La première partie de la traversée de l’Atlantique sera sans aucun doute la phase la plus délicate à gérer pour les deux hommes. « Il faudra être sacrément attentif les deux ou trois premiers jours » expliquait Pierre-Yves Moreau. Même si les conditions rencontrées par Benoit et Pierre-Yves, le vent est orienté au Nord-Est et souffle à 20 nœuds, seront, dans un premier temps, en adéquation avec les caractéristiques du catamaran « Archi-Factory / Octo Finances », « il faudra vraiment faire attention à ne pas mettre la cabane sur le chien » déclarait Benoit, il y a quelques jours. C’est-à-dire chavirer ! La pression du départ, le stress, l’adaptation à la vie à bord de ce petit catamaran s’ajouteront à la mer souvent formée, aux filets de pêcheurs souvent fréquents…
Historique de ce record :
2005. Le Team Abaco des italiens Andréa Gancia et Matteo Miceli détient à ce jour le Record du Monde homologué WSSRC de la « traversée de l’Atlantique en catamaran non habitable » sur le parcours Dakar – Pointe-à-Pitre en 13 jours 13 heures et 58 minutes et 27 secondes depuis le 10 janvier 2005.
1999. Le Hollandais Hans Bouscholte et le Français Gérard Navarin franchissent la ligne d’arrivée de Pointe-à-Pitre sur leur Nacra 19 pieds après une traversée ponctuée d’une tempête tropicale avec des creux de 5 m : 15 jours, 2 heures et 26 minutes
1986. Le Français Jacques Pradel et l’Australien Tony Laurent établissent le record entre Dakar et Pointe-à-Pitre sur un Hobie Cat 18 (5,52m) : 18 jours, 22 heures. La même année Laurent Bourgnon et Frédéric GIiraldi traversent sur un parcours différent entre les Iles Canaries et la Guadeloupe sur un catamaran de sport.
« Ellen, je voulais te remercier car c’est aussi grâce à toi que je suis là et que le trimaran IDEC existe. Si tu n’avais pas battu mon record, je n’y serais peut-être pas retourné et ce bateau n’existerait peut-être pas… » Joli moment, un tantinet surréaliste ce matin, quand, depuis les locaux du magazine Course Au Large et par la magie des satellites, Ellen MacArthur a pu converser quelques instants avec Francis Joyon, alors que celui-ci est engagé depuis désormais cinq jours dans une tentative pour battre le record planétaire de la navigatrice anglaise. « Merci Francis, prends bien soin de toi ! » a répondu Ellen MacArthur après divers échanges de spécialistes entre les deux seuls marins au monde à ce jour à avoir réussi ce pari insensé qu’est une circumnavigation solitaire sans escale à bord d’un multicoque. Météo, cargos, passage du bateau dans la mer, hommage aux architectes Nigel Irens et Benoît Cabaret, passage du Pot au noir… Ellen et Francis ont visiblement pris du plaisir à échanger entre connaisseurs. Et du plaisir, il y en a à bord d’IDEC comme confiait ensuite Francis Joyon lors de la vacation hebdomadaire officielle, en direct sur le site : « le plaisir, c’est comme aujourd’hui, de jolis moments de voile quand le bateau file à 27, 28, 30 nœuds et passe superbement dans la mer… »
A 700 milles de l’équateur Côté chiffres, la marche d’Idec semble plus implacable que jamais depuis le départ de Brest, vendredi. Au terme de son cinquième jour de mer, IDEC fonçait ce midi plein sud au grand large de la Guinée, à des moyennes encore très élevées : plus de 24 nœuds sur les quatre dernières heures… « J’ai 20 nœuds et je file à 120 degrés du vent sur une mer relativement bien organisée », confiait Francis Joyon, qui avait « un peu aperçu les îles » lors de son passage dans le canal Santa Luzia, le plus petit couloir maritime de l’archipel du Cap Vert, la nuit dernière.
Résultat au compteur : plus de 547 milles d’avance cet après-midi de mercredi sur le chrono de référence d’Ellen MacArthur. Soit grosso modo une journée au bout de cinq jours de course ! « C’est une belle avance, oui, mais n’oublions pas que le Pot au noir c’est pour bientôt et qu’on peut tout y perdre, suivant que l’on y reste encalminé ou pas et si oui combien de temps », tempère Francis Joyon. IDEC était alors à un peu moins de 700 milles de l’équateur. « L’idée, c’est que j’ai encore 24 heures de conditions très favorables, ensuite, on passera à des choses plus compliquées » explique Joyon qui ajoute : «on ne sait jamais à quel sauce on va être mangé là-bas. Mais l’idée de base c’est couper à travers l’alizé et traverser le Pot vers le 26° ouest le plus rapidement possible, car plus je tarderai et plus il sera large et actif », donc difficile à passer.
