Les Class 40′ à bon port

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" On a fini par une petite régate en baie de Bahia avec Anne et Jimmy. Au bout de trois semaines de course, se retrouver dans cette situation-là, c’est super mais aussi un peu dur pour les nerfs ! En arrivant sur la pointe de Bara, il y avait 25 noeuds de vent, c’était extra mais une fois entré dans la baie, c’est devenu tordu, bourré de croche-pieds…" lâchait Marc Lepesqueux (13e) hier, en fin d’après-midi. Pourtant, le skipper de "Siegenia Aubi" pouvait s’enorgueillir d’avoir doublé deux de ses concurrents lors de ces derniers milles un peu compliqués, notamment Anne Liardet et Peter Harding sur "40 Degrees" (14e) : " On finit seulement six minutes derrière Marc. C’était lui ou nous. Il y avait des risées à droite, des risées à gauche et il fallait prendre la bonne au bon moment " commentait la Brestoise, qui a, pour sa part, devancé de dix minutes le tandem Jean-Michel Viant et Oliver Magre (15e). Ce mercredi après-midi, un nouveau groupe de trois bateaux s’est offert un finish à couteaux tirés. "Jardin Bio – Prévoir", "Commerce Equitable" et "Concise" ont bataillé comme des diables. Entrés les premiers dans la baie de Salvador en tout début de matinée (heure française), les Britanniques Dan Gohl et Tom Gall se sont trouvés empêtrés dans un trou de vent, avec deux noeuds de courant contraire et par conséquent une vitesse de rapprochement au but négative ! Passés plus proches de la côte, ses trois poursuivants directs ont été moins pénalisés par le courant, à commencer par "Nous Entreprenons". " Cela faisait trois jours qu’on était bord à bord avec "Concise". Au près, il nous avait mis 30 milles en deux jours, on ne comprenait pas pourquoi puis il s’est avéré que lorsqu’on est reparti sous spi on lui a récupéré du terrain, donc on était content. Pour finir, c’est l’équipage des plus anciens qui se tape l’équipage des plus jeunes ! " s’amusait Jacques Fournier. Malheureusement, l’équipage de "Concise", empêtré au milieu de la baie, n’a rien pu faire non plus pour empêcher "Jardin Bio – Prévoir" et "Commerce Equitable" de le doubler à leurs tours. " On les a croisé hier soir. Eux étaient encore sous spi et ils avançaient vraiment plus vite que nous. De notre côté, on ne pouvait pas tellement mettre de toile parce que c’était un peu chaud avec un seul safran. Pas une seconde on pensait pouvoir les mettre derrière au final " expliquait Jean-Christophe Caso cet après-midi. Même son de cloche du côté de Jean-Edouard Criquioche, skipper de "Commerce Equitable" : " hier au dernier pointage, ils étaient 60 milles devant nous. On ne pensait pas pouvoir combler un écart pareil. Et puis ce matin, en arrivant dans la baie, on les a vu complément scotchés et on a commencé à y croire ! Idem pour "Jardin Bio – Prévoir" car on était bien revenu sur lui cette nuit ", ce que confirme Caso : " Vers 8 heures ce matin, ils nous ont contacté par VHF et à ce moment-là, on était cinq milles devant mais ils nous ont recollé à tel point que ça se fini en un duel digne de match racing, avec 500 mètres d’écart sur la ligne. C’est marrant, ça veut dire qu’il n’y a vraiment jamais rien de fait jusqu’à la dernière seconde. En tous les cas, c’est sympa de les voir derrière parce que, forcément, ça aurait été moins bien de les voir devant (rires) ! C’était une belle bagarre. C’est quand même extra, après 25 jours de mer, de terminer avec si peu d’écart " commentait le Rochelais. Vingt-sept secondes pour être précis. " C’est une jolie fin ! " a dit Criquioche. Pour l’anecdote, lors de la Route du Rhum – La Banque Postale, il avait terminé 41 secondes devant Cécile Poujol ("Merci les Amis!"). " C’était plus drôle car cette fois-là, c’était à mon avantage " a t-il ajouté. Il termine donc 22e de cette Transat Jacques Vabre, deux minutes et vingt-cinq secondes devant l’équipage malheureux de "Concise".

