Ils mesurent entre 40 et 50 pieds et sont tous, à une exception près (le catamaran Gifi), sur trois pattes. Il y a quatre ans, Franck Yves Escoffier sur le premier Crêpes Whaou avait remporté la Route du Rhum en classe 2, il avait franchi la ligne d’arrivée trois jours et demi après Michel Desjoyeaux et son 60 pieds Orma. Cette année, ils sont 8 en classe 2 (50 pieds) et trois en classe 3 (40 à 45 pieds). En Classe 2, le très optimisé Crêpes Whaou 2 fait figure de grand favori après son époustouflante victoire dans la Transat Jacques Vabre 2005. Le skipper malouin a confié la barre de son précédent multi, désormais baptisé Deléage & Diazo à son fils Loïc, 24 ans, plus jeune concurrent en multicoque. L’arrivée de ce dernier et de Victorien Erussard sur Laiterie de Saint Malo fait souffler un vent de jeunesse sur la flotte.
Anne Caseneuve, sur Le Bon Marché-Rive Gauche est la seule femme de ces deux classes. Reste que le toujours survitaminé Pascal Quintin sur Jean Stalaven espère bien inquiéter Franck-Yves Escoffier, même si celui-ci lui parait logiquement "intouchable". Au point que certains grands trimarans de 60 pieds pourraient bien se méfier du très marin Crêpes Whaou, même si l’effet de taille et surtout l’absence de foils le rendent forcément moins rapide en vitesse de pointe qu’un trimaran Orma. "J’ai trois objectifs, dans l’ordre arriver, gagner en 50 pieds et pourquoi pas laisser quelques 60 pieds derrière moi", confirme Franck-Yves Escoffier.
En classe 3, les multicoques de 45 pieds ne seront que trois à se disputer le Graal d’une victoire dans cette Route du Rhum la Banque Postale. Sur Switch.fr, Charlie Capelle a cette ambition. mais il écrit aussi une histoire, celle d’un trimaran de légende : son A Capella est le sistership de l’Olympus de Mike Birch, qui s’était imposé en 1978 dans la première édition de la Route du Rhum, pour 98 secondes. Avec ce bateau qu’il a construit et reconstruit deux fois de ses mains, le patron du chantier Technologie Marine espère bien faire un joli clin d’oeil à Mike Birch, d’ailleurs parrain de son joli petit trimaran jaune. Mais Charlie Capelle est loin d’avoir gagné avant de courir, car l’Anglais Ross Hobson (Ideal Stelrad), vainqueur de la Transat Jacques Vabre 2003 en multi Classe 2, semble très bien armé pour jouer lui aussi une victoire que Pierre Antoine (Imagine) est le seul à pouvoir leur contester.
Dantesque ! L’entrée en matière de la Velux 5 Oceans est brutale. La météo annoncée – de violents vents d’Ouest-Sud-Ouest – est bien au rendez-vous. Après de longs moments de « pétole » en première partie de nuit, le vent est finalement rentré au petit matin. Violemment. Pour leurs premières nuits en mer, les skippers de la Velux 5 Oceans, bien que prévenus, ont été cueillis à froid. Alex Thomson (Hugo Boss) est le plus malchanceux des six navigateurs en course. « Ici c’est terrible, confie Alex. Nous avons rencontré des vents de plus de 45 nœuds. Hugo Boss s’est couché plusieurs fois. J’ai fait huit changements de voile sans arriver à trouver les bons réglages. Le vent montant d’un cran après chaque manœuvre. Les « départs au tas » ont eu raison du winch dont je me sers pour régler ma bastaque tribord» Et les malheurs du marin britannique ne sont pas limités à cette casse. La quille d’Hugo Boss s’est prise dans un filet, obligeant le skipper à s’arrêter plusieurs fois pour tenter de se débarrasser du “gêneur”.