IDEC marche en ce moment sur des moyennes ahurissantes de près de 550 milles à la journée. Un pur calcul théorique donnerait donc un passage à l’équateur en moins de sept jours, du jamais vu. Mais ce serait sans compter avec ce coup de frein, attendu donc sous 24 heures, à l’entrée de la zone de convergence intertropicale. Ceci dit, le maxi-trimaran rouge a une certaine marge : demain soir, il pourrait bien se retrouver à une grosse centaine de milles de l’équateur, après seulement 6 jours et demi de course. Quant on sait qu’Ellen MacArthur, dans des conditions très favorables et avec un Pot au noir relativement bienveillant, avait bouclé cette première partie du parcours entre Brest et l’Equateur en 8 jours, 18 heures et 20 minutes, on se dit que l’objectif de départ de Francis Joyon – « ne pas perdre trop de temps sur la première semaine de course » – pourrait bien être atteint. Mais n’anticipons pas.
La Direction de Course a fixé à 11h00 (heure locales = 15h00 heure française) le départ de la transat Ecover-BtoB. Quinze solitaires se présenteront sur la ligne mouillée devant le Yacht Club de Bahia pour aller virer la bouée de Santo Antonio, à cinq milles dans le Sud de la Baie de Tous les Saints, avant de rentrer dans l’Atlantique pour plus de 4 200 milles de course. Cette petite « mise en jambe » devrait s’effectuer au vent portant dans une brise de Nord-Est d’une dizaine de nœuds, peut-être perturbée par une zone orageuse prévue de passer sur Bahia demain matin. Mais très rapidement une fois cette première et dernière marque de parcours parer, les quinze solitaires vont bénéficier d’un alizé soutenu de quinze à vingt nœuds orienté au Nord-Est, donc obligeant les monocoques à tirer de bord contre le vent pour gagner dans le Nord.
Une première ouverture se présente donc entre les partisans d’une route proche des côtes brésiliennes, et ceux décidant de prendre plus le large afin de profiter d’une brise plus stable. Les alizés doivent ensuite s’orienter progressivement au secteur Est dès la latitude de Recife, à 400 milles dans le Nord-Nord Est de Salvador de Bahia, c’est-à-dire dès le milieu de la deuxième nuit de mer. Le rythme va donc très vite s’accélérer lorsque les solitaires vont choquer les écoutes pour un long bord de vent de travers en direction de l’équateur, distant d’encore 500 milles : les leaders devraient donc aborder le Pot au Noir positionné entre le 3° et le 7° Nord sur le 30° Ouest, dès le 3 décembre en soirée.
Au près de mon onde…
Dans ces conditions météorologiques relativement habituelles, les quinze monocoques vont donc devoir faire beaucoup de près sur une mer plutôt agitée… Les alizés de l’hémisphère Sud (orientés au secteur Est) vont faire onduler et pencher les bateaux, puis après une petite pause post-équatoriale, ce sont les alizés de l’hémisphère Nord (orientés au Nord-Est) qui vont prendre le relais pendant au moins quatre jours…
Au vu des premières confrontations de ces quinze monocoques, il semble que les deux derniers plans du Groupe Finot (Brit Air et Generali) sont les plus à l’aise au près dans la brise grâce à la puissance et à la largeur de leur carène. Reste à savoir si le nouveau Ecover 3 n’est pas aussi un adversaire dangereux dans cette configuration, car le plan Owen-Clarke n’a été mis à l’eau que quelques semaines avant le départ de la transat Jacques Vabre. Or le précédent bateau de Mike Golding, dont Spirit of Canada est un quasi sistership, était redoutable à cette allure tout comme Cheminées Poujoulat (plan Farr) et Maisonneuve (plan Lavranos)…
Mais le différentiel de vitesse ou de cap sera-t-il suffisant pour qu’une échappée se produise face aux autres nouveaux prototypes comme les deux dessins de VPLP-Verdier (Safran et Groupe Bel) et les deux plans Farr (Gitana Eighty et Foncia) ? Pour les autres monocoques de la génération précédente (Roxy) voir plus comme Aviva, Akena Vérandas, Cervin EnR, Great America III, cette configuration ne leur est pas très favorable et ils devront s’atteler à « limiter la casse » jusqu’à la latitude de l’archipel du Cap Vert : l’orientation progressive des alizés au secteur Est permettra de débrider les écoutes et probablement de choisir un compromis cap-vitesse plus performant pour ces monocoques. Les solitaires pourront alors se démarquer en optant pour une route plein Nord vers les Açores dans le but d’attraper au plus tôt une dépression atlantique, ou continuer à suivre la route directe en serrant le vent afin de réduire la distance à parcourir…
Pour l’anecdote, les quinze monocoques de la transat Ecover-BtoB vont croiser les neuf « collègues » de la Barcelona World Race au large des côtes brésiliennes car les premiers duos de ce tour du monde en double étaient ce mercredi au large de Recife… Vingt-quatre concurrents du prochain Vendée Globe à portée d’étrave ! Les uns en route vers la Bretagne, les autres en course vers le cap de Bonne Espérance…
Inscrits à la transat Ecover-BtoB :
