ouvert. La clé, c’est la vitesse, et sur ces bateaux, dès qu’on va plus vite que son concurrent, c’est rapidement 50 mètres d’écart. Le jeu reste ouvert en stratégie : les vitesses entre les bateaux sont très similaires. Ce sont des machines qui demandent en permanence des réglages. On est souvent sous pilote, et il est difficile de rester concentré plus de 45 minutes à la barre.
Ce sera une course de vitesse dans les alizés. Il y aura du jeu et des embûches à chaque tronçon.
»

Pour sa neuvième participation, Thomas Coville a choisi de faire équipe avec Benjamin Schwartz, un marin certes novice sur cette course, mais expérimenté en multicoque. L’objectif des deux hommes étant clairement de jouer aux avant-postes. Thomas Coville, 57 ans, huit participations à la Transat Café L’Or (ex Jacques Vabre), dont deux victoires (1999 en Imoca, 2017 en Ultim), l’un des marins les plus expérimentés de la planète en multicoque océanique. Benjamin Schwartz, 38 ans, « bizuth » sur la transat en double, mais déjà un solide bagage au large, puisque, avant d’intégrer l’équipe Sodebo Voile en fin d’année dernière, il avait déjà couru en Figaro, en Imoca et en Ultim.

“Cette expérience sur le Trophée Jules Verne m’a donné l’occasion de découvrir un équipage, une équipe et un sponsor, qui ont tout fait pour me mettre à l’aise et m’ouvrir toutes les portes. J’ai vraiment apprécié cet environnement de travail et la confiance dont tout le monde a fait preuve à mon égard”, confie ce dernier. Avant d’ajouter : “Quand, au retour du Jules Verne, Thomas m’a proposé de l’accompagner sur la transat, j’ai accepté avec plaisir. Cela peut paraître atypique de courir sa première Transat Café L’Or en Ultim seulement maintenant, mais je navigue sur des maxi-trimarans depuis 2018. Surtout, je suis accompagné par un des grands marins de sa génération, celui qui a le plus tourné autour du monde en solitaire sur un multicoque, que je regardais dans les magazines quand j’étais gosse. C’est une chance énorme de naviguer avec Thomas et d’apprendre de son expérience.”

Pour Thomas Coville, le choix de Benjamin Schwartz a répondu à un double objectif. “Il y a d’abord le fait que le routage extérieur ne soit plus autorisé sur la Transat Café L’Or à partir de cette édition. Dans ce domaine, Benjamin apporte une vraie plus-value, il a été très pertinent dans les choix des fenêtres météo sur la dernière tentative de Trophée Jules Verne et c’est quelqu’un qui maîtrise particulièrement bien tous les outils.” Surtout, le skipper de Sodebo Ultim 3 a été séduit par la volonté affichée de son co-skipper “de faire progresser le projet”, quitte à bousculer certaines habitudes.
“Le danger d’un projet de compétition, c’est l’absence de remise en question, ajoute-t-il. Je suis très attaché à la notion d’altérité, qui permet d’aller chercher des choses chez l’autre que tu ne peux pas forcément trouver tout seul. C’est exactement ce que Benjamin a réussi à nous apporter. Il a su nous challenger dans un unique but : celui de nous aider à atteindre un niveau au-dessus pour aller chercher les meilleurs. J’y ai retrouvé un ressort personnel extraordinaire.”
Qu’en pense Benjamin Schwartz ? “Toutes les équipes cherchent à progresser, mais il y a sans doute des moments dans la vie des projets où il y a besoin de sang frais et d’un regard extérieur, c’est ce que j’ai tenté d’apporter en arrivant dans l’équipe. D’abord en cherchant à comprendre pourquoi certaines choses étaient faites, ensuite en essayant de proposer des solutions ou des améliorations. Avec Thomas, nous avons également fait venir des intervenants extérieurs dans différents domaines pour évoluer. La force de notre duo, c’est que nous n’avons pas peur de l’effort physique et de se dire les choses en toute transparence. Nous avons vraiment à cœur de dérouler une belle copie, ce serait le meilleur moyen de récompenser notre travail, celui de l’équipe, mais aussi l’engagement de notre partenaire”