Mike Golding (Ecover) a lui aussi été victime du gros temps. La têtière de sa grand voile a cédé, la voile s’abattant sur le pont du bateau. Un incident qui a obligé Golding à monter en tête de mât, haut de 26 mètres, par 30 nœuds de vent, afin d’effectuer une réparation de fortune. Cette succession d’avaries a des conséquences importantes sur le classement général de la course. L’étonnant Japonais Koji Shiraishi (Spirit of Yukoh) pointe en deuxième position. Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) en choisissant la route Sud a pris la tête de la course. Il est pointé 20 milles devant son poursuivant immédiat. Alex Thomson, prend la troisième place, à 25 milles du leader, suivi de Mike Goding (38 milles), Unai Basurko (47 milles). Sir Robin Knox-Johnstone ferme la marche, à 62 milles de Bernard Stamm. La flotte, qui navigue par le travers de Vigo (Galice), devrait rencontrer une nouvelle dépression en arrivant aux alentours du Cap Finisterre…
Après une journée idyllique où le vent a mené la flotte à grande vitesse vers la Sicile et le détroit de Messine, les concurrents commencent à souffrir des caprices d’Eole. Bouwe Bekking, équipier à bord de Morning Glory nous rapporte son sentiment sur ce début de course : "Depuis le départ de Malte, nous naviguons avec Maximus et Alfa Romeo. Notre écart ne dépassait pas le demi-mille. Malheureusement pour nous, aux abords de la Sicile, Alfa Romeo a pris une option payante le long de l’île alors que Maximus et nous-mêmes tentions de passer le long des côtes italiennes. En quelques heures, Alfa nous a distancé et pourrait se situer à une vingtaine de milles devant nous."
La différence de taille entre les deux supermaxis, Alfa et Maximus, n’a semble-t-il pas impressionné Morning Glory qui, avec un déficit de 14 pieds, a réussi le formidable exploit de faire jeu égal. Bekking avait opté pour une première partie de course relativement calme mais avec une bonne progression. "Le vent est situé au sud sud-ouest actuellement. Nous nous attendons à une bascule à l’ouest qui nous permettra de toujours rester sur la même amure. Le vent devrait souffler entre 5 et 10 nœuds durant la journée. Des conditions pas très fortes mais qui nous permettront tout de même d’évoluer dans le bon sens." C’est à 11 h 00 dimanche matin que Neville Crichton et ses hommes ont contourné le Stromboli, suivis de Morning Glory à 15 milles derrière et Thuraya-Maximus à 20 milles. En quatrième position on retrouve le Volvo 70 de Mike Sanderson, ABN AMRO suivi par une horde de monocoques dont Atalanta II, vainqueur de l’édition 2005, du Cookson 50 Chieftain mais également des deux Swan 601, Moneypenny et Spirit of Jethou.
Selon Gérard O’Rourke, skipper de Chieftain, les conditions que rencontrent les maxis et ce petit groupe de voiliers sont tout à fait différentes. Les maxis semblent devenir de plus en plus rapides mais O’Rourke se satisfait de sa position aux côtés de Carlo Puri Negri sur Atalanta II. Chieftain est coincé entre Atalanta II, situé à un demi-mille devant et Moneypenny à 1 mille et demi derrière. Une belle performance pour ce voilier qui, rappelons-le, ne fait que 50 pieds face aux 70 d’Atalanta et 60 du Swan. Engagé dans un match racing depuis le départ de La Valette, Moneypenny semble avoir pris un léger ascendant sur Spirit of Jethou.
Tandis que les grandes unités ont franchi le détroit de Messine sans encombre, le gros de la flotte négocie encore ce passage délicat, entre courants, tourbillons et un trafic maritime incessant. C’est très tôt dans la matinée que Spirit of Jethou s’est enfin extirpé de ce piège. Selon le navigateur Nat Ives, ce passage n’a pas été aussi facile que cela à négocier. "Nous n’avons pas bien navigué mais heureusement pour nous, nous nous en sommes sortis convenablement. Actuellement nous faisons route pour le volcan n° 2, le Stromboli avec un petit mille d’avance sur un groupe de poursuivants." Ives est content de pouvoir régater contre Moneypenny mais admire surtout les monocoques de plus petite taille qui ont fait une excellente navigation dans ces conditions très changeantes. " Félicitations aux petits bateaux qui se trouvent juste derrière nous et qui depuis le départ ont réussi à jouer avec une option au large dans la nuit et qui nous ont rattrapés au petit matin, spécialement pour le Swan 45 DSK – Comifin.
