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Première nuit mouvementée à bord de Sodeb’O

Sodebo
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Thomas Coville et quatre de ses équipiers sont donc partis hier matin de la Trinité avec un trimaran recouvert de quelques milimètres de givre. Sitôt le débarquement des équipiers effectué au large du Conquet à 19h00,  et  après le franchissement de la ligne de Ouessant devant le phare du Créac’h hier à 19h43, Thomas Coville a entamé pour sa première nuit en solitaire une traversée tumultueuse du golfe de Gascogne.

Des conditions de navigation quelque peu éprouvantes, avec un vent oscillant et instable aussi bien en force qu’en durée, un trafic incessant et le passage de nombreux grains qui ont obligéThomas à beaucoup manoeuvrer pendant la nuit.

Un parcours digne d’une "autoroute bosselée" comme le décrivait ce matin le routeur météorologue Richard Silvani. Aujourd’hui, l’objectif est de permettre à Thomas de trouver le meilleur chemin afin de rejoindre la dépression actuellement au large du Portugal.

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9 jours, 12 heures et 3 minutes : Joyon explose le record de l’océan Indien

idec
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Neuf jours et demi pour avaler l’océan le plus redouté des marins. On a bien lu. A bord de son trimaran IDEC à la poursuite du record planétaire, Francis Joyon vient de pulvériser un nouveau chrono mythique, celui de l’Océan Indien en solitaire. Il améliore de trois jours six heures et cinquante-quatre minutes le temps de référence jusqu’ici détenu par Ellen MacArthur. Jamais un être humain seul sur une machine à voiles n’était allé aussi vite dans ce Grand Sud, en taillant sa route entre les célèbres et terrifiants Quarantièmes Hurlants et Cinquantièmes Rugissants. Il ne faut pas s’y tromper : c’est un exploit totalement hors du commun que vient encore de réaliser Francis Joyon. Le WSSRC, instance officielle des records océaniques, devrait officialiser rapidement sur les tablettes ce nouveau chrono, après celui des 24 heures. Une haute distinction de plus pour celui qui détient aussi désormais les meilleurs temps de passage à l’Equateur, à Bonne Espérance, à Leeuwin. Jusqu’ici, c’est grand chelem absolu pour le skipper d’IDEC, à la modestie inversement proportionnelle à la performance. « Je fais mon boulot de marin, c’est tout, tu vois… » dit Francis.

A 59 minutes d’Orange II…
On a bien compris. Un des aspects du boulot de Monsieur Joyon était donc ce matin de couper la longitude 146°49 Est, soit la verticale de South East Cape, en Tasmanie. Ce qu’IDEC a donc fait, à 20 noeuds de moyenne, en cherchant toujours à prendre de l’angle dans une vent trop plein arrière à son goût. Grand seigneur, Francis Joyon a laissé à l’équipage de l’Orange II de Bruno Peyron le record absolu pour… 59 minutes. Il ne sera donc pas écrit que cet homme veut tout pour lui. « C’est sûr que mes temps de passage et les records glanés sur la route  sont un plus pour le moral », avouait tout de même hier Francis Joyon, au moment de la vacation radio. On le comprend. Mais ce qui l’intéresse surtout, c’est « que ce passage marque la frontière, la véritable entrée dans le Pacifique» . Ce Pacifique au bout duquel il y a le Cap Horn, synonyme de remontée à la maison.

Un anticyclone aux fesses
Ce Pacifique qui pourrait ne pas être très accueillant dans les jours qui viennent, non pas à cause de sa fureur – pour une fois – mais à cause d’une menace de calmes. Explication du météorologue Jean-Yves Bernot, routeur d’IDEC : « dans les trois jours qui viennent, tout le jeu pour Francis est de cavaler devant une dorsale anticyclonique et de ne pas se faire reprendre par elle. Cela peut bien se passer. Pour l’instant il faut courir devant… » .
Autrement dit, après avoir avalé l’Indien avec une dépression aux fesses, Francis Joyon entame donc le Pacifique avec un anticyclone derrière lui !. Mais le constat est le même : il faut foncer devant le danger, ne pas se faire mordre. Il y a quelques jours, Joyon plaisantait à ce propos : « peut être que si on lâchait des chiens enragés aux fesses des marathoniens, ils courraient plus vite ?» Jusqu’ici Francis a gardé tous ses fonds de pantalon intacts.

