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Les Canaries à une centaine de milles …

delta dore
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Après s’être mis en arrêt de travail en début de week-end, le vent a repris son souffle sur un plan d’eau agité par le mouvement brownien de particules élémentaires encore bien instables. Mais si un flux de secteur Sud-Est s’installait doucement sur la flotte ce dimanche matin, sauf pour Educacion sin Fronteras (en queue de peloton) et pour Mutua Madrilena (encore trop près des côtes africaines), l’approche des Canaries ne va pas être des plus simples. En effet, la brise va se renforcer entre Madère et les Canaries en tournant lentement au secteur Sud-Ouest tandis qu’elle va faiblir entre les îles et devenir presque inexistante une fois l’archipel passé !

Les neuf monocoques, déjà dispersés en trois groupes avec deux retardataires (l’un au large de Gibraltar, l’autre aux abords de l’Afrique), devrait donc se regrouper à l’occasion de ce changement climatique. Ce « régime spécial » du vent est toujours dû à la présence d’une perturbation au large de Madère qui met beaucoup de temps à se déplacer vers la péninsule ibérique. Il s’en suit que le courant d’alizés ne passe plus et se voit reléguer à 500 milles au Sud des Canaries ! Des vents instables et faibles sont donc encore au programme pour les jours à venir entre l’archipel canarien et la latitude de Nouadhibou (Mauritanie).

Coupure de courant
Cette cassure des alizés, ou du moins ce décalage très Sud d’un régime normal de vent de Nord-Est, va donc être une nouvelle épreuve pour les duos qui n’ont pas fini de manouvrer et de se creuser la tête pour tenter de trouver une sortie de crise : à la côte, la brise s’annonce aux abonnés absents et au large, Eole sera en grève ! Certes, le passage des Canaries va fournir une hiérarchie réelle de la flotte après neuf jours de mer mais ce qui sera plus intéressant, ce sont les écarts entre les duos qui naviguent en tandem. Ainsi Jean-Pierre Dick et Damian Foxall (Paprec-Virbac 2) ont vu Vincent Riou et Sébastien Josse (PRB) revenir un peu, à la faveur d’une bascule de vent du Sud-Est vers le secteur Sud. Les leaders ne peuvent donc pas faire route directe vers la première « porte » du parcours située entre Gran Canaria et Fuerteventura, à moins de cent milles de leur étrave.

A 80 milles derrière ce couple de monocoques, Roland Joudain et Jean-Luc Nélias (Veolia Environnement) suivis de très près par Jérémie Beyou et Sidney Gavignet (Delta Dore) puis par Alex Thomson et Andrew Cape (Hugo Boss), retrouvent un peu le sourire après s’être faits peur en voyant cette échappée par devant. Le retard devrait en grande partie se combler à l’occasion du passage de l’archipel car ils auront l’avantage de traverser les îles de jour et non de nuit. Quant au groupe central composé de Guillermo Altadill et de Jonathan McKee (Estrella Damm) et de Dominique Wavre et Michèle Paret (Temenos), la situation est moins enviable puisque le vent « refuse » et il est fort probable qu’ils soient obligés de tirer un contre-bord pour franchir la porte.

Quant au tandem Javier Sanso et Pachi Rivero (Mutua Madrilena), sa position à l’Est de la flotte n’est pas faite pour favoriser un retour, du moins en début de semaine. Enfin, la sanction est très sévère pour Servane Escoffier et Albert Barguès (Educacion sin Fronteras) qui cumulent les configurations négatives : après les calmes, du vent fort. et contraire ! Mais puisque de toutes façons, une nouvelle zone de calme va engluer les premiers après les Canaries, les rebondissements météorologiques n’ont pas fini de s’enchaîner, du moins jusqu’à la frontière mauritanienne ! L’Atlantique Nord est vraiment sous un régime spécial.

Classement du dimanche 18 novembre à 16h00 GMT :
1-Paprec-Virbac 2 à 23 494 milles de l’arrivée
2-PRB à 16 milles du leader
3-Veolia Environnement à 80 milles
4-delta Dore à 82 milles
5-Hugo Boss à 117 milles
6-Estrella Damm à 141 milles
7-Temenos 2 à 145 milles
8-Mutua Madrilena à 161 milles
9-Educacion sin Fronteras à 369 milles

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A moins de deux jours de Bahia

safran
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Les verrous de la course sont mis. Mais pas encore l’apposition des scellés qui peuvent toujours sauter dans les conditions très changeantes de cette descente le long des côtes brésiliennes vers le but. Joint par le PC presse, mais trop brièvement, Jean Le Cam ( VM Matériaux) voulait croire « que le long des côtes il y aura encore du jeu… » A 16 heures VM Matériaux ne pouvait « ouvrir en grand » comme les autres.  Résultat : un différentiel de trois nœuds en vitesse. Sébastien Col (Groupe Bel) ne voulait pas tellement croire à la confession de VM Matériaux : « Il aura vraiment du mal à revenir : plus il lofera tard, plus il aura du mal à revenir. Je pense que Foncia va creuser son avantage», expliquait le co-skipper de Kito de Pavant ( 6 ème ).