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Ils ont dit :

– Simon Clarke sur "Clarke Offshore Challenge", 16e : " On est très content d’être là… C’est la première fois qu’on participe à la Transat Jaques Vabre. Au niveau des conditions, on n’a pas vraiment eu ce à quoi on s’attendait. Pour nous, le moment clé de la course a été l’instant où on s’est fait larguer par monsieur Soldini au niveau des Canaries. On était sur la même route que lui mais de son côté, il n’a été ralenti qu’une heure alors que nous, derrière, on est resté planté sans vent pendant 36 heures. Pourtant, tous les champs de vent montraient qu’il y avait de l’air ! On ne pouvait rien faire ! Après ça, on a dû batailler comme des fous pour remonter au classement mais on a eu que du portant et ce n’est pas l’allure à laquelle notre bateau est le plus performant, malheureusement…"

– Cécile Poujol sur "Merci les Amis ! ", 17e : " C’était une transat longue et physique. On n’a pas arrêté ! Le vent n’a jamais été stable plus d’un quart d’heure : un truc de fou ! Nous, pour commencer, on a raté la sortie de la Manche : on sort 29e ! Ensuite, on a attaqué comme des sauvages au Cap Finiterre et on a tout cassé. Total, on est repartit dans les choux. Ensuite, on a essayé de recoller doucement au paquet. Les derniers jours ont été tops : sous spi, à bloc, c’était sympa… Ce que je retiendrai de cette course, c’est qu’il faut arrêter de faire du spi pleine balle au Cap Finisterre ! J’ai fait exactement comme en Mini : je suis passée au même endroit, j’ai fait la même connerie et j’ai aussi tout pété… C’était une transat de sarkozistes : il fallait toujours être à droite, les plus riches devenaient toujours plus riches et nous, on a travaillé plus pour gagner plus mais ça n’a jamais marché ! (rires). Plus sérieusement, il fallait être en tête car ça partait toujours par devant et nous, forcément, derrière, on n’a pas été aidé. Mais bon, c’était bien… Je reviendrai ! "

– Alexia Barrier sur "Pindar 40", 19e : " On a fait pas mal de bêtises et on a cassé notre grand voile dans le golfe de Gascogne, ce qui ne nous a pas aidé. On n’a pas été très chanceuses au début alors qu’on était super bien placées. Ensuite, on s’est un peu loupé sur l’Equateur. On aurait pu remonter mais bon… On a fait aussi pas mal de belles choses et c’était vraiment une super expérience. On est heureuses d’être à Salvador. C’était notre première course avec Jo. Elle, c’était même sa première course au large tout court. A bord, c’était assez fort et on a vécu des moments intenses ensemble. On s’est beaucoup marré et c’est rare quand ça se passe comme ça… On a apprécié la course aussi pour ça ! C’était un peu frustrant de ne pas avoir de vent et de se retrouver derrière à ne rien pouvoir faire. Mais bon, ça nous a fait aussi bosser la patience et on est deux jeunes filles qui ont besoin de ça ! Ca nous a fait du bien ! (rires). "

– Jacques Fournier sur "Nous Entreprenons", 20e : " On est content d’avoir finalement doublé les deux petits Britanniques. Ca faisait trois jours qu’on était bord à bord avec eux. Au près, ils nous avaient mis 30 milles en deux jours, on ne comprenait pas pourquoi puis il s’est avéré que lorsqu’on est reparti sous spi on leur a récupéré du terrain, donc on était content. Pour finir, c’est l’équipage des plus anciens qui se tape l’équipage des plus jeunes ! (rires) Sur cette transat, on s’est fait plaisir. On est cependant un peu déçu pour le classement. On le doit à une mauvaise pioche au niveau des Canaries et on l’a payé tout le long puisqu’on est resté une journée et demie là-bas, sans vent. Pour autant, tout le reste de la course s’est bien passé. On s’est fait des minis duels. On faisait partie du troisième groupe alors on voulait être les premiers du groupe puis ensuite, on a voulu regratter les derniers du deuxième groupe, ce qu’on a réussi à faire finalement. On est content. "