Desafío Español et United Internet Team Germany n’ont pas eu beaucoup de bonnes occasions ce mois-ci sur l’eau à cause de mauvaises conditions météorologiques, mais ils ont néanmoins pu effectuer quelques séances ensemble cette semaine.
Tandis que les bateaux n’ont pas évolué depuis la dernière édition, les équipages ont bien changé. Côté espagnol, on note l’arrivée de l’Italien, Bruno Zirilli au poste de navigateur, suite à son départ de +39 Challenge et bien entendu Paul Cayard à la barre à la place de Karol Jablonski, qui retrouve désormais justement la barre de United Internet Team Germany, à côté du Danois, Mikkel Rossberg, un autre transfuge du défi espagnol, ainsi que Tim Kröger et Marc Lagesse, qui viennent de Team Shosholoza.
La composition allemande va être officiellement annoncée le mois prochain.
Hervé Piveteau a remporté la deuxième étape de la Transat 6.50 Charente-Maritime Bahia chez les bateaux de Série. A bord de son Jules-Imprimerie Cartoffset, il signe un temps de course sur la deuxième étape de 19 jours, 14 heures et 34 minutes.
Peut-être même remporte-t-il la Transat 6.50 tout court : il avait terminé 6e à Madère et n’avait après tout que 3 heures, 34 minutes et 9 secondes de retard sur le vainqueur de la première étape, Stéphane Le Diraison (Cultisol). Mais de nombreuses balises étant en panne – dont celles des cinq bateaux qui le précédaient à Madère – il est impossible de faire des suppositions pour le moment. A suivre dans la journée pour désigner le grand vainqueur des bateaux de série… Mais chapeau à Hervé Piveteau déjà pour cette belle victoire dans la deuxième étape… en attendant encore mieux?
Une fois la deuxième étape en poche cette nuit, une attente de plus de trois heures a alors commencé pour savoir si Stéphane Le Diraison (Cultisol – Institut Curie) allait arriver… ou pas. Attente fructueuse : à 12h00, heures françaises, aucun bateau de série n’avait même encore franchi la ligne d’arrivée. Il y avait longtemps qu’Hervé Piveteau pouvait savourer également sa grande victoire au général… "Je me disais que les écarts allaient être soit très longs soit très courts… C’est très long" lâche t’il en sortant d’interview, content de cette navigation "propre" comme on dit dans le jargon. Voici les réactions du vainqueur :
Une attente longue… "En fait cette attente date depuis longtemps, elle date du Pot au Noir en fait où l’on attend la ligne avec impatience et cela s’est accentué quand on n’a plus eu de classement. Le stress de ne pas savoir où sont les autres… Je suis ravi de cette victoire. La victoire on y pense mais… Cela fait deux ans que je travaille à cette Transat. La victoire j’y pensais comme tout le monde mais, j’ai juste préparé mon truc pour faire au mieux… La victoire c’est la cerise sur le gâteau !"
Au large… "Réellement cela s’est joué dans le Pot au Noir, mais je pense que cela s’est joué aussi dans un ensemble de choses. Déjà, j’étais dans le bon paquet au départ. Ensuite ne pas trop casser quand le vent est monté. Avoir une bonne vitesse qui m’a permis de rattraper Stéphane et de rester ensemble. Et après, dans le Pot au Noir où j’ai réussi à creuser un peu l’écart. Ils ont réussi à revenir au début et un peu après. Mais sur la fin, j’imagine qu’ils sont allés à la côte et moi je suis resté au large. Je pense que c’était mieux…"
L’est… "Ce n’est pas parce que je suis plus proche des russes que des américains que j’ai choisi cette route (rires). En fait, je travaille avec Jean-Yves Bernot (routeur, météorologue et navigateur) depuis deux ans sur la course et nous trouvions que l’est était plus avantageux dans pas mal de cas. Aux Canaries, j’avais cassé un spi en fait. Un bout de mon spi était arraché et j’ai du faire un peu de couture. Ensuite, quand j’ai pu remettre mon spi, j’ai pu rattraper et là j’allais vraiment vite. J’ai pu bien remonter et je me suis retrouvé en visu et à la VHF avec Stéphane et c’est là qu’a commencé le long duel. Du match race au milieu de l’Atlantique et dans le Pot au Noir. Pas vraiment d’aventure Je m’attendais à une aventure en tant que tel, mais je l’ai vraiment vécu comme une régate en fait. Je pense que le fait d’être devant met une pression plus de type compétition. Donc l’aventure est passée au second plan, c’est presque un regret parce que je ne l’ai peut-être pas vécu comme je l’imaginais, mais bon… Je ne vais pas me plaindre non plus !"