Ce que confirme le classement de 16 heures. Celui du soir devrait aggraver encore le débours de Monsieur Jean et du Grand Gildas.

A 16 heures Foncia (Desjoyeaux-Le Borgne) menait la flotte en lui imposant une épreuve de force. Le seul adversaire de taille pour Foncia dans les heures qui viennent : c’est Safran. Le bateau gris acier est un véritable entrepôt de vitesse au débridé. Le combat Bel-Ecover III pour les places de 5-6 est un match dans le match. Mike Golding disait « que pour  le moment il n’y avait rien à faire ». Le navigateur anglais voulait espérer encore que des changements interviendraient dans les dernières heures de la course : « La côte peut encore réserver des surprises …» On verra, comment celui que Michel Desjoyeaux voyait hier en pilote « d’avion de chasse », va ou non conforter sa cinquième place.  

Est-ce dire que tout serait joué pour les monos ? Non, car ils ne  sont jamais à l’abri des sautes de vents ou de gros trous de mou. Deux-trois heures sans vent en approche et, paf, c’est le classement qui saute ainsi que les espoirs de victoire qui s’envolent. Puis il y a les vitesses intrinsèques ( voir plus bas) qui changent la donne. Safran (4 ème à 16 heures) va  indubitablement plus vite que tout le monde au reaching. Demain au point de 4 heures le portrait en pied de cette huitième Jacques Vabre nous apparaîtra plus nettement. Pour finir la tête de la est flotte toujours attendue mardi midi.

Côté Multi 50 pieds, la victoire, sauf avarie (s), ne peut échapper à Crêpes Whaouh à 600 milles du but. Karine Fauconnier estimait une arrivée lundi soir, heure locale. Plutôt mardi, juste avant le lever du soleil, heure de Salvador. Enfin, du côté des Class 40, disons que pour l’instant c’est toujours les éléphants de Babar qui se suivent derrière l’impériale domination des Italiens de Telecom Italia. Dans moins de trois jours la tête de flotte sera dans le pot-au-noir. Le pays des grands pièges, comme le raconte plus bas Thierry Chabagny, co-skipper d’Atao Audio System (2 ème à 76 milles).
 
IMOCA : Safran en chasseur derrière Foncia
Vu sa position sous le vent, on va « sortir » VM Matériaux de l’analyse brute des chiffres puisqu’il évolue sur une autre trajectoire, moins favorable en terme de vitesse (route plus proche du vent), que ses adversaires. Point de départ : le classement  d’hier soir à 20 heures. Foncia possède 27,7 milles d’avance sur Cheminées Poujoulat et 52,5 sur Safran. Vitesse moyenne respective sur les quatre dernières heures : 11,3 nds, 11,2 nds et 11,5 nds. Au classement de 12 heures aujourd’hui, soit après 16 heures de course, l’écart entre Foncia et Cheminées Poujoulat est passé à 40,8 milles (soit un gain de 13 milles) et à 53, 4 sur Safran (soit un gain de 0,9 milles). Les vitesses sur les quatre dernières heures : 15,4 nds, 14,7 nds, 15,1 nds. Comme dit plus haut, plus on est devant, meilleur est l’angle par rapport au vent, tout en bénéficiant du renforcement de celui-ci. On voit ainsi que, malgré sa position « derrière », Safran arrive à contenir la marche en avant de Foncia, ce qui confirme l’excellent potentiel de vitesse du bateau dessiné par Guillaume Verdier et le cabinet VPLP. «  On le savait tous qu’il fallait bien sortir du Pot au Noir, explique Sébastien Col (Groupe Bel). Comme prévu cela fait l’élastique par devant ». Pour preuve, Groupe Bel a perdu la bagatelle de 37 milles lors de ces mêmes dernières 16 heures.