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“Match race” made in Grand Sud

Paprec virbac
DR

Dès les premières lueurs du jour, Roland Jourdain et Jean Luc Nelias ont établi un gréement de fortune – « un beau cerf volant pour le vent arrière » – et font cap vers la pointe sud-ouest de l’Australie à 6/7 noeuds de moyenne. Les ports australiens les plus proches étaient ce matin situés à plus de 1600 milles du bateau rouge, soit à ce rythme, une bonne quinzaine de jours de navigation.
Lors d’une visioconférence exceptionnelle organisée ce matin à Barcelone, Roland Jourdain est revenu sur les circonstances de l’accident et ne cachait son désarroi. Comme à leur habitude aussi, les deux hommes ont trouvé le moyen de dédramatiser en s’offrant en direct une bonne tartine de foi gras, accompagnée d’un verre de vin. « On ne va pas s’entredéchirer maintenant. On va parler de la vie, digérer tout ça et se soutenir le moral jusqu’au bout. C’est l’avantage d’être à deux » confiait ‘Bilou’.

La loi des dominos
Après PRB et Delta Dore (arrivé ce matin à Cape Town), cela porte à trois le nombre de bateaux victimes de leur espar sur cette Barcelona World Race. Cette sérieuse épidémie de démâtages (à laquelle il faut ajouter celui de Brit’Air dans la transat qualificative au Vendée Globe) interpelle forcément  les acteurs de la classe Imoca, au premier rang desquels Roland Jourdain : « Il est sûr que nos bateaux sont plus toilés ; plus légers et plus puissants que l’ancienne génération (datant de 2004), ils sont plus raides à la toile, l’ensemble du gréement et de la plateforme sont davantage sollicités. Mais normalement, c’est pris en compte et c’est calculé. Je ne sais pas à quoi tous ces démâtages sont dus. On a certainement une part de responsabilité dans l’escalade à la performance. Ce sont peut-être des erreurs collectives obligées avec l’évolution des bateaux. Mais quand même, là, ça casse dans tous les sens, ça fait beaucoup et je ne suis pas content (.). Très honnêtement, la configuration que nous avions hier (au vent arrière sous gennaker et grand-voile haute avec 22 noeuds de vent moyen), j’aurais eu exactement la même si j’avais été en solitaire ». L’année prochaine dans les hangars, la liste de travail sur les 60 pieds devrait être bien fournie, pour la plupart des équipes.

Extension du domaine de la lutte
En tête, le duel entre Paprec-Virbac 2 et Hugo Boss a pris des airs de match racing au portant. C’est bien simple : depuis le 14 décembre et l’arrêt au stand de Veolia Environnement aux Kerguelen, offrant à Hugo Boss la deuxième place, Alex Thomson et Andrew Cape ont gagné 200 milles sur les leaders ! Soit 50 milles de gain quotidien. Comme l’expliquait Alex Thomson aujourd’hui, lui et son co-équipier ont simplement bénéficié de conditions plus favorables : un meilleur angle de vent et un flux plus soutenu leur ont permis de tenir des moyennes supérieures à celles des leaders.
En fin de journée, les deux adversaires étaient sur le point de passer la porte de sécurité australienne. Ils se dirigent désormais vers la porte 5, le détroit de Cook (passage qui sépare l’île du Nord de l’île du Sud en Nouvelle-Zélande), à 2700 milles de leurs étraves. Cette portion de parcours sera semé d’embûches comme l’expliquait Damian Foxall : une série de dépressions, des allures de largue et pas mal de vent seront au rendez-vous dans cette zone mal pavée.
Derrière, Temenos II  a passé la porte de sécurité glaces B (dans le sud des Kerguelen) et remonte à son tour vers l’Australie, en mode ‘piano’, pour préserver sa quille.
L’équipage 100% espagnol de Mutua Madrileña, pour l’instant à l’avant de la dépression annoncée, était aujourd’hui le plus rapide de la flotte (17 noeuds de moyenne), tandis qu’Educacion Sin Fronteras, après avoir rencontré des vents faibles dans l’oeil de cette même dépression, naviguait cet après -midi sous 30 noeuds de vent. Le coup de tabac attendu pour les derniers concurrents devrait d’ailleurs être moins fort que prévu.

