Bernard Stamm : « Je me rallonge la route d’une centaine de milles, mais derrière je devrais pouvoir faire route directe, en ligne droite. Il est même possible que grâce à cette option je puisse creuser encore l’écart. ». Pour le moment "Cheminée Poujoulat" navigue dans de l’eau à 9 degrés. La limite basse étant 8 degrés, et les prévisions indiquent que Bernard devrait rapidement aborder de l’eau à 3 degrés … Avec 15-20 nœuds de vent d’Ouest, Bernard profite de cette navigation plutôt « paisible », avant de raccrocher la prochaine dépression et de nouveau enchaîner les surfs et les ruades à plus de 20 nœuds. Repos et alimentation sont au programme, au chaud, « Je ne veux surtout pas revivre les conditions de la première étape. Je fais bien attention à ne pas refaire les mêmes erreurs ! »
540 milles d’avance…
A 600 milles dans le Sud-Est de la Nouvelle-Zélande, et à 540 milles de Bernard Stamm, Kojiro Shiraishi vient de couper l’Antéméridien. SPIRIT OF YUKOH navigue à nouveau dans des longitudes Ouest. Le Japonais fait pour le moment cap à l’Est-Sud-Est et multiplie les changements de voiles. « Depuis hier, le vent tombe progressivement. Je viens de renvoyer le génois et je marche à 13 nœuds dans une douzaine de nœuds de vent de Nord-Ouest. C’est une vieille voile, et je prie les dieux pour qu’elle me dure le plus longtemps possible… » Des dieux qui ont fait un joli clin d’œil à Kojiro la nuit passée. « J’ai à nouveau vu la comète de McNaught la nuit dernière. Elle était très haut dans le ciel cette fois-ci. Le spectacle était magnifique. La queue de la comète était beaucoup plus grande. » Dans les prochaines 24 heures, le Japonais devrait être confronté à du petit temps, avant de toucher à nouveaux les vents violents coutumiers de ces latitudes à cette époque. A l’arrière de la course, le quatrième Unai Basurko, PAKEA, et le cinquième Sir Robin Knox-Johnston, SAGA INSURANCE, sont séparés par 220 milles en latéral. Mais, en distance au but, seuls 55 milles les départagent… Avec un sérieux avantage pour le skipper Basque. A bord de PAKEA les prévisions météo tombent à heure fixe, alors qu’à bord de SAGA INSURANCE les connections satellite sont loin d’être fiables.
Dès le 8 janvier, FRA 93 a retrouvé le plan d’eau de la 32e America’s Cup à Valencia, et tout l’équipage s’est attaché à exploiter un plan de pont très inspiré par le précédent Class America français ( FRA 60) : l’objet de ces sorties d’entraînement est en effet de s’adapter rapidement aux nouvelles sensations que procure ce voilier plus performant, plus évolutif, plus réactif que celui de la génération 2000, optimisé pendant des mois par le Design Team d’AREVA Challenge dans la perspective d’en appliquer directement les développements sur FRA 93. Et incontestablement, le nouveau Class America satisfait toute l’équipe navigante, architecturale et technique, même si chacun sait que le chemin est encore long et pavé de surprises jusqu’à l’instant fatidique du 1er avril, jour de l’« unveiling » (présentation des Class America des onze Challengers dans leur configuration finale avant le Louis Vuitton Act 13 et la Louis Vuitton Cup).
Enchaîner les sorties En moins de deux semaines, FRA 93 a déjà pu cumuler dix jours de navigation qui ont permis de finaliser définitivement le protocole de validation avec une sortie en mer avec plus de 25 nœuds de vent ! Mais ces tests ont aussi été le point de départ de la longue séquence de prises de données pour affiner les performances et optimiser par touches progressives les réglages selon les conditions de vent et de mer rencontrées (quête de mât, angulation de trimmer, équilibre sous voiles…). Par consentement mutuel et désir de confronter leurs nouveaux Class America conçus pour la Louis Vuitton Cup et l’America’s Cup, l’Equipe de France a ainsi pu tirer quelques bords en compagnie d’autres Challengers lors d’entraînements communs, confirmant que la voie tracée par le Design Team de Dimitri Nicolopoulos était de bonne augure. Le team AREVA Challenge s’est aussi renforcé par la venue de trois nouveaux membres : le régatier Frédéric Guilmin, l’électronicien Morgan Guillou et le technicien Bret Perry.
