mercredi 26 novembre 2025
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Vendée Globe. Le long de la route des glaces

Photo envoyée depuis le bateau MACSF pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 19 Décembre 2020. (Photo prise par le skipper Isabelle Joschke)

Yanick Bestaven s’échappe et compte plus de 100 milles sur Apivia et LinkedOut à la faveur d’un système météo qui ne rend pas simple la route vers l’est.

Les conditions de navigation dans le grand sud à hauteur de la Nouvelle Zélande sont estivales – mer à peu près organisée, grand soleil et 15 degrés à l’intérieur du bateau – sont loin de l’idée que l’on pourrait se faire de ces parages. Yannick Bestaven sur Maitre CoQ avec ses foils intacts trace sa route vers l’est et compte ce matin 115 milles d’avance sur Apivia en profitant de sa position plus est. Il devrait encore accentuer son avance profitant de son décalage alors qu’Apivia et LinkOut devraient subir des vents plus faibles avec un système qui se déplace avec eux.

Charlie Dalin : « On va rester bloqué dans ce petit couloir qui n’offre pas d’issue. On commence à être sous l’influence de cette bulle de hautes pressions et, à mesure qu’on va avancer vers elle, le couloir dans lequel on va naviguer va se rétrécir… et il sera moins venté ».


Ce schéma va favoriser le retour des poursuivants emmené par Boris Herrmann. Le skipper de SeaExplorer – Yacht Club de Monaco, qui est venu rebondir sur la ZEA hier après-midi, compte 109 milles de retard sur Thomas Ruyant au premier classement du matin, et 330 milles de retard sur Yannick Bestaven (Maître CoQ IV), qui fait mieux que se défendre dans les conditions de vent pas si évidentes encore. L’Arcachonnais sera, dans les heures qui viennent, le premier à passer la longitude de l’île Chatham, à l’Est de la Nouvelle-Zélande, le dernier bout de roche avant l’entrée dans l’immensité désertique du Pacifique qui mène au cap Horn.

Derrière, si les dérives droites de Yes We Cam! et d’OMIA-Water Family font encore des merveilles pour maintenir Jean le Cam et Benjamin Dutreux aux 5e et 6e positions, Damien Seguin a été condamné à céder un peu de terrain cette nuit. Un grain brutal a endommagé une voile d’avant, et le skipper de Groupe APICIL a sorti les aiguilles sous le pays aux millions de moutons.

Isabelle Joschke (MACSF) est la dernière de ce groupe à pointer à 500 milles de la tête – une paille, presque – puisque Giancarlo Pedote (Prysmian Group) n’a pas été servi par les vents sur l’empannage de la nuit et qu’il y a perdu de la distance. Intercalé, Louis Burton (Bureau Vallée 2) fait route à petite vitesse (9,2 nœuds) vers l’île Macquarie, qu’il devrait rejoindre dans les prochaines heures, pour y réparer son gréement. La bonne nouvelle, c’est que depuis 18 heures, le Malouin a de nouveau la possibilité de s’appuyer sur un pilote automatique. Il était temps : Louis n’avait pas dormi depuis jeudi…

12e, Clarisse Crémer (Banque Populaire X) a avancé à belle vitesse depuis le dernier classement ; 21e, Jérémie Beyou (Charal) doit savoir se satisfaire d’avancer à 17,6 nœuds depuis hier soir, et Kojiro Shiraishi (DMG Mori Global One) doit s’éclater à 18,7 nœuds. A l’inverse, depuis 22 heures hier soir, Sébastien Destremau (merci) est empétolé dans une bulle anticyclonique (5,2 noeuds). Il devrait s’en libérer très bientôt. 

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Vendée Globe. Destremau et l’océan des oubliés

Sébastien Destremau déclame une nouvelle partition. Après le stress de ces dernières 48hrs, l’Océan Indien a offert à Merci une journée apaisante avec un beau coucher de soleil.

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Vendée Globe. Giancarlo Pedote, une régate en solitude qui doit être partagée

Photo envoyée depuis le bateau Prysmian Group pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 20 Décembre 2020. (Photo prise par le skipper Giancarlo Pedote) Fin del’Ocean Indien

Le skipper italien Giancarlo Pedote navigue désormais dans les Cinquantièmes hurlants, synonymes de vents violents et de grosse mer. Mais pour l’heure, les conditions sont plutôt clémentes à l’exception du froid. Le froid devient donc un nouvel adversaire pour le navigateur qui affiche néanmoins une grande forme d’autant que bientôt, aux alentours du 180° méridien, il va faire son entrée dans l’océan Pacifique et ainsi entamer un nouveau chapitre de sa fantastique aventure autour du globe.