Le classement du 18/12/2007 à 16h00 GMT
1 PAPREC-VIRBAC 2 à 13948,8 milles de l’arrivée
2 HUGO BOSS à 38,4 milles du leader
3 VEOLIA ENVIRONNEMENT à 1099,0 milles – a démâté lundi 17 dec à 18h00 GMT
4 TEMENOS 2 à 1295,4 milles
5 MUTUA MADRILENA à 1950,3 milles
6 EDUCACION SIN FRONTERAS à 2701,5 milles
ABD ESTRELLA DAMM   
ABD DELTA DORE   
ABD PRB  

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Sodeb’O face à 50 noeuds

sodebo
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La voix est claire depuis le large. Le chrono tourne depuis 19h43’21’’ hier soir et le skipper de Sodeb’O est déjà bien dans sa peau de marin solitaire : « après la ligne, j’avais la tête comme dans un étau avec toute l’émotion du départ. Je ne me trouvais pas brillant en manœuvres mais je suis vite entré dans « mon » monde et il le faut. Tu dois être tout de suite dans le match sinon tu peux vite faire une bêtise. »

La foudre s’abat sur le mât
Malgré l’exigence de la fenêtre météo choisie par Thomas et son équipe, le trimaran de 105 pieds a tracé une diagonale parfaite à travers le Golfe de Gascogne, dans un vent d’Est-Nord Est oscillant de 17 à 31 nœuds. Ajouté à la mer courte et au trafic maritime, le skipper n’a pas dormi et s’est surtout fait une sacrée frayeur au lever du jour : « vers 6h30 ce matin, nous sommes passés sous un gros amas nuageux avec 45 nœuds de vent dans le grain et j’ai pris la foudre en tête de mât ! Ça a « cramé » la girouette mais un fusible a protégé l’électronique et les instruments. Je ne vois pas d’explication et cela aurait pu être bien pire. Je monterai changer la girouette dès que les conditions le permettront . »

Corps à corps en prévision
Une accalmie a permis à Thomas de dormir pour la première fois cet après-midi et de préparer l’approche du centre dépressionnaire qu’il contourne au large des côtes portugaises. Le vent pourra atteindre 50 nœuds en rafales, avec un empannage à effectuer en milieu de nuit : « La température est montée à 14 degrés, c’est donc plus agréable. Je charge actuellement les batteries du bord. Je vais dormir encore cet après-midi et mon repas de ce soir est déjà prêt. Dès le départ de ce record, nous savions que nous aurions deux nuits difficiles à passer avant de retrouver une situation météo plus classique. Cela va déterminer beaucoup de choses pour la suite. »

Malgré cette entrée en matière "musclée", le skipper se déclare « heureux à bord de ce bateau qui ne s’arrête jamais dans la vague mais passe sans effort avec un mouvement toujours très beau à voir. Une vraie sérénité pour moi, même surtoilé, je suis en confiance ».

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Samantha Davies se classe 7e

roxy
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Samantha Davies a attendu le lever du jour pour terminer sa première transat en solitaire sur un 60 pieds Imoca et en profite pour valider sa qualification pour le prochain Vendée Globe. La jeune Britannique est l’un des seuls concurrents à n’avoir connu aucun problème technique à bord du bateau double vainqueur du tour du monde en solitaire sans escale ! Mais si son parcours sur cette transat retour est un exemple de gestion du matériel et de la trajectoire, force est de constater que ce monocoque conçu en 2000 n’a pas le potentiel de la dernière génération de prototype, particulièrement face à des conditions météorologiques provilégiant les allures près du vent. De plus, après le Pot au Noir, les poursuivants des leaders n’ont plus bénéficié de la même situation climatique et la fin de parcours a été nettement plus dure et plus longue. Roxy a ainsi dû louvoyer depuis la pointe de la Bretagne jusqu’au sémaphore de Beg Meil et face à des vents contraires et faibles, il a fallu près d’une journée à Samantha Davies pour en finir… Sam a d’ailleurs préféré faire le tour par le Sud de l’archipel des Glénan afin d’arriver aux aurores à plus de douze noeuds sur la ligne !

