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Cammas, skipper comblé…

Cammas Groupama 3
DR

Quand avez-vous envisagé pour la première fois de fabriquer un multi géant ?
Ca fait longtemps… Ca date de 2002, de l’après The Race, on en parlait avec Stéphane Guilbaud,… il y avait des bateaux à vendre. Et puis il y a eu le projet Groupama 2, le 60 pieds ORMA qui a succédé au précédent, et puis après cela … on a enchaîné avec le grand bateau.

Vous voulez dire que le 3 a été construit dans la foulée du 2 ?
Oui. L’équipe de conception était en place pour le 2. Donc soit on se séparait de pas mal de collaborateurs, soit on restait dans la même dynamique. Le projet était lancé, donc on a continué avec la même équipe pour la réalisation du grand bateau.

Groupama 3, un bateau de record : l’appellation vous convient ?
Tout à fait… En espérant qu’il y ait aussi un jour des compétitions opposant ce type de multicoques océaniques.

Donc vous voilà avec deux bateaux et deux programmes à gérer… Jusqu’à quand ?
Le contrat impliquant l’emploi des deux bateaux dure jusqu’à 2011.

Vous alternez les régates de 60 pieds en printemps/été et le bateau de record en
automne/hiver ?

En gros, c’est cela. Et je ne vais pas être souvent à la maison (rires)…

Quel est le budget annuel d’une telle écurie ?
4 millions d’euros par an, soit environ 30% du budget communication de Groupama. L’équipe technique globale des deux bateaux compte 20 permanents à l’année, 8 sur le 60 pieds et 12 sur le 105 pieds. Ce qui n’est pas tant que ça comparé à d’autres écuries n’ayant qu’un 60 pieds.

Précisez nous le programme immédiat du Groupama 3
Ce soir (mercredi, ndlr) le bateau part au moteur à Lorient où nous avons notre base technique. Il y sera mâté et normalement nous faisons notre première navigation sous voile jeudi prochain le 15 juin. D’ici là on va procéder à des tests d’effort sur le bateau qui reste sous la responsabilité du chantier Multiplast encore un mois.

Et les premières tentatives de record ?
Notre première tentative de grand record (le tour du monde, ndlr) est programmée pour fin 2007. Avant cela on essaiera une traversée de l’Atlantique si la mise au point s’effectue normalement.

On est d’accord qu’il s’agit d’un bateau conçu pour être mené en équipage ?
Vous faites peut-être allusion à de nouveaux projets de bateaux ayant une taille proche du Groupama 3 conçus dans la perspective de records en solitaire… Il faut savoir que ce n’est pas uniquement la longueur qui fait la puissance d’un bateau mais plutôt la largeur par le poids. Pour fixer les choses, les multicoques «géants» type Orange, Geronimo, et auquel j’associe Groupama 3 malgré une longueur moindre, ont une puissance de 180 à 260 Tonnes/mètre. La puissance du prochain Sodeb’o de Thomas Coville, de longueur avoisinant le nôtre, est environ de la moitié (100/110 T/m) et celle d’un 60 pieds ORMA du tiers d’un « géant ».

Donc pas de solitaire sur Groupama 3 ?
Ce n’est pas prévu et je pense que désormais pour battre les grands records, on ne peut pas faire de compromis. Il faut de la puissance… et un équipage pour la maîtriser.

Vous avez déjà navigué sur un multicoque aussi grand que Groupama 3 ?
Non jamais… Ah si sur Orange II ça fait 15 jours (rires)

Et s’il fallait comparer en quelques mots le Groupama 3 à un 60 pieds, qu’est ce que vous
diriez ?

C’est 3 à 4 fois plus puissant… J’ai hâte de découvrir ça quand on va border les voiles… Non, ça ne va pas aller deux fois plus vite… Je pense qu’un 60 pieds va aussi vite sinon plus vite que les grands bateaux jusqu’à 20 nds de vent par mer plate. Le supplément de taille est là pour continuer à exploiter le bateau dans des conditions plus musclées, là où en 60 pieds on doit lever le pied. N’oublions pas que la référence de vitesse moyenne pour un record de l’Atlantique, c’est 26 nds, celle d’un tour du monde, 22,5 nds et sur 24 heures… quasi 30 nds.  

Propos recueillis par Patrice Carpentier

Groupama en chiffres
Groupama 3 est le bateau le plus large du monde doté d’un rapport poids/puissance supérieur à celui des maxis multicoques existants. Inspiré des multicoques ORMA actuels et particulièrement de son «petit frère» Groupama 2, Groupama 3 sera le premier multicoque équipé de foils à s’aventurer dans les mers du Sud.