Après trois préparations olympiques en dériveur (Flying Dutchman et Laser), cinq titres de Champion de France (Moth et Laser), deux victoires au Tour de France à la Voile, du match-racing au niveau international depuis 1996 avec Luc Pillot, Philippe Presti et Damien Iehl, une première expérience des Class America (2002) et plusieurs navigations en trimaran Orma, Frédéric Guilmin vient renforcer l’équipe navigante comme régleur du chariot de grand voile en apportant aussi son expertise stratégique. De son côté, Morgan Guillou complète le team technique dans le secteur sensible de l’ électronique afin d’affiner et de contrôler les données enregistrées mais aussi pour améliorer les mesures en navigation. Enfin, l’Australien Bret Perry qui cumule un joli palmarès en course aux antipodes, en monotype et lors de la classique Sydney-Hobart, vient apporter ses connaissances dans le gréement pour épauler Albert Jacobsoone, désormais focalisé sur son poste de piano à bord de FRA 93.
Au programme dans les semaines à venir : des sessions de cinq à six jours de navigation, avec alternance de sorties de mise au point et régates amicales avec d’autres Challengers, interrompues par de brèves séquences de vérification et ponctuées par des optimisations tout azimut pour arriver au summum lors du Louis Vuitton Act 13 (3 au 7 avril), dernier rendez-vous avant la Louis Vuitton Cup (1 er Round Robin du 16 au 23 avril ; 2ème Round Robin du 25 avril au 7 mai).
Thierry Peponnet, Tacticien de FRA 93 : « Nous commençons à avoir une grande confiance dans FRA 93 et c’est un point important pour l’équipe navigante. Il nous faut maintenant apprendre à le sentir, à le régler, pour pouvoir l’utiliser à 100% au mois d’avril. Nous n’en sommes probablement aujourd’hui qu’à 85% de son potentiel après huit jours de réelles navigations en janvier 2007. Le bateau est en tous cas d’entrée de jeu performant mais il nous faut encore trouver les clés de fonctionnement pour en tirer la quintessence rapidement . »
Plus de 20’000 heures de travail ont été nécessaires aux constructeurs de bateaux de Décision et Alinghi pour réaliser le deuxième nouveau bateau d’Alinghi. Le chantier de Vevey a su établi une relation très étroite avec Alinghi puisqu’il a fait naître le SUI64, vainqueur de l’America’s Cup 2003, le SUI75 et le SUI91. Michel Marie, coordinateur du shore crew Alinghi, jette un regard sur le chemin parcouru jusqu’à SUI100 : « Au début de cette campagne, nous avons créé un master plan, avec une suite d’événements qui nous permettraient d’arriver jusqu’à la Coupe, avec notamment la construction de deux nouveaux bateaux. En 2003, nous avions estimé le départ du bateau N4 au 26 janvier 2007, nous sommes le 24 janvier 2007, voici le reflet d’une gestion d’un projet bien mené et bien exécuté en parfaite coordination entre deux équipes que sont Alinghi et Décision S.A. »
Le soir précédent le départ du bateau, Ernesto Bertarelli, le président du syndicat helvétique était présent à la petite fête très conviviale à laquelle étaient conviés les sponsors d’Alinghi, les constructeurs du bateau, les responsables et collaborateurs des instituts de recherche de l’EPFL et des fournisseurs ayant participé au projet : « SUI100 est le point culminant d’un énorme travail fourni par une quantité de personnes : les designers, les constructeurs de bateaux – tant ceux d’Alinghi que ceux du chantier Décision – et de l’équipe navigante bien sûr. Je suis très fier de voir SUI100 achevé et en route pour la 32ème America’s Cup. Avec ce bateau, nous nous rapprochons de notre but qui est de gagner à nouveau la Coupe. »
Les commentaires de Bertrand Cardis, directeur de Décision SA sur une nouvelle construction réussie : « Chez Décision on est en grande majorité des navigateurs et des régatiers donc on est conscients de la problématique globale de la construction d’un bateau. La devise de Décision c’est : être à la pointe de l’utilisation des structures composites innovantes, cette démarche s’inscrit très bien dans la dynamique de l’America’s Cup. Je pense également qu’on est une des équipes qui construit le plus rapidement. »
Dès que SUI100 arrivera à la base Alinghi, l’équipe à terre commencera à préparer le bateau pour sa mise à l’eau prévue début mars, au retour de l’équipe navigante du camp d’entraînement hivernal de Dubaï.
