Le A100 aux couleurs d’Oman Sail bouclera mi mai, en 5 étapes, ce vaste tour de l’océan Indien de plus de 15 000 milles au départ (et à l’arrivée) d’Oman, passant par le travers de 5 grands caps : Ras Al Haad à Oman, Aiguilles en Afrique du Sud, Leeuwin en Australie, Piai en Malaisie et Comorin en Inde.
Arrivé d’Afrique du Sud le 23 mars dernier à l’issue d’une 3ème étape musclée de 5 000 milles bouclée en 11 jours et 18h, le Team Oman Sail a mis à profit ses deux semaines d’escale australienne pour venir à bout de différentes job listes, sous le regard attentif de Sidney Gavignet qui prendra en main Majan pour la prochaine Route du Rhum et de Paul Standbrige, skipper actuel du maxi multicoque de 32 m.
Quelques réparations mineures (hook, têtière et chariot de têtière de GV) ont été effectuées pour panser les petits bleus du plan Irens/Cabaret résultants du round Cape Town-Fremantle, mais également les premières modifications en vue de la Route du Rhum, la plus importante à ce jour ayant été la pose de deux taquets coinceurs sur la colonne de winch pour les écoutes de voiles d’avant et de GV.
Sidney confie : « En fait, nous n’avons envisagé que des modifications mineures sur le bateau pour le mettre en configuration solitaire. Des taquets coinceurs ici et là, un jeu de voiles neuves, un deuxième pilote, et… débarquer du matériel. Nous tenons à garder Majan dans sa philosophie d’origine, c’est-à-dire un bateau extrêmement marin, sûr, sans foils ni mât basculant. L’idée de faire les modifications au fil des escales de ce parcours de reconnaissance est judicieuse, car nous opérons à chaud. D’autres ajustements sont prévus à Singapour. En procédant ainsi, Majan sera au top en arrivant à Mascate en mai prochain, vers le 9 ou le 10. »
L’équipage Oman Sail sur cette 4ème étape est un peu modifié, même si l’on compte toujours 7 marins embarqués. Un Français entrant, Yann Regnault qui remplace un Français sortant, Thierry Douillard, parti rejoindre son équipage de Match Race, et un Sud Africain sortant, Mike Gilles, remplacé par un Sud Africain entrant, Marc Lagesse, ancien navigateur sur Shosholoza, entre autre. Les cinq autres marins sont toujours Paul Standbridge le skipper et Mark Covell l’équipier média, Sidney Gavignet qui continue à noircir ses cahiers de notes sur le fonctionnement du bateau et à poser ses signes cabalistiques sur les boutes, Mohsin Al Busaidi et Mohammed Al Ghailani, deux Omanais particulièrement motivés qui se forment à l’école de la course au large sur un des plus grands et des plus beaux trimarans de la planète.
Devant ses trois étraves, juste après avoir quitté Fremantle, Majan va plonger au sud pour doubler une nouvelle fois le Cap Leeuwin, puisque l’étalonnage des temps de course de la 5 Capes se fait de cap à cap. Puis remontée Sud-Nord avec l’Australie à main droite vers le détroit de la Sonde qui sépare les îles de Sumatra et de Java, ensuite petit coup de barre à gauche, franchissement de la ligne de l’équateur, et arrivée à Singapour entre le 19 et le 21 avril. « Il nous faudra une bonne dizaine d’heures pour y arriver, vent dans le nez, remarque Sidney. Cela ne va pas être très fun, mais c’est parfait pour Yann qui pourra étudier le comportement du bateau sous cette allure. La suite devrait être plus amusante avec des conditions de portant pendant quelques jours. A partir de dimanche soir, le vent semble vouloir se mettre aux abonnés absents. La fin du parcours risque d’être un peu calme.»