Multis 50 pieds : Crêpes Whaou ! au débridé vers les côtes brésiliennes.
Les écarts ne cessent de grandir entre le leader de la flotte 50 pieds et son dauphin malouin. Alors que Crêpes Whaou fait de jolies pointes de vitesse à 22 nœuds, Laiterie de Saint-Malo peine à s’extraire du Pot au Noir, au près serré, dans une mer hachée. Le trimaran rouge et jaune fait route directe vers les côtes brésiliennes  porté par de confortables alizés bien établis au sud-est qui vont adonner et permettre à Franck-Yves Escoffier et Karine Fauconnier d’ouvrir encore un peu plus les voiles et d’accélérer l’allure. Le trimaran de Victorien Erussard et Fred Dahirel est en approche de l’Equateur, poursuivi par les grains, tandis que Croisières A Caseneuve entre à son tour dans la zone de convergence. Nim Intérim Management ouvre la route à la flotte des Class40, alors que Négoceane approche de Telecom Italia. Victorinox est ralenti sous l’archipel du Cap Vert et DZ energie.com ferme l’ensemble de la flotte de la Transat Jacques Vabre.

Class 40 : 70 milles d’avance pour Telecom Italia.
Les Class40 continuent leur descente vers le Sud-Ouest, poussés par l’alizé de nord-est soufflant entre 8 et 12 noeuds : « Ce n’est pas très violent mais les conditions sont plutôt agréables », a commenté Thierry Chabagny ce matin. « Le point clé de la course est maintenant à moins de 300 milles. Il va falloir déterminer avec précaution à quel endroit traverser le front intertropical et c’est tout un travail que l’on fait depuis quelques jours déjà pour essayer de trouver le meilleur compromis entre la distance à parcourir et la meilleure pression », a souligné le co-skipper de Atao Audio System qui observe avec attention ses adversaires, à commencer par les leaders, Giovanni Soldini et Pietro d’Ali. « Pour l’instant, ils jouent bien en restant entre nous et le Pot mais ils ont intérêt à se méfier car rien n’est joué et on a plus d’un tour dans notre besace ». S’ils comptent près de 70 milles d’avance, les Italiens le savent, le Pot au Noir est un endroit piègeux et leurs poursuivants sont à l’affût du trou de souris qui leur permettrait de refaire leur retard, voire de s’emparer des commandes. D’ailleurs, à l’arrière de la flotte, certains commencent déjà à marquer des options.

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A quelques milles de l’équateur …

foncia
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Un retour de Pot au Noir ? C’est ce que laissait entendre ce matin Gildas Morvan (VM Matériaux). « On vient de subir un gros grain, un véritable black out. Au début pas de vent du tout, puis c’est revenu. Là on a 20 nœuds, on avance à nouveau dans le noir le plus total, avec des éclairs dans tous les coins ». Emmanuel Le Borgne (Foncia) confirme la chose, la zone de convergence  Inter Tropicale fait encore bel et bien des siennes alors que l’équateur est à moins de 120 milles de l’étrave du leader. « On a bataillé tout le début de  la nuit, l’anémomètre est monté jusqu’à 35 nœuds ». L’alizé du sud-est, celui qui souffle comme un métronome, n’est encore qu’un doux rêve même si celui-ci devrait se réaliser dans cette 14ème journée de mer. Les équipages pourront alors appuyer sur l’accélérateur en direction de Bahia où ils ne sont pas attendus avant mardi prochain dans la journée. « Il y a deux ans, on avait mis 14 jours, là, cela va être un peu plus, c’est tout », explique Loïck Peyron (Gitana Eighty), bien content de pouvoir se mouvoir à nouveau sur la grande bleue. On a entre 10/12 nœuds de vent, il vient de face. C’est la douce joie du près après la douce joie du vent arrière. On voit encore des lignes de grain, mais, normalement, ce ne sont plus des grains mangeurs de vent. Cà, on a connu ».

A nouveau calé au milieu de la flotte des IMOCA, le trimaran Crêpes Whaou ! (Escoffier/Fauconnier) a enraillé l’hémorragie qui a permis à Laiterie de Saint-Malo (Erussard/Dahirel) de revenir hier soir à 47 milles. Ce matin, le duo malouin sur son bateau de 20 ans d’âge, était à nouveau relégué à 67 milles. Tous deux devraient eux aussi franchir l’équateur dans la journée.