Des grands moments… "Peut-être pas des grands moments de navigation (rires), mais des grands moments de galère sans aucun doute ! Ce sont vraiment des moments intenses aussi bien dans le positif que dans le négatif. Ce sera forcément de grands souvenirs…"
Galères… "Le fait de déchirer le spi, j’étais vraiment énervé… Dans le Pot au Noir, on a tous eu le grain qui se finit en pétole avec la bôme qui passe d’un bord sur l’autre et qui vous assomme au passage… Des trucs bêtes mais qui énervent vraiment. En tous les cas rien de dramatique !"
Triple délivrance… "Le fait d’arriver était vraiment une délivrance déjà. Sincèrement à la fin, j’en avais vraiment marre… C’est très long sur la fin… L’arrivée était vraiment une délivrance. Et puis, comme à un moment on n’avait plus de classements, j’avais du mal à imaginer arriver second. Donc, double délivrance quand j’ai su que j’étais premier et triple délivrance quand j’ai su que j’étais premier au Général !"
Boîte magique… "Je pense que cela peut arriver les moments de déprime. Tout se succède si rapidement ! Je n’ai jamais eu le cas extrême de me dire tant pis pour la vitesse du bateau… Pour cela je pensais à toutes les personnes à terre qui me suivaient. Et ça c’est vraiment une grosse aide… Quand on a un moment de galère, pouvoir se dire qu’il y a des gens qui sont derrière et qu’il ne faut pas les décevoir, cela aide. J’avais une boite que m’avait faîte un copain avec des tas de petits mots de plein de personnes dedans. Quand cela n’allait pas, je piochais dedans et j’en prenais un… Le truc était de ne pas tout prendre d’un coup ! Mais cela m’a beaucoup aidé, vraiment…"
Mon p’tit Jules "Depuis que je suis môme, on m’a dit qu’il ne fallait pas tomber amoureux des bateaux que l’on avait car cela devenait un problème (rires). Quand j’ai commencé le projet c’était clair que j’allais revendre le bateau ensuite après la Transat. J’avais essayé de bien faire la part des choses. Et puis cela dit, c’est quand même mon p’tit Jules ! Cela fait deux ans que je bosse dessus et cela sera difficile de le revendre. Par contre amoureux du Mini, ce sont vraiment des super bateaux même si je ne sais pas ce que sera l’avenir mais bon… Il y a plein d’autres dont je suis amoureux, ce n’est pas très grave !"
Les stats d’Hervé Piveteau : 26 jours 04 heures 31 mn , 17 sec de course Funchal-Bahia : 19 jours, 14 heures 39 mn Moyenne sur la course : 6,40 noeuds.
Dans tout juste huit jours, Pindar et son skipper Brian Thompson devaient en effet prendre le départ de la Transat Jacques Vabre. C’est fini. Le bateau a donc démâté jeudi soir en approche du Havre, pendant son convoyage et Brain Thompson et Will Oxkey ne pourront pas prendre le départ. Bien que le mât soit tombé en arrière, au vent et directement dans le bateau, l’équipage est sain est sauf. Le mât, les voiles et le gréement ont du être désolidarisés de la coque (légèrement endommagée) afin de permettre aux marins de ramener au moteur et en toute sécurité le bateau au Havre.