A l’avant d’une dépression qu’il a été le seul à accrocher avec le Japonais Kojiro Shiraishi, Stamm déboule à plus de 20 nœuds de moyenne, en se contraignant à rester raisonnable. « Sous la Nouvelle-Zélande, il a fallu tricoter, mais cela c’est bien passé. J’ai réussi à « crocher » la dépression que je visais. Je navigue dans 35-40 nœuds de vent de Nord-Ouest, sous grand-voile deux ris et ORC. C’est mouvementé, mais je tente au maximum de soulager le matériel. C’est pas facile. Le bateau fait des embardées et des ruades à plus de 25 nœuds ! Je reste aussi le nez sur le Radar. Ma plus grande angoisse est de percuter un iceberg. Jusqu’à présent je n’en n’ai pas rencontré. C’est plutôt rassurant, car je suis dans la zone où j’ai le plus de chance d’en croiser.»
A l’arrière de cette même dépression, 650 milles dans le sillage de CHEMINEES POUJOULAT, Kojiro Shiraishi vient seulement de toucher du vent. « Depuis que la nuit est tombée cela va mieux, explique le skipper japonais. Aujourd’hui il n’y avait pas un souffle d’air. J’ai passé la journée à rouler bord sur bord, au rythme de la grande houle du Sud, avec la grand voile qui claquait à chaque fois qu’elle changeait d’amure. Epuisant. Alors que je travaillais sur mes compas, le vent est soudainement rentré du Nord, à plus de 40 nœuds. Puis le vent a pris de la gauche. Je navigue maintenant dans la bonne direction avec une bonne brise d’Ouest ».
Pour le moment, toujours dans le même système météo que le leader, mais bien en arrière, Shiraishi espère pouvoir accompagner Stamm dans l’Anticyclone annoncé sur la route des deux 60 pieds. Après cette zone de haute pression, ce sont de fort vent d’Est, donc de face, qui attendent les concurrents qui auront vu la porte se fermer sous leur nez. Sous la Tasmanie, à 1 500 milles de CHEMINEES POUJOULAT, Sir Robin Knox-Johnston, SAGA INSURANCE, enchaîne les manœuvres dans du vent instable. Une situation loin d’être confortable, d’autant que le froid, en plus des grains, est maintenant de la partie. Le doyen de la course a donc profité d’avoir à recharger ses batteries pour réchauffer son voilier en faisant tourner son moteur. A la poursuite du Basque Unai Basurko, PAKEA, Sir Robin navigue en ce moment un peu « à l’aveuglette », puisque ne reçoit plus les positions des autres concurrents.
«J’ai bien chopé la dépression que je guettais, j’étais semblable au surfeur guettant la vague… Elle a mis du temps à me rattraper parce que j’avançais presque aussi vite qu’elle, alors que Kojiro (Spirit of Yukoh) venait avec elle. C’est pour ça qu’il revenait sur moi. Mais, ça y est, j’ai pris la vague et je recreuse. Malheureusement, elle ne me mènera pas jusqu’au milieu du Pacifique comme je l’espérais. Je vais en profiter 48 heures, soit sur un peu moins de 1000 milles. Par contre, ensuite ça se complique, surtout pour mes poursuivants d’ailleurs. Ils risquent de trouver une porte fermée sur leur route, Kojiro passera sûrement, mais les autres vont se retrouver au près serré dans du vent fort ».
