Le skipper britannique qui progresse à 82 milles du leader ce samedi matin explique dans un mail envoyé hier soir que les premiers jours de cette remontée vers Charleston n’ont guère été une partie de plaisir. Au cours des premières 24 heures de cette étape au départ de Punta del Este son pilote automatique a arrêté de fonctionner. Son ordinateur est tombé en panne et il n’avait pas d’accès aux fichiers météo. Et puis, deux chariots de lattes de grand-voile se sont cassés. Malgré ses soucis, Stanmore-Major a pu rester en contact avec les trois autres skippers et s’est trouvé même classé à la seconde place pendant quelques heures. Mais la suite a été moins agréable.
En effet, il a vécu “le pire cauchemar de la navigation en solitaire”. Chris Stanmore-Major : « Je suis tombé malade. D’abord je croyais que j’avais une dent ultra sensible car elle était fêlée depuis un certain temps. Mais la douleur est devenue plus intense et la vie à bord d’un Open 60 dans le Sud Atlantique n’était plus très agréable. Deux jours plus tard et je ressentais une douleur sur toute la mâchoire supérieure jusqu’à l’orbite. Je me demandais s’il fallait faire escale pour une consultation. Par le passé je me souviens d’avoir ri en lisant qu’un marin a dû abandonner un tour du monde à cause d’une rage de dents. Là je n’en riais plus…”
Le skipper se méfiait des analgésiques car il avait peur de somnoler ou d’en subir des effets secondaires, mais la douleur est devenue si vive qu’il a dû céder à cette tentation. Un matin, il effectuait un contrôle de la dérive à l’intérieur du bateau. Ce n’est jamais très confortable avec le mouvement du bateau, mais avec la douleur en plus, il est tombé lourdement. « Je ne sais pas si j’ai perdu conscience, peut-être brièvement, mais à la limite cela aurait été préférable à la douleur résultant d’une collision entre le visage et le réservoir d’eau de ballast . »
Comprenant enfin que tout cela a été la conséquence d’une dent mal soignée, il a enfin décidé de passer à l’action. Il a pris des antibiotiques pour traiter l’infection. Ensuite il fallait bien nettoyer la bouche –« C’était comme si je mordais une clôture électrique”. Après cela, il a trouvé le “kit de plombage” qui contient une pâte à boucher le trou. A sa surprise, cela a été un vrai soulagement et une heure plus tard son visage semblait redevenir normal. C’est là qu’il a compris que c’est le nerf qui avait été exposé et ce traitement semblait marcher à merveille.
24 heures après ce traitement de choc, il se sent quasi normal et peut se concentrer de nouveau sur sa course. « La brise est de retour et j’ai hâte de profiter du soleil plutôt que de me lamenter sur mon sort le visage pressé contre la main. »
Classement de 8h
• 1. Brad Van Liew à 4224 milles de l’arrivée
• 2. Derek Hatfield à 20 milles
• 3. Zbigniew Gutkowski à 34 milles
• 4. Chris Stanmore-Major à 82 milles