” C’est mon Vendée Globe, notre Vendée Globe, parce qu’une telle expérience, si elle n’est pas partagée, perd de la valeur. C’est pourquoi je suis reconnaissant de pouvoir dire ce que je vois, ce que je perçois, ce que je ressens, jusqu’à mes pensées les plus profondes à travers des images, des vidéos, de l’écriture…C’est une compétition. L’une des plus dures et des plus complexes dans l’hétérogénéité des éléments qui l’influencent. Le tour du monde seul sans assistance et sans escale.

Et c’est précisément à cause de sa complexité et de sa difficulté qu’il prend une dimension différente, devenant de la compétition solitaire à l’expérience collective. Une régate en solitude qui doit être vécue tous ensemble.

Nous sommes, mon bateau et moi, à un stade où il est nécessaire de naviguer en « bon marin ». L’océan Indien est puissant. Avec ses 5 mètres de vagues, il joue à nous épuiser. Ses changements d’humeur forcent tant d’ajustements qui épuisent le marin et le bateau.

Pourtant, c’est majestueux. Si je fais une comparaison, je comparerais l’océan Indien au David de Michelangelo : musclé, décidé, au regarde ferme.

Je le regarde, je résiste, enfermé dans mes deux mètres carrés habitables.

Cette fatigue qui vient…
Tu es là ! Je te vois, la fatigue, une fois de plus, c’est toi qui viens me rendre visite. Qui veux me kidnapper, avant que je veuille volontiers me rendre à toi.

Je reconnais les signes de ta présence.

Tout d’abord, tu aimes obscurcir ma vue. Les yeux commencent à cligner plus qu’ils ne devraient, les pensées ternissent et commencent à être hors de propos pour le présent.

Tu commences à chuchoter ta berceuse à mes oreilles : ta voix est faible presque imperceptible, mais je peux aussi l’entendre au milieu des cris de l’océan Indien.

Ma concentration s’est évanouie.

D’une part, je veux continuer à m’accrocher à tout ce que j’ai à faire. D’autre part, je veux abandonner, écouter cette voix qui est très bonne pour me convaincre que tout ce que j’ai à faire, je peux le reporter. Parce qu’elle veut me serrer, ne pas attendre… Elle veut tout avoir pour elle.

Viens me chercher, je suis ici. Je m’abandonne à toi satisfait de mon travail. Embrasse-moi et offre-moi un sommeil si reposant. Nous nous retrouverons souvent sur ce chemin…

… n’est pas une ennemie.
La fatigue est quelque chose qui peut être discuté, marchandé, mais pas combattu, seulement quand il est vraiment nécessaire. Sa voix parle des limites que nous surmontons et si vous ne l’écoutez pas, elle vous kidnappe et c’est pire.

Ses enlèvements sont à l’origine de nombreux accidents…

Giancarlo

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Vendée Globe. Clarisse, stressée par la météo

Clarisse Crémer attend une météo compliquée dans les heures à venir et va devoir faire des choix. 12e au classement, elle navigue devant Romain Attanasio.

« J’ai eu un bon coup de pompe. Je crois qu’il faut que j’arrête de me demander pourquoi, parce que cela fait 40 jours qu’on est en mer. On peut appeler ça la crise de la quarantaine ! Hier, j’ai dormi, parce que j’étais cramée. Je crois que je suis sensible au fait qu’on ne sache plus très bien quand c’est le matin, avec les décalages de la nuit. Du coup, je mange quand quelque chose me tombe sous la main, mais je ne sais pas trop où j’en suis, c’est un peu le bazar. Je sais que je dors mieux quand il fait nuit, mais si j’ai à empanner, comme hier soir, je ne me prive pas. J’aime bien savoir que je m’accorde une plage de quatre heures pour bien manger et dormir. Là, j’ai du mal à fixer mon planning. Il n’y a rien de grave, au fond, mais je n’avais trop anticipé ce phénomène.