C’est en fin de matinée que Yannick Bestaven (Cervin EnR) va lui aussi franchir la ligne d’arrivée dans des conditions similaires à celles de Roxy. Le vainqueur de la Mini Transat effectuait sa première traversée Sud-Nord en course sur un monocoque de 60 pieds à bord de l’ex-Aquitaine Innovations. Il devrait donc mettre quatre heures de plus que l’ex-PRB. Il faudra attendre la nuit prochaine pour accueillir Arnaud Boissières (Akena Vérandas) et demain mardi pour que Jean-Baptiste Dejeanty (Maisonneuve)arrive à Port la Forêt. Et pour les trois anglo-saxons qui naviguent au large de la péinsule ibérique, l’arrivée d’une grosse perturbation sur les Açores va générer un flux puissant de secteur Est dans le golfe de Gascogne : la fin de ce parcours de 4 120 milles s’annonce dure pour clore cette première transat Ecover-BtoB.

Arrivées à Port la Forêt :

1-Loïck Peyron (Gitana Eighty) en 14j 09h 13′ 25”

2-Kito de Pavant (Groupe Bel) en 14j 12h 22′ 49”, à 3 heures 09 minutes 24 secondes du premier

3-Michel Desjoyeaux (Foncia) en 14j 13h 43′ 24", à 4 heures 29 minutes et 59 secondes du premier

4-Yann Eliès (Generali) en 14j 19h 22′ 02”, à 10 heures 07 minutes 37 secondes du premier

5-Marc Guillemot (Safran) en 15j 08h 25′ 44”, à 23 heures 12 minutes 19 secondes du premier

6-Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) en 15j 16h 24’34”, à 1 jour 07 heures 09 minutes 09 secondes du premier

7-Samantha Davies (Roxy) en 17j 17h 38′ 46”, à 3 jours 08 heures 25 minutes 21 secondes du premier

Yannick Bestaven (Cervin EnR)

« La trinquette s’entortille, je suis montée la remettre en ordre. Quelques minutes plus tard, elle avait recommencé ! Ce n’est pas la peine d’y retourner, je ne sais même pas si je pourrais l’affaler à l’arrivée ! Les vents nous sont moins favorables que pour les premiers arrivés. Pour nous, c’est double distance ! »

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Francis Joyon : “et maintenant le Pacifique…”

Start Idec
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L’Atlantique et l’Indien sont déjà dans le rétro, ou presque. « Oui, je devrais être normalement demain matin à la longitude 146°, distante ce midi de 440 milles pour moi. C’est la verticale du sud de la Tasmanie qui marque une vraie frontière entre l’Océan Indien et le Pacifique. Ce sera encore un moment fort… » S’il désespère d’apprivoiser au sifflet pétrels et albatros qui viennent planer au-dessus du sillage de son grand oiseau rouge (« je n’arrive pas à les faire atterrir sur le pont, ils ont l’air de tenir à leur liberté et leur indépendance »), au sud de l’Australie, Francis Joyon apparaît toujours aussi calme et serein en bouclant le 24eme jour de sa tentative de record solitaire autour du monde.
Dans les Cinquantièmes Hurlants, le skipper du maxi trimaran IDEC est pourtant contraint de composer avec un vent d’ouest qui l’oblige à  « tricoter ». Explication : « Je tire des bords vent arrière, en restant entre le 52° et le 53° sud. Car le bateau ne peut bien fonctionner qu’avec un angle minimum de 30 degrés qui crée du vent apparent et cela permet d’avancer à 25, 28 nœuds. Pour donner une comparaison, si je restais au plein vent arrière, je n’avancerais qu’à 10 nœuds ». Francis Joyon a été moniteur de voile aux Glénan, cela aide côté pédagogie. Reste que le fait d’être obligé de fonctionner ainsi, donc en manoeuvrant plus souvent, ne semble pas l’affecter outre mesure : IDEC reste sur des moyennes quotidiennes supérieures à 500 milles nautiques.
« Le bateau monte à 32 nœuds »…
Dans une houle déjà formée « et qui devrait atteindre 4 à 6 mètres dès demain », IDEC fait parler la poudre. Ne pas croire pour autant à une glissade linéaire. « La vitesse oscille beaucoup », témoigne Francis Joyon, « dans la descente de la vague, le bateau peut monter à 32 nœuds… et être freiné jusqu’à 15 ou 14 nœuds quand la houle me rejoint ». La carte postale du jour, au grand sud du continent australien est complétée par une lumière bienvenue aujourd’hui. « Il y a de l’horizon pour la première fois depuis très longtemps, alors que j’étais habitué à ne voir qu’un petit cercle de coton autour du bateau. Je navigue sous un ciel nuageux, un peu gris, mais rien de méchant, avec des oiseaux toujours, des pétrels, un albatros qui passe de temps en temps… c’est plutôt agréable ». De la morsure du froid (« j’ai trois couches de polaires et un ciré quand je sors pour me protéger du vent et des embruns, mais ça va, je m’attendais à pire») Francis ne dit rien ou presque. La solitude ? Il la traite d’une pirouette : « je n’ai pas vu la moindre trace humaine depuis le large du Brésil voilà des milliers de milles, alors quand j’entends les gens dire que la planète est surpeuplée… (rires) » Du Joyon dans le texte. Qui ne manque pas une occasion de s’enquérir sans malice de la santé de ses interlocuteurs terriens aux vacations, qui va concéder à peine que « il y aura un moment délicat dans trois jours, avec à priori une dorsale anticyclonique et des zones de calmes au sud de la Nouvelle-Zélande, on verra s’il faut plonger plutôt sud où au contraire coller à la Nouvelle Zélande pour la négocier». Pour l’instant, IDEC engrange les milles d’avance sur le chrono d’Ellen MacArthur. Plus de 2300 milles d’avance ce midi… en attendant sans doute demain un nouveau record officiel du WSSRC, celui entre le cap des Aiguilles et la Tasmanie, version officielle du record de l’Océan Indien.
Les 10 000 milles ce soir…
D’ici là, en début de nuit en France, IDEC va passer la barre symbolique des 10 000 parcourus sur la route directe, laquelle mesure très exactement le tour de l’équateur soit 21600 milles. Autrement dit, Francis Joyon est tout près d’avoir déjà couru un demi-tour du monde, ce qu’il fera probablement en plus ou moins 27 jours. Un chiffre à rapprocher du record à battre : 71 jours et 14 heures… Cela aide à relativiser les calmes annoncés. Le départ aujourd’hui du projet concurrent de Thomas Coville sur le même défi planétaire (Sodeb’O doit s’élancer vers 19h ce lundi), lui, est commenté en ces termes par Francis Joyon : « Thomas part aujourd’hui ? C’est sûr que la fenêtre météo doit être bonne en Bretagne. Nous avons des bateaux différents, celui de Thomas est un peu plus grand et donc a du potentiel de vitesse. Un de mes objectifs au départ était de ne pas prendre de handicap par rapport à lui, alors c’est certain que ma trajectoire et mes temps de référence jusqu’ici sont un plus pour le moral».