Sous la latitude des îles du Cap Vert, la flotte des Class40 avale en ce moment leur 200 milles quotidien. Plein vent arrière, sous le ciel bleu ou sous la nuit étoilée, la vie est douce, égaillée qui plus est par une régate toujours aussi intense et passionnante. « On a pas vu les îles et nos chers italiens s’échappent. La pression est devant, ils en profitent et nous nous en profitons par rapport à ceux de derrière .On est  entrain de creuser par rapport à eux », explique Erwan Le Roux (Chocolat Monbana), fin météorologue et c’est tant mieux puisque le routage est interdit dans cette classe. « C’est l’anticyclone, au nord du Cap Vert, se décale vers le sud. Du coup, il y a une grosse molle sur la zone et on essaye de ne pas se faire coincer ». Voilà qui est dit et nous voilà rassuré puisque, tant que les marins parlent d’anticyclone ou de dépression, c’est que tout va bien à bord !

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Les Multis tous à quai

sopra
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Antoine Koch et Grégory Gendron, les benjamins de la flotte ORMA, ont eu droit à un accueil digne des premiers lorsqu’ils ont amarré leur Sopra Groupe derrière les quatre multicoques déjà arrivés. Traverser l’Atlantique sur ces engins, faire plus de 4 000 milles sans connaître aucune défaillance, est en soi une belle performance. Elle a donc été saluée comme il se doit !

Si la troisième mi-temps était d’actualité hier soir à Bahia, la partie est en revanche loin d’être finie du côté de l’équateur. « Nous sommes complètement encalminés, je te laisse car le bateau est entrain de faire un tour sur lui même et je n’ai pas envie de réveiller Tanguy, lâche Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat ) qui a donc eu l’obligeance de répondre au téléphone alors que la situation ne s’y prête guère. D’ailleurs, il sera le seul du groupe de huit à répondre à la vacation. Dans cette ultime partie de bras de fer, les équipages ont d’autres « vents » à fouetter alors que la sortie n’est plus très loin. Il convient d’attendre le classement de demain 16 heures pour se faite une juste opinion. « On entre dans le Pot au Noir, on a bien recollé au paquet de tête et on va essayer de se recaler un peu plus à l’ouest dès que possible, explique Sébastien Audigane (Generali) qui navigue juste dans le sillage de Roxy (Davies/Grégoire).

Dans les deux autres flottes, aucun changement notable. Crêpes Whaou ! (Escoffier/Fauconnier), injoignable depuis deux jours, est « collé » dans la zone de convergence, sur une trajectoire Est similaire à celle empruntée par Brit Air (Le Cléac’h/Troussel). A l’est du Cap Vert, Giovanni Soldini (Télécom Italia) profite à fond des très belles conditions régnant sur la zone. « C’est parfait, ca glisse, c’est vraiment super et on se relaie à la barre avec Pietro. Les étoiles sont là pour nous guider… ». Avec 58 milles d’avance, ils n’ont pas une meute juste derrière leur tableau arrière mais ils savent bien que le moindre faux pas sera immédiatement exploité.

 

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Avantage ouest

foncia
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Kito De Pavant (Groupe Bel) essaye de mettre de la gaieté dans sa voix, mais on sent bien une belle trace d’amertume. « Safran était décalé de quelques 5 milles à notre Ouest. A l’échelle de l’Atlantique, ce n’est pas beaucoup, mais il est passé presque deux fois plus vite que nous ». Devant, Michel Desjoyeaux (Foncia) adore, en bon cartésien qu’il est, que tout se passe comme prévu même si cette zone reste imprévisible. « Gitana Eighty, on ne voyait pas trop ce qu’il allait faire là-bas. Il n’est pas sorti de l’auberge. Ecover III, il ne lui a pas manqué grand chose pour que cela passe. Mais c’est bien un grand tournant qui vient de se passer ».

La pression de l’alizé du sud-est grimpe au fur et à mesure que les 60 pieds s’approchent de l’équateur. En bâbord amure, avec 20 à 25 nœuds de vent prévu, cela va accélérer grave sur l’Atlantique sud. Avec ce passage de ligne, la course va d’ailleurs complètement changer de physionomie. Adieu tactique et stratégie, adieu finesse et analyse, place à une course de « bœuf » où la « mécanique » aura dorénavant plus d’importance que l’humain. Dans ce bord de « reach », avec un vent qui adonnera au fur et à mesure de la progression vers l’arrivée, les bateaux vont pouvoir exprimer leur potentiel à cette allure qui n’a pas encore été pratiquée depuis le départ du Havre.