Longueur : 31,50 m
Largeur : 22,5 m
Hauteur de mât : 38,4 m
Tirant d’air : 41 m
Tirant d’eau : 5,70 m
Poids : 18 tonnes

Surface des voiles (Voileries Incidences)
– Grand-Voile : 356 m2
– Solent : 201 m2
– Gennaker : 472 m2

Surface habitable (intérieur de la coque centrale) : 13 m2 au sol

Equipage : 10 personnes

Architectes : Cabinet Van Peteghem – Lauriot Prévost
Chantiers de construction : Multiplast (plate forme) et Lorima (mât)
Design : Jean-Baptiste Epron – Odouce

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Nouveaux horizons

Illustration Records Orange II horizon
DR

Sur le terre-plein situé devant le chantier Multiplast, une heure avant son lancement, Groupama 3 toise de son ber un autre maxi-multicoque : un catamaran dépourvu de décoration, mais que l’on identifie sans trop de peine comme étant l’ex-Innovation Explorer (devenu Orange puis Kingfisher 2), venu se refaire une beauté dans les installations du sieur Ollier, où il prit vie voici 6 ans. La machine, désormais propriété du Baron Benjamin de Rotschild, est appelée à prendre le patronyme de Gitana 13, et à être menée par son premier skipper, à savoir Loïck Peyron.

Entre ces deux machines, dire qu’il y a un monde serait exagéré – car après tout, ce cata et le tri flambant neuf de Cammas n’ont qu’un mètre de différence en termes de longueur – mais il est clair que de l’eau a coulé sous les étraves des chasseurs de records ! «Pour la génération des « Club Med » (ou Code 0, puis Code 1, comme on les a aussi dénommés, ndlr), nous manquions de temps, il s’agit de bateaux qui ont été livrés en 9 mois », nous rappelle Franck Proffit, qui aujourd’hui occupe le poste de second sur Groupama 3. « Il est clair que mon expérience sur Club Med a été déterminante pour mon intégration au sein du projet de maxi-trimaran, et j’ai participé aux phases de conception. Désormais, je vais m’occuper de l’aspect sportif, c’est-à-dire la constitution de l’équipage, puis de faire naviguer le bateau lorsque Franck (Cammas, ndlr) sera pris avec le 60 pieds… lors de la Route du Rhum, par exemple ! ».

Groupama 3 a très clairement bénéficié des études faites pour le 60 pieds, ce que l’on sur retrouve la forme caractéristique des étraves de flotteurs (légèrement incurvées) ainsi que les formes arrières très plates au niveau de la coque centrale. D’autre part, le géant a des foils, une première dans cette catégorie poids lourds ! La différence de philosophie est donc de taille par rapport à Innovation Explorer et consorts, qui étaient des catamarans certes puissants, mais avant tout typés « tout terrain »… Les études se sont naturellement affinées depuis 1999-2000, mais un autre facteur entre également en jeu pour expliquer la radicalité accrue du dernier rejeton des G.Class : la réduction singulière du temps de parcours autour du globe ! Sous les couleurs d’Orange, Innovation Explorer avait signé un Jules Verne à 64 jours en 2002, puis il fut battu par Cheyenne en 2004 avec 58 jours – temps de référence qui tenait encore lors des débuts de la conception de Groupama 3. Ce temps fut ramené à 50 jours par Orange II, et c’est désormais contre ce chrono époustouflant que le trimaran de Franck Cammas devra se battre… Un rapide calcul montre que 14 jours ont été gagnés en seulement 3 ans, ce qui donne une idée de la nécessité d’aller chercher la performance dans tous les compartiments du jeu lorsqu’il s’agit aujourd’hui de lancer un projet ambitieux. « Cette fois, poursuit Franck Proffit, nous avons eu le temps de réfléchir, de confronter les points de vue et les solutions. Au total, et même s’il est difficile de donner un chiffre précis, je pense que Groupama 3 représente 120 000 heures de travail, conception et construction comprises… »

JB

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Mister Kito !

Figaro Bel Kito de Pavant
DR

Un rêve éveillé pour la jeune Australienne Liz Wardley (Sojasun), hilare et incrédule, auteur de la sensation de l’étape en venant accrocher la seconde place à 10 minutes du vainqueur. L’Italien Pietro D’Ali (Nanni Diesel) complète le podium d’une étape qui aura laissé nombre de favoris sur le carreau.