Avec le manque de vent, les petits bateaux et les plus lents pourront compter sur les courants pour s’en sortir. Cette lente progression a, au moins, permis aux concurrents d’admirer l’écoulement de la lave le long des parois de l’Etna. Un spectacle toujours grandiose, surtout la nuit et qui semble se mettre en route spécialement lors du passage des concurrents de la Rolex Middle Sea Race. "Le spectacle de la nuit dernière a été très impressionnant. Nous apercevions des bandes de laves orange, descendre du volcan tout en ayant le sentiment d’entendre l’écho de chauves-souris percuter nos voiles. C’est très angoissant de voir que la lave s’écoule juste au-dessus des maisons et des industries. J’ai une forte pensée pour ces personnes qui vivent toute l’année avec cette menace au-dessus de leur tête", commentait Ives lors de la vacation radio.
De l’avis général, ce spectacle fait froid dans le dos, spécialement pour le skipper Sandro Musu du Grand Soleil 40 maltais, Aziza. "Depuis le départ nous vivons de magnifiques moments. La nature est exceptionnelle. La première nuit a été l’occasion pour nous de voir nager des dauphins sous un ciel couvert d’étoiles en l’absence de lune et de surcroît parsemé d’étoiles filantes. A cela il faut ajouter un plancton phosphorescent et le décor de la Rolex Middle Sea Race 2006 est planté. Si on y ajoute le spectacle de l’Etna et de sa lave, nous sommes au beau milieu d’un magnifique panel de ce que la nature peut nous offrir. D’un point de vue météo nous avons eu un vent oscillant entre zéro et 20 nœuds. Depuis le départ nous avons changé 23 fois de voile mais actuellement nous sommes devant Taormina, au ralenti sur une mer plate et sous le soleil généreux de la Sicile."
A 16 h 00 dimanche après-midi, les deux tiers de la flotte avaient franchi le détroit de Messine. Aquaranta est actuellement en dernière position et navigue à mi-chemin sur la côte est de la Sicile en direction de Messine. Avec 380 milles devant son étrave, Alfa Romeo doit tenir une vitesse moyenne maintenant supérieure à 10 nœuds pour pouvoir établir un nouveau temps de référence sur ce parcours.
La rapidité et la fiabilité de son bateau laissent augurer une belle saison 2007 à son skipper. Après près de 48 heures de course sur un parcours de 300 milles entre Barcelone et les Baléares, Yves est arrivé fatigué à 7h44 ce lundi matin mais heureux.
La Mini Barcelona était la dernière course de la saison d’Yves Le Blevec. Dans le courant du mois de décembre, il dévoilera son programme 2007 en avant-première à Laval, au siège de son partenaire GROUPE ACTUAL.
Les commentaires d’Yves Le Blevec à son arrivée à Barcelone :
Le départ : " Ca a été catastrophique ! Avec Metalco Mobil Concept (Matthieu Cassanas), nous avons coupé la ligne trop tôt et avons dû reprendre le départ. Mais j’ai pu rattraper mon retard et passer la bouée de dégagement en tête avec deux autres bateaux."
Le déroulement : " Petit à petit j’ai creusé le trou entre moi et les autres concurrents. GROUPE ACTUAL est vraiment facile à faire marcher vite. La première nuit a été compliquée. Le vent change à tout moment en méditerranée, il faut être concentré pour adapter la voilure. C’est là que l’on peut creuser l’écart. Le lendemain, dimanche, j’étais en tête avec Metalco à 1/2 mille derrière. Je ne voyais pas les autres. J’ai pu creuser l’écart avec lui sur un bord de près durant 4 heures, puis il a eu des soucis électriques. Je me suis retrouvé seul mais j’ai continué à faire marcher le bateau. Durant la deuxième nuit, il y avait plus de vent, il fallait s’adapter au changement en permanence."