Si le routage extérieur n’est plus autorisé en Ultim pendant la Transat Café L’Or, Thomas Coville et Benjamin Schwartz peuvent en amont du départ préparer leur route avec des spécialistes de la météo, et notamment avec Philippe Legros qui fait partie du Team Sodebo. Les premières analyses tendent à un départ vivifiant, avec du vent de nord-ouest d’une vingtaine de nœuds qui va obliger la flotte à tirer des bords pour rejoindre la pointe du Cotentin. Ensuite, les Ultim devraient filer dans 20-25 nœuds et une mer assez chaotique sur un seul bord jusqu’à Ouessant qu’ils devraient atteindre dimanche soir.
La suite du programme ? Ils feront route vers le cap Finisterre avec une dorsale anticyclonique à négocier. La suite est complexe, avec une dépression qui se place du côté des Açores et sur laquelle l’équipe aura un œil attentif… D’ici dimanche les fichiers, les calculs et les routages vont tourner à plein régime pour établir la meilleure stratégie.

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Transat Café l’Or. Départ avancé à Samedi pour les Ocean Fifty

Jean-Louis Carli / Alea

La classe Ocean Fifty et l’ensemble de ses skippers ont demandé d’avancer leur départ prévu initialement ce dimanche 26 octobre. Ils invoquent les conditions météos attendues dans la nuit de dimanche à lundi qui pourraient être préjudiciables à la spécificité de leurs multicoques de 15 mètres.

Face à cette position, la direction de course a décidé de mettre en place une ligne de départ ce samedi 25 octobre à 16 h 30 et, par responsabilité, d’allouer les moyens nécessaires en matière de sécurité. Dans le même temps, le parcours des Ocean Fifty a été modifié afin que leur arrivée à Fort-de-France puisse avoir lieu dans le timing initialement prévu.

Ils descendront en effet jusqu’aux Canaries et laisseront tout l’archipel à tribord. Ensuite, ils rallieront le Cap Vert, la marque originelle du parcours, qu’ils laisseront à tribord. Une marque de parcours (way point) pourrait également être instaurée afin de respecter le temps de course prévu, d’une douzaine de jours.
Par ailleurs, le départ des trois autres classes est maintenu et diffusé sur France 3 comme prévu en direct entre 13 h 30 et 15 h 23. Les ULTIM s’élanceront ainsi à 14 h 10, les IMOCA à 14 h 30 et les Class40 à 14 h 50.

« À chaque nouveau fichier, la situation empirait », explique Erwan Le Roux. « Au début, le Talweg était prévu dans la nuit de dimanche à lundi. Ensuite, c’était annoncé vers 23 heures. Puis 18 heures… Finalement, il passait quasiment au moment du départ. » Avec des rafales attendues entre 45 et 50 nœuds, la perspective devenait intenable pour les trimarans de 50 pieds, connus pour être particulièrement volages. « On s’est dit que retarder n’était pas possible. La seule option était d’avancer. Alors nous avons consulté tout le monde, et nous avons fait la demande à l’organisation. » Une requête validée sans hésitation, au nom de la sécurité de tous.

En avançant le coup d’envoi de près d’une journée, les Ocean Fifty s’offrent, de fait, un scénario plus praticable. « Au moment du coup d’envoi demain, nous aurons encore un peu de Nord-Ouest, mais dans du vent bien plus maniable », analyse le skipper de Koesio. « On parle de 25 à 28 nœuds moyens, des rafales à 30 maximum, au lieu de 45… Ce n’est pas la même histoire. » Certes, la première nuit restera technique, avec des virements à négocier pour passer Barfleur, mais la différence est de taille : « Il n’y aura pas ces claques violentes qui rendent la navigation ingérable sur nos bateaux. »

Un soulagement partagé
Au-delà de la dimension sportive, c’est un grand soulagement psychologique pour les marins. « C’est sûr que ça précipite un peu tout, dans la tête comme dans l’organisation, cependant ça reste le bon choix. » Pour la suite, le Rochelais se veut confiant : « L’enchaînement dans le golfe de Gascogne sera, lui aussi, beaucoup plus clair. Il reste une petite dépression au large du Portugal, pas totalement calée, mais on aura une échappatoire. » De quoi aborder cette transatlantique de 4 600 milles vers la Martinique avec davantage de sérénité.