« Il ne me reste plus un ongle intact !» Liz Wardley se prend un moment la tête dans les mains histoire d’évacuer un peu de cette tension qui n’aura pas quitté les concurrents tout au long des 30 heures d’effort et de concentration. Déçue et bougonne à Cassis à l’examen de ses performances depuis le départ de Marseille, « Chook » (c’est son surnom ndlr.) s’était promise de réaliser quelque chose sur ce premier long parcours trans Méditerranéen. Dès le milieu du Golfe du Lion, elle pointait dans le groupe de tête et s’accrochait aux basques d’un De Pavant inspiré et bien en rythme. Le sprint de vitesse sous spi vers l’archipel espagnol des Mèdes ne couronnait encore aucun leader sérieux et c’est une flotte compacte qui entamait ce matin la remontée vers Gruissan. En tête aux Mèdes, Kito ne lâchait plus le commandement et conservait en permanence de la vitesse, enchaînant bords de spi et reaching sous solent. Derrière, les « cadors » battaient le rappel et couraient sus aux jeunes (ou moins jeunes) effrontés venus contester leur superbe. Tour à tour, Vincent Vachette (SCO), Guillaume Rottée ou Robert Nagy (Théolia), tous lâchaient prise devant les assauts de Pietro d’Ali, Marc Emig, Nicolas Troussel ou Yann Eliès. Tous sauf « Chook ». Concentrée sur ses réglages, arc boutée sur sa barre, la petite Australienne contenait jusqu’au bout et dans un vent de Sud Est de plus en plus asthmatique les assauts de ces Figaristes chevronnés.

L’étape Cassis-Gruissan nous offre ainsi un podium inédit et haut en couleurs internationales, Kito de Pavant, superbe vainqueur, devant l’Australienne Liz Wardley et l’Italien Pietro d’Ali. Marc Emig, Nicolas troussel et Yann Eliès réalisent quant à eux une très belle opération au classement général, dans l’ombre certes d’un Kito dominateur, mais loin devant les prétendants déclarés au podium d’une Solo Méditerranée relancée.

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Sept séries en vue à Deauville

Mondial Melges 24 Key Largo 2005
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Le Mumm 30 dessiné par l’architecte Bruce Farr est un pur voilier de compétition. Mât en carbone, coque effilée, le bateau officiel du Tour de France à la voile est aussi à l’aise au large qu’entre deux bouées, au contact contre plusieurs adversaires, bord à bord. 25 Mumm 30 débuteront dès demain leur Championnat d’Europe.
 
Le Melges 24 est plus petit : 24 pieds comme son nom l’indique. Imaginé par Harry « Buddy » Melges en 1992 suite à sa victoire dans la coupe de l’América en tant que barreur du fameux América3, le Melges 24 est très rapidement devenu le petit monotype de vitesse le plus usité dans le monde. Dérive, mât, safran et bout-dehors sont en fibre de carbone ; le spi est asymétrique et en tête de mât pour plus de vitesse et faciliter l’empannage ; le plan de pont est volontairement simplifié ; un coupe-algues a été ajouté ; le travail sur la structure et la carène apportent vitesse et stabilité ; enfin la dérive relevable permet un transport sur remorque et une mise à l’eau extrêmement simple. Malgré ces éléments technologiques, le Melges 24 est un bateau facile, simple et sûr. Ces 3 particularités font que seuls le niveau de l’équipage et sa cohésion contribuent à la performance globale.

Les voiliers du chantier Américain JBoats sont au nombre de 3 : les J80, J109 et J105. Tout comme le Melges 24, le J80 est un petit monocoque rapide et très marin. Sa longueur est de 8 mètres. Sa monotypie est très stricte et il connaît en France un engouement croissant. Les J109 courront leur première coupe Européenne à Deauville et font parler d’eux sur le marché des 35 pieds. Long de 10m85, large de 3m51 et bénéficiant d’une surface de voilure atteignant 61m2, le J109 est présent  dans le Monde entier notamment en Grande-Bretagne où plus de 50 unités se retrouvent sur les lignes de départ. Il navigue aussi aux Etats-Unis, pays d’origine du chantier J Boats dont la filiale en France se situe à Olonne sur Mer.   Apparu en 2001, on compte aujourd’hui 280 unités dans le Monde.  Le J109 est désormais une référence sur le marché. Les passionnés de croisière rapide en raffolent. 
 
Son petit frère, le 105 est très utilisé des Anglos-Saxons. Long de 10m50, large de 3m34, le J105 connaît un vif succès dans le monde (600 unités).
 
Les 747 OD sont plus proche de grand dériveur. Ils disputeront, sans aucun doute une belle régate sur un plan d’eau qu’ils connaissent parfaitement.
 
Enfin, les plus grands bateaux de la semaine International de la voile de Deauville sont des 40 pieds. Sun Fast 36, First 40.7, Bavaria 42 tenteront de se faire une place dans cette belle flotte de monotype.
 
Point météo : Un vent situé au Nord Est soufflera jeudi et vendredi sur le plan d’eau de la Baie de Seine. Il devrait être plus fort vendredi. 7 à 10 nœuds le matin et une brise thermique viendra certainement se mettre en place aux alentours de 15h00 ce qui permettra à la flotte d’évoluer dans de belles conditions (15 nœuds…). Les prévisions annoncent ensuite un passage d’Éole à l’Est, un vent chaud à Deauville et perturbé par les effets des côtes de Trouville et Honfleur.
 