Le sommeil : "J’ai passé 2 nuits blanches … avec juste 3 tranches de sommeil de 10 minutes la première nuit. Maintenant je ressens un petit fond de fatigue."
Son impression générale : "C’était un petit parcours avec des conditions très variées. Nous avons eu jusqu’à 25 nds avec une mer hachée. Je suis très content de cette course, mon bateau se comporte comme l’un des plus rapides."
Le vendredi 13, il réussit ensuite l’exploit de battre James Spithill, le skipper du défi italien Luna Rossa dans l’America’s Cup, en quart de finale lors d’une compétition de grade WC (ISAF) aux Bermudes – la King Edward VII Gold Cup 2006. Ce week-end, le suisse remporte la 4ème édition du Geneva International Match Race devant le français Pierre-Antoine Morvan classé 18ème au classement ISAF. Saluons la performance d’un helvète qui, une fois de plus, démontre que la voile suisse se porte à merveille !
Annoncée en sud ouest, c’est finalement une légère brise de Séchard qui s’est imposée dans la rade de Genève en ce début d’après-midi. Il aura fallu onze matches au total pour que les skippes Eric Monnin et Pierre-Antoine Morvan arrivent à l’ultime étape de la compétition. Avant que la finale ne débute, un léger avantage psychologique allait toutefois au français Pierre-Antoine. Invaincu sur les deux premières journées, ce dernier avait commencé en remportant son duel contre le suisse dans le premier Round Robin. Mais il en faut plus pour impressionner Eric. « En finale, c’est une nouvelle course qui commence », déclare-t-il. « J’oublie les Round Robins pour me concentrer sur le moment présent uniquement et livrer le meilleur de moi-même ».
Il faut dire que ce spécialiste en la matière termine la saison comme il l’a commencée. Favoris suisse, il décrochait déjà la victoire du rendez-vous printanier, le match race April in Antibes. Ce week-end, trois manches lui ont suffit pour s’imposer 3 :0 contre son adversaire français. Gentleman, Eric se plait toutefois à relever que la bonne connaissance du plan d’eau et du bateau ont certainement été des atouts importants dans les légères conditions de vent de cette rencontre. Autre surprise de taille, le genevois Arnaud Psarofaghis parvient à s’imposer par deux victoires à zéro dans la petite finale, face à l’espagnol Manuel Weiller.
Organisée par le Cercle de la Voile de la Société Nautique de Genève, cette quatrième édition du Geneva International Match Race pourrait fort bien s’inscrire parmi les destinations favorites du calendrier de l’ISAF. Si l’on observe de près les rangs ISAF des concurrents présents cette année, l’on s’aperçoit que la grande majorité d’entre eux figurent parmi les cinquante meilleurs mondiaux. Mis à part le succès sportif de cette compétition, les concurrents se plaisent encore à relever l’intérêt des conditions climatiques propres au plan d’eau. Marcel Beauverd, président de la section, confirme « que la volonté du club defender de l’America’s Cup est de perpétuer la tradition du match racing au sein du club. Ce rendez-vous s’est imposé comme une classique du genre et nous nous réjouissons d’ores et déjà d’organiser l’édition 2007 ».
Résultats de la finale Eric Monnin (SUI) – Pierre-Antoine Morvan (FRA) – 3 :0
Résultats de la « petite finale » Arnaud Psarofaghis (SUI) – Manuel Weiller (ESP) – 2 :0
A 1.5 milles de la ligne de départ, au passage à la bouée, les positions étaient les mêmes qu’au départ mais la flotte s’était scindée en deux. Thomson, Golding et Stamm sous grand voile haute menaient la danse tandis que seulement quelques minutes derrière Unai Basurko, Kojiro Shiraishi et Robin Knox Johnson avaient préféré prendre des ris.