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Vendée Globe. Benjamin Dutreux vise la gagne avec un nouvel IMOCA

Benjamin Dutreux participera à son 3ᵉ Vendée Globe avec un nouvel IMOCA, un plan Koch, sistership de Paprec celui de Yoann Richomme actuellement en construction chez Multiplast.

Tout s’est bien enchaîné pour le Vendéen Benjamin Dutreux, qui va pouvoir disposer d’un bateau à la hauteur de ses ambitions pour espérer gagner le prochain Vendée Globe. Grâce à l’appui de son partenaire 4CAD, à un créneau libre chez Multiplast et à un moule disponible à la suite du bateau de Yoann Richomme, la jeune et dynamique équipe d’Éole Racing va pouvoir franchir une nouvelle étape.

Un parcours incroyable pour cette équipe vendéenne, qui a gravi les marches les unes après les autres et accompli de véritables miracles avec peu de moyens. Il s’agit désormais de viser la gagne. Un sacré challenge, mais avec ce nouveau bateau, Benjamin Dutreux — qui a signé deux Top 10 lors de ses deux participations au Vendée Globe — va pouvoir jouer dans la division élite.

Son frère Marcel, qui gérait le chantier Éol Performance, revient dans l’équipe en tant que team manager. Thomas Cardrin reste le directeur technique, accompagné de Charles Drapeau au bureau d’études, qui cumulait aussi la casquette de mediaman.

C’est une nouvelle aventure qui commence, en relation étroite avec le team Arkéa-Paprec et Antoine Koch. Mise à l’eau prévue en juin 2027.
En attendant, Benjamin Dutreux se prépare à prendre le départ de la Transat Café l’Or avec son ancien bateau aux côtés d’Arnaud Boissières à qui il l’a revendu. Comme un signe, la tempête qui vient de passer au Havre s’appelait Benjamin. Tout se goupille bien.

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Globe40. Passage du Cap de Bonne Espérance pour les leaders, Crédit Mutuel en tête

Départ du Prologue de la Globe40 2025-2026, au large de Lorient le 4 septembre 2025, Photo © Jean-Marie LIOT / Globe40

Ian Lipinski et Amélie Grassi ont repris ce matin la tête de la course au classement de 10.00; ils l’avaient quitté le 15 octobre, soit depuis 7 jours et 8 heures. Une fois franchit la longtidude du cap de Bonne-Espérance et être rentrés dans l’Ocean Indien avec le cap des Aiguilles les 2 Class40 leaders ont pris des routes distinctes. CREDIT MUTUEL poursuivait sur la même route à l’est le long de la limite des 42° S , apparemment plus ventée, alors que BELGIUM OCEAN RACING – CURIUM prenait une route plus directe vers la Reunion en mettant le cap au nord-est. Pour la première fois depuis longtemps les deux duellistes n’étaient plus au contact, même si l’écart n’avait jusqu’à présent jamais dépassé 42 milles depuis le départ du Cap-vert. Les raisons ? dans un message ce matin ( voir post suivant) l’équipage belge nous explique que ses soucis d’énergie avec même des pannes complétes l’ont contraint à prendre une route qui n’était pas forcément celle souhaitée. Mais l’objectif reste toujours d’arriver en sécurité et tête sur la ligne d’arrivée dans la baie de St Paul.

Message du jour – Ian Lipinski-Skipper Crédit Mutuel

Hello,

Des nouvelles de Crédit Mutuel!

On est de retour aux affaires avec Amélie! Après quelques jours à batailler au portant en tirant un grand nombre de bords dans du vent soutenu, nous nous trouvons ce matin dans une situation encourageante pour revenir aux avants postes et au coude à coude avec Curium. Nous accusions plusieurs dizaines de milles de retard il y a deux jours, s’expliquant par quelques soucis techniques et aussi par une superbe navigation des belges, qui ont mené la course avec panache, allaint de belles trajectoires et des vbitesses difficiles à tenir!

C’est notre dernier jour dans les vents d’ouest des 40eme. Si tout se déroule selon les plans, nous allons nous faire dépasser par la zone dépressionnaire qui nous pousse par derrière cette nuit, et il sera temps alors pour nous d’obliquer vers la Réunion et de basculer dans une zone anticyclonique générant du vent de …. NOrd Est. Du vent de Nord Est dites-vous? pas de chance c’est la direction de la Réunion…. Et oui la route directe c’est pas souvent en bateau à voile!