Le démâtage a eu lieu hier, jeudi 25 octobre à 19h15, alors que Pindar se trouvait à neuf milles au Nord Ouest de l’entrée du Port du Havre. Le bateau naviguait au près serré, bâbord amures, par 12 nœuds de vent et à la vitesse de 11 nœuds. Haut de 30 mètres, le mât s’est rompu net en dessous de son milieu, légèrement plus bas que la fois précédente. En août dernier, Pindar participait à l’Artemis Challenge, lors de la semaine de Cowes (Angleterre) lorsque le bateau démâta pour la première fois depuis sa mise à l’eau en juin (Nouvelle Zélande). Il semble donc qu’une faiblesse structurelle du mât, largement testé par Brian Thompson et son co-skipper Will Oxley qui avaient notamment effectué leurs parcours de 1000 milles de qualification à la TJV ait eu raison de la réparation effectuée. Ayant du se séparer du mât, des voiles et du gréement hier soir, l’équipe va maintenant se concentrer sur une inspection de la coque. Brian, Will et l’ensemble du Team Pindar vont rester au Havre, afin de soutenir et aider Pindar 40, le second bateau inscrit par Pindar à la Transat Jacques Vabre.
Brian Thompson : "terriblement déçu"
Brian Thompson, skipper de Pindar a commenté : “Ce démâtage est un grand pas en arrière pour notre campagne, nous contraignant à abandonner la Transat Jacques Vabre dont nous devions prendre le départ le 3 novembre prochain. Mon co-skipper, Will Oxley, le Boat Captain Nick Black, le champion de match racing Ian Williams et notre Directeur d’Equipe Nick Crabtree, pour ne citer qu’eux, ont été incroyables hier pour faire face à cet événement dramatique et c’est un réel soulagement que tout le monde soit sain et sauf. Nous sommes terriblement déçus de devoir nous retirer de la course, si proche du départ et après avoir travaillé si dur pour mener le bateau jusque là. Alors que nous étudions déjà les options qui s’offrent à nous pour un nouveau mât nous permettant de participer au prochain événement majeur du circuit ‘l’Artemis Transat’, le Team Pindar va soutenir Jo Royle et Alexia Barrier dans leurs derniers préparatifs pour la TJV. Nous suivrons également et apprendront tant que possible des progrès de l’ensemble des concurrents 60 pieds Open pendant la course.”
Andrew Pindar, PDG du groupe Pindar a ajouté: “Apprendre que notre tout nouveau 60 Pieds Open Pindar avait démâté une seconde fois hier soir et très décevant. C’est d’autant plus dur lorsqu’un tel événement survient si proche du départ de la course. La Transat Jacques Vabre compte beaucoup pour nous, nous y avons été présents ces huit dernières années et avions avec Brian et Will toutes les chances de gagner. Nous allons maintenant tacher de résoudre au plus vite ces problèmes structurels du mât de Pindar en gardant toujours comme priorité, la sécurité. C’est vraiment dommage que Brian et Will doivent se retirer de la course, mais il nous reste la mince consolation que ce drame ait eu lieu près des côtes et non pas au milieu de l’océan atlantique.” “Il est important de ne jamais oublier que les courses au large sont toujours d’énormes challenges pour les équipes qui y participent. C’est un challenge pour les équipes à terre, les marins et les propriétaires. Ces défis nécessitent une totale implication, du courage et de la détermination. Etre compétitif implique un considérable investissement en temps, énergie et argent. Notre nouveau bateau, Pindar, a été conçu dans cette perspective et sera très vite de nouveau sur le devant de la scène. Nous avons confiance en notre bateau, qui a su démontrer un incroyable potentiel de vitesse et de victoire, et avec un nouveau mât, nous continuerons à courir avec les meilleurs.”