*Akena Vérandas : Arnaud Boissières (Groupe Finot 1998) *Aviva : Dee Caffari (Groupe Finot 1998) *Brit Air : Armel Le Cléac’h (Groupe Finot 2007) *Cervin enR : Yannick Bestaven (Groupe Finot 1996) *Cheminées Poujoulat : Bernard Stamm (Farr 2003) *Ecover 3 : Mike Golding (Owen Clarke 2007) *Foncia : Michel Desjoyeaux (Farr 2007) *Generali : Yann Eliès (Groupe Finot 2007) *Gitana Eighty : Loïck Peyron (Farr 2007) *Great America III : Rich Wilson (Nivelt 1999) *Groupe Bel : Kito de Pavant (VPLP-Verdier 2007) *Maisonneuve : Jean-Baptiste Dejeanty (Lavranos 2005) *Spirit of Canada : Derek Hatfield (Owen Clarke 2006) *Roxy : Samantha Davies (Groupe Finot 2000) *Safran : Marc Guillemot (VPLP-Verdier 2007)
Marc Guillemot (Safran)
« Mon objectif est clair : me qualifier pour le Vendée Globe, sans faire prendre de risque au bateau, mais si les conditions permettent de performer, je m’y attellerai avec plaisir. C’est ma première course en solo sur le monocoque Safran et je l’aborde très sereinement : je n’ai absolument pas de pression ! La seule différence avec la transat Jacques Vabre, ce sera le pilote automatique et un peu plus de boulot, mais finalement dans le fonctionnement pur, il n’y aura pas de grandes découvertes ! Safran est un bateau très fiable… Ce sera vraiment un bon entraînement car entre la transat Jacques Vabre et la transat Ecover-BtoB, on aura réalisé 9 000 milles du parcours du Vendée Globe, soit la première et la dernière partie de ces trois mois de course. »
Loïck Peyron (Gitana Eighty)
« Le bateau est en parfait état et j’espère bien le ramener pareil… Il y a des chances que nous ayons de meilleures conditions qu’à l’aller, surtout en solitaire. Et il est temps de valider Gitana Eighty dans des situations plus extrêmes que ce que nous avons eu depuis la mise à l’eau, après un été indien en Bretagne et une transat Jacques Vabre plutôt molle ! Nous devrions faire au moins une semaine de près dans des alizés soutenus de plus de 20 nœuds et très probablement, nous allons prendre une dépression sur la fin, en décembre… La transat Ecover-BtoB n’est pas seulement une qualification car tout le monde va se motiver et personne ne va se mettre en « mode convoyage ». C’est un peu un « warm-up » du Vendée Globe ! Surtout qu’il y a la moitié des futurs concurrents…
Armel Le Cléac’h (Brit Air)
« Je suis très content qu’il y ait cette transat retour, non seulement pour la qualification du Vendée Globe mais aussi parce qu’il y a quinze partants en bon état après la transat en double, et qu’il y aura une belle bagarre, cette fois en solitaire… Avec un temps de repos court, c’est une bonne mise en route avant un tour du monde, sur un parcours similaire à la fin ! Je vais pouvoir me tester sur une longue distance et vérifier que tout va bien sur Brit Air. Nous allons avoir des conditions qui sont favorables au bateau, avec du près dans la brise pendant longtemps. Et puis manœuvrer en solo, ce n’est pas la même chose qu’en double ! Je n’ai jamais fait ce parcours dans ce sens là mais on peut s’attendre à des options du côté des Açores… Ce sera positif de voir comment résiste le matériel sur une transat de plus de 4 000 milles en solitaire… Et ça, avant le chantier hivernal. »
Allo Francis, c’est Ellen ! « Comment vas-tu Francis? Je vois que tu vas très vite apparemment. Tu seras déjà bientôt dans le pot au noir. Pour moi ce passage avait été assez rapide lorsque je l’ai traversé. Il faut bien anticiper dans ces parages, car il y a parfois des grains violents. Ton bateau a l’air bien différent du précédent, il va bien…. Je suis contente que vous soyez en mer à tenter de battre mon record. Un record c’est fait pour être battu donc je vous souhaite bonne route. Je pense très fort à vous. Prends bien soin de toi Francis. A bientôt » !
Souvenirs du tour du monde Après cet échange avec Francis Joyon, Ellen MacArthur s’est replongée dans les souvenirs et les sensations de son propre tour du monde. « Des souvenirs magiques mais très durs. Mon bateau était finalement un petit bateau pour faire un tour du monde et une telle aventure, pleine de risques et d’inconnu, ne se fait pas sans stress et quelques moments d’angoisse. En écoutant Francis, c’est le bruit infernal à bord du bateau qui m’est revenu très vite, ce bruit incessant et ces vibrations avec lesquelles tu vis pendant très longtemps, c’est usant… mais on apprend en avançant et il ne faut pas oublier ce qui a été difficile. Mais j’ai gardé aussi de très beaux souvenirs comme les grands surfs dans les mers du sud, les oiseaux magnifiques, les déferlantes de vagues bleues et ces couleurs incroyables que l’on ne voit que là bas ».
Contre la montre… Concernant la capacité de Francis Joyon à reprendre son record autour du monde, Ellen ne se fait pas d’illusion et annonce d’entrée de jeu que les records sont fait pour être battus… surtout par quelqu’un comme Francis qui est « quelqu’un de très serein et possède beaucoup d’expérience. J’ai trouvé qu’il était en forme, qu’il avait la pêche. Il connaît très bien son bateau. Naviguer bien c’est sa vie et cela me touche beaucoup de le voir faire ce tour du monde de la façon la plus écologique qui soit, c’est à dire sans utiliser d’énergie polluante. Il a réduit les risques au maximum en s’organisant ainsi et fait perdre beaucoup de poids à don bateau. Je lui souhaite bonne chance…».