Ils ont dit :
 
Louis Brown, skipper du Mumm 30 « Astérix » : « Le Mumm 30 est un bateau vif, rapide et à sensations fortes. On retrouve les sensations du dériveur mais aussi l’esprit d’équipe à bord des yachts. Ce qui est intéressant avec ce bateau, c’est aussi sa monotypie. Se sont vraiment les équipages qui font la différence sur l’eau. Le niveau du Championnat d’Europe à Deauville va être très élevé. Nous nous sommes pas beaucoup entraînés car il y a pas de nombreux Mumm 30 en Angleterre. On verra bien ».
 
Chris Richardson, régleur à bord du J105 « Slingshot » : « Le J105 est très polyvalent et costaud. C’est un voilier excellent dans le gros temps (plus de 20 nœuds).   Nous sommes venus ici car on a l’impression que c’est une régate Internationale dans l’esprit de Cowes ou Key West. De plus, nous aimons les parcours « banane » entre deux bouées.  L’intérêt principal de cette course est la monotypie, il y a pas beaucoup de régates de ce type en J105. »

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Pegasus survole le Grand Prix du Lac de Garde

18' Australiens lac de Garde 2006
DR

Au terme de 8 manches courues dans des conditions très variables, très instables lundi et mardi, un leader incontestable se dégage d’une flotte dense et très affûtée. Howie Hamelin, skipper de Pegasus Racing impose depuis le début son exceptionnelle maîtrise à tous ses concurrents. A l’aise dans tous les schémas de vent, ne commettant quasiment pas d’erreur, l’Américain cumule déjà 6 victoires, souvent remportées haut la main, une place de second et une troisième place qui vient de lui être retirée (le plus mauvais classement étant annulé après 7 manches disputées), portant le total de ses points à 8 seulement, devant le vétéran australien John Winning (29,4 pts), tout juste reclassé second du provisoire après avoir gagné sa réclamation. Le tangon de De Longhi, barré par son compatriote Grant Rollerson chatouille cependant son tableau arrière puisque que celui-ci totalise pour l’instant 30 pts.

Le premier européen échoue au pied de ce  podium virtuel malgré une belle régularité aux avant postes. Le Danois Flemming Clausen et ses solides coéquipiers résistent bien à la pression qu’exerce sur le reste de la flotte les meilleurs mondiaux. Ils commentent pourtant quelques erreurs comme dans la septième manche hier où, alors qu’ils étaient en première position, un dessalage les privait de la seconde place du classement provisoire.

Vient ensuite un trio d’équipages anglais, en tête desquels Rob Dulson (Base 1) et ses hommes oscillent entre la 5ème et la 8ème places (42 pts). Avec 47 pts, Ed Brown (Sels) est un peu moins régulier mais peu se targuer d’une très belle victoire dans la 7ème manche, qui lui permet de se positionner à quelques longueurs (2 pts seulement) de son compatriote Peter Barton (Barron & Smithers), visiblement plus à l’aise dès que le vent monte en puissance.

Jusqu’à la 15ème place, les concurrents suivants parviennent à se maintenir dans un total provisoire inférieur à 100 pts. En 8ème position, le Danois Jesper Broendum (Ler Ole), assez irrégulier, compte tout de même deux places de 3ème et une de 4ème, pendant que Fat Face, après un bon départ et une victoire dans la 4ème manche semble moins a l’aise dès que le vent forcit. Le premier équipage Suisse, emmené par Stephan Rueger, excellent barreur mais parfois un peu trop agressif sur l’eau, se classe 10ème malgré une disqualification. Autre premier représentant de sa nation, l’équipage italien d’Elcotec, skippé par Stefano Lagi, accroche la 11ème position avec 65 pts et un beau final dans la journée d’hier, avec des places de 2nd et de 3ème dans les dernières manches, malgré la fatigue.

A noter que les Anglais de Pica, nouveaux venus dans la classe des 18 pieds, se sont montrés très prometteurs une fois de plus. Leur barreur Jamie Mears, récent vice champion du monde de I 14 n’aura pourtant pas l’occasion de continuer à défendre ses chances dans ce Grand Prix du Lac de Garde puisqu’il a été victime hier d’un démâtage spectaculaire. Il repart cependant avec une belle 3ème place dans la troisième manche.

Côté français, il faut attendre la 18ème place pour retrouver l’équipage de Christophe Orion dont les têtes n’ont cessé de changer tout au long de la compétition puisque Philippe Vallée s’est fait une vilaine déchirure musculaire dès le premier jour en soulevant le bateau. Arrivés avec Jean-François Sire, nouvel équipier, venu remplacer Eric Caiveau, souffrant du dos, ils ont dû finalement refaire appel à ce dernier, arrivé hier matin pour reprendre sa place à la GV. Oscillant entre la 22ème et la 14ème places, les Français ont cependant montré une belle capacité à finir les manches quelques soient les conditions et réalisés de beaux débuts de manche plombés par quelques dessalages. Ils sont suivis de très près par le deuxième équipage suisse, emmené par le président de la Classe Européenne Patrick Chanez, en constante progression. Il est notamment auteur avec ses équipiers d’une belle 13ème place.