Ils l’avaient annoncé hier à regret, l’américain Tim Troy et le Néo Zélandais Graham Dalton n’ont pas pu prendre ce départ. Problèmes de jauge et mat endommagés les ont respectivement contraints à rester à quai, avec toujours la ferme intention de prendre le départ dans les sept jours à venir comme l’autorise l’avis de course. Les deux skippers étaient venus l’expliquer au public mais aussi bien sûr, supporter ceux contre qui ils souhaitent courir.
Dans les premiers jours de cette VELUX 5 OCEANS, les skippers vont longer la côte nord de l’Espagne avant de rejoindre le Cap Finistère, porte d’entrée vers le sud. Les conditions météo que les marins vont rencontrer avant de rejoindre ce Cap mardi, devraient les mettre en appétit pour ce qui les attend dans le sud. Ces premiers jours difficiles associés au trafic maritime dense du Cap FInistère annoncent un début d’étape en force pour les marins. 12 000 milles les séparent de Fremantle, sur la côte Ouest de l’Australie, où les premiers bateaux sont attendus tout début décembre.
Ce matin, Bernard, comme les autres skippers, était rivé à sa table à cartes, avec sous les yeux des fichiers météo peu engageants. « Pour le départ, nous naviguerons vent de travers avec 20 à 25 nœuds de vent de Sud-Ouest, précise le skipper Suisse. Des conditions plutôt agréables. C’est demain que cela va se corser. Nous allons passer un sale quart d’heure au Cap Finisterre. Le vent est annoncé à 35 nœuds établis, avec des rafales attendues à 45-50 nœuds. Je suis préparé et, sur un tour du monde, je m’attends bien entendu à rencontrer ce type de conditions, mais la pointe de la Galice n’est vraiment pas le bon endroit pour s’y confronter… » Ensuite, les six engagés rencontreront une zone de transition plus maniable, avant de replonger à nouveau dans une dépression le long des côtes du Portugal. « L’entrée en matière est virile, nous allons passer les trois premiers jours à faire le dos rond. »
Positions sur la ligne de départ à 13h : – Alex Thomson (Hugo Boss) – Mike Golding (Ecover) – Bernard Stamm (Cheminees Poujoulat) – Unai Basurko (Pakea) – Kojiro Shiraishi (Spirit of Yukoh) – Robin Knox Johnston (SAGA Insurance) Positions à 15h : 1er – Bernard Stamm (Cheminees Poujoulat) 2e – Alex Thomson (Hugo Boss) 3e – Mike Golding (Ecover) 4e – Kojiro Shiraishi (Spirit of Yukoh) 5e – Unai Basurko (Pakea) 6e – Robin Knox Johnston (Saga Insurance)
Graham Dalton a expliqué hier matin à la conférence de presse de la VELUX 5 OCEANS ce qui était arrivé à A Southern Ocean Man AG pendant la nuit. Le bateau qui devait être remâté était au sec. Le mât pourtant bien protégé a été délogé des quatre ber sur lesquels il reposait par des bourrasques de 60 nœuds de vent qui ont sérieusement abîmées la première barre de flèche située à bâbord. La barre de flèche en carbone devra être minutieusement réparée afin d’assurer la structure et la solidité du mat. C’est essentiel pour les conditions météo dantesques que Graham devrait rencontrer dans les premières nuits de course.
