Les armateurs et skippers des différentes classes ont reçu récemment un courrier émanant de la société Offshore Challenge leur demandant s’ils étaient intéressés par une participation à la Transat anglaise 2008. "J’ai envoyé le même courrier à toutes les Classes : Imoca, Orma, Classe 40, 50 pieds, etc. Si je publie un avis de course maintenant en invitant tout le monde et que je me retrouve par exemple avec seulement deux ou trois multicoques Orma, bateaux qui, par leur largeur, prennent beaucoup de place dans un port, ce n’est pas très intéressant", expliquait Mark Turner, joint vendredi dernier par téléphone.
"2004, c’était un investissement"
En 2004, la flotte était amarrée à Plymouth dans une marina privée. Ce qui avait coûté une petite fortune à l’organisateur. "En Angleterre, ce n’est pas comme en France où les villes soutiennent les épreuves". Les revenus générés par les performances d’Ellen MacArthur avaient servi à rembourser les investissements qui se chiffraient à 600.000 euros. Déjà embarqué dans une autre épreuve, la Barcelona World Race 2007, le duo Turner-MacArthur n’a pas envie d’organiser une deuxième fois cette course à perte : "En 2004, on l’avait fait avec une vision à long terme : c’était un investissement pour gagner en crédibilité et en expérience".
Décision à la mi-février
Le temps presse et mi-février, Turner décidera si, oui ou non, la transat anglaise, rebaptisée The Transat, aura lieu : "Tous les scénarios sont envisageables : six classes comme sur la Route du Rhum, plus une classe exhibition avec les grands multicoques de Françis Joyon et Thomas Coville, voire celui d’Ellen. Ou rien du tout si, économiquement, ce n’est pas viable". Il est évident que les skippers de monocoques de 60 pieds ont envie et besoin de cette transat qui aura lieu quelques mois avant le départ du Vendée Globe. "Chez les multicoques de 60 pieds, seuls Yvan Bourgnon et Thomas Coville m’ont répondu et donné un avis positif quant à leur participation", admet Mark Turner.
Cinq ports anglais à l’étude
De notre côté, on sait que la Classe Orma s’apprête à envoyer une réponse collective… et positive : "On préfère tous garder cette classe-là, même si on sait qu’il n’y aura pas douze bateaux sur la ligne comme en 2004". Actuellement, l’organisateur négocie avec cinq ports anglais. Turner attend surtout les réponses de toutes les classes pour estimer le nombre de participants. Et ainsi choisir un port de départ adéquat. "En revanche, nous n’avons pas trop regardé les villes d’arrivée, mais je peux déjà dire que ce ne sera pas Newport. Il reste Boston (ndlr : ville d’arrivée 2004) et pourquoi pas New York".
Philippe Eliès
The Transat 2008 : avec qui, quand, et comment ?
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