Sous gennaker et grand-voile haute, Lionel Lemonchois et Yann Guichard (Gitana 11) glissent à 23 nœuds vers les côtes marocaines. La nuit est étoilée, la mer calme et cela devrait être le grand bonheur pour le leader de la classe ORMA. « On vous l’avait caché, mais on a perdu notre foil tribord depuis la première nuit. Hier, c’était chaud et on va être obligé de s’arrêter pour le changer puisque si l’on veut gagner la course, il n’y a pas d’autre moyen » explique Yann. Cette pièce courbe en carbone qui soulage le flotteur sous le vent est devenu une pièce indispensable pour aller vite, ce qui est ici le but du jeu. Techniquement, cette intervention est aussi simple et rapide à gérer qu’un changement de pneu. « Madère serait l’idéale, mais on risque de se faire piéger par la météo. On va voir ».
Chez les monocoques 60 pieds, le temps est à la récupération après les émotions des dernières 24 heures. « On a fait un bel arrêt buffet, avec un planté jusqu’au niveau du roof, raconte Loïck Peyron (Gitana Eighty) qui affirme déjà haut et fort : « On va mettre un temps fou ». Quand celui qui le devance, soit Michel Desjoyeaux (Foncia) ne dit pas autre chose, parlant même de « battre des records de lenteur », force est de reconnaître que cette régate est loin d’être finie, Loïck parlant même d’un re-départ possible d’ici deux jours, soit lorsque les voiliers se glisseront entre l’Afrique et l’Archipel des Canaries. La faute à la grosse dépression située actuellement au sud-ouest des Açores qui vient perturber la belle mécanique de la région où normalement prend naissance l’alizé bienfaiteur.
La flotte fonce, Gitana 11 s’arrête
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