Malgré la fatigue qui commence à se faire sentir chez la majorité des concurrents, les organisateurs ont décidé de lancer aujourd’hui un parcours longue distance qui devrait emmener les concurrents pendant près de deux heures le long des magnifiques roches abruptes qui caractérisent le Lac de Garde et génèrent le vent si précieux que sont venus chercher les compétiteurs. Cette virée sportive sera suivie de deux courtes régates…Une belle mise en jambe pour l’équipage italien (Water Dingo) qui vient de rejoindre la régate et de porter à 29 le nombre d’équipages, tout en ajoutant une touche de féminité italienne bienvenue en la personne de la brune Georgia Tulli.

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Multiplast et Groupama 3.

Groupama III
Groupama III

C’est sans aucun doute l’expérience unique et le savoir-faire sans égal de Multiplast qui ont convaincu les armateurs et skipper de Groupama 3 d’en confier la réalisation au chantier vannetais. Le programme annoncé du bateau englobe grands records et tours du monde, épreuves et parcours où les bateaux ‘made by Multiplast’ peuvent se prévaloir d’un palmarès inégalé ! C’est grâce entre autres, à une fiabilité exemplaire. Gilles Ollier, directeur de Multiplast : “… Cela fait plus de 25 ans que Multiplast s’investit dans la construction de grands multicoques de course océanique. Alors, être choisi par un équipe leader mondiale dans la compétition offshore pour réaliser leur prototype, c’est la reconnaissance de notre expérience et de notre savoir faire. Nous sommes fiers de cette collaboration…”. Groupama 3 est donc le 6ème maxi multicoque de plus de 105’/32 m (sur les 7 réalisés dans le monde) et le 2ème maxi trimaran construit par le chantier. Il a été conçu par les architectes Marc Van Peteghem & Vincent Lauriot-Prévost.

Un gigantesque puzzle :

Si les matériaux composites ne proposent guère aujourd’hui de véritables évolutions, les process et les mise en œuvre restent les éléments clefs de la réalisation de tels prototypes. Groupama 3 est un bateau sophistiqué, qui a imposé la fabrication de plus de 400 pièces différentes, grandes ou petites, plates comme les planchers ou cloisons, en forme comme les coques et carénages, multiples comme les bras, pied de mât ou encore l’accastillage. Le trimaran est construit en carbone dans son intégralité – en sandwich avec âme en Nomex (nid d’abeille) et résine Epoxy. Toutes les pièces ont été cuites au four entre 100 et 120°C ; avec de multiples cuissons pour certaines. A cet effet, Multiplast dispose de plusieurs fours, dont un de 50 mètres qui est le plus grand d’Europe.

Si ce process de fabrication est connu et utilisé dans de nombreuses applications industrielles (aéronautique, Formule 1), chez Multiplast, tout est fait à la main. La fiabilité des réalisations de Multiplast provient d’abord d’un contrôle qualité permanent. Contrôle sur les matières premières dont les caractéristiques techniques sont vérifiées avant utilisation, ensuite par la réalisation d’éprouvettes pour valider les caractéristiques mécaniques du composite, enfin après mise en œuvre par un contrôle non destructif par ultrason. A cette démarche très pragmatique et rigoureuse, on ajoutera les conseils du Bureau d’Etudes du Gilles Ollier Design Team situé sur le même lieu, permettant une exécution immédiate dans les ateliers des solutions approchées. Yann Penfornis, chef de projet pour la construction de Groupama 3 : “…avec ce bateau, nous avons continué à faire évoluer nos processus de construction et de contrôle qualité ; d’autant que la construction s’est étalée volontairement sur une période assez grande. Nous avons donc pu longuement échanger avec l’équipe de Groupama. Certaines applications venaient en direct de ce qu’ils validaient sur l’eau avec Groupama 2…”.

Une véritable dynamique :

Groupama 3 est le résultat d’une collaboration efficace entre trois entités : les architectes Marc Van Peteghem & Vincent Lauriot-Prévost (dont les bureaux sont situés à une encablure du chantier), l’équipe technique de Groupama 3 – la plus importante à s’être investie dans le suivi de construction d’un tel  prototype (9 personnes sous la houlette de Stéphane Guilbaud) et le chantier Multiplast avec pour chef de Projet Yann Penfornis ; et le chef d’atelier Philippe Cahue. Ce ne sont pas moins de 50 personnes qui ont œuvré à la réalisation du trimaran le plus large du monde : 22,50 mètres. Ce qui laisse augurer d’une extrême puissance, d’autant que Groupama 3 est muni de foils courbes.