La voilure adoptée dans les prochaines 36 heures, dès que l’alizé du sud-est sera bien établi, devrait être le 1 ris/trinquette, voir 2 ris/trinquette. Quille basculée à fond, ballast central rempli jusqu’à « la gueule » et « petite cuillère » matossée au vent, le différentiel de vitesse sera t-il important au sein de la flotte IMOCA. Si c’est  le cas, 30, 50 milles de retard, voir plus, peuvent être vite remontés. Si la flotte reste homogène, à l’image de cette longue descente plein vent arrière par 15 nœuds de vent (conditions qui nivellent les différences), ce même retard sera alors rédhibitoire et le classement de cette fin de journée pourrait alors être le définitif.  Ce ne sera évidemment pas le cas, cette dernière ligne droite va être passionnante à suivre, à l’image des douze derniers jours de course.

VM MATERIAUX – Gildas Morvan (2ème au classement de 12h00)
"On sort de la pluie et des nuages, mais là le vent s’est calmé, on a l’impression que maintenant il vient du Sud-Est, c’est la bonne direction, ça commence donc à sentir la fin du Pot au Noir. Les classements parlent bien. Les plus rapides sont ceux à l’ouest, c’était prémédité, c’était la position qu’il fallait pour passer au mieux. Pauvre Gitana qui est complètement à l’Est…. La course va se jouer dans les prochaines 24 heures. Les premiers qui toucheront le vent de Sud Est seront durs à rattraper. Nous on est en forme, tout marche du tonnerre, et on a l’habitude de la pétole tous les deux donc ça va. On se relaie, on fait des quarts très courts. Là on a une petite houle pas méchante, et le vent commence à frémir. On a  du bleu et de gros nuages en alternance. Bonne journée à tous !"

FONCIA – Michel Desjoyeaux (1er au classement de 4h00)
« Bonjour Bahia ! Bon hé bien j’ai suivi le proverbe de Jean Le Cam : « Quand tu ne sais pas ou aller, prends l’Ouest », et ça nous a bien  réussi ! On est content, on a un ciel d’alizé là, le vent est bien établi, il monte graduellement pendant qu’on descend vers le Sud. Le ciel est plus harmonieux, il est clair et parsemé, tout ce qu’il y a de plus sympathique ! Un grand tournant de la course s’est joué dans le Pot au Noir. L’option de Loick (Peyron), est extrême, son décalage est superflu, c’est étonnant. Et je pense qu’il n’est pas sorti de là où il est, son retard continue de s’accumuler… Quant à Ecover, il ne manquait pas grand chose pour que ça passe. Il y en a qui sont plus à gauche que nous et qui du coup ont un angle plus favorable pour Bahia, donc on sait pas trop ce que ça va donner, c’est là toute la difficulté de la Transat Jacques Vabre. Hier on était derrière Poujoulat, qui est entré dans un nuage, c’est  pour ça qu’on est passé plus à l’Ouest, on est content, on s’en sort bien. Dans les prochaines heures on aura jusqu’à 20/25 nœuds sur l’eau, c’est des bonnes conditions pour arriver vite vers Bahia. Mais bon, on est bien nous ici ! On est pas pressé d’arriver, on a un beau métier, on navigue sur de beaux bateaux… On a vraiment un bon rythme : on dort pas mal la journée et les manœuvres sont bien rodées, donc on se fatigue peu. A bientôt.

BRIT AIR – Nicolas Troussel (7ème au classement de 4h00)
« On commence à accélérer, mais on a pas fini encore, il y a de gros nuages qui arrivent. Mais bon, on a pas eu trop de vent, pas de gros grains, on a pas manœuvré tant que ça. L’Ouest a payé en effet, mais bon c’est pas terminé. On devrait toucher l’alizé de Sud-Est dans moins de 10 heures je pense, mais bon là on encore un gros bordel à passer ! Sinon on dort bien car le bateau est bien réglé donc une seule personne sur le pont suffit ; et puis le Pot au Noir ayant été assez clément pour nous, on est en forme, prêt à attaquer la dernière partie… »

CHEMINEES POUJOULAT – Tanguy Cariou (3ème au classement de 12h00)
« Oui, on est sur les prémices de la fin, mais bon, le ciel est encore chargé. On a eu beaucoup de grains, de molles et de pluie en deuxième partie de nuit, ça a été assez fatiguant. On espère sortir du Pot au Noir en fin de journée. J’espère qu’on trouvera des vents plus réguliers ce soir. C’est surtout VM qui s’est décalé beaucoup à l’Ouest, parce qu’hier on a navigué à vue avec Foncia toute la journée, ils ont fini par se décaler, leur position actuelle leur est favorable. Là on fait moins de manœuvres et on a le pilote. On en profite pour dormir et s’alimenter. »