La météo est compliquée, je me fais des nœuds au cerveau. Ce n’est pas facile de savoir si je dois ralentir, pour laisser passer le cœur de la dépression qui arrive du Nord, ou si je dois tenter de passer devant. J’attends d’avoir les derniers fichiers météo. Je n’ai pas très envie de me retrouver le long de la zone des glaces avec une session au près. La question est donc de savoir si je laisse passer la dépression ou si j’essaie de passer. Cela me stresse assez vite. Je n’aime pas ne pas savoir ce que je vais avoir envie de faire de ma journée, mais j’essaie de me détendre ».

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Vendée Globe. Charlie Dalin retrouve le sourire et goûte au Pacifique

Apivia est revenu à moins de 45 milles de Maitre CoQ ce matin et LinkedOut devrait également recoller un peu. Le trio de tête devrait se reformer à la faveur d’une zone anticyclonique qui freine les leaders.

Décidément les conditions dans le sud ne ressemblent pas au train habituel de dépression mais plutôt à un parcours de trous à éviter. Ce matin Charlie Dalin a retrouvé le sourire et cherche du bois à son bord à toucher pour espérer ne plus avoir de problème. Il s’est arrêté une heure pour consolider sa réparation mais il a pu avancer à 15 nds ces dernières 24h, soit deux nœuds plus vite que Yannick Bestaven (Maître CoQ IV) depuis hier soir, ce qui lui a permis de grignoter une dizaine de milles dans la nuit et de compter encore (ou seulement) 45 milles de retard. Les deux hommes sont les premiers à rejoindre les longitudes de la Nouvelle-Zélande : ce matin, ils étaient à hauteur de Auckland Island et, déjà, se profile la perspective de parer Campbell Island, à une centaine de milles dans l’Est.

Face à cela, Yannick Bestaven ne peut pas faire grand-chose, et l’Arcachonnais a pris le parti de ne pas en faire une histoire : il est condamné à mener le train dans un long et étroit couloir creusé entre la zone d’exclusion antarctique et la belle zone anticyclonique qui règne sur le Nord depuis les côtes néo-zélandaises jusqu’à Campbell Island, et que les voies de dérivation se font bien rares. « J’essaie de rester dans le couloir de vent dans lequel j’avance, dit-il. Les empannages se multiplient dans cette zone Sud qui me paraît être avantageuse. Mais entre les alarmes qui se déclenchent dès que je me rapproche de la ZEA et les zones sans trop de vent au-dessus, ce n’est pas si simple de dormir ».

Quand les conditions de circulation sont celles du moment, avec un bouchon devant et la pression de l’arrière, le pilote est en général pris entre deux feux. « On va entrer dans la molle, et ce n’est pas simple, parce que je ne sais pas dans quel sens va jouer l’élastique. Je ne sais pas si je vais être rattrapé ou si ça va partir par devant. Ce que je sais, c’est que je vais avoir beaucoup de manœuvres dans ce vent qui oscille de 100° à 300°… Tout ça demande pas mal de stratégie… »

Calé plus dans le Nord, du fait de sa tentative de putsch d’avant-hier, Thomas Ruyant (LinkedOut) a stabilisé son écart avec le leader. Le jeu, pour le Nordiste, pourrait être de jouer avec les flux du déplacement de l’anticyclone, qui s’enroulent et redonnent de l’Ouest… tout en évitant de se laisser piéger par la zone de haute pression.

Dutreux collé à la ligne
Dans le même schéma, deux cents milles plus loin, Jean Le Cam mène la fronde. Le skipper de Yes We Cam! semble avoir amorcé un recalage vers le Sud, mais de manière moins radicale que Boris Herrmann (SeaExplorer – Yacht Club de Monaco) et Benjamin Dutreux, qui joue déjà le long de la ligne de touche, dans un système perturbé qui soumet son pilote automatique à des soubresauts qui imposent au skipper de rester vigilant et de ne dormir que d’un œil. Contre mauvaise fortune bon cœur, le solitaire de OMIA – Water Family sait que les conditions compliquées lui sont plus favorables qu’un bord obligatoire dans un vent stable, où le déficit de vitesse de son bateau plus ancien se fait ressentir.

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Vendée Globe. Problème de pilote pour Louis Burton

Louis Burton rencontre a nouveau des problèmes de pilote automatique et doit barrer lui-même. Il lui reste encore 200 milles avant d’arriver sous le vent de l’île Macquarie où il a prévu de réparer.