Pindar 40, le second bateau inscrit par Pindar à la Transat Jacques Vabre au sein de la classe 40 finalise actuellement ses préparatifs en vue du prologue de la course demain. Jo Royle et Alexia Barrier forment le seul équipage féminin de la classe 40, qui compte à ce jour 33 partants. Ian Williams, champion britannique de match racing soutenu par Pindar, sera à bord de Pindar 40 en tant que tacticien pour ce prologue. Actuellement premier britannique du World Match Racing Tour qui s’achèvera en décembre, Ian suivra la TJV d’Angleterre, se concentrant sur sa préparation aux deux derniers événements du Tour, au Brésil et en Malaisie.
Premier de l’étape "Funchal – Salvador de Baïha", Hervé Piveteau, chef de projet Jeanneau, arrive vainqueur au classement général des bateaux de série de la Transat 6.50 à bord de son mini "Jules-Cartoffset" et fait la fierté du chantier Jeanneau :
"Hervé Piveteau et son mini « Jules-Cartoffset » se sont lancés dans la grande aventure de la Transat 6.50 en solitaire « La Rochelle-Salvador de Baïha » le dimanche 16 septembre 2007. Rappelons qu’ Hervé Piveteau est arrivé lors de la première étape de la course le 25 septembre à Funchal, Ile de Madère (Portugal) après 6 jours et demi de course. Il s’est classé 6ème des bateaux de série (sur 43) et 33ème au classement général (sur 89). Après un repos bien mérité et quelques réparations techniques lors de cette escale, Hervé a repris la mer le 6 octobre en direction de Salvador de Baïha… pour finir la course en tête ! Avec un moral d’acier et de remarquables performances, Hervé Piveteau réalise son rêve !
Un superbe exploit pour ce « Marin dans l’âme » !"
Adrien Hardy, 4ème de l’édition 2005 de la Transat 6,50 déjà à bord de son fidèle Brossard N°198 se l’était promis ; cette année serait la bonne, celle d’une consécration. 6ème à Madère, il savait que les 3 100 milles de course vers le Brésil lui offriraient l’occasion de jouer ses maîtresses cartes, la polyvalence de son bateau pour négocier allures de près, portant et reaching, et cette formidable envie d’inscrire à 23 ans son nom au palmarès de SA Transat majuscule. Mais en ce mercredi 17 octobre au petit jour, alors que Brossard est revenu à une dizaine de milles du tableau arrière du leader Yves Le Blévec, c’est un cauchemar qui attend le jeune Nantais au sortir du pot au noir.
Démâtage au coeur de l’Atlantique !
"Je dormais bien tranquillement à l’intérieur et le bateau tapait doucement au près sur une mer un peu formée dans 15 noeuds de vent quand le mât est tombé. La cadène qui tient l’étai à l’avant du bateau s’est tout simplement arrachée. J’étais au beau milieu de l’Atlantique et la première et la seule idée qui vous vient dans ces moments-là est l’abandon, avec les galères pour ramener le bateau sous gréement de fortune vers une terre accessible. Or, les choix étaient limités, car aux allures portantes, il m’aurait fallu tenter de rallier la Guyane ou les Antilles, à plus de 10 jours de mer. Or, il ne me restait qu’environ 6 jours de vivre. J’ai alors commencé à repenser à Bahia et à un moyen de remâter seul… "
Une réparation "à la Parlier"
Le mât aile tout carbone de Brossard est un long tube de 12 mètres de haut pesant environ 50 kg. En tombant, il a entraîné avec lui grand-voile et solent et le gréement courant. Le bateau ressemble au radeau de la Méduse et pourtant Adrien, déjà victime d’une semblable mésaventure cette année durant la Transgascogne (Il avait alors rallié La Rochelle avec le mât sur le pont…), échaffaude les plans et les manoeuvres pour remettre son mât d’aplomb, seul sur l’Atlantique, bousculé par la houle de Nord Ouest et l’alizé fraîchissant du Sud est… la suite est digne des plus invraisemblables épisodes de Mac Gyver. Sous les grains, Adrien va dans un premier temps dresser son bout dehors, le tangon de 3 mètres, à la verticale. Il lui servira de palan pour faire basculer le mât à la verticale. La grand-voile est à grand peine tirée sur le pont, quitte à sacrifier la ralingue. Le