GROUPE BEL – Kito de Pavant (6ème au classement de 12h00)
« Le Pot au Noir n’est pas trop violent, mais il est long et pénible. On a vu notre descente aux enfers défiler au fil des classements . On est déçu de notre place. On a pris une position Est car les infos qu’on a eues nous ont laissé penser que ça passerait. Loïck Peyron a commencé à aller vers l’Est, puis Ecover, donc nous on a suivi en se mettant à leur Ouest, mais pas assez…. On regrette, on ne pensait pas faire une telle erreur d’appréciation. Mais rien n’est joué, on a encore 1300 milles avant Bahia, on continue donc d’être très motivés, d’autant plus que les conditions sont favorables maintenant, on espère qu’elles nous permettront d’entrer à nouveau dans le match. L’alizé est encore instable, il varie entre 5 et 12 nœuds, mais on sent qu’il évolue, et puis il fait beau : on s’approche de Salvador ! Même si ça aura été plus long que prévu…»

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Crêpes Whaou empétolé, Laiterie St Malo à 14 noeuds…

laiterie
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Jean Le Cam, qui a un flair exceptionnel, tirait la métaphore suivante : « Cette course sera un combat de boxe en 12 reprises entre les bateaux lourds ( Generali, Brit Air), les lourds légers (Foncia, Safran, Groupe Bel) et les "walters", catégorie dans laquelle Jean Le Cam avait d’autorité inclus son VM Matériaux ( 2 ème à 16 heures). Bon, ben voilà, on y est. Et maintenant qu’est-ce qui va se passer ? Haro sur la bête du Gévaudan (Foncia, 1 er, à 16 heures) ! Le dernier bord, dans lequel la tête de la flotte progressait ce soir, va privilégier la puissance pure. Finies les grandes combinaisons et les coups d’état qui se sont succédés depuis le départ car c’est tout droit jusqu’au but. On pense, pour finir avec les Imoca, à Gitana Eighty qui doit s’interroger douloureusement sur cette option Est qui l’a conduit à vouloir couper le fromage du pot au Noir. Résultat des courses : Gitana Eighty est tombé dans la souricière (10 ème)  Coté Multi 50 pieds Laiterie de Saint-Malo tire profit d’une désastreuse traversé de du Pot au Noir de Crêpes Whaou!. Derrière les deux gars de Laiterie de Saint-Malo, sur leur bateau patrimonial, reviennent du coup à 47 milles. Du boulot de pros.

Chez les Class40, la tête de flotte a choisi de croiser à L’est de l’archipel du Cap Vert. Les Italiens de Telecom Italia, sur le plan Verdier, en maîtrise de leur sujet depuis le départ. Chapeau bas !

IMOCA. La parole est à la puissance.

Devant, Michel Desjoyeaux (Foncia) adore, en bon cartésien qu’il est, que tout se passe comme prévu même si cette zone reste imprévisible. « Gitana Eighty, on ne voyait pas trop ce qu’il allait faire là-bas. Il n’est pas sorti de l’auberge. Ecover III, il ne lui a pas manqué grand chose pour que cela passe. Mais c’est bien un grand tournant qui vient de se passer ». La pression de l’alizé du sud-est grimpe au fur et à mesure que les 60 pieds s’approchent de l’équateur. En bâbord amure, avec 20 à 25 nœuds de vent prévu, cela va accélérer méchamment sur l’Atlantique sud. Avec ce passage de ligne, la course va d’ailleurs complètement changer de physionomie. Adieu tactique et stratégie, adieu finesse et analyse, place à une course de «bœuf» où la «mécanique» aura dorénavant plus d’importance que l’humain. Dans ce bord de « reach », avec un vent qui adonnera au fur et à mesure de la progression vers l’arrivée, les bateaux vont pouvoir exprimer leur potentiel à cette allure qui n’a pas encore été pratiquée depuis le départ du Havre.