"Je participerai à la Transat Jacques Vabre 2009" Offshore Challenge, l’écurie de course au large que dirigent Ellen MacArthur et Mark Turner, a engagé un tout nouveau 60’ Open dans la Barcelona World Race. Co-skippé par le catalan Guillermo Altadill et l’Américain Jonathan Mac Kee, ce même bateau participera au Vendée Globe sous les couleurs de BT avec Sébastien Josse comme skipper, puis à la Transat Jacques Vabre 2009… qui marquera donc le retour d’ Ellen dans la course au large. « Suivre Francis durant cette nouvelle tentative de record autour du monde, voir tous les skippers prendre le départ de la Barcelona World Race, c’est vraiment très dur… et même si après mes deux tours du monde cela fait du bien de profiter de tous les plaisirs d’être à terre, je me dis que je serais bien partie moi aussi autour du monde… » You’re welcome Dame Ellen !
Ayant fait un retour remarqué sur le leader cette nuit (avec 25 milles récupérés), Jean-Pierre Dick et Damian Foxall cherchent avant tout à rester dans le même système météo que leurs rivaux – il s’agit de "s’assurer que les conditions qu’ils touchent, nous en bénéficions aussi", expliquait cet après-midi le co-skipper irlandais. "Cela fait du bien de filer sur la bonne route, nos bateaux sont faits pour ces conditions et on doit dire un grand merci à l’équipe technique car il n’y a aucun souci technique à bord, tout au plus quelques bouts qui montrent des signes de ragage". Le même hommage a été rendu à l’équipe PRB par son skipper, ajoutant que la fiabilité du navire était aussi un des "nerfs de la guerre".
Une assertion que Jonathan McKee et Guillermo Altadill, huitièmes à plus de 470 milles de la tête de course, ne peuvent que vérifier dans la douleur. Car en plus d’avoir subi les affres des petits airs en voyant ses rivaux s’envoler, Estrella Damm a connu des soucis d’électronique et de dessalinisateur qui ont fait envisager une escale technique à l’équipage. Le skipper nous a indiqué avoir finalement renoncé à cette option, ayant déjà perdu trop de milles pour s’autoriser un "pit stop", mais ne cachait ni sa fatigue ni sa déception : "L’énergie que l’on investit dans la résolution de problèmes, ce sont auatnt d’efforts qui ne vont pas directement dans la marche du bateau et la stratégie", expliquait le navigateur espagnol. Néanmoins, le vent est désormais coopératif, et Estrella Damm pourrait se présenter à la porte de parcours de Fernando da Noronha d’ici 18 heures environ.
Veolia Environnement, toujours solide troisème, est à 122 milles du leader et garde un avantage de 80 milles par rapport au quatuor de poursuivants (mené par Delta Dore), qui pour sa part se tient en 70 milles. Il s’agit désormais pour tous d’une course de vitesse pure vers le sud, avec comme seule difficulté le passage de l’anticyclone de Sainte Hélène. "Il est possible qu’on attrape une dépression secondaire, ajoutait Vincent Riou, ce qui nous ferait gagner un peu par rapport aux autres. Pour le reste, les différents modèles sont accordés, la situation est assez claire (.) je pense que d’ici environ 8 jours, on devrait être à quelques milles de la première porte glaces". Soit à l’orée des 40èmes rugissants.
. A 16h00 GMT, 5 monocoques avaient passé la porte "brésilienne" de Fernando de Noronha, Hugo Boss l’ayant franchie à 14:01. Il sera suivi en fin d’après-midi par Temenos II puis par Mutua Madrileña environ deux heures plus tard.
Avec une dépression sur Madère et un anticyclone sur l’Irlande, la transat en double qui vient de s’achever à Salvador de Bahia n’a pas été très facile à négocier pour les monocoques Imoca, qui ont dû composer avec des brises faibles à modérées et une très grande majorité de vents portants. Tactiquement, la situation n’était pas claire et laissait beaucoup d’incertitudes quant aux bons choix stratégiques : le passage du Pot au Noir a ainsi totalement redistribué les cartes pour le groupe des sept leaders… Mais « avec le temps, va tout s’en va » et l’automne est de retour sur l’Atlantique Nord : l’anticyclone des Açores s’affaisse et reprend sa place « normale » au Sud de l’archipel tandis qu’une succession de dépressions en formation sur Terre-Neuve, traversent l’océan rapidement ces prochains jours. Il va faire doux, la pluie sera au rendez-vous et le vent va souffler fort pour l’ouverture du Salon Nautique de Paris !