La température continue de descendre et le skipper de Cheminées Poujoulat est plus que jamais attentif à tous ses instruments de surveillance des glaces. « Il y a un champ de mines signalé devant, avec les marques obligatoires, il n’y a pas moyen de le contourner, je ne peux que surveiller et faire un peu l’autruche, la tête dans le sable… »
Cheminées Poujoulat continue sa route au portant, à 14/15 nœuds de moyenne, Spirit of Yukoh accuse 360 milles de retard aujourd’hui et marche à 10 nœuds. Bernard Stamm, qui a décidé de ménager sa monture, avoue « en avoir encore sous le capot et ne pas avoir le pied au plancher… ».
Noir de carbone brut, présentant des lignes tendues évoquant d’emblée la vitesse, le monocoque Generali, actuellement en construction aux chantiers Multiplast de Vannes, n’a pas manqué d’impressionner les nombreux journalistes et invités présents ce mardi lors de sa visite. « Ce bateau constitue une nouvelle étape dans l’évolution des monocoques destinés à courir autour du monde en solitaire », explique Yann Eliès. Conçu par le Groupe Finot, cabinet d’architecture ayant signé les vainqueurs des quatre derniers Vendée Globe, Generali joue la carte de la puissance avec sa carène large et son bouchain vif se prolongeant vers l’étrave. Yann, double co-détenteur du Trophée Jules Verne (record de vitesse absolue autour du monde, en équipage), a également tenu à soigner la protecti on de son cockpit, afin de pouvoir travailler sur le pont dans toutes les conditions : « Sur une épreuve aussi compétitive et dans le type de temps que l’on va rencontrer dans le grand sud, il n’est pas question de sortir manœuvrer en prenant des risques. L’ergonomie est cruciale, et j’ai l’intention de passer beaucoup de temps à la barre et aux réglages, il fallait donc peaufiner cet aspect des choses », souligne le navigateur.
Ensemble, vers un même objectif Yann a choisi d’installer son équipe dans les locaux mêmes du chantier, qui se trouve à une centaine de mètres à peine des bureaux des architectes. « Les nouvelles technologies de communication permettent beaucoup de choses, mais le contact direct est irremplaçable, c’est pourquoi j’apprécie cette proximité », explique-t-il. L’architecte Pascal Conq souligne pour sa part : « Certes, la proximité est une des caractéristiques du fonctionnement de ce projet, mais il faut également prendre en compte le degré d’implication de Yann et de son équipe, avec qui l’échange est permanent. » Même son de cloche du côté des responsables du chantier, Yann Penfornis louant le professionnalisme et la bonne atmosphère régnant entre les intervenants principaux sur ce projet… Un e donnée fondamentale lorsque l’on sait que la construction d’un navire haute technologie tel que Generali mobilise une quinzaine de personnes et nécessite plus de 20 000 heures de travail. Cette impressionnante somme de compétences et de savoir-faire doit permettre à Yann de bénéficier des meilleures conditions possibles en vue de la grande aventure qui l’attend désormais : le Vendée Globe, tour du monde en solitaire sans escale et sans assistance, dont le départ sera donné en novembre 2008. La concrétisation d’un « rêve de gosse », mais également le projet le plus ambitieux que puissent entreprendre un coureur océanique et ses partenaires… La mise à l’eau du 60’ Generali est prévue pour la fin du mois de mars.
L’engagement d’un sponsor au long cours… « Generali s’est engagé dans la voile il y a 32 ans» souligne Marie-Christine Lanne, directrice de la communication de Generali, «c’est exactement l’âge de Yann. C’est donc une histoire qui se poursuit pour nous, après avoir accompagné son propre père, Patrick Eliès, vainqueur de la Course de l’Aurore (actuelle Solitaire du Figaro) en 1979. Le projet de Yann, son rêve de gosse, est arrivé au bon moment chez Generali qui recherchait un symbole fort à sa nouvelle stratégie, mais aussi à véhiculer un esprit d’entreprise à l’égard de ses collaborateurs. Nouvelle taille, nouvelle dimension, nouvelles ambitions donc pour Generali qui est le deuxième assureur généraliste sur le marché français. Concernant Zinedine Zidane, ce parrainage s’est fait très simplement. Zinedine est c lient de Generali depuis longue date. L’idée nous est venu de l’associer à un autre sport auquel il s’intéressait : la voile. Zidane a souvent rêvé de naviguer à bord d’un grand voilier de course. C’est ce à quoi nous assisterons bientôt grâce à ce projet. Pour l’heure, c’est la naissance d’une amitié qui naît entre deux hommes : un des plus grands sportifs au monde et un marin qui rêve lui, de faire le tour du monde…».