Multi 50 pieds : Ça revient par derrière…

Petite montée d’adrénaline à bord de Crêpes Whaou !, l’impérial leader de la classe 50 pieds multicoques. En effet, son option à l’Est pour passer le Pot au Noir n’est pas payante. Et c’est Laiterie de Saint-Malo qui, pour le moment, passe à la caisse en revenant « pleine balle » sur le trimaran rouge et jaune. L’avance de 330 milles il y a quelques jours, fond comme neige au soleil, Laiterie de Saint Malo était pointé à 44 milles au classement de 16 heures. Ils déboulent à 14 nœuds, quand Crêpes Whaou ! se débat encore dans les molles du Pot à 6 nœuds et n’en sortira pas avant plusieurs heures. Bien entendu, Franck-Yves Escoffier et Karine Fauconnier vont redémarrer avant que Victorien Erussard et Fred Dahirel aient traversé la zone de convergence. Il n’empêche, le suspens en 50 pieds est de retour…

Class40 : Telecom Italia, devant, croise à l’est du Cap Vert

La flotte Class40 a atteint ce matin les îles du Cap Vert et progresse dans l’alizé de nord-est maintenant parfaitement établi. Les 30 duos continuent d’enchaîner régulièrement les empannages pour tenter de gagner dans l’Ouest mais chacun d’entre eux doit à présent également tenir compte des îles pour ne pas faire de bords inutiles. Pour sa part, le leader, Telecom Italia, a choisi de croiser à l’est de l’archipel à l’image de ses poursuivants directs, Chocolats Monbana,  A.ST Groupe ou encore Atao Audio System. Derrière en revanche, les choix semblent hésitants et pourraient diverger : " C’est l’avant-dernier coup stratégique possible avant l’arrivée, après il nous reste le Pot au Noir ", lâchait Arnaud Aubry ("Sidaction"). Affaire à suivre donc…

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Paprec Virbac aux commandes …

virbac
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" Nous sommes à 10 milles de la première porte de parcours, Gibraltar. Nous voyons la jolie terre de Tarifa. Nous venons d’empanner et prévoyons un autre empannage dans une heure. Il y a énormément de trafic ", expliquait Servane Escoffier lors de la vidéo conférence du jour. Le dernier navire à franchir la première porte de parcours de la Barcelona World Race sera en Atlantique ce soir, toujours aux prises avec un système de récupération des données météo récalcitrant… alors que près de 250 milles devant, on s’apprête à affronter une fois de plus les affres du petit temps. Une dépression perturbe effectivement l’établissement des alizés, et la pétole devrait bientôt être au rendez-vous, pour ensuite céder la place à des vents de face ! Pour autant le moral des troupes reste bon, comme nous l’a confirmé un Dominique Wavre manifestement "frais", conservant une pression constante sur Estrella Damm.

Jérémie Beyou, contrairement à hier, affichait lui aussi la bonne humeur liée à un classement en progression : ravi de pouvoir régater au contact de Veolia Environnement après l’avoir passé sous le vent cette nuit, l’incorrigible régatier est manifestement dans son élément et semble galvanisé par cette petite partie de match race. Deux places reprises depuis hier soir, pour le moral c’est imparable ! Mutua Madrileña, lui aussi victime de Delta Dore, occupe actuellement la position la plus sud de la flotte, tandis qu’au nord on trouve Hugo Boss, toujours accompagné par un flux très (trop) léger : "On n’a jamais eu plus de 13 noeuds", semblait se lamenter Alex Thomson, qui pointe maintenant à 130 milles du leader. Un leader qui fait tourner les machines à cogiter à plein régime, comme on a pu le lire dans ce petit message envoyé par Jean-Pierre Dick : "L’intensité de l’analyse des données météo bat son plein. On réfléchit à voix haute, on se challenge, on argumente et finalement on décide en commun avec Damian. C’est ça qui est sympa dans le double : on peut vraiment réfléchir à deux de façon intéressante. (.) Notre option ouest de hier matin nous a bien aidés avec un vent légèrement plus soutenu au large !"

Classement de 16h00 GMT
1 Paprec Virbac 2 – distance à l’arrivée 23,837 mn
2 PRB + 11 mn
3 Estrella Damm + 72 mn
4 Temenos 2 + 80 mn
5 Delta Dore + 98 mn
6 Mutua Madrileña + 99 mn
7 Veolia Environnement+ 105 mn
8 Hugo Boss + 115 mn
9 Educación Sin Fronteras + 243 mn

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Gitanan 11, deuxième

Gitana
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Impressions à chaud du vainqueur de la Route du Rhum La Banque Postale, alors que les amarres viennent juste d’être tournées sur les taquets du ponton du Centre Nautique de Salvador.