Malgré tout, Graham Dalton continue à positiver : « Ce ne sera pas dimanche, mais je serai au départ. Je prends les choses telles qu’elles sont et la réalité reste ce qu’elle est. Seulement je préfère voir mon verre à moitié plein que vide ! » L’Américain Tim Troy ne pourra vraisemblablement pas non plus prendre le départ de la course demain, son 60 pieds Margaret Anna n’étant pas à l’heure actuelle en conformité avec les règles de la classe IMOCA. Le bateau n’a en effet pas rempli les critères nécessaires à l’obtention du test de retournement. Ce test s’effectue une fois le bateau demâté, le skipper restant à l’intérieur une fois le bateau à l’envers. Avec les bateaux à quilles basculantes comme Margaret Anna, l’exercice se fait généralement assez vite puisque la quille une fois inclinée permet d’appuyer le re-basculement du bateau. Mais il a manqué quelques degrés à Margaret Anna pour obtenir le test. Sans ce dernier, la classe ne peut malheureusement pas délivrer le certificat de jauge nécessaire au bateau pour prendre le départ demain. Afin de solutionner son problème, Tim Troy a pris contact avec l’architecte de son bateau Bernard Nivelt qui, après calculs, lui a suggéré d’ajouter 300kg au niveau de la quille. Tim Troy commente : « Je ne suis pas architecte ni constructeur de bateau mais il y a une chose que je sais, c’est que je me serai senti beaucoup plus confiant sans changements de dernières minutes. Je vais me retrouver dans les grands Suds avec un bateau dont je n’aurai pas pu tester les modifs. Ce n’est pas l’idéal mais si je dois le faire, je le ferai ! ». Conscient que la situation est loin d’être idéale pour lui, Tim Troy ne compte pas laisser tomber. « Ca a vraiment été un combat de tous les jours pour en arriver là où je suis. Ca fait deux ans que je travaille sur le bateau pour préparer la course et comme j’ai un travail à côté, il a fallu que je prenne sur mes soirées et week-end pour être sur le bateau. Tout en essayant de voir ma famille ! Passant non seulement 80 heures à bosser par semaine il a aussi fallu que je prenne un emprunt supplémentaire. Je me suis battu trop fort et trop longtemps pour abandonner maintenant ». En plus des modifications à effectuer, Margaret Anna devra également repasser le test de retournement. Pour Tim et Graham, le compte à rebours sera lancé demain. A 24h du départ du défi absolu en solitaire, les six autres marins qui vont prendre le départ ont passés en revue leurs sentiments et la façon dont ils appréhendent la première étape de la course.
Kojiro Shiraishi (JPN) parlant de son bateau « J’ai fait un grand pas en avant entre le 40 pieds sur lequel j’avais fait la course pour la première fois et le 60 pieds que j’ai actuellement et c’est vraiment excitant. J’étais content du comportement du bateau quand on est sortis il y a trois jours et qu’on a eu pas moins de 60 nœuds de vent. Ca me donné confiance pour la suite des événements ! ».
Alex Thomson (GBR) à propos de son bateau, « J’ai vraiment confiance en mon bateau cette année. On a quasiment tout cassé à bord au cours de ces deux dernières années, avec notamment la quille et le mât sur le chemin du retour d’Australie. Il n’y a que la coque et le pont qui ont été épargnés ! On a vraiment fait un gros boulot de préparation pour cette course et j’ai une confiance totale dans le bateau ».
Bernard Stamm (SUI), à propos de la première nuit en mer, « Cette course est probablement la première où l’on commencera par un parcours côtier. Les prévisions météo pour la première nuit ne sont pas bonnes et je pense que l’on sera plutôt en mode survie. Mon but est d’arriver Fremantle, puis Norfolk et enfin d’être de retour à Bilbao alors il s’agit de trouver l’équilibre entre une bonne vitesse et la sécurité du bateau ».
Sir Robin Knox-Johnston (UK), se référant au Golden Globe de 1969, « Je fais un grand pas en avant sur la VELUX 5 OCEANS passant d’un 32 à un 60 pieds. Mon bateau ne fait que deux fois la taille Suhaili et n’a pas moins de quatre fois sa surface de voile ! C’est une autre paire de manches et comparer ces bateaux serait comme comparer un avion biplan à un Concorde ».