Du côté du Brésil qui achève son printemps pour entrer en été, le climat est incontestablement chaud et humide : difficile de faire des prévisions précises avec l’arrivée de fronts nuageux et pluvieux qui « mangent le vent » et la brise passe très vite du calme blanc comme ce mardi au lever du jour, à plus de quinze nœuds en milieu de matinée, pour retomber à dix nœuds à midi… Et cette configuration semble se prolonger les jours suivants, en particulier jeudi 29 novembre, jour du départ de la transat Ecover-BtoB. Ainsi la brise serait le matin de secteur Nord d’une dizaine de nœuds, mollissant en début d’après-midi dans la Baie de Tous les Saints pour repasser au secteur Est modéré en fin de journée. La première nuit s’annonce donc assez lente et sollicitante pour les équipages qui risquent fort d’avoir à manœuvrer souvent pour s’écarter des côtes brésiliennes. Dès le lendemain du coup de canon libérateur, c’est dans un flux de secteur Est à Nord-Est que les quinze monocoques vont devoir composer jusqu’à Recife avant d’ouvrir les voiles, direction le Pot au Noir…
Les premiers devraient donc franchir l’équateur, distant de Bahia de 1 000 milles dès le 3 décembre avec une jolie brise de Sud-Est 15-18 nœuds : première accélération de la course avec un léger ralentissement dans le Pot au Noir qui devrait être assez instable, même sur le 30° Ouest… A suivre, du près dans des alizés de 18-22 nœuds orientés au secteur Nord-Est, donc au près pendant près de 1 000 milles ! Heureusement, ceux-ci tourneront progressivement à l’Est, ce qui permettra de nouveau de choquer les écoutes et d’accélérer sensiblement pour un long bord de vent de travers. Les quinze solitaires savent déjà qu’ils vont naviguer plus de la moitié du temps penchés à 25° sur le même bord ! Normalement, la flotte accrochera une dépression au large de l’archipel de Madère pour finir au portant et un temps course de quinze jours semble logique au vu de la configuration actuelle.
Dee Caffari (Aviva)
« Mon nouveau bateau ne sera prêt qu’au début de l’année prochaine et faire ce retour est avant tout un stage de préparation : ce sera ma première course en solitaire sur un 60 pieds ! Ce sera une nouvelle expérience et je suis un peu plus qu’anxieuse mais aussi secrètement surexcitée. Même si je dois reconnaître que naviguer dans le golfe de Gascogne mi-décembre ne me ravit pas vraiment. J’espère que la météo sera clémente pour la flotte IMOCA… Le bateau a subi des avaries au niveau de la tête de mât lors de la transat aller, mais l’équipe technique d’Aviva travaille dur pour remettre le bateau en état avant le départ. L’ambiance est très agréable entre les skippers que je découvre au fil des semaines : ce sont tous d’excellents compétiteurs et de super marins et je suis très fière d’être à leurs côtés. Je vais faire le maximum pour leur tenir tête le plus longtemps possible… »
Kito de Pavant (Groupe Bel)
« D’abord, il faut rentrer et ramener le bateau car il y a un programme chargé en vu du Vendée Globe. La transat Ecover-BtoB est avant tout une course de qualification en solitaire et l’objectif primordial, c’est de finir, d’arriver à Port la Forêt. Ce sera ma première navigation en solitaire à bord de Groupe Bel : je n’ai même pas eu le temps de tirer des bords tout seul car le bateau a été mis à l’eau assez tardivement ! Ce sera aussi une bonne occasion de se tester sachant que ce ne sont pas des monocoques faciles en solo… Cela va me faire du bien de naviguer en solo. Nous allons passer dans les mêmes endroits dans un peu plus d’un an, encore en solitaire à la fin du tour du monde : c’est donc très intéressant de découvrir ce tracé dans les mêmes conditions. Et comme une bonne moitié des prétendants au Vendée Globe sera sur la ligne de départ le 29 novembre, ce sera un bon étalonnage, bien que le niveau sportif ne sera pas forcément le même puisque tous les concurrents ne seront pas à fond pour préserver leur bateau… »
Samantha Davies (Roxy)
« J’ai un double objectif sur cette transat Ecover-BtoB : d’abord effectuer ma qualification pour le Vendée Globe, mais aussi ce sera ma première transat en solitaire en 60 pieds… J’ai beaucoup de choses à apprendre alors qu’il reste un an avant le départ des Sables d’Olonne ! Le parcours est identique, puisqu’il n’y a plus le passage obligé par les Açores et ce sera la première fois aussi que je traverse l’équateur du Sud vers le Nord… Je l’ai fait quatre fois dans l’autre sens ! Les choix stratégiques et météorologiques sont très différents par rapport à une transat Nord-Sud et donc il y a pas mal de choses à étudier. Cette course retour va s’effectuer avec beaucoup de vents contraires et Roxy n’est pas le plus à l’aise au près avec 15-25 nœuds de vent. On souffre plus face aux nouveaux prototypes et je sais déjà que je vais être distancée rapidement. Mais cela ne m’inquiète pas trop puisque je suis débutante et que je dois encore progresser. Il faut d’abord finir et apprendre le plus possible : le résultat n’est pas une priorité… »
Un archipel par jour sur la route du Grand Sud ! Il faut avoir les yeux rivés sur les cadrans et les cartographies pour suivre et croire l’extraordinaire progression d’IDEC depuis son départ de Brest voilà quatre jours, vendredi dernier. Car depuis, Francis Joyon enchaîne les passages symboliques au rythme d’un à la journée : cap Finisterre le premier jour, passage entre Açores et Madère le deuxième, Canaries avalées hier au troisième jour et maintenant… déjà le Cap Vert, où le maxi trimaran rouge va se faufiler dès ce soir. Ahurissant. Sur des moyennes supérieures à 21 nœuds qui impliquent de jolies pointes, toujours dans un flux soutenu de nord-est – « en vous parlant, je file à 27 nœuds et tout va bien », indiquait le circumnavigateur trinitain ce midi – IDEC engrange les journées à plus de 500 milles. Il a déjà avalé 1736 milles ! A 17h ce mardi, Francis Joyon avait mis un peu d’ouest dans son sud (cap moyen au 210°) pour affiner la trajectoire de son passage du Cap Vert. IDEC filait alors au grand large de la Mauritanie, légèrement au sud du Banc d’Arguin tristement célèbre pour ses pirates et pour avoir été le théâtre du naufrage de La Méduse qui inspira le fameux radeau de Jéricho. Rien de si dramatique à bord d’IDEC, bien au contraire.
