La double traversée de Manche avalée en 30 heures

Groupama
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Groupama 34 de Franck Cammas l’emportait peu après 17h, devant le Courrier Dunkerque de Daniel Souben et les hommes de Nicolas Troussel à bord de Bretagne-Crédit Mutuel Elite.

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Après avoir viré la marque de St Marcouf ce matin, à l’est du Cotentin, la remontée au près vers Le Havre, à près de 6 nœuds de moyenne fut le théâtre d’une empoignade furieuse avec un jeune impétrant, à savoir le « Dispositif France Jeune FFVoile », skippé par Martin Le Pape, fils d’un certain Christian, lui-même directeur du Pôle Finistère Course Au Large où s’entraînent de nombreux marins. Bretagne Crédit Mutuel Elite a longtemps eu quelques centaines de mètres de retard sur ce bateau avant de grignoter, mètre par mètre, longueur par longueur. A un mille de la ligne, l’issue était encore incertaine mais finalement, au terme de ce duel au couteau, Nicolas Troussel et ses hommes parvenaient à glisser leur étrave sur la ligne juste devant : troisièmes au bout du suspense !

A savoir que d’autres grands favoris comme le Sodebo de Thomas Coville sont derrière. Dès demain jeudi, il faudra se remettre à l’ouvrage pour la suite de l’épreuve, avec au menu des parcours côtiers ou bananes.

Ils ont dit

Nicolas Troussel : « C’était une étape vraiment sympa… à part que ce n’est pas vraiment facile physiquement de faire du rappel pendant une trentaine d’heures (rires) ! Nous avons eu droit à un super passage de l’île de Wight, où il s’est passé plein de choses dans la pétole. Un moment nous nous sommes retrouvés quasiment tous les bateaux groupés à petite vitesse. Là, on a réussi un bon coup qui nous fait sortir en tête aux Needles. Malheureusement, les autres ont trouvé du vent au sud de l’île, où on pensait qu’il n’y en aurait pas du tout et on a perdu notre avantage, nous ne pouvions plus aller les marquer. Mais c’était totalement imprévisible, donc pas trop de regret. Ensuite, après une deuxième traversée de Manche à bonne vitesse, une petite erreur nous place en quatrième position à l’atterrissage sur Barfleur. Et puis sur la fin, nous allons donc chercher cette troisième place avec nos tripes, sur les 40 derniers milles tout au près qui n’étaient pas vraiment une sinécure ! Réussir à prendre la 3e place in extremis comme ça, c’est vraiment sympa pour le moral. »