Quand on lui demande s’il est prêt à prendre le départ : « Bien évidemment, plus on passe de temps sur l’eau mieux on connait son bateau. Je suis sûrement le marin qui a le moins d’expérience à bord des 60 pieds Open ici, mais ma courbe d’apprentissage étant bien plus costaud que celles de mes concurrents c’est plutôt un avantage ! ».
Mike Golding (UK), sur sa vision de la flotte « Il est probable que dès le début de la course la flotte se sépare en deux groupes. Trois des bateaux présents sont des habitués du circuit Open 60 et l’on peut donc assez logiquement penser les voir en tête. Mais tout le monde va gagner en expérience et vitesse au fil de la course donc on peut s’attendre à tout. Je pense que l’on devrait vivre une course excitante et je je me sens prêt à y aller. »
Unai Basurko (ESP), comme à la maison, « C’est vraiment un plus pour moi d’être de Bilbao car les medias et les locaux m’apportent une précieuse aide. Je suis vraiment satisfait de mon bateau, que j’avais convoyé de Sydney à Bilbao après sa construction et qui est resté ici depuis. Je n’ai pas envie de quitter la famille mais j’ai vraiment hâte de prendre la mer ».
Le départ de la VELUX 5 OCEANS sera donné dimanche 22 octobre à 13h
"La société CLM est fière d’annoncer que 5 bateaux équipés de voiles en Trilam prendront le départ de la plus célèbre des Transat, dans une semaine, à Saint-Malo : – 3 Class 40’ équipés Delta Voiles – 1 Class 40’ équipé All’Purpose – 1 Monocoque Classe 1 équipé Allard Voiles
Cette présence sur une telle course est la preuve, s’il en est besoin, que le procédé Trilam est aujourd’hui un vrai succès. « La Class 40’ représente pour nous un réel tremplin et nous sommes de plus en plus sollicités pour ce type de voiles. »
Malgré sa jeunesse (nouvel outil de production opérationnel depuis décembre 2005), l’innovant Trilam a su convaincre de ses réelles qualités.
Toute l’équipe CLM souhaite bon vent à ses coureurs !"
Préparation Olympique, Champion de Suisse de Surprise, Mini Transat… à l’examen du « pédigrée » de Ravussin père, l’on constate qu’il n’y a pas, en Suisse plus qu’ailleurs, de génération spontanée. Stève et Yvan ont de qui tenir et l’impeccable niveau de préparation du projet Orange à 9 jours du départ, témoigne d’un professionnalisme sans faille appliquée avec une méthode toute helvétique au sport de voile. Aux bons soins de Pierre-Yves Moreau, Etienne David, Yannick Allain et Roberts Nyberg, le trimaran Orange va sagement patienter et attendre jusqu’à mercredi prochain le retour de son skipper. Stève, à l’évidence totalement libéré de toute contrainte d’ordre technique, hiérarchise à l’envie son emploi du temps. La famille d’abord, on l’aura compris, puis les rencontres avec les médias, « parce que c’est notre métier et que c’est grâce à eux que l’on peut vivre notre passion… », les amis et les partenaires. Secret d’une telle disponibilité : « On est prêt, donc on a du temps et l’esprit dégagé pour communiquer : plus on parle, mieux on est… » s’amuse Stève. D’un autre point cardinal de la planète vient une nouvelle explication à la placidité de notre Suisse ; quelque part du côté de Stockholm, s’échauffe avec méthode et passion le cerveau d’un autre pilier du « clan Orange » ; le navigateur-routeur Roger Nilson, vieux compagnon des campagnes de Bruno Peyron est depuis plusieurs jours à l’écoute des respirations Atlantique, prêt à livrer ses analyses et ses conseils à la sagacité de Stève, pour l’aider à orienter au mieux des conditions météorologiques les étraves de son trimaran. « Nous nous connaissons si bien avec Roger qu’il n’est pas nécessaire de démultiplier les échanges » confie Ravussin. « Roger m’appelle régulièrement mais en temps utile, dès qu’il s’est assuré de détenir une information sûre et fiable ».