Par ailleurs, on peut comprendre que Franck Cammas, plusieurs fois Champion du Monde de la classe des trimarans de 60 pieds et leader actuel du Championnat 2006 avec trois victoires sur trois épreuves, ait été en quête permanente de performance. Pour exemple, on précisera que l’accastillage est dans sa grande majorité en carbone et intégré au bateau (par opposition à de l’accastillage rapporté). Le puits de dérive a été étudié pour qu’il puisse recevoir des appendices différents au gré des évolutions et sans être modifié. Le pied de mât sur la coque centrale est tout en carbone, alors qu’il était en titane sur les bateaux des générations précédentes ; ou encore Groupama 3 n’a reçu aucun enduit avant peinture, dans un souci d’économie de poids constant.

En quête de Graals :

Dès sa mise à l’eau, Groupama 3 va rejoindre sa base technique de Lorient (Bretagne Sud). Il va d’abord y subir des tests d’efforts ; à savoir, tous les points de tractions importants comme cadènes de gréement ou points de tire de voiles vont être soumis aux charges de travail en statique calculées par les architectes, ultime validation avant la 1ère sortie. Puis ce seront les premiers essais en mer à la mi juin. Tous ces tests seront effectués sous la responsabilité de Multiplast avant la livraison finale du bateau. Franck Cammas et son équipe pourront alors entrer dans leur phase d’entraînement et d’apprentissage de la plate forme, avant d’entamer leur programme de record : l’Atlantique, les 24 heures et le tour du monde.

Repères :

Caractéristiques :
Lht  31,50 m
Bau max  22,50 m
Hauteur mât 38,40 m
Tirant d’eau 5,70 m
Tirant d’air 41,00 m
Déplacement 18,00 t
Voilure près 557 m²
Grand Voile 356 m²
Foc Solent 201 m²
Voilure portant 828 m²
Gennaker 472 m²

Construction :
16 000 m² de carbone
Plus de 50 cuissons au four entre 100 et 120° C
Un puzzle de plus 400 pièces
Une équipe de 50 prototypistes
Coût du bateau : 8 millions d’Euros HT

Plus d’infos : www.multiplast-yachts.com

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North Sails France sur toutes les mers du monde.

North
North

Printemps chargé pour l´équipe North Sails France qui ne cesse de répondre présente quel que soit le défi. Et nous propose ce retour sur quelques semaines bien chargées qui ont vu leurs voiles animer de nombreux plans d´eau :

“Honneur à l´Atlantique et aux duos de la Transat Ag2r qui ont mené leurs Figaro II à un train d´enfer entre Concarneau et St Barth. Une traversée de l´Atlantique disputée quasiment intégralement sous spi et au cours de laquelle notre nouveau dessin AP6 a connu son baptême du feu. A l´arrivée et même si certaines voiles n´ont pas résisté aux conditions extrêmes de la navigation en double dans la forte brise le bilan est plus que satisfaisant : 9 des 12 premiers – qui se tiennent en moins de 9 h après quasiment 20 jours de mer – avaient au moins un spi North Sails à bord y compris les vainqueurs Kito de Pavant et Pietro d´Ali (Groupe Bel) pour qui nous avions fait un spi en 0.5oz.

Place ensuite à deux projets d´envergure qui confirme la polyvalence de notre équipe et notre capacité de réaction. En à peine un mois nous avons en effet livrés les jeux de voiles de monocoques de 100 pieds et plus.

Avec d´un côté un Swan 100 dont nous avons réalisé le jeu de voiles complet en début d´année : grand-voile, foc sur enrouleur et trinquette en 3DL Carbone / Kevlar avec taffetas, code 0 3DL sur emmagasineur et spi asymétrique de 780 m²… Philippe Oulhen s´est rendu en Finlande mi-mai pour livrer ces voiles en compagnie de Thomas Jungblut de North Sails Germany avec lequel nous étions associés sur ce projet.

Plus au Sud et à Palma exactement nous avons livré des voiles à un autre bateau nordique : le Wally 105´ norvégien Nariida (ex-Wallygator) qui dispute en Méditerranée le circuit des Maxis. Les voiles 2006 du bateau en 3DL 100% carbone ont été dessinées par le danois Henrik Soderlund, également dessinateur du Team ABN AMRO et de Prada pour la Coupe de l´America.

On retrouve d´ailleurs toute l´influence de la Coupe dans les superbes voiles à corne (GV et artimon) conçues par Henrik et qui donne au bateau un air de “”ketch IACC””. A noter que nous avons également fabriqué un code 0 et une trinquette d´artimon.