Zidane à Vannes… La nouvelle s’était répandue comme une traînée de poudre dans la capitale morbihannaise. La star mondiale de football sera à Vannes pour visiter le chantier de construction du bateau et encourager, en tant que parrain, le skipper de Generali, Yann Eliès. Après avoir rendu un très émouvant hommage à l’Abbé Pierre, disparu hier, Zinedine Zidane s’est exprimé librement sur son affection pour la mer, son envie de naviguer à bord d’un tel voilier et de partager des moments forts en mer. « Je serai présent à La Trinité sur mer le 11 mai prochain pour le baptême de bateau Generali » a annoncé Zizou, « et je compte bien naviguer avec Yann qui m’a même promis de me faire vivre une nuit en mer à bord de nouveau son bateau. Je suis très heureux et fiers d’&eci rc;tre le parrain du bateau Generali. La course en solitaire est un univers que je découvre mais pour lequel je me rend compte que sa préparation est aussi un sport d’équipe… ».
En bref…
Yann Eliès 32 ans, marié, père de deux enfants. Double détenteur du Trophée Jules Verne aux côtés de Bruno Peyron, double Champion de France de course au large en solitaire. Pilier de l’exigeant circuit Figaro durant 10 ans, le skipper est basé à Saint-Brieuc.
Le Groupe Finot Fondé en 1970 par Jean-Marie Finot, le cabinet d’architecture navale s’est étoffé au fil des ans. Pascal Conq, régatier de talent, a intégré l’équipe en 1985 et s’occupe plus particulièrement des navires de compétition. Sur le projet Generali, il travaille en étroite collaboration avec David de Prémorel, qui pour sa part a rejoint le Groupe en 2001.
Multiplast Le chantier vannetais s’est fait une réputation en concevant et construisant les maxi-multicoques les plus rapides de la planète. Trophée Jules Verne, record de l’Atlantique, record des 24 heures : autant de titres dont peut s’enorgueillir l’établissement vannetais fondé par Gilles Ollier. Multiplast construit également de nombreuses pièces de précision pour l’industrie.
Les deux premiers records auxquels Alain Thébault et son équipage ont décidé de s’attaquer sont celui des 500 mètres détenu par Techniques Avancées à 42,12 nœuds, et celui du mile nautique détenu par Finian Maynard à 39,97 nœuds.
Hier lors d’une navigation d’entraînement, l’enregistrement par les instruments de bord d’un run à 43,05 nœuds sur 500 mètres et 41,74 sur un mile nautique prouve la fiabilité et le potentiel de l’Hydroptère 5ème version.
Les innovations réalisées sur la structure lors des neuf mois de chantier et les optimisations depuis la mise à l’eau ont permis d’obtenir un prototype très abouti sur le plan technologique, au potentiel de vitesse impressionnant.
La pointe enregistrée à 46,5 nœuds démontre que le bateau et l’équipage sont prêts à s’attaquer aussi rapidement que possible au record de vitesse absolue à la voile établi à 48,7 nœuds sur 500 mètres.
Tout est mis en œuvre pour que l’homologation de la base de vitesse mise en place devant Port Haliguen en baie de Quiberon soit faite le plus rapidement possible et que l’Hydroptère puisse ainsi officialiser ces deux premiers records.
Les armateurs et skippers des différentes classes ont reçu récemment un courrier émanant de la société Offshore Challenge leur demandant s’ils étaient intéressés par une participation à la Transat anglaise 2008. "J’ai envoyé le même courrier à toutes les Classes : Imoca, Orma, Classe 40, 50 pieds, etc. Si je publie un avis de course maintenant en invitant tout le monde et que je me retrouve par exemple avec seulement deux ou trois multicoques Orma, bateaux qui, par leur largeur, prennent beaucoup de place dans un port, ce n’est pas très intéressant", expliquait Mark Turner, joint vendredi dernier par téléphone.