« Je crois que la fenêtre météo que j’ai prise est vraiment bonne… » se félicite placidement Francis Joyon, tout en ne tarissant pas d’éloges sur le passage dans la mer de son grand trimaran, passage facilité par sa très longue étrave centrale. Et forcément, cela paie au compteur. A 17h aujourd’hui donc, Francis Joyon était flashé à 24,4 nœuds, à la latitude de Nouakchott, avec déjà une avance de 337 milles nautiques par rapport au chrono de référence d’Ellen MacArthur. Soit deux-tiers de journée de capital (et encore, à ces moyennes élevées) comparativement au temps à battre sur cette portion de Brest à l’équateur. Portion que le routeur d’IDEC, Jean-Yves Bernot espérait au départ de Brest boucler en 8 jours, soit avec quelques heures d’avance sur Ellen MacArthur qui avait bénéficié de conditions exceptionnelles sur ce segment. C’est bien engagé. A ce rythme, après le toujours délicat passage des îles ce soir, le stress additionnel qui pourrait être éventuellement ressenti à bord d’IDEC serait celui de rejoindre et dépasser plus tôt que prévu les neuf équipages de circumnavigateurs engagés en monocoques 60’ sur la Barcelona World Race. Et ce ne serait évidemment pas une très bonne idée de venir percuter l’un d’entre eux. Même s’il faudra d’ici là passer le Pot au Noir, Francis Joyon a promis qu’il serait vigilant sur le sujet…
" C’est bien d’arriver à Bahia ! La dernière fois, j’avais fini à Madère … et Madère c’est sympa, mais le Brésil, c’est pas mal non plus! " s’amusait, hier soir, Christophe Lebas qui ne cachait pas sa satisfaction d’avoir accroché la sixième place. On sentait en revanche une pointe de déception du côté de Bruno Jourdren et Nicolas Pichelin. A bord de "Vecteur Plus – Groupe Moniteur", ils se sont emparé de la 7e place après avoir pourtant réalisé un joli début de course, pointant notamment deuxième à l’abord des Canaries : " A ce moment-là, on s’est pris une saloperie de pétole qui a duré 24 heures et à partir de cet instant, la messe était dite. Le comble, c’est qu’on avait prévu de passer entre les îles et qu’on a finalement choisi de passer au large, histoire de jouer la sécurité. Pour "Telecom Italia", cela a fonctionné, pour nous, le vent est tombé et on est resté totalement planté sans vent. Résultat, on a retrogradé de la 2e à la 16e place en une journée ! Après, on s’est battu pour rattraper bateau par bateau mais le Pot au Noir s’est bien passé pour tout le monde et on n’a pas réussi à revenir autant qu’on l’espérait " avouait Pichelin, peu après son arrivée au ponton cette nuit. Reste que pour certains, la zone de convergence intertropicale n’a pas été aussi fluide que ça. Tanguy de Lamotte et Nick Bubb sur "Novedia – Set Environnement", 8e ce matin à Bahia, ont perdu des précieux milles à cet endroit. Toutefois, ils ont réussi à contenir les assauts de "Sidaction", "Mistral Loisirs – Pôle Elior Santé" et "Deep Blue". Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’entre ces trois-là, la bagarre a fait rage. Si les places d’honneur étaient déjà pourvues, il restait l’honneur tout court à sauver. Le suspense a duré jusqu’au passage de la ligne. " C’était un finish très mouvementé : une nuit de folie, une arrivée de folie… " a commenté Luc Poupon. " C’était un final digne du Tour de France à Voile ! Un peu stressant ! Un peu trop même ! " lâchait Antoine Carpentier. " On a joué les adonnantes et les refusantes dans la baie et on a pu marquer l’avantage " complétait son équipier. "Sidaction", pourtant handicapé par la perte, cette nuit, de son spi de tête a réussi un joli coup dans la baie de tous les Saints. Sur la ligne d’arrivée, il a devancé d’une minute peine "Mistral Loisirs – Pôle Elior Santé" de Thierry Bouchard et Oliver Krauss. " Ca c’est terminé comme on aime bien ! Avec Thierry on faisait le Tour de France ensemble et la régate au contact, on adore et on est à l’aise… On était donc plutôt confiant malgré notre retard… On a joué le tout pour le tout et ça a payé ! " confiait le jeune Figariste qui s’est imposé pour vingt minuscules secondes devant le "Deep Blue de Florence Arthaud et Luc Poupon. " Depuis cinq ou six jours, c’est un mille devant, un mille derrière sans arrêt et au final, on s’incline pour 50 mètres ! Pourtant, pas une seconde on a lâché le morceau… On fait quand même premier équipage vétéran et premier équipage mixte ! On se console comme on peut ! " concluait