Il fait beau aujourd’hui, du ciel bleu et du soleil, avec toujours pas mal d’oiseaux qui tourbillonnent autour de notre bateau. Pas mal d’albatros ce matin également.

On a commencé un petit peu à lire à Bord, signe que les plus forts moments de tensions sont plutôt derriere nous, oun que en tous cas pour le quart d’heure on est à peu près sereins.

Gare au vent qui va quand même souffler un dernier coup à partir de ce soir. Rester sur ses gardes… toujours!

Bonne journée à tous

ian

NEXT GENERATION BOATING AROUND THE WORLD a quant à lui effectué une remontée spectaculaire ces derniers jours ; éloigné des premiers jusqu’à 660 milles il n’est plus qu’à environ 200 milles des premiers; 400 milles rattrapés en quelques jours avec justement une journée ou lui aussi est rentré dans le club des 400 milles abattus en 24 heures ! Profitant d’un système d’ouest venté Lennart Burke et Melvin metttent aussi toute leur énergie – et elle est grande dans leur découverte des mers du sud- pour recoller aux premiers; vu la complexité des systèmes météo des prochains jours la tâche ne parait pas inaccessible.

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Course au Large 2030 « Un océan de solutions », une Assise remarquée !

Deux ans après les premières Assises environnementales de la course au large, la Fédération Française de Voile (FFVoile) a réuni près d’une centaine de personnes, au Havre, afin de partager les prochaines étapes et les axes de travail à déployer pour l’avenir de la discipline et au bénéfice de tous.

C’est à l’occasion de la Transat Café l’Or Le Havre Normandie que la Fédération française de voile a réuni une centaine d’acteurs de la Course au Large, mardi 21 octobre. Des représentants des équipes, des chantiers, des organisateurs ou bien des partenaires… tous convaincus de l’importance du sujet et volontaires pour définir des axes de travail en commun. Afin de poser les bases des discussions, l’après-midi a débuté avec la présentation d’une étude réalisée auprès de plusieurs partenaires déjà impliqués dans la Course au Large. Un point de vue qui n’avait pas pu être traité lors des premières Assises de la Course au Large et qui a permis de mettre en avant la sensibilité des marques par rapport à l’avenir de la discipline.

Julien Fernandez, chef de la mission du nautisme et de la plaisance du Ministère de la Mer : « Beaucoup d’acteurs, coureurs, organisateurs de courses, membres d’équipes sont aujourd’hui venus témoigner de tout ce qui se fait de façon extrêmement concrète pour réduire l’impact environnemental des activités de la course au large. J’ai trouvé cette diversité très riche. En tant que responsable au sein d’une administration d’État, j’y ai aussi trouvé beaucoup d’inspiration pour les actions que nous menons à nos niveaux d’administration, et un réel écho par rapport aux initiatives pilotées par mon ministère qui ont aussi pour objectif de réduire l’impact environnemental, décarboner les pratiques liées à l’utilisation des océans et de la mer. »

Damien Seguin, skipper : « Moi, ce qui me fait déjà plaisir, c’est qu’il y a une volonté commune de pouvoir arriver à faire quelque chose. Nous évoluons dans un sport particulier : la voile est un sport mécanique. On utilise des technologies, parfois assez polluantes. En tant que coureurs, on fait une compétition à bord de machines superbes, mais nous devons aujourd’hui réfléchir un petit peu différemment, et c’est pour cela que nous nous réunissons. Il y a une grande ambition derrière cet enjeu. Nous n’avons plus le choix, il faut absolument réussir ce pari ! »

Antoine Mermod, président de la classe IMOCA. « Je suis très heureux de constater la richesse de ces ateliers, il y avait énormément d’initiatives, de voix, d’approches différentes. L’ensemble des acteurs de la course au large semble engagé, chacun à son niveau. Aujourd’hui j’ai vu un océan de solutions et d’initiatives plutôt qu’une vision pessimiste de notre sport. Cela nous apporte beaucoup d’optimisme. À la classe IMOCA, nous avons la chance de porter une catégorie de bateaux professionnels avec des sponsors qui nous donnent des moyens pour développer des bateaux, nos skippers sont des pilotes d’essai, et nous avons des équipes avec des ingénieurs de talents. Notre volonté c’est d’utiliser tous ces moyens pour essayer de faire progresser la technologie vers un avenir qui pourrait être plus bénéfique pour tout le monde. »

