Il reste encore 2 300 milles à Majan et un passage devant le Cap Comorin au sud de l’Inde, presqu’à mi-chemin entre Singapour et Oman, pour achever cette grande boucle à laquelle participe Sidney Gavignet, futur skipper du A100 pour la Route du Rhum 2010.
Le Français qui a embarqué au Cap, au départ de la 3ème étape, continue de s’imprégner de sensations, peaufine ses réglages tout en participant à la formation des Omanais embarqués sur cette magnifique monture de 32m. Le partage de connaissance avec les deux élèves de la section Course de l’Académie de Voile d’Oman fait partie intégrante de la philosophie du projet Oman Sail, et Sidney n’a pas hésité pas à les faire entrer dans son univers « pré-Route du Rhum. »
Si le parcours de reconnaissance de ce Tour de l’Indien n’est pas une compétition à part entière, Sidney l’a cependant abordée comme telle. Dès qu’il monte sur le pont, il surveille les réglages comme si un classement intermédiaire en dépendait, et ne cède rien à la barre. Un rythme qui fait prendre à Moshin et Mohammed toute la mesure de l’intensité des grandes épreuves de course au large.
Pour cette dernière étape, petit changement dans le rôle d’équipage. Yann Regnault a débarqué, chargé d’informations précieuses qui serviront à dessiner les futures voiles de Majan pour la prochaine Route du Rhum. L’étape entre Fremantle et Singapour a offert en effet suffisamment de combinaisons météo pour permettre au voilier de repartir avec des idées très précises sur la prochaine garde robe du maxi trimaran.
Yann sera remplacé par un troisième Omanais, Ali Ambusaidi, l’un des piliers de la toute nouvelle Académie de voile du Sultanat. Il retrouvera à bord Mohammed et Mohsin qui sont sur Majan depuis le départ de Mascat en mars dernier.
La seule petite ombre au tableau de cette 5ème et dernière étape sera la chaleur écrasante qui va présider à cette dernière navigation. Chaleur, mais aussi manque de vent. Pas de quoi démoraliser Sidney cependant. « Nous sommes en pleine zone de transition météo, entre la mousson de Nord-Est et celle de Sud-Ouest. Il n’y a pas grand-chose à faire à part rester stoïques ! Pour couvrir ces 2 300 milles, nous estimons que nous pouvons en avoir entre 10 et 15 jours. Pas facile en effet d’être précis avec ces conditions de navigation. Mais cela me va, il y a toujours quelques chose à apprendre pour moi sur Majan, quelque que soient les conditions extérieures. »