Poupon en riant. Un peu plus tard, en milieu d’après-midi, "Thirard" de Pascal Doin et Eric Defert bouclait les 4 340 milles du parcours après avoir distancé dans la nuit "40 Degrees", "E. Leclerc Ville la Grand" et "Siegena Aubi – Tous unis contre le syndrôme néphrotique". " Malgré les tours que prenait le vent, on a estimé qu’on pouvait garder le grand spi afin d’envoyer la poudre. Le résultat ce matin, c’est qu’on avait réussi à les dépasser tous les trois", se réjouissait Doin. Les trois en question se sont livrés, eux aussi, une lutte à couteaux tirés. Ce sont Marc Lepesqueux et Felipe Cubillos qui se sont attribués la 13e place devant Anne Liardet et Peter Harding puis Jean-Michel Viant et Olivier Magre, respectivement 14e et 15e. Les arrivées vont continuer de s’écheloner régulièrement. Le prochain concurrent à poindre son étrave devrait être "Clarke Offshore Racing". Les Britanniques Simon Clarke et David Lindsay sont attendus aux alentours de 19 heures, heure française.
Du côté des multis 50′ Open…
Hier soir à 23 heures 56, "Victorinox" a bouclé cette 8e édition de la Transat Jacques Vabre après 22 jours et 10 heures de mer. Pour leur deuxième participation à l’épreuve, Dany Monnier et Pierre Dupuy se sont adjugés la sixième place. " On n’a pas eu beaucoup de vent lors de cette transat mais ce temps de demoiselle n’était finalement par pour nous déplaire. Il y a deux ans, j’étais arrivé fatigué alors que là, on est frais malgré le fait qu’on n’ai plus eu d’eau depuis l’Equateur. Globalement, tout c’est bien passé, c’était vraiment une partie de plaisir. L’arrivée était super sympa sous gennak. Vraiment magnifique ! On est très content d’être arrivé car on s’est vraiment défoncé… On a fait ce qu’on a pu. Depuis l’Equateur, on a mis trois jours et demi pour venir, ce qui n’est pas mal par contre, avant, on a franchement souffert. Le bateau est un peu lourd mais on est ravi d’avoir rempli notre contrat en arrivant à Bahia " a expliqué le skipper Suisse. Il ne reste donc plus qu’un seul concurrent en mer dans cette catégorie. Il s’agit de "DZenergy.com" de Hervé et Nolwenn de Carlan, qui pointait ce midi à plus de 900 milles de l’arrivée.
Ils ont dit :
– Florence Arthaud : " C’était un superbe final. Je ne sais pas à combien de secondes d’écart on est les trois mais pas beaucoup, ça c’est sûr ! On a eu des déboires cette nuit, on a laissé un spi à l’Atlantique. On a tout coupé, les drisses et tout… On a fait une offrande, un sacrifice ! (rires) Mais bon c’est comme ça… c’est la régate. On a passé des bons moments et c’était sympa ce matin, même si finalement on a perdu deux places, de se retrouver si proches après 4 400 milles. En plus, tous les trois, ça faisait trois-quatre jours qu’on était à vue et que chacun d’entre nous tentait des trucs. Mais on n’avait pas tous les mêmes voiles donc on a un peu joué à cache-cache ! Nous, on est un peu les dindons de la farce… C’était une course passionnante mais très hasardeuse à certains moments, notamment dans le Pot au Noir. Dans ces coins-là de toutes façons les fichiers météo ne sont pas exacts. Il faut même les lire à l’envers quelques fois. Ca laisse donc pas mal de place au hasard et c’est un peu dommage mais c’est un joli parcours. De plus, moi j’aime bien passer du temps en mer donc là, comme y est resté 23 jours, je suis contente ! "
– Thierry Bouchard : " Le sport est injuste quelques fois… C’est vrai qu’il vaut mieux faire 10e que 11e et on a une petite pensée pour Florence et Luc. Reste qu’on s’est bien battu et qu’on mérite aussi… mais c’est dur ! Cela faisait quatre jours que c’était un coup à l’un, un coup à l’autre. On a été un peu surpris de voir "Sidaction" marcher aussi bien que ça. Quand on a vu, ce matin au levé du soleil, qu’ils étaient là, on a tenté le tout pour le tout. C’était super même si on n’a pas eu vraiment de grosses conditions excepté au niveau du Cap Finisterre et 23 jours de mer, j’ai trouvé que c’était vraiment long… Le pétole pour les nerfs, c’est infernal ! "
Bonjour le Sud Les voici donc dans l’hémisphère sud, poussés par un vent d’est-sud-est d’une quinzaine de noeuds et une belle houle de 2 à 3 mètres. A bord, la chaleur est intense et rend difficile les conditions de vie à l’intérieur des bateaux où la température dépasse parfois les 30 degrés, comme en témoignaient les équipages contactés à la vacation officielle cet après-midi.