Toujours en Espagne mais à Valence, les régates de la 32ème de la Coupe de l´America ont repris (Actes X et XI) et comme l´année passée nous avons produit des voiles pour 2 des challengers à savoir l´équipe suédoise de Victory Challenge pour laquelle travaille notre dessinateur Laurent Delage et Areva Challenge qui représente la France et dont Bruno Dubois coordonne le programme voiles.

Enfin impossible de terminer ce tour d´horizon sans évoquer une belle histoire qui nous a vu réaliser une voile insolite pour un bateau des Emirats Arabes Unis. Il nous a en effet été demandé de fabriquer en quelques jours une voile de 150 m² pour un bateau traditionnel de Dubai. Ces “”felouques”” qui ont une voile unique gréée sur mât et livarde – en carbone tout de même – sont menées par 15 membres d´équipage et enchaînent les bords à 20 noeuds de moyenne. Les grandes régates rassemblent plus de 150 bateaux et la dernière a donc été remportée par Humaid Al Rumaithy avec notre voile réalisée en Mylar NorLam 1.7. L´esprit de ses courses n´est d´ailleurs pas sans rappeler les régates de saintoises en Guadeloupe ou de pinasses à voile sur le bassin d´Arcachon.

A suivre dans les semaines à venir : record de la traversée du Pacifique de Géronimo, Solo Méditerranée, Européen Mumm 30 et Deauville Week, Tour de France à la Voile… “”

www.northsails.fr”

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2ème Edition du Festival des Petits Bateaux de Courances.

minisailing02
minisailing02

Les 10 et 11 Juin 2006 : comment naviguer en Open 60´ sur un plan d´eau classé monument historique !

Courances, un des plus beaux parcs de France, invente en 2005 la première édition de “Courances, Les Petits Bateaux””, un festival sur l´eau inédit en Europe.

A 50 km de Paris, Courances, le plus bel exemple conservé du jardin d´eau de la Renaissance en France, et son château Louis XIII, classés Monuments Historiques, reste à découvrir. 14 sources et 17 pièces d´eau monumentales forment dans ce parc de 75 hectares un cadre exceptionnel pour la mise en scène d´un événement nautique et artistique sur le thème de l´eau.

Modèles réduits radiocommandés – Voile grandeur nature ou mini – Embarcations insolites et engins prototypes d´architectes-inventeurs – Concerts de musique hydrophonique et effets sonores – Projections de films d´artistes…

Cette année, pour sa deuxième édition, la flotte insolite de minisailing, le karting à voile®, s´associe à ce festival unique en son genre et vous attend nombreux pour naviguer, en solitaire et en monotype, sur ce magnifique plan d´eau.

Courances Pratique :
Ouvert de 10 h à 18 h
Château de Courances, 91490 Courances
www.courances.net
Source Courances et minisailing

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Nouveau Géant en quête de grands records

Le nouveau Géant Groupama 3
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« Voir Groupama 3 toucher l’eau pour la première fois, c’est comme entendre les premiers cris d’un nouveau né. Tout ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à sa construction savourent cet instant avec un infini plaisir. Comme vous pouvez le constater, Groupama 3 est un beau bateau. Merci donc aux architectes VPLP, au chantier Multiplast, au team Groupama mais aussi et surtout à Groupama avec qui nous tirons des bords depuis bientôt 10 ans. Nous appareillons maintenant au moteur pour Lorient, notre port d’attache, où nous attendent mât et voile. » a déclaré Franck Cammas, skipper des trimarans Groupama.

Les tentatives de records au programme

– Route de la Découverte (Cadix-San Salvador) : Détenu par Steve Fossett sur « PlayStation » en 9 jours 13 heures 30 minutes et 18 secondes à 16,92 noeuds de moyenne (Février 2003)
– Traversée Atlantique Nord
Détenu par Steve Fossett sur « PlayStation » en 4 jours 17 heures 28 minutes et 6 secondes à 25,78 nœuds de moyenne (Octobre 2001)
– Record des 24h
Détenu par Bruno Peyron sur « Orange II » – 706 milles à 29,42 nœuds de moyenne (Août 2004)
– Traversée Méditerranée (Marseille – Carthage (Tunisie)
Détenu par Bruno Peyron sur « Orange II » en 17heures 56 minutes et 33 secondes à 25,53 nœuds de moyenne (Septembre 2004)
– Trophée Jules Verne
Détenu par Bruno Peyron sur Orange II en 50 jours 16heures 20 minutes et 4 secondes &agr!  ave; 22,20 nœuds de moyenne (Mars 2005)

Groupama 3 dans les grandes lignes
Groupama 3 est le bateau le plus large du monde, doté d’un rapport poids/puissance supérieur à celui des maxis multicoques existants. Inspiré, des multicoques ORMA actuels et particulièrement de son « petit frère » Groupama 2, Groupama 3 sera le premier multicoque équipé de foils à s’aventurer dans les mers du Sud.