Celui qui a la vie la plus compliquée depuis hier, c’est sans aucun doute Louis Burton. Le skipper de Bureau Vallée 2 fait face à des problèmes de pilote automatique depuis 19 heures, et c’est à l’aveugle, et à la barre, qu’il poursuit sa route. Et ce qui rend la situation plus complexe encore, c’est que c’est le plan B qui est tombé en carafe. Ce début de journée française va permettre à son équipe de se mettre en relation avec les ingénieurs du fournisseur de l’électronique pour trouver une nouvelle parade. « Heureusement, dit Louis Burton, j’ai quand même un cap, une vitesse, et une barre. Je ne vais pas pouvoir tenir longtemps sans pilote, mais c’est magique de pouvoir barrer à 20 nœuds dans ces mers ».

Jeudi, Louis Burton a annoncé son intention d’aller se mettre à l’abri, sous le vent de l’île Macquarie, qu’il devrait rejoindre dans la soirée, voire dans la nuit, pour réparer son gréement. Il faut s’attendre à le voir empanner dans les premières heures de cette matinée. Il sera alors porté par un vent d’Ouest qui va le déposer aux abords de cette île australienne dont les altitudes – 300 mètres au plus haut – lui promettent des dévents apaisants.

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Vendée Globe. Un Pacifique trop pacifique pour Thomas Ruyant

La vidéo de l’eau dans la soute à voile de LinkedOut est impressionnante. Thomas a tenté un coup mais qui n’a pas marché. Il revient à une stratégie plus classique au sud.

“C’est un océan Pacifique des plus paisible, donnant tout son sens à son nom, qui accueille depuis hier les leaders du Vendée Globe. Le joli rêve d’une échappée belle sur l’arrière d’une belle dépression s’est vite évanouie la nuit dernière pour Thomas Ruyant, les forts vents de Nord Ouest espérés disparaissant à grande vitesse loin dans l’Ouest. Le skipper de LinkedOut est rapidement revenu à une stratégie plus conventionnelle, validée par ses deux prédécesseurs, qui cherchent eux aussi à glisser entre Zone d’Exclusion Antarctique et cette immense masse de hautes pressions en développement sous la Nouvelle-Zélande. Les vitesses chutent drastiquement et le ralentissement des leaders profitent aux poursuivants. Les écarts sont ainsi appelés à diminuer en cette fin de semaine et les trajectoires vont prendre un jour plus erratiques, chaque solitaire cherchant à exploiter les meilleurs angles au vent sous l’anticyclone. Bien remis en selle après ses déconvenues d’hier, Thomas retrouve sa position de chasseur opportuniste, en capacité d’exploiter à tout moment les nombreuses opportunités à venir dans un Vendée Globe de tous les rebondissements, qui entre seulement dans sa deuxième moitié.Une belle photo du bord par Thomas…

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Vendée Globe. Images du bord J40

La flotte s’étend sur tout l’Ocean Indien. Armel Tripon vient de passer le Cap Leeuwin, Alan Roura et Alexia Barrier affrontent des conditions difficiles.

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Vendée Globe virtuel. La course ou la montre ? Le dilemme en tête de flotte

Il y a une montre d’une valeur de 8900 € à gagner sur le Vendée Globe virtuel pour celui qui arrivera à rejoindre le point Nemo puis à arriver le premier aux Sables d’Olonne.

Qu’est-ce que le point “Nemo” ? C’est le point Nemo qui représente le pôle maritime d’inaccessibilité, c’est-à-dire le point de l’océan le plus éloigné de toute terre émergée. C’est une application du problème du plus grand cercle vide en mathématiques. Il a été officiellement calculé en 1992 par l’ingénieur géodésien canadien-croate Hrvoje Lukatela. Ce point est affiché en permanence sur le jeu, et en particulier sur le Vendée Globe 2020, dans le cadre du Nemo Point Challenge

Nemo point Challenge : Imaginé par le chronométreur du Vendée Globe, ce challenge unique récompensera le premier finisher du jeu Officiel du Vendée Globe qui sera passé par ce point, en franchissant le cercle de 5 milles autour. Suivant le niveau le zoom, le point Nemo peut s’afficher différemment : Zoom étendu : Le point Nemo est représenté par le logo du Nemo Point Challenge.
Zoom Medium : Le point Nemo est représenté par une bouée rouge qui affiche un X blanc. Zoom Max : Le point Nemo s’affiche sous la forme d’un cercle de 5 milles nautique de rayon. La validation du passage par le point Nemo sera effective si votre bateau franchit cette zone.