mât bat alors sur le flanc tribord du plan Magnen. Adrien le positionne sur l’avant du bateau mais dans la houle il tape et menace soit de se briser soit de percer la coque : "A de nombreuses reprises j’ai utilisé une cuisse, un mollet, un bras pour amortir les chocs et protéger mon bateau. J’étais couvert de contusions…" En haubannant son tangon, Adrien va parvenir à dresser une première fois son espar à la verticale. Mais la boule de fixation est trop éloignée et le mât retombe violemment sur les chandeliers à l’arrière du bateau qu’il écrase de sa masse. "Cette fois c’est fichu, il a dû se briser" pense Adrien. Il n’en est rien et Adrien reprend l’opération, tentant cette fois de lever par lui même les 50 kilos du mât, après avoir diminué la pression de ses haubans. Peine perdue, car en mollissant, les haubans ne tiennent plus le mât qui glisse de par et d’autre du cockpit…" Et Adrien de mettre à nouveau son corps en écran pour empêcher le mât de repartir à l’eau. "Il commençait à y avoir du sang partout, et dès que je raidissais à nouveau mes haubans, c’est le bout dehors qui commençait à percer le pont…" raconte t’il aujourd’hui dans un sourire.. "C’était un peu n’importe quoi…" N’importe quoi ? Pas vraiment non. Car en repassant une énième drisse à la base du mât, il parvient enfin à le placer sur sa boule. Le mât tient désormais sur l’arrière grâce aux bastaques, sur les côtés grâce aux haubans… reste à consolider un étai à l’avant, mais il faut d’abord reconstruire une cadène capable d’encaisser les efforts du mât et peut-être d’un éventuel gennaker. Adrien s’y attele et sous les grains des derniers miasmes du pot au noir, il prépare ses tissus dans son cockpit en attendant l’éclaircie qui lui permettra de poser ses tissus de carbone, de les polymériser grâce à des résines ultra-rapides ; " Je priais pour que vienne le soleil…" Il est venu et Adrien de reconstruire en un temps record sa cadène.
6 heures d’efforts
"J’ai démâté à 6 heures 30 du matin. A 12 heures, le mât était debout. Douze heures de séchage et je repartais, tout doucement pour commencer, puis m’enhardissant davantage, envoyant toute la toile, et dès le lendemain, au reaching dans l’alizé, j’envoyais le tangon et le gennaker… J’ai tout fait ensuite entre 12 et 15 noeuds… Je suis reparti en 10ème position, et je termine 6ème. Je n’ai pas gagné la Transat 6,50, mais je suis fier de ce que j’ai fait. Je n’ai pas abandonné."
Avec ce navire doté d’un gréement thonier, Soldini s’était brillamment imposé dans Around Alone 1998, épreuve de laquelle il s’était par ailleurs illustré lors du sauvetage d’Isabelle Autissier dans le Pacifique. On notera également que Fila a récemment bouclé un tour du globe de plus, sous le nom de Saga Insurance et aux mains de Sir Robin Knox-Johnston dans la dernière Velux 5 Oceans.
Giovanni Soldini, très présent dans la conception de l’ensemble de ses projets, souhaitait avoir pour sa campagne de Class 40 un interlocuteur capable de donner de l’importance à ses idées. La conception de ce bateau succède aux récents travaux effectués pour les 60 pieds monocoques IMOCA Safran (Marc Guillemot) et Groupe Bel (Kito de Pavant) développés en association avec VPLP. Telecom Italia est par ailleurs très marqué par les choix de son skipper, souhaitant un bateau simple et robuste avec un cockpit fermé. Les Class 40 sont des bateaux dont la jauge impose un déplacement minimum, une largeur maximum, une stabilité à 90 degrés de gîte mini et maxi, et un tirant d’air maximum. La jauge est bien faite car elle pousse à dessiner des bateaux marins, sûrs, et peu excessifs technologiquement (choix des matériaux limités). Le jeu de l’architecte se concentre alors sur les formes, la stabilité de route, le plan de voilure et le plan de pont qui doivent être extrêmement rationalisés pour un solitaire. On notera sur ce premier Class 40’ signé par Guillaume Verdier le bouchain très prononcé, rappelant furieusement celui que l’on trouve sur les 60 pieds Safran et Bel.