"2004, c’était un investissement" En 2004, la flotte était amarrée à Plymouth dans une marina privée. Ce qui avait coûté une petite fortune à l’organisateur. "En Angleterre, ce n’est pas comme en France où les villes soutiennent les épreuves". Les revenus générés par les performances d’Ellen MacArthur avaient servi à rembourser les investissements qui se chiffraient à 600.000 euros. Déjà embarqué dans une autre épreuve, la Barcelona World Race 2007, le duo Turner-MacArthur n’a pas envie d’organiser une deuxième fois cette course à perte : "En 2004, on l’avait fait avec une vision à long terme : c’était un investissement pour gagner en crédibilité et en expérience".
Décision à la mi-février Le temps presse et mi-février, Turner décidera si, oui ou non, la transat anglaise, rebaptisée The Transat, aura lieu : "Tous les scénarios sont envisageables : six classes comme sur la Route du Rhum, plus une classe exhibition avec les grands multicoques de Françis Joyon et Thomas Coville, voire celui d’Ellen. Ou rien du tout si, économiquement, ce n’est pas viable". Il est évident que les skippers de monocoques de 60 pieds ont envie et besoin de cette transat qui aura lieu quelques mois avant le départ du Vendée Globe. "Chez les multicoques de 60 pieds, seuls Yvan Bourgnon et Thomas Coville m’ont répondu et donné un avis positif quant à leur participation", admet Mark Turner. Cinq ports anglais à l’étude De notre côté, on sait que la Classe Orma s’apprête à envoyer une réponse collective… et positive : "On préfère tous garder cette classe-là, même si on sait qu’il n’y aura pas douze bateaux sur la ligne comme en 2004". Actuellement, l’organisateur négocie avec cinq ports anglais. Turner attend surtout les réponses de toutes les classes pour estimer le nombre de participants. Et ainsi choisir un port de départ adéquat. "En revanche, nous n’avons pas trop regardé les villes d’arrivée, mais je peux déjà dire que ce ne sera pas Newport. Il reste Boston (ndlr : ville d’arrivée 2004) et pourquoi pas New York".
Trimaran Groupama 3, son chantier d’hiver par Pascal Blouin Mis à l’eau en juin dernier, Groupama 3 subit cet hiver son premier chantier. A l’orée du début de la campagne de records du géant des mers et fort des nombreuses navigations effectuées depuis sa sortie de Multiplast, l’équipe de Groupama 3 profite de cette trêve hivernale pour corriger les défauts de jeunesse et optimiser la plateforme du maxi-trimaran.
Un check-up général « Groupama 3 est mis au sec pour la première fois depuis sa mise à l’eau. Ainsi en tout début de chantier nous avons validé la conformité de la plateforme par rapport aux plans initiaux. Loic Le Mignon s’est chargé du démontage de l’accastillage, des winchs, des transmissions et de l’électronique pour vérifier l’ensemble et améliorer ce qui peut l’être. Enfin, dans le même sens, nous avons radiographié la majorité des pièces titanes du bateau.»
Les flotteurs : renfort et fiabilisation « Eric Beylot et son équipe de Gepeto Composites (au total 5 personnes) travaillent actuellement à la pose de renforts de flotteurs, en avant des bras, pour contrer les vibrations ressenties face aux vagues. Ces opérations qui s’effectuent en collaboration avec HDS et le cabinet d’architecture VPLP devraient prendre fin mi-février.»
Les appendices : révision et optimisation « Les deux safrans de flotteurs ont été envoyés chez AMCO pour vérifier leur profil et un troisième appendice est en fabrication. Ce safran pourra servir de pièce de rechange en cas de casse sur les premiers records de la saison et sera embarqué sur le Trophée Jules Verne. Comme pour Groupama 2, les foils du « 3 » sont en cours de révision chez Global Service à Caen. Enfin, nous travaillons sur le bord de fuite de la dérive pour tenter de rendre cette dernière moins bruyante (80 décibels ambiants ce qui n’est pas acceptable). Tous ces travaux se font en collaboration avec Martin Fisher.»