Classement : Le passage dans la zone du point Nemo générera un classement. Le premier de ce classement qui franchira la ligne d’arrivée (en ayant également validé l’ensemble des marques de parcours) sera le vainqueur du Nemo Point Challenge.

Y aller ou pas ?
La tête de course y arrive dans 48h et la question peut se poser pour les 30 000 premiers bateaux d’aller plein nord faire un petit détour, se classer puis reprendre la course. A ce jour, 6 personnes l’ont atteint mais pas par la route normale mais en passant par le Cap Horn ou par la Sibérie. Mais cela ne compte pas nous a confirmé Tom de l’équipe de Virtual Regatta sauf si ceux-ci refont la parcours du Vendée Globe par les 3 caps.

Conseils techniques :
– La météo est mise à jour de manière assez lissée dans le jeu. Les mises à jour se font à certaines heures mais pas de manière régulières puisqu’elles sont issues de la NOAA. Il faut mieux la regarder à 18h, 13h, 19h, 1h au moment où elles sont définitivement intégrées.
– Il faut éviter les vents forts à partir de 36 nds. Après, la polaire est fortement dégradée. C’est une mise à jour qui a été faite avant ce Vendée Globe. Les vents à plus de 40 nds qui ont soufflés en tête de flotte ces derniers jours ont engendré des vitesses minimales, en surprenant plus d’un skipper.
– On peut longer la zone des Glaces sans ralentir. En revanche si elle est franchie, on ralenti de 70%.
– Il n’y a pas de différence entre des angles de 5° ou 3°.

Suivez-nous : Mag. Course Au Large
Nous sommes actuellement 26.120e et nous avons pu refaire tout notre retard après avoir perdu 24h au départ.

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Vendée Globe. Charlie Dalin repasse deuxième, Destremau répare

Photo envoyée depuis le bateau TSE - 4MYPLANET pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 17 Décembre 2020. (Photo prise par le skipper Alexia Barrier)

Charlie Dallin est repassé deuxième ce matin derrière Yannick Bestaven après une option météo prise par Thomas Ruyant qui s’est avérée mauvaise. A l’arrière de la flotte Destremau a pu faire ses réparations sur sa barre de direction.

Il y avait une option météo à prendre hier qui était assez audacieuse et pouvait rapporter gros. L’idée était de partir plus au nord passer une zone avec moins de vent pout tenter d’accrocher un front derrière. C’est celle qu’a choisi de prendre Thomas Ruyant alors que Charlie Dalin poursuivait plus sud. Au classement ce matin, LinkedOut accuse 176 mn de retard sur Maitre CoQ et refait finalement cap au sud.

Une option qu’avait regardé également Charlie mais qu’il n’a pas voulu tenter : « Il y avait une très bonne option à prendre. Je pense que Thomas avait prévu de faire ça avant son envahissement de soute à voile. Il y avait un très bon coup à jouer mais le timing était serré et son problème l’a mis hors timing je pense. Il fallait ne pas traîner parce que la porte se refermait vite. Je comprends parfaitement pourquoi il est là. C’est une option qui demandait un investissement fort au début, qui demandait de perdre du terrain en naviguant dans du vent faible, pour en gagner après. Ce n’est pas totalement mort pour lui. Il fallait accepter de naviguer dans du vent faible pour après faire du gain. Ce n’est pas encore dit que ça ne marche pas, mais je pense qu’il y a des chances qu’il soit hors timing à cause de son envahissement Pour moi, c’était potentiellement gérable, mais les pourcentages des polaires que je devais tenir pour passer demandaient d’y aller vraiment à fond et je me suis résigné en me disant que ce n’était pas réaliste. Si son option marche, c’est un gain énorme, si elle ne marche pas c’est aussi une perte énorme. C’est une option osée, si j’avais été sa place sur le plan d‘eau avant son avarie, je pense que j’aurais fait la même chose. Cette option porte ses fruits à long terme. Il faut attendre un petit peu pour voir le résultat. »

Pointé hier soir à plus de 16 nœuds, Yannick Bestaven (Maître CoQ IV), leader depuis 48h maintenant, n’avance plus qu’à 6 nœuds dans une bulle de vent léger dans le Sud de l’île Macquarie, 100 milles devant Charlie Dalin. Les conditions certes moins rapides ont le mérite de réchauffer les cœurs et les corps des marins : le soleil brille, il fait 12 degrés, la mer est relativement plate.