Jean Marre, administrateur de la classe mini : « L’important c’est d’agir collectivement. Il y a énormément de ponts qui se font entre les différents acteurs, que ce soit les classes, les organisations de course, les sponsors, les coureurs… Beaucoup innovent et trouvent des solutions pour essayer de transformer notre sport dans la bonne direction, mais parfois individuellement. Le fait de partager collectivement les choses est forcément très bénéfique. Il faut maintenant être concret et imposer des règles et des contraintes pour être beaucoup plus fort pour aller plus loin dans la bonne direction. En mini, par exemple, nous avons décidé de suspendre la construction de nouveaux bateaux de série. Nous l’avons fait de façon progressive, en bonne intelligence avec les différents acteurs afin que ce soit une démarche collective et partagée. »

Gildas Gautier, co-directeur de la Transat Café l’Or : « Notre filière est déjà très responsabilisée, beaucoup d’actions sont déjà menées, mais pas forcément d’une manière coordonnée. Je suis ravi que la Fédération Française de voile ait pu le faire sur la Transat Café L’Or Le Havre Normandie. Aujourd’hui face à ces urgences climatiques, il faudra aussi apprendre à renoncer à certaines choses pour faire progresser encore notre écoresponsabilité. Sur la Transat Café l’Or nous avons pris le virage très très tôt, peut-être trop tôt d’ailleurs parce qu’à l’époque on n’était pas complètement compris. Nous travaillons depuis longtemps autour d’un programme de réduction de nos impacts qui s’enrichit au fil des éditions. On doit être un événement inspirant, et notre rôle est de mettre aussi en valeur les initiatives inspirantes des différents teams Nos événements rassemblent de nombreux visiteurs, ça fait venir beaucoup de populations, c’est pourquoi nous initiions des partenariats pour réduire le bilan carbone de ces déplacements et permettre aux visiteurs de venir partager cette grande fête de la voile ! »

Quelles sont les prochaines étapes ?
Après une après-midi riche en échange et en témoignages, il ressort clairement que l’ensemble des acteurs sont convaincus qu’il faut maintenant avancer concrètement et qu’il faut définir une feuille de route permettant d’aligner les moyens et les énergies au profil de tous. Dans cet objectif, il est d’ores et déjà convenu qu’un nouveau rendez-vous Course au Large 2030 se tiendra en mars 2026. Afin que cette nouvelle étape du processus soit un marqueur opérationnel, des groupes de travail vont être animés afin de présenter des projets concrets, finançables et utiles au plus le plus grand nombre. Des travaux qui seront construits autour des trois thématiques de la journée du 21 octobre, à savoir :

  • Comment réduire l’impact des bateaux sur toute leur durée de vie ?
  • Quelles expériences pour faire rayonner durablement la course au large ?
  • Comment développer l’influence des skippers en faveur de l’océan ?

    Jean Luc Denéchau, Président de la Fédération Française de Voile : « Nous nous sommes réunis au Havre autour d’une thématique forte « Course au large 2030 ». Le but est d’aligner la discipline sur les accords de Paris et les limites planétaires. Après les premières Assises il y a 2 ans, nous avions besoin de faire un point d’étape, notamment pour donner suite à l’enquête réalisée sur l’ensemble des sponsors et des partenaires qui s’engagent dans la course au large. Il en résulte que nos partenaires arrivent dans notre sport pour un certain nombre de raisons et qu’ils sont prêts à y rester pour les valeurs que l’on défend. Ce que j’ai envie de retenir des échanges que l’on a eu aujourd’hui c’est qu’il y a un réel souhait de travailler ensemble, mais aussi la volonté qu’il faut parfois des régulations. Et c’est le rôle de la fédération de fédérer, entendre tout le monde afin d’aider à réguler pour aller dans le sens des limites planétaires que l’on cherche à atteindre pour notre sport. »
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Mini-Transat. Les choses sérieuses reprennent pour les 89 marins ce samedi !