Telecom Italia a été construit par le chantier naval FR Nautisme, à Lorient. Cette construction extrêmement soignée a été réalisée en sandwich de fibre de verre (assemblage de tissus uni directionnels) entièrement compactés sous vide. Le bateau a touché l’eau le 19 septembre pour s’aligner sur les épreuves du calendrier de la Class 40, à commencer par la Transat Jacques Vabre… mais malheureusement un abordage avec un navire de pêche aux abords du Fastnet a entraîné un démâtage et retardé la mise au point… Le bateau a néanmoins vite retrouvé le chemin du chantier et sera prêt pour la traversée entre Le Havre et Bahia. Giovanni Soldini prendra le départ aux côtés du redoutable Pietro D’Ali, qu’on ne présente plus aux lecteurs de Course Au Large. Le départ sera donné le samedi 03 novembre 2007.
A consulter : http://www.soldini.it/ (nombreuses photos de construction) http://www.guillaumeverdier.com
« Jusqu’à Barra, je ne savais pas les classements, je n’étais pas du tout sur d’être le premier. J’étais en panne de BLU depuis une semaine… C’est énorme ! Je me doutais un peu, mais il y avait toujours un risque. Aussi, je n’ai pas arrêté d’envoyer depuis l’équateur. L’histoire est énorme, l’histoire de cette Transat est extraordinaire. Au départ, je n’étais pas sûr de partir et je la gagne ! Elle est très belle l’histoire… C’est énorme… Gagner la Transat 6,50 c’est énorme… c’est un rêve de gosse, un rêve que je n’imaginais pas possible et voilà… Aujourd’hui c’est fait… »
Le stress du leader
« La position dans laquelle j’étais était difficile. J’étais en tête et il fallait que je le reste. Mais le niveau de stress que j’avais était très élévé. Je me suis mis dans le rouge des fois… Des coups de nerfs parce que j’avais peur de pas bien faire, de ne pas être au niveau. Pour moi, c’était dur de gérer le stress et d’être devant… J’y allais pas pour amuser la galerie. Il y a deux ans quand je suis allé voir Actual, c’était pour un projet gagnant ! Et là je suis content de leur donner cela. Mais c’était dur ce niveau de stress… »
La peur de casser
"J’avais peur toutes les 5 minutes de casser quelque chose. Mais je devais attaquer car il fallait mettre de la pression sur les autres et être devant… C’est le truc le plus simple en fait et en même temps le plus dur. Depuis les Canaries, je suis en tête, sauf une fois où Adrien est passé devant. Mais voilà, faut envoyer tout le temps pour rester en tête… Il y a des moments où j’envoyais… mais j’envoyais. Je me disais peut-être que le bateau a un peu mal mais il le fallait. Le curseur est dur à trouver…"
Pas du au hasard
« Une victoire, c’est vrai que cela ne tombe pas du ciel… Cette victoire là est due à plein de choses mais pas au hasard, pas au hasard. Avec Sam et Isa, cela n’était pas gagné et le niveau était carrément haut. On avait des bateaux avec des performances très très proches et chacun avec des motivations très élevées. Quoi qu’il arrive, même sans eux, il ne fallait rien lâcher… En tous les cas, ce n’est pas un hasard, cela ne tombe pas du ciel comme cela. Cela fait deux ans que je mobilise toute mon énergie sur ça… J’avais mis en place pour que cela se passe comme cela et c’est ce qui se passe, c’est énorme. J’ai mis beaucoup d’énergie dans ce projet et cela se passe comme dans un rêve ».