Charlie Dalin

« C’est une belle journée qui commence ! » souriait ce matin Charlie Dalin. Derrière, on se pourlèche les babines car l’écart se réduit avec la tête de flotte. Jean Le Cam (Yes We Cam!), 4e, a repris 80 milles depuis le pointage d’hier soir à 22h ! Giancarlo Pedote (Prysmian Group), 10e, avance trois fois plus vite que Yannick Bestaven : 19 nœuds de moyenne sur 24h, l’Italien se sent pousser des ailes et devrait à ce train-là doubler Isabelle Joschke (MACSF). A l’entrée du Pacifique Sud, qui aurait imaginer une telle intensité sur la régate planétaire ?

Sébastien Destremau  : “J’étais comme sur une piste en voiture sans système de direction

Le skipper de merci, qui voyait avant-hier son bateau en perdition, est parvenu à réparer avec « des bouts de ficelles » son système de barre et avance toujours à vitesse réduite pour se reposer. « Je n’en pouvais plus, j’ai passé des heures à inventer quelque chose qui tienne la route. J’ai également démonté une carte électronique de mon pilote de secours.  Bref, les barres sont consolidées mais j’y vais doucement. » expliquait Sébastien Destremau ce matin qui n’avance plus qu’à 5 nœuds dans le Nord des îles Crozet.

Sébastien Destremau

Conditions de navigation agréables, soleil, mer rangée, photo de son petit garçon dans le calendrier de l’Avent, bon positionnement sur le plan d’eau… Charlie Dalin est ravi ! Il nous a tout dit à la vacation de 5 heures.

” J’ai fait un empannage, c’est long comme manœuvre ! Je n’étais pas configuré sur ce bord-là, donc j’avais des trucs à installer à droite à gauche, les prochains seront plus rapides ! C’est une magnifique journée par 55° Sud. Il fait super beau par rapport au 3 degrés d’hier. Un temps de printemps, avec du soleil, une température fraîche mais le soleil réchauffe. Il fait 12 degrés grâce à l’effet de serre de mon cockpit. J’ai un petit calendrier de l’Avent avec des bonbons, des photos et ce matin, c’était une photo de mon fils alors je me suis dit que ça allait être une bonne journée, et pour l’instant c’est le cas.

J’ai une quinzaine de nœuds de vent, j’avance à 15 nœuds et la mer s’est bien assagie. Si ça pouvait rester comme ça le reste du Pacifique, ça serait parfait. Quelques heures après avoir franchi la frontière entre le Pacifique et l’Indien, tout s’est assagi. C’est étonnant ! Comme s’il y avait une vraie barrière… J’ai une mer vraiment plus facile à gérer. On va passer sous l’île Macquarie et ça fait du bien un peu de lumière et du soleil !

La bonne nouvelle des fichiers du matin, c’est que je suis dans du vent, Thomas (Ruyant) et Yannick (Bestaven) en ont moins. En théorie, je suis en train de faire du gain tout doucement. Le vent ne devrait pas descendre sous les 12-13 nœuds, je ne devrais jamais m’arrêter. Sur le papier, ça a plutôt l’air d’être en ma faveur.

Le vent est au Sud, je fais un mixte entre bascule de vent et force de vent. Et a un moment donné, il y a des chances qu’on s’éloigne de la ZEA (Zone d’Exclusion Antarctique). J’ai l’impression qu’une bonne partie du Pacifique Sud se joue à longer cette barrière virtuelle. Pour l’instant, rien à signaler à l’horizon, pas de tempêtes, c’est plutôt bon signe mais je ne me fais pas d’illusion : on en va avoir du vent à un moment donné ! Là, je vais refaire un point sur la navigation, manger un morceau, peut-être faire une sieste, c’est l’heure : il est 14h ! Je vais avoir encore un empannage à faire rapidement. “

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