« On a fait une belle sortie de Pot au Noir mais on a fini à l’arrache quand on voyait dans les derniers fichiers que Banque Pop revenait sur nous. Cela a été une superbe course, dommage qu’il y ait eu cette histoire de foil ». Désignant Yann Guichard. « A surveiller de près, un petit jeune qui monte, à bord, cela a été que du bonheur ». En apercevant Stève Ravussin parmi la foule de journalistes et d’amis venus les accueillir. « Il y a même les vainqueurs. Bravo les gars, c’est mérité, vous avez fait une superbe course ». Les yeux pétillent, comme le champagne Mumm qui saute à la face des objectifs. Les barbes mangent le visage, la course a été intense, belle, elle restera comment un nouveau moment fort dans la vie de ces deux marins.

Extrait de la conférence de presse.

Revenant sur son avant dernière journée où Gitana 11 s’est octroyé un joli 27,4 nœuds de moyenne, soit quelques 654 milles en 24 heures. « On a planté sérieux trois fois jusqu’au pied de mât. Deux fois Yann, une fois moi. Il suffit de pas grand chose mais on savait que le basque, quoi qu’il dise, allait lui aussi à fond. C’est Yann qui détient le record, il est monté à 37, 4 nœuds l’enfoiré. Je n’ai jamais réussi à aller aussi vite ».

Sur la course en double : « C’est sûr, quand tu es dans ta bannette, que tu te tiens pour y rester, c’est quand même mieux de savoir qu’il y a quelqu’un dehors qui maîtrise. Yann, qui pratique le Tornado Olympique, a un super touché de barre, une finesse incroyable, c’est un vrai bonheur de savoir que le bateau en aucun cas ne peut aller plus vite. Entre nous, c’était total confiance ».

 A propos de leur route météo. « Sylvain Mondon a encore fait un super boulot. Parfois on se demandait où il nous emmenait, mais à chaque fois cela a marché ».

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Banque populaire troisième malgré une grosse avarie

banque pop
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Encore à 405 milles de Bahia, Sopra Group (Koch/Gendron) conclura cette nuit la régate de la classe ORMA. « On a pris beaucoup de plaisir. Bravo à Groupama 2, ils ont fait une superbe course, ils méritent pleinement leur victoire » ont été les premiers mots de Lionel Lemonchois (Gitana 11). Banque Populaire (Bidégorry/Ravussin) était normalement attendu deux heures plus tard. Lors de la  vacation de ce matin 5h00, Pascal Bidégorry explique ce qui lui est survenu alors qu’il n’était plus qu’à 40 milles de Bahia. « Sans raison particulière, alors que l’on naviguait sous gennaker, une partie de l’étrave s’est arrachée. On a une voie d’eau importante, la coque se délamine, ce n’est pas beau à voir, le bateau est entrain de se détruire… ». On imagine sans mal qu’une telle avarie aurait eu des conséquences plus graves encore si elle avait eu lieu au milieu de l’Atlantique…

Cap au sud, filant à 12 nœuds de moyenne, Ecover III (Golding/Dubois) semble pour l’instant avaler d’un trait le fameux Pot-au-Noir. Il possède toujours un joli matelas d’une cinquantaine de milles sur ses poursuivants où l’on note l’arrivée dans le trio de tête de Cheminées Poujoulat (Stamm/Cariou).  « C’est bien, on va prendre les mêmes coups que les autres. On voit rien du tout, mais je pense voir Foncia au lever du jour, explique Bernard Stamm. On voit qu’il y a de l’activité. Il y a des éclairs partout devant nous, mais on n’a pas de grains. Pour l’instant cela se passe bien et Cheminées Poujoulat avance nickel dans le petit temps ». L’équateur n’est plus qu’à 420 milles  et pour le rejoindre, les coups fusent de toutes parts. Mais, incontestablement, le leader contrôle à merveille la situation, ayant dans son axe arrière le gros des troupes, tout en ne s’éloignant guère de Gitana Eighty (Peyron/ Le Vaillant), le seul de la bande a avoir joué à fond l’option Est.

Cette implacable tactique, l’italien Giovanni Soldini (Télécom Italia) et son complice Pietro D’Ali, l’applique également dans la Class40. Eux aussi possèdent une belle avance de plus de cinquante milles, Eux aussi sont en parfaite position de contrôle alors que les îles du Cap Vert se profilent à l’horizon.

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Brossard termine quatrième

Brossard TJV 07
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Après 11 jours 1 heure 15 minutes et 9 secondes de course à la vitesse moyenne théorique de 16.36 nœuds, Yvan Bourgnon et Jacques Vincent sur Brossard ont coupé la ligne d’arrivée de la Transat Jacques Vabre à 14 heures 17 minutes et 9 secondes (heure française) soit 10 heures 17 minutes et 9 secondes, heure locale ce jeudi 15 novembre.

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