Le passage de l’équateur est toujours un moment symbolique pour les marins qui ont coutume de faire quelques offrandes à Neptune. Et même si les concurrents de la Barcelona World Race n’en sont pas à leur premier franchissement du degré zéro de latitude, certains n’ont pas oublié de faire un petit geste. Jean Luc Nélias et Roland Jourdain ont donc partagé leur ration de coca cola avec le Dieu de la Mer. A bord de Delta Dore, on s’apprêtait à ouvrir une simple bouteille d’eau minérale… mais ce ne sera pas pour tout de suite en ce qui concerne Jérémie Beyou et Sidney Gavignet, 4e à 261 milles des leaders.
Comme Hugo Boss, Temenos II et Mutua Madrileña, Delta Dore est sorti – au grand soulagement de son équipage – de la zone de convergence intertropicale. «On vit penché depuis la nuit dernière » précise Jérémie Beyou. « Nous avons 15 à 20 noeuds de vent au 140, le bateau avance entre 11 et 13 noeuds ». Les voilà partis à la poursuite du groupe de tête dans une course de vitesse jusqu’au Brésil qui ne promet pas de grands bouleversements dans la hiérarchie, largement dominée par PRB et Virbac-Paprec 2.
Deux cavaliers seuls Car seuls ces deux bateaux ont réussi un passage du pot au noir sans douleur, creusant ainsi l’écart avec le gros de la troupe. Troisième sur la liste, à 175 milles, Veolia Environnement ne peut en dire autant. En 24 heures, Jourdain et Nélias ont perdu 100 milles sur les hommes de tête…mais restent encore détachés d’un peloton composé de Delta Dore, Hugo Boss, Temenos II et Mutua Madrileña.
Estrella Damm toujours dans le pot L’équipage qui a le plus souffert ces derniers jours est sans nul doute celui d’Estrella Damm. Après avoir perdu plus de 170 milles en une journée, Guillermo Altadill et Jonathan Mc Kee sont dans une piètre position (à 448 milles des leaders) et tentent actuellement une option en se décalant à l’est. Aujourd’hui, ils n’étaient toujours pas sortis du pot au noir, tandis qu’Educacion Sin fronteras y faisait son entrée.
Prochaines manoeuvres : Sainte Hélène Pour espérer revenir dans la danse, tous ces poursuivants devront faire preuve de patience. Car jusqu’à la porte de Fernando de Noronha, petite île brésilienne de 18 km² située au large de Natal, il n’y a plus grand-chose à tenter : ce sera un grand tout droit, au largue, dans les alizés de l’hémisphère sud. Plus au sud, en revanche, ce pourrait être les « grandes manœuvres » de l’anticyclone de Saint Hélène (termes employés par Jérémie Beyou). Les navigateurs se penchent déjà sur les cartes météo pour savoir comment franchir au mieux ce barrage naturel et être le premier à attraper le train des dépressions qui balayent le Grand Sud.
Ernesto Bertarelli, Président d’Alinghi : “nous sommes déçus que le CNEV ait été jugé non valide sur un détail technique, et nous avons maintenant hâte d’entamer les discussions avec le Golden Gate Yacht Club pour assurer le bon fonctionnement de l’America’s Cup".
Russell Coutts, CEO du défi du GGYC, BMW ORACLE Racing.« Nous sommes très heureux de cette décision, car elle va permettre à tout le monde de se concentrer désormais rapidement sur l’organisation de la prochaine America’s Cup ». Ce dernier a ajouté que le GGYC était en faveur d’une America’s Cup conventionnelle, disputée à Valence, et qu’il prévoyait de parler dès que possible aux responsables d’Alinghi afin de planifier une réunion destinée à mettre sur pied un tel événement basé sur le principe du consentement mutuel.
Les préférences du GGYC sont les suivantes Adopter, en compagnie de tous les compétiteurs, des règles basées sur les « neuf compromis du 17 octobre », et disputer une America’s Cup conventionnelle à Valence en 2009. Au cas ou un challenge basé sur le Deed of Gift devait avoir lieu, le GGYC propose que celui-ci se dispute sur les voiliers AC90 qui ont dores et déjà été choisis pour la prochaine America’s Cup. En cas de refus d’Alinghi, la compétition se déroulerait sur des multicoques. Dans tous les cas de figure, le GGYC propose d’adopter, par consentement mutuel, le principe d’une série éliminatoire pour les challengers (Challenger Selection Series), réunissant autant d’équipes que possible. « Nous allons immédiatement chercher à rencontrer les autres challengers, dans le but de définir ensemble des règles justes et négociées avec toutes les équipes », a déclaré Coutts.