Longueur : 31,50 m
Largeur : 22,5 m
Hauteur de mât : 38,4 m
Tirant d’air : 41 m
Tirant d’eau : 5,70 m
Poids : 18 tonnes

Surface des voiles (Voileries Incidences)
– Grand Voile : 356 m2
– Solent : 201 m2
– Gennaker : 472 m2

Equipage : 10 personnes
Architectes  : Cabinet Van Peteghem – Lauriot Prévost
Chantiers de construction : Multiplast (plate forme) et Lorima (mât)

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Anémique !

Arrivée mellbourne
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rois jours pour faire 500 milles, soit 6.9 nœuds de moyenne, depuis le départ de Portsmouth. Pas de quoi pavoiser pour ces puissants voiliers qui ont régulièrement “avalé” leurs 500 milles quotidiens dans les précédentes étapes. Mais sur cette avant-dernière manche de large, la météo en a décidé autrement. A tel point que dans les mails qui parviennent régulièrement à l’organisation, les skippers commencent à émettre quelques doutes sur leur arrivée en temps et en heure pour disputer la régate in-shore du samedi 10 juin à Rotterdam.

Sidney Gavignet, barreur sur ABN AMRO ONE écrivait il y a quelques heures ce message : « Je viens d’entendre un cri sur le pont, les gars sont excités, nous venons de franchir la barre des 2 nœuds. Mon dernier quart sur le pont fut le plus lent de tout ce tour du monde. Nous faisons un drôle de sport, il n’y a pas de doute. Jan nous a impressionnés en capturant un pigeon venu se poser sur un sac à voile à l’avant du bateau, puis en l’endormant ! Pour cela, il lui mit la tête sous une aile et a recouvert le tout avec la deuxième aile. Après l’avoir bercé une minute, Jan l’a posé dans le cockpit. L’oiseau ne bougeait pas : il dormait profondément. Il fallu le réveiller pour qu’il reprenne son envol. Impressionnant notre Sud-Africain !!! Les nuits sont froides et courtes, belles aussi, les étoiles se reflètent sur la surface de l’eau lisse. Nous avons un peu de mal à suivre la flotte dans ces vents quasi inexistants, mais nous ne sommes finalement pas si loin. Rien n’est encore fait, tout dépendra de la façon dont le vent se réinstallera sur la zone. Nous faisons de notre mieux, mais je dois avouer que c’est un peu particulier d’être en mer en ayant déjà rempli notre contrat. ABN AMRO TWO est dans le rythme, parfois devant, parfois derrière. La nuit dernière nous étions assez proche l’un de l’autre, nous nous sommes même amusés à nous faire des « pseudos » messages codés avec les torches. J’entends à nouveau l’eau couler le long de la coque, nous bougeons… A bientôt avec un peu plus de vent j’espère. »

De son côté, Paul Cayard, le skipper de Pirates des Caraïbes commençait à songer au rationnement des vivres.  “Etant donné les circonstances, nous songeons à rationner nos vivres. Nous avions embarqué de la nourriture pour 6 jours, soit pour une journée supplémentaire par rapport à nos prévisions d’arrivée à Rotterdam. Certes, nous ne risquons pas mourir de faim, mais un peu de gestion des stocks serait sans doute prudent. »

Quant à l’idée d’une réduction de parcours, à ce stade de l’étape, elle est inenvisageable. Car il faudra bien que les concurrents remontent jusqu’aux îles Orcades au nord de l’Ecosse, puis redescendent en route presque directe sur Rotterdam,… à moins de passer par le canal Calédonien et saluer au passage le monstre du Loch Ness. Mais la proposition ne sera sûrement pas retenue par la Direction de course ! Une seule solution donc pour ces marins qui se traînent à vue, à 6 nœuds de moyenne, sur une mer d’huile : la patience pour encore quelques heures car ces conditions de lenteur extrême vont bientôt prendre fin.

En effet, la météo va changer dans les heures qui viennent et les VO 70 vont enfin pouvoir reprendre de la vitesse. Après le passage de l’Ile Blasket, des vents d’Est de 12-15 nœuds sont prévus en fin de journée pour la remontée le long de la côte ouest de l’Irlande. Le seul bémol à cette évolution attendue avec impatience par les équipages est que le système de haute pression qui cause actuellement coups de soleil et vitesses d’escargot semble se déplacer vers la Mer du Nord. Là, elle pourrait les attendre pour les malmener une dernière fois avant Rotterdam.

L’arrivée de cette 14ème manche, initialement prévue le mercredi 7 juin, devrait plutôt être le lendemain, ou, au plus tard, le vendredi 9 juin. A peine de quoi se retourner pour la régate in-shore du samedi 10.

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