Lutte d’influence

Ecover Pré-Vendée Globe 2004 Golding
DR

En empannant pour se repositionner dans le sillage d’Alex Thomson dans la nuit de vendredi à samedi, Mike Golding voulait avant tout savoir ce qui contribuait le plus à la vitesse du jeune Britannique. Etait-ce la météo ou sa façon de naviguer ? Mais en cherchant une réponse à ses questions, Mike allait en fait défier son plus proche concurrent.

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Depuis, les deux skippers sont lancés dans une course poursuite infernale, où chacun pousse l’autre à l’extrême dans des vents atteignant parfois les 42 noeuds.
Si tous deux ont un peu levé le pied ces dernières heures, Mike a réussi depuis hier à reprendre 25 milles sur l’avance initiale d’Alex, désormais réduite à 50 milles, et à gagner 35 milles sur le leader Bernard Stamm.

"On est à fond la caisse ! confirmait Mike Golding ce matin. Nous avons eu le pied au plancher la plupart du temps et nous avons bien avancé. Le vent a soufflé assez fort avec des rafales à 42-43 noeuds. Je crois qu’Alex a pris l’option de réduire un peu. Moi j’étais prêt à réduire aussi mais j’ai attendu deux rafales de plus pour prendre un autre ris". Dans un contexte où les températures sont en chute libre et où le froid et l’humidité sont omniprésents, Mike a du réparer une fuite qui avait laissé l’eau s’infiltrer à l’arrière du bateau.

"Ce n’était pas très grave. Juste trois ou quatre seaux d’eau. Le problème, c’est que le bateau bouge dans tous les sens et que j’ai dû réparer avec la tête appuyée contre le pont. Je me retrouve donc avec quelques écorchures sur la tête. C’est l’inconvénient quand on perd ses cheveux !"

"En tout cas, c’est vrai qu’on a enfin l’impression d’être en course maintenant. Cela ne veut pas dire grand chose mais j’ai sorti un fichier ce matin qui nous montrait tous arriver ensemble à Fremantle, alors qu’hier on arrivait trois jours après Bernard. J’essaie toujours d’imaginer le routage d’Alex et de Bernard par rapport à la leur position du moment en utilisant mes propres polaires".

"C’est vraiment bien d’avoir réduit l’écart sur Alex. Il va très, très vite. Pour être franc, ça m’énervait un peu de voir qu’il était si rapide parce que j’ai vraiment beaucoup donné ces derniers jours. Le rythme était plus élevé encore que celui du dernier Vendée Globe. Je me disais "pour l’amour du ciel Alex, calme-toi un peu". On dirait que c’est ce qu’il a fait".

Outre le duel passionnant entre les deux concurrents, Alex Thomson reconnaît qu’il se trouve désormais sur un territoire relativement inconnu. Il a en effet doublé la latitude qu’il avait atteinte lors du dernier Vendée Globe et navigue pour la première fois en solitaire dans cette région des Mers du Sud. 

Source Ecover