Pas d’angoisse avant la course… A quelques jours d’un rendez-vous majeur dans la carrière de tout coureur océanique, Stève Ravussin dort sur ses deux oreilles. Les études sur le sommeil menées il y trois ans à l’Hôtel Dieu de Paris lui ont apporté la juste somme de connaissance dont il avait besoin pour apprendre à se gérer en course. « Il n’y a pas de miracle » souligne t’il pourtant, « c’est avec l’expérience que l’on apprend à se connaître et à identifier ses besoins… le jour où j’aurai des angoisses avant une course, cela voudra dire que je suis devenu trop vieux pour ce métier. »
Retour mercredi sur les pontons de Saint-Malo Le trimaran Orange project est amarré au pieds des remparts de la cité malouine, en bordure du village de la course et de l’espace aménagé par Orange pour recevoir le public et organiser quelques séquences de dédicaces avec Stève. Celles-ci auront lieu à partir de mercredi prochain, date à laquelle, Stève, de retour de sa Suisse natale viendra s’immerger dans les derniers préparatifs d’avant la course.
Le convoyage : « Rien à signaler ! » Port la Forêt-Saint Malo à bord d’un prototype Imoca de 60 pieds mené par 4 marins aguerris ne peut laisser à un Jean Le Cam qu’un sentiment à peine ébauché de travail bien fait et d’essentiel scrupuleusement assuré. Parti juste avant le coup de vent, VM Matériaux a, dans une première partie de route, bénéficié de vents portatifs soutenus, qui ont en fin de parcours laissé place à une allure proche du lit du vent propice à rappeler aux marins qu’avec octobre, la Manche prend vite des allures d’Atlantique Nord au passage des dépressions. « Rien à signaler » reprend Le Cam en mode énigmatique cette fois. Le second du dernier Vendée Globe s’en tient à son leitmotiv ; il n’échangerait pour rien au monde son fidèle coursier, rompu aux rigueurs du large par plusieur s dizaines de milliers de milles dans les zones les plus inhospitalières de la planète, et qui connaît sous sa casaque «VM Matériaux » une maturation qui engendre jubilation et sourire intérieur chez son expérimenté driver. « Encore une voile à vérifier » précise quand même Le Cam qui laissera durant toute cette semaine malouine le soin à ses équipiers de fignoler les derniers préparatifs, « tout en gardant un regard circonspect sur la partie « avitaillement » précise un Jean peu enclins à sacrifier à la mode du tout monacal lors de ses transats.
Les choses sérieuses… Jean Le Cam et Jean-Yves Bernot, navigateur-routeur de renom, ont débuté leur collaboration, après plus de 20 ans à se côtoyer sur tous les plans d’eau du monde. Le Centre d’Entraînement de Port la Forêt les a accueillis le temps d’une demi-journée de travail, base de la réflexion que poursuit d’heure en heure Jean Le Cam sur sa stratégie de course, sa route météorologique et sur la définition mentale qu’ébauche le marin solitaire à 10 jours de 7 000 km d’Atlantique. « Je suis à fond sur la météo, et par extension déjà dans ma course » résume l’homme aux triples victoires dans la Solitaire du Figaro.
Batteries chargées au maximum Il y aura beaucoup à faire et beaucoup à voir à Saint Malo cette prochaine semaine, et le marin Le Cam n’entend nullement se soustraire à la frénésie du Rhum. « Les gens ne me dérangent pas » avoue-t-il à l’évocation de la foule attendue sur les pontons… ‘Ils sont plutôt gentils et toujours aimables. J’attends beaucoup de monde sur VM Matériaux cette semaine et c’est tant mieux. » Mais alors, point de retraite sophrologique en vue ou d’apprentissage au déficit de sommeil ? Que nenni ! « Je dors la nuit et un maximum de préférence. J’ai toujours pensé qu’il fallait recharger avant le départ ses batteries, afin de durer le plus longtemps possible en course! »