L’Harmony 16 sera dévoilé aux salons de Paris, Londres et Düsseldorf sous forme de visite virtuelle et par la présence d’éléments de mobilier qui trouvent leur inspiration dans le style Art Déco des transatlantiques français des Années 30.
La grande originalité d’Harmony 16 est son agencement intérieur qui fait communiquer, sans les mélanger, des espaces dédiés à la navigation, aux repas, à la réception, au repos ou au farniente ; la trame d’aménagement fait la part belle à un véritable salon-bar, avec canapés en vis-à-vis, entre la salle à manger et la suite propriétaire à l’avant.
En navigation, au mouillage ou quand le bateau est amarré avec l’étrave vers le quai, les propriétaires peuvent utiliser la belle cabine arrière babord et sa salle de bains. Le volume arrière tribord, avec placard à cirés et couchette de navigation réglable et repliable, est avant-tout un local technique qui permet de loger un établi, un vélo, une machine à laver… Grâce à une reprise des efforts autour de la cloison de mât, celle-ci a pu être ajourée, ce qui donne un espace visuel inconnu dans cette taille de bateau et qui rend encore plus agréable la trame d’aménagement originale par ses transitions entre les espaces-vie et les espaces-nuit. L’éco-conception de circuits d’eau et d’électricité beaucoup moins gourmands est également un axe de développement majeur afin d’offrir une autonomie maximale sans rogner le confort
La carène de l’Harmony 52-5, sorti du chantier mi 2007 et qui a déjà à son actif plusieurs traversées transatlantiques, a été retenue pour son équilibre, son comportement très marin ses performances et sa facilité de manœuvre dans tous les temps. La quille GTE, le gréement, l’agencement du pont et du cockpit seront propres au 16 m.
Concept : Serge Paillard Architecture : Mortain & Mavrikios LHT 16.30 Voilure au près 130 m2 L coque 15.65 Propulsion auxiliaire 110CV ou diésel-électrique B maxi 4.60 TE 2.35
Après 24 jours et quelques heures de course, Fabien Despres a coupé la ligne d’arrivée à Salvador Bahia en troisième position au général sur 89 concurrents ! Un superbe exploit pour Fabien qui participait pour la première fois à cette course mythique et un challenge mené à la hauteur de toutes les espérances du cabinet d’architecture Nacira de La Rochelle qui s’exerçait pour la première fois à l’exercice difficile du dessin d’un mini 650 au milieu d’une concurrence expérimentée et pointue. Fabien a été d’une régularité impressionnante tout au long de la course malgré la rupture de son spinnaker au large de l’Espagne lors de la première étape. La bataille a eu lieu jusqu’à la ligne d’arrivée et rien n’était gagné pour le podium.
Axel de Beaufort, patron de Nacira Design : « Les choix que nous avons faits avec Fabien ont payé. On s’est tous bien rendu compte surtout lors de cette édition, au dépend de quelques grands favoris, que la fiabilité était un facteur extrêmement important souvent à défaut de la performance pure, le compromis n’est pas simple à trouver et malheureusement certain le payent cher. Sans compter ceux qui ont eu la malchance de taper des OFNI..où là..c’est pire, on perd cash des places, voir son bateau (comme Quentin) à cause de la négligence humaine généralisée vis-à-vis de l’environnement.
Nous avons travaillé avec un chantier des plus pointus en construction composites (ISOTOP à Marans) mais qui n’avait jamais construit de mini, nous sommes donc tous parti de scratch au départ du projet aux côtés de Fabien et le voilà aujourd’hui sur le podium à Bahia ! C’est extra d’être sur le podium de la transat 650 aujourd’hui avec un copain comme Fabien. Force est de constater que les bateaux les plus affutés ont des potentiels de vitesses assez similaires, les marins font la différence, Fabien nous impressionne beaucoup avec son entrée en matière dans le monde de la course au large ! Alors plus que jamais un grand bravo à lui et un immense merci pour nous avoir pris à ces cotés dans cette belle aventure. »