A 15h30 ce lundi après-midi, IDEC filait toujours vers l’Est à plus de 21 nœuds de moyenne et avait porté son avance sur Ellen MacArthur à plus de 2380 milles, soit la plus grande marge jamais enregistrée depuis son départ de Brest le 23 novembre dernier.

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5 noeuds plus vite que Paprec-Virbac, Hugo Boss attaque

hugo boss
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Veolia Environnement, parti dimanche de son escale forcée – mais enchanteresse- aux Kerguelen, est de retour dans le match. Certes, le bateau rouge est désormais relégué à plus de 865 milles des hommes de tête, mais il est sorti d’affaire, moteur réparé et équipage revigoré par la provision de denrées fraîches, dont quelques fruits exotiques.
Arrêt au stand à Wellington pour Temenos II

Dans un communiqué officiel envoyé ce matin, l’équipe de Temenos II révélait un problème de quille à bord du bateau. C’est un point de corrosion, constaté il y a une dizaine de jours au dessus de l’axe de l’appendice (là où les efforts mécaniques sont les plus intenses), qui inquiète Michèle Paret et Dominique Wavre. Car ce point de rouille à tendance à s’étendre et risque à terme de menacer la structure de la quille. élément indispensable à la stabilité du bateau. L’équipage franco-suisse est donc contraint à une escale technique à Wellington (capitale de la Nouvelle-Zélande) dans le détroit de Cook, porte 5  du parcours de la Barcelona World Race. Une mise à terre du bateau est en effet indispensable pour diagnostiquer l’étendue des dégâts et éventuellement réparer. En attendant, ils n’ont pas d’autre choix que de naviguer prudemment en limitant les efforts de leur 60 pieds et ce pendant une petite quinzaine de jours, le temps d’atteindre la Nouvelle-Zélande. C’est ce qu’indiquait Dominique Wavre, déçu mais résigné, à la vacation du jour. Et de la prudence, il en faudra. Car un coup de vent va s’abattre sur la deuxième moitié de la flotte à partir de mardi en fin de journée.