Le gréement : chasse au poids et recherche de performance « Pour obtenir un meilleur aérodynamisme et gagner du poids dans les hauts, nous passons les bas-haubans et les galhaubans en Pbo alors qu’avant ces derniers étaient en kevlar. Dans le même souci nous supprimons une bastaque. Côté garde-robe, la Grand Voile et le gennaker léger sont repartis chez le voilier (les Voileries Incidences de Brest et de La Rochelle) pour supprimer du volume.» La mise à l’eau de Groupama 3 est prévue début mars. Franck Cammas et ses hommes procèderont alors à quelques navigations tests au large de la Bretagne, avant de débuter leur campagne de records.
Trimaran Groupama 2, son chantier d’hiver par Bruno Laurent Deux courses au large, dont une transatlantique, et pas moins de cinq Grands Prix : soit plus de 12 000 milles parcourus en 2006. L’expérience précieuse de ces milles engrangés à bord de Groupama 2, a conduit Franck Cammas et son équipe à lancer un chantier d’hiver d’optimisation et de fiabilisation.
Un check-up général « A sa mise au sec, le bateau a été totalement désossé : équipements hydrauliques, électroniques et électriques ont été envoyés en révision. De la même manière, les winchs et les systèmes de transmissions sont actuellement passés au crible. »
Les foils : quelques centimètres pour gagner en stabilité « La principale opération de ce chantier hivernal consiste à avancer les foils ». Une modification souhaitée par Franck Cammas pour rendre le plan Van Peteghem – Lauriot Prévost plus stable dans les allures de reaching. « Début janvier, nous avons démonté les puits de foil. Un travail fastidieux qui aura demandé près de deux semaines de labeur « dans la poussière » à cinq personnes de l’équipe : Yoann Bibbeau, Thierry Madec, Samuel Thomas et Bruno Noël, sans oublier Jean-Marc Normant qui dirige l’ensemble. Parallèlement, la société Global Service fabrique à Caen le moule mâle des nouveaux puits de foil. Drapés, ils seront mis en place par la suite à Lorient. Mais d’ici là, nous devrons refaire les renforts placés dans les flotteurs.»
Les foils : révision et optimisation « Un travail sur les foils est également en cours. En effet, cette trêve hivernale est l’occasion de vérifier si les appendices ont subi des déformations à l’effort. Global Service procède ainsi à ce que l’on appelle dans le jargon technique le « palpage » des foils. »
Mi-mars, quelques jours seulement après son « grand frère », Groupama 2 regagnera son élément en configuration large afin que Franck prépare activement la Transat Jacques Vabre, le rendez-vous phare de la saison 2007 pour les multicoques ORMA.
En 2006 sortaient du chantier Archambault les 1ers A 35 ; le bateau semblait bien né et était attendu sur les courses. La suite on la connaît. Les 1ers A 35 ont tout raflé l’an passé.
Pour ATR, spécialiste vente et location de la gamme Archambault pour la Bretagne Sud, le Spi OF 2006 avait vu la victoire de son 1er A 35 « cours vite chez ATR » devant Batistyl, le A 35 devenu « référence » par ses nombreuses victoires sur le reste de la saison 2006, en particulier au Tour du Finistère ou à la Commodore’s Cup, véritable championnat du monde.
2007 devrait être l’année de la confirmation pour ce nouveau bateau phénomène, se dit-on chez ATR : "Chez ATR, après la flotte de 22 Grand Surprise, une jolie flotte de A 35 se constitue dès cette année à la Trinité et aussi à Cascais-Lisbonne, la 2ème base ATR récemment ouverte. Les programmes du bateau sont variés : courses, croisières, Transquadra Solo, Spi OF, Edhec, etc…
Le 1er rendez vous 2007 de cette nouvelle dynamique A 35 aura lieu lors de la traditionnelle grand messe de Pâques, le Spi Ouest France, où plus de 10 A 35 sont attendus pour la 2ème année de participation de ce bateau.
Si les places d’honneur ou les programmes de courses ou de croisières rapides vous "titillent", c’est peut-être le bon moment pour vous positionner !"