Yves le Blévec croise maintenant à quelques encablures de la terre et commence à sentir les effluves, les odeurs et les signes particuliers des terriens avec les lumières, les bateaux de pêche de plus en plus en omniprésents, les bateaux de commerce en approche de la Baie de Tous les Saints ou qui partent vers le Nord Brésil. L’entonnoir brésilien se resserre tranquillement et les écarts en latéral deviennent maintenant minimes, tout le monde se retrouvant bloqué maintenant sous le vent par les plages du Nordeste de l’état de Bahia. David Sineau (Bretagne Lapins) n’est toujours pas positionné ce matin, comme Yann Riou (Caméléon) et Kristian Hajnsek (Adria Mobil). David Sineau doit continuer de progresser à environ 100 milles dans le sillage d’Yves le Blevbec, suivi comme son ombre par Ronan Deshayes (PCO Technologies) et Fabien Desprès (Soitec). Un Fabien Desprès qui fait parler la poudre et affiche des chronos et des vitesses instantanées supérieures aux autres. 9,1 au pointage du matin ! Fabien est à 35 milles du podium de l’étape, il ne lâche rien. Intéressant de voir si son léger décalage dans l’Est ne va pas lui permettre de garder un cap un peu moins serré le long des côtes brésiliennes, cas dans lequel se trouve Ronan qui subit maintenant sa position sous le vent. Le secteur Est du vent peut « sauver » Ronan, mais il est clair que Fabien a là un dernier atout en main.
Côté archipel de Fernando do Noronha, c’est l’embouteillage. La marque de parcours réunit du monde et là, une dizaine de bateau risque de naviguer à vue. C’est pour beaucoup la première terre réellement visible depuis le Cap-Vert et psychologiquement, le fait d’avoir enfin fait le grand saut Atlantique. Hervé Piveteau (Jules – Imprimerie Cartoffset) reste ancré en tête du classement Série et croise à la hauteur de l’archipel brésilien toujours décalé dans l’Est. Mais à la vue du classement d’hier même heure, Hervé connaît une petite avarie de milles sur ses proches poursuivants. 29 milles hier d’avance sur Gérard Marin Julia (L’Escala – Cn Llanca), 25 milles ce matin. 50 milles sur David Krizek (Atlantik FT) hier matin, 47 ce matin. Et même constatation pour Stéphane Le Diraison (Cultisol – Institut Curie) qui compte ce matin 52 milles contre 71 hier matin. Stéphane doit tout demander à son Pogo 2 et cravache dur pour gagner ses précieuses heures de retard qui pour le moment lui font perdre cette Transat 6,50. Un final incroyable est en train de se jouer en série !
(source PG/GPO)