Grosse dépression annoncée
Une dépression est en train de se creuser et va balayer, dans les jours suivants, pratiquement tout l’océan indien. On attend des vents supérieurs à 40 noeuds et une mer très forte.  Mutua Madrilña et Educacion sin Fronteras y seront les plus exposés et s’y préparent déjà, mais avec sérénité et une relative décontraction, comme les marins le laissaient entendre à la visio conférence du jour. Cet après-midi, Servane Escoffier et Albert Barguès en ressentaient déjà les prémices. Jusque-là abonnés aux anticyclones et autres zones de calmes, ils étaient pour une fois les plus rapides de toute la flotte. Educacion Sin Fronteras cavalait en effet à 17 noeuds sur une mer anthracite et sous un ciel presque blanc. Servane, qui a déjà vécu des tempêtes, confiait être un peu nerveuse mais vouloir prendre tout cela avec le sourire. Une bonne thérapie pour lutter contre le blues des coups de tabac !

Le classement du 17/12/07 à 16h00 TU :
1 PAPREC-VIRBAC 2 à 14287,5 milles de l’arrivée
2 HUGO BOSS à 130,9 milles des leaders
3 VEOLIA ENVIRONNEMENT à 865,7 milles
4 TEMENOS 2 à 1220,2 milles
5 MUTUA MADRILENA à 1953,9 milles
6 EDUCACION SIN FRONTERAS à 2642,2 milles
ABD ESTRELLA DAMM   
ABD DELTA DORE   
ABD PRB  

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Gants Harken Frostbiter pour grands froids.

Harken - Gants
Harken - Gants

Harken complète sa ligne de vêtements techniques avec des gants de navigation par temps froid. La paume et les doigts des gants Frostbiter sont recouverts d’une épaisseur du matériau adhérent, anti-abrasion Black Magic® pour une plus grande durée de vie et une adhérence exceptionnelle. Le tissu extensible est collé sur Néoprène au dos de la main pour une meilleure isolation thermique en milieu humide. Les panneaux en fourrure polaire stretch favorisent la mobilité des doigts tout en procurant une confortable isolation.

“Nous avons reçu un nombre impressionnant de demandes de navigateurs pour créer des gants opérationnels par temps froid” indique le styliste Ryan Gallagher. “Les gants Harken Frostbiter gardent les mains au chaud, mais restent souples pour permettre au  navigateur de saisir fermement les cordages humides et les manivelles de winch pour un réglage facile des voiles. Nous pensons que ces nouveaux gants apportent exactement aux coureurs et aux navigateurs ce dont ils ont besoin quand la température diminue.”

Autres caractéristiques :
Poignets Néoprène allongés pour assurer la continuité de la protection du bras après la combinaison ou le ciré
Fermetures poignets en caoutchouc moulé
Bandes de protection en caoutchouc moulé sur le dos de la main

Source : Harken
www.harken.fr

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Hugo Boss revient à 124 milles Paprec Virbac 2

Hugo Boss
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Depuis qu’ils ont atteint les 50e rugissants, les équipages veillent aux growlers. Et ce matin, Jean-Pierre Dick et Damian Foxall, qui évoluaient par 54° 52 Sud, ont vu leur premier iceberg. A noter cependant que Paprec Virbac 2 est de loin le bateau le plus Sud de la flotte. Cette angoisse de heurter un « glaçon » oblige les marins à veiller en permance, au radar et, surtout, sur le pont, malgré le froid, car lorsqu’ils naviguent entre deux eaux, les growlers ne peuvent être détectés. « Nous allumons le radar toutes les 10 minutes, mais surtout, nous surveillons la température de l’eau, c’est le meilleur indicateur qui soit, notamment pour les growlers immergés », précisait Michèle Paret à la vacation du jour.

Ça passe au Nord
Jean-Pierre Dick et Damian Foxall doivent par ailleurs se mordrent leurs doigts gelés d’avoir tenté une option Sud. Ils n’y ont pas trouvé la « pression » qu’ils espéraient, alors qu’Hugo Boss, sur une route un peu plus Nord, fonce depuis hier de 18 à 22 nouds de moyenne. Les hommes en noir ont ainsi réduit leur retard demoitié en moins de 24h !
Derrière ce duo qui risque fort de tourner rapidement au duel, Temenos 2 et Mutua Madrilena, respectivement à 1100 et 1900 milles dans l’Ouest, tirent de grands bords de largue le long du 51e parallèle Sud dans une brise établie de 20 – 25 noeuds.

