Météo complexe sur la Velux 5 Oceans

Hugo Boss Alex Thomson
DR

« On a eu le passage d’une dépression avec un front froid et là dedans c’était très variable en force de vent et en direction. Et en plus ça ne correspondait pas forcement aux prévisions donc ce n’était pas facile à gérer. Maintenant derrière ce bazar la c’est beaucoup plus établi et ça va forcement en mollissant. ». Toujours optimiste, Bernard espérait qu’une fois l’alizé établi, il aurait peut être la chance de sauter la case « Pot au Noir ». Occupé toute la première partie de la nuit à s’adapter aux conditions et donc à faire de multiples changements de voile, Bernard est ensuite parvenu à se reposer. Un repos bien mérité pour Bernard qui a travaillé ces derniers jours à remettre son Cheminées Poujoulat en ordre. « Ca va être bien pour attaquer le Sud » a-t-il commenté. Et avant la chasse au vent, c’est à la chasse aux poissons volants que Bernard s’attaque. « Il y en a plein qui atterrissent sur le pont et je me dépêche de les mettre par-dessus bord. Sinon avec la chaleur ça devient vite une infection ». Et mis à part un invité mystère, Bernard Stamm n’avait rien d’autre à signaler à bord de Cheminées Poujoulat. « J’ai eu la visite d’un tout petit oiseau qui devait faire 25g. Je sais pas d’où il venait ni ou il allait mais il avait l’air un peu effarouché donc il est venu me trouver. »

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Kojiro Shiraishi, 275 milles derrière Bernard, semblait plus préoccupé par les conditions dans lesquelles il se trouvait. « Les vagues sont si dures et cassantes que si la coque les encaisse ça peut vraiment faire des dégâts. » Afin de limiter les chocs sur son Spirit of Yukoh, le Japonais a donc choisi de lever le pied. « J’y vais doucement et cherche vraiment à épargner le bateau tant que possible ». Contrairement à leurs concurrents, Kojiro et Bernard sont les seuls marins à ne pas avoir eu besoin de s’arrêter 48h pour réparer les dégâts causés par la tempête des premiers jours de course. Leur avance reste donc confortable. A 260 milles de Spirit of Yukoh se trouve Mike Golding qui ne sait trop que penser de ce casse tête météo. « Le bateau marche super bien. C’est pas évident d’évaluer comment je m’en sors parce que j’ai fait des choix tactiques. Bien sur si je sors plus de toiles, j’avalerai les milles mais il faut trouver le raisonnable équilibre et jusque la je ne pense pas que nous nous en soyons mal sortis. »

A 76 milles de Mike Golding, Alex Thomson a préféré prendre ces variations avec le sourire: « Je suis bien content de ne pas être en vacances aux canaries en ce moment parce que le temps ne doit vraiment pas y être sympa. C’est très nuageux et ça devrait péter. Mes dernières 24h se sont bien mieux déroulées que mon dimanche dans la pétole. J’ai beaucoup moins juré qu’auparavant ce qui veut dire que le vent m’a joué moins de tours ! » Plus tôt dans la journée, Sir Robin Knox Johnston est revenu sur la frustrante nuit qu’il a passé hier au large du Portugal. « Il n’y avait pas le moindre souffle de vent et c’est vraiment décourageant de ne rien avoir dans la Grand Voile ! Vitesse du bateau 0, vent 0. Il y avait de gros nuages qui prouvent qu’il y a bien de l’activité quelque part mais je ne sais pas où ». Et même si la situation était rageante à bord de SAGA Insurance, tout allait bien pour le doyen de la course.

Répondant présent à l’appel des vacations radio ce matin, Graham dalton avait l’esprit à la bagarre. « Je me lance sur les trousses de Robin et je pense que ça lui fera tout drôle de voir l’étrave de mon bateau dans son rétroviseur au coucher de soleil ce soir ». Le Néo-Zélandais et son 50 pieds Open (le seul de la flotte) A Southern Man – AGD, sont actuellement à 105 milles de Sir Robin et semblent prendre la frontière terre/mer très au sérieux. « A terre, nous pouvons être les meilleurs amis du monde mais en mer, chaque concurrent devient un ennemi. Je resterai de marbre ! ».

Source Velux 5 Oceans