V. Olivaud

La Boulangère Mini Transat 2025 se jouera sur une seule étape après une première étape annulée et une escale appréciée aux Canaries. Les choses sérieuses reprennent ce samedi avec un départ à 15h de La Palma pour les 89 marins solitaires embarqués à bord de bateaux lilliputiens, impatients de retrouver le large. Seul le Japonais Hajime Kokumai (DMG Mori Sailing Academy I), victime d’une malheureuse fortune de mer dans le golfe de Gascogne, manque à l’appel de ce deuxième grand départ, après celui donné aux Sables d’Olonne un mois plus tôt.

Après trois semaines de trêve qui ont permis de réparer les voiles et les bateaux malmenés par une entame exigeante, les esprits se tendent désormais vers cette grande traversée de l’Atlantique. Beaucoup n’ont pas dû ménager leur peine pour se remettre en ordre de marche. Et plus particulièrement dans le camp des bateaux de série, dont nombre d’entre eux ont subi des problèmes structurels. C’est le cas notamment d’Amaury Guérin (Groupe Satov) qui a dû effectuer d’importants travaux au niveau de l’étrave, qui a beaucoup souffert dans les chocs avec les vagues dans le golfe de Gascogne.

Il fait part d’une longue ” job list”, dont il a désormais coché toutes les cases, pour permettre à son compagnon de route de « dévaler à toute allure la houle de l’Atlantique ». Il en est de même du Turc Deniz Bagci (Sonmez Gobal), bien positionné dans le groupe des leaders à l’entame de la course. « Tous les bateaux du top 5 ont connu des dégâts. On a bien poussé. La pompe à vide tourne encore à bord pour finir une dernière stratification », confiait en début de semaine le Stambouliote. « J’ai réparé mon spi médium que j’ai déchiré après le waypoint, et je suis fin prêt. J’ai qu’une hâte : renaviguer », ajoute celui qui vise une belle place sur le podium des séries au terme d’une traversée annoncée particulièrement disputée : « sur le plan sportif, on a une belle génération 2025. Pour moi, une quinzaine de bateaux sont capables de gagner… »
89 skippers à La Palma, 89 skippers à Saint-François, c’est le plus gros challenge qui attend la flotte, toutes ambitions confondues sur cette seule et unique étape, celle de tous les enjeux. Samedi, à 15 heures, heure locale, la course reprendra tous ses droits sur 2 700 milles à hauts risques. Chez les prototypes, la bataille promet de faire rage, dans le sillage de Benoît Marie (Nicomatic – Petit Bateau) et de son foiler au potentiel extraordinaire, qui fait figure d’épouvantail. Les places sur le podium et dans le top cinq en auront d’autant plus de valeur pour de nombreux candidats, alors que les compteurs sont plus ou moins remis à zéro.

Les compteurs de la motivation au maximum

S’il a pu réparer son bateau, Mathis Bourgnon (Assomast) ne cache pas qu’il repart avec un handicap après une première étape au cours de laquelle il pointait en 5e position en dépit de plusieurs pépins techniques. « J’ai pu réparer, mais je n’ai plus de spi médium que le règlement ne m’a pas permis de changer. Ce n’est pas optimal pour une étape de portant. Je n’ai pas les armes, mais je vais naviguer sans complexe et me battre avec mon demi-moteur comme je peux à bord d’un bateau plus ancien que les autres », explique le skipper suisse.

Aux Canaries, tous les beaux espoirs restent permis, comme le souligne Robinson Pozzoli (UOUM), pas mécontent de ce scénario laissant la porte ouverte à beaucoup de possibles. « J’ai cherché à ne pas être trop bourrin pour arriver aux Canaries avec un bateau en parfait état. C’est ce que j’ai fait, mais je ne suis pas content de la manière de naviguer dans les zones de transition, qui m’ont fait accumuler du retard sur les premiers », indique celui qui garantit que la course va redoubler d’intensité jusqu’en Guadeloupe. « Cela risque d’être dingue avec ceux qui étaient devant et peuvent être légitimement chafouins d’avoir vu l’étape annulée alors qu’ils avaient fait le taff. Derrière, on a un joker qu’il faut saisir. Il y a une énergie folle et beaucoup d’envies ! » avertit-il.