Grosse mer annoncée
Dans les 36 heures à venir, les leaders vont donc composer avec ces brises instables et faibles de 15 nouds. Derrière, en revanche, ça va bouger ! Un coup de vent (30 à 35 noeuds annoncés par Météo Strategy, 50 nouds selon Mutua Madrilena) associé à une mer très formée est annoncé pour dimanche soir et le début de la semaine prochaine. « On surveille effectivement les fichiers météo ! On se prépare à ce renforcement du vent, et on va surtout essayer de bien avancer avec ! », précisait Michèle Paret. Même motivation pour Javier Senso : « On remonte vers le Nord pour éviter le plus gros, mais nous comptons sur ce coup de vent pour regagner des milles ! »

Educacion sin Fronteras dans l’Indien
Educacion sin Fronteras a passé ce matin la porte n°4 du parcours, située juste dans le Sud du Cap de Bonne Espérance.  Servane Escofier et Albert Barguès entrent dans l’Océan Indien avec des conditions météo toujours un peu moins favorables que celles dont ont pu bénéficier les premiers. « Tout va super bien ! On plonge vers le Sud pour attraper l’autoroute de l’Ouest ! », expliquait Servane, invariablement souriante et de bonne humeur !

2e journée au mouillage pour Veolia Environnement
Voilà plus de 24 heures maintenant que Roland Jourdain et Jean-Luc Nélias s’affairent à Port au Français aux Kerguelen pour réparer leur moteur. Ils ont été chaleureusement accueillis par l’équipe de scientifiques basée pour la belle saison sur l’archipel. Tout est mis en ouvre pour que le plan Lombard puisse rejoindre la course au plus vite.  

Classement du 15 décembre à 14h00 GMT
1. PAPREC-VIRBAC 2 à 16847,7 milles de l’arrivée
3. HUGO BOSS à 124 milles du premier
2. VEOLIA ENVIRONNEMENT à 613 milles
5. TEMENOS à 1096 milles
7. MUTUA MADRILENA à 1872 milles
9. EDUCACION SIN FRONTERAS à 2574 milles
ABD. ESTRELLA DAMM
ABD. DELTA DORE
ABD. PRB

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Joyon : 7 jours d’avance sur Ellen MacArthur au Cap Leeuwin

idec
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C’est dire la performance de Francis Joyon, qui, en solitaire, mène son IDEC grand train.  C’est dire aussi la pertinence des choix techniques, le fait d’avoir voulu un bateau simple, léger, conçu pour la performance mais aussi la fiabilité. En symbiose avec son bateau, le skipper d’IDEC en tire le meilleur avec des moyennes qui continuent de bluffer tout le petit monde de la planète mer.

Message envoyé par Francis au passage du Cap Leeuwin :
« Longitude du Cap Leeuwin à 01.33h Temps universel. IDEC coupe cette longitude à 1100 milles au sud de l’Australie. En réalité, je suis bien plus prés de l’Antarctique dont le climat se fait sentir à bord. Pour être précis, on est à 400 miles de la limite banquise et 770 miles du continent blanc ou la carte porte les noms des explorateurs qui s y sont aventurés :Shackleton, Dumont d’Urville. L’Antarctique a échappé jusqu’ici à l’appétit des hommes, et espérons que nous arriverons à enrayer le réchauffement de la planète qui détruirait la banquise et la vie sauvage avant de nous détruire ,,, Ici, c’est brume, bruine et brouillard ; Même les pétrels tempête ont disparu dans le coton… » Francis

Temps de référence : Cap de Bonne Espérance / Cap Leewin (en solitaire)
– Castorama en 2004 : 10 jours, 15 heures, 26 minutes
– IDEC en 2007 : 7 jours, 08 heures, 12 minutes
Orange II (en équipage) en 2005 : 7 jours, 08 heures, 33 minutes

Record du tour du monde en solitaire :
Temps de course d’Ellen MacArthur en 2004 au Cap Leeuwin : 29 jours, 14 heures et 5 minutes
Temps de course de Francis Joyon (2007) au Cap Leeuwin : 22 jours, 15 heures et 28 minutes (+/- 7 jours d’avance)

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