Des propos que partage volontiers Alexandre Demange (DMG Mori Sailing Academy II) le seul, avec Benoît Marie, à avoir rejoint La Palma sans faire escale. « Mes concurrents directs ont tous déjà disputé cette transat. Ce serait se fourvoyer que de me donner des attentes sportives trop importantes. Mon objectif, c’est de prendre du plaisir en faisant mon maximum pour ne pas être déçu du résultat. Je pars l’esprit libre ; et aussi pour représenter Hajime, mon collègue d’écurie, qui a perdu son bateau sur la première étape. Cela me donne encore plus de motivation pour me dépasser. Je n’aurai jamais passé autant de temps en mer et c’est un truc qui m’angoisse un peu. J’ai très envie d’y aller, même si je ne sais pas à quoi m’attendre… » Il lui reste désormais moins de trois jours à patienter, « à ronger son frein » avant ce grand départ tant attendu, et l’ouverture de la chasse aux alizés sur cette transat de toutes les découvertes…

Les mots de skippers

Noémie Catalano (Kokomo)

« J’ai eu zéro avarie sur le premier parcours. J’ai fait en sorte de ne pas naviguer au-delà de ce que mon niveau me permet. Je ne cherche pas la perf’ à tout prix, mais je me sens un peu plus stressée qu’au départ des Sables d’Olonne, parce que je mesure que sur cette étape, on n’a pas le droit à l’erreur. Finir la course, c’est l’aboutissement de trois ans de travail et j’ai vraiment trop hâte d’arriver en Guadeloupe ; et qu’une envie : celle d’arriver au bout. Mes plus grandes appréhensions ? Une grosse panne technique sur le bateau. Je n’ai pas envie non plus de me rater sur la météo, et d’arriver 10 jours après les autres… Mais cela n’arrivera pas ! Il y a deux ans, ils avaient mis entre 15 et 17 jours… J’embarque 20 jours d’avitaillement, avec beaucoup de bonbons ; mais j’espère qu’on ne s’en rapprochera pas trop. »

Félix Oberlé (Big Bounce-Beltrona)

« Je me réjouis de cette traversée. C’est pour cette étape que je dispute la transat, c’est bien qu’elle reste ! J’espère qu’on aura des bonnes conditions, et de continuer à me battre avec le groupe des premiers. Je n’ai pas encore trop regardé la météo, même si j’ai l’impression que c’est moins tranché qu’il y a deux ans et qu’on devrait plutôt emprunter la route sud. Pour l’instant, on est dans une dorsale, qui devrait permettre aux Canariens de longtemps nous regarder partir ! Le premier enjeu sera de trouver le vent. Pour l’avitaillement, je me suis référé aux statistiques des précédentes éditions. Je ne fais pas trop de compromis sur la nourriture, j’ai pris 16 jours. Sur la première étape, même en attaquant dans les moments un peu critiques, j’ai mis un peu le frein, et je n’ai pas eu de casse. Je suis à 100% tant au niveau du bateau que des voiles. J’ai encore des petits trucs à vérifier, avant de me plonger dans la préparation météo. Je commence déjà à me mettre dans ma bulle. Même si c’est un peu dommage que la course ait été annulée, parce que j’avais bien poussé et que j’étais bien dedans, cela ne change pas grand chose. Les conditions qu’on a rencontrées m’ont plutôt mis en confiance. Ma motivation reste de vivre cette expérience et d’appliquer ce que j’ai appris pour bien régater. Le résultat viendra de ça… »

Ambre Hasson (On the road again II)

« Je me remets en mode course. J’avoue que trois semaines, c’est long : on perd un peu le rythme. La Palma est magnifique, mais ce n’est pas la même effervescence qu’aux Sables-d’Olonne, où l’on sentait le départ imminent. Ici, on est arrivés “hors course”, et maintenant on repart pour la “vraie” traversée. C’est un peu étrange de se remettre dans cette ambiance, mais je commence doucement à étudier la météo.
En arrivant aux Canaries, à l’aube, j’ai senti l’odeur de la terre depuis le bateau. C’était saisissant. On voit la silhouette de l’île se dessiner peu à peu — ce caillou immense perdu dans l’Atlantique — c’est un moment magique. La deuxième étape sera complètement différente. Ce n’est pas la même optique : la course sera plus longue, mais la météo devrait être plus clémente, hormis quelques grains. L’idée, c’est de veiller à ce que rien ne s’use trop, de ménager le bateau. Mon objectif, c’est d’arriver en Guadeloupe fière de ma course — d’avoir pris les bonnes options, fait de belles vitesses, et d’avoir évité les erreurs. »

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