La bataille continue pour les Class 40′

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" Cette fin de course au coude à coude avec Generali, ça réconcillie avec la régate ! " lâchait Loïck Peyron à son arrivée au ponton, hier soir, peu après 21 heures 30. Et pour cause, les deux bateaux se sont livrés un joli duel hier. Gitana Eighty et Generali se sont retrouvés à quelques centaines de mètres l’un de lautre à un plus plus de 120 milles de l’arrivée : " On était content d’avoir réussi à revenir sur Gitana par en dessous. On y croyait pas trop car on était forcément un peu plus serré qu’eux et c’était extra de se tirer la bourre ensemble à la fin. Ca a remis un peu de piment ! Dommage par contre que ça ait tourné à leur avantage ! " regrettait Yann Eliès qui ne cachait cependant pas sa joie d’arriver à Salvador. Après le tour des îles Britanniques grand voile haute, on pensait en avoir terminé avec la pétole mais finalement il restait encore un bout. Et pas un petit : carrément une traversée de l’Atlantique ! " plaisantait le Costarmoricain. De fait, leur vitesse moyenne théorique sur l’ensemble du parcours est de 9,87 noeuds. " Incroyablement lent ! " commentait Peyron de son côté. Arrivé 1 jour 4 heures et 56 minutes après le vainqueur ("Foncia"), le skipper Baulois a payé chère son option au niveau des Canaries en choissisant de longer les côtes africaines. " Quand on est trop à la corde, on passe dans les graviers et ça s’arrête net ! " plaisantait néanmoins Peyron. Le tandem de Gitana Eighty, deuxième avant le front intertropical, s’est vu relégué à plus de 300 milles du leader en 48 heures ! Impossible ensuite de recoller au peloton. Idem pour Yann Eliès et Sébastien Audigane. " Les premiers se sont échappés avec du vent que nous n’avons jamais touché. Du coup, il a fallu essayer de retrouver une autre motivation et une autre stratégie pour tenter de revenir dans le match " a expliqué le skipper de Generali. Lors du passage du Pot au Noir, le bateau rouge est revenu sur quelques-uns de ses adversaires, doublant notamment les filles de "Roxy". " En une nuit, sous un nuage, Yann et Séb nous ont mis 30 milles en latéral. Dur pour le moral mais surtout dommage parce qu’ensuite, on était vraiment décrochées et quand on navigue avec 100 milles de retard, ce n’est pas pareil qu’avec 500 ! " plaisantait Jeanne Grégoire ce midi, à son arrivée au port. Pour autant, le contrat est rempli pour Jeanne et Sam Davies : " on est contente parce qu’on termine premier "vieux gréement" " ajoutait en riant la Britannique, dont le bateau fait en effet partie de l’ancienne génération. Le prochain bateau attendu en catégorie Imoca est " Maisonneuve " de Jean-Baptiste Dejeanty et Hervé Laurent. Il devrait franchir la ligne d’arrivée aux alentours de 19 heures, heure française, ce soir.

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Belle 2e place pour Laiterie de Saint Malo en multis 50′
Victorien Erussard et Fred Dahirel sur Laiterie de St Malo sont arrivés ce matin à 4 heures 02, bouclant leur transat en 17 jours 15 heures et 50 secondes. Les deux marins se sont ainsi adjugés une belle deuxième place, 1 jour 16 heures et 33 minutes derrière le "Crêpes Whaou ! " de Franck-Yves Escoffier et Karine Fauconnier. " C’est la première fols que je travaille avec un routeur et c’est du bonheur i Il nous a dégotté de supers bons passages. On lui avait notamment demandé de franchir le Pot au Noir comme une lettre à la poste, c’est ce qu’on a fait. Par contre, on ne pensait pas avoir des alizés aussi sud. Et le problème, c’est qu’on était très décalé dans l’ouest, encore plus que Jean Le Cam sur "VM Matériaux", et notre bateau avance bien au reaching mais plus difficilement au près serré, en particulier dans une mer formée. Total, on a un peu galéré pour atteindre lés îles Fernando. Mais bon, de toutes façons, il faut être lucide, "Crêpes Whaou!" est supérieur à nous, même si on est revenu à 30 milles de lui (mais 200 milles en latéral) à un moment donné " a raconté victorien Erussard, qui, outre son décalage trop important dans l’ouest au niveau du Pot au Noir, regrettait également de ne pas avoir embarqué de code 0 : " Cela nous a manqué dans les phases de transition ", avouait le Malouin.

Côté Class40,
Les concurrents de la Class40 poursuivent leur descente, tout droit sur Salvador de Bahia, poussés par l’alizé de sud-est qui va persister dans l’hémisphère sud – que les premiers de la flotte ont atteint ce matin – et accompagner l’ensemble des équipages au moins Jusqu’à dimanche. La bonne nouvelle, c’est que sa direction évoluera peu ce qui permettra aux duos de faire toujours route directe sur l’arrivée. Le hic c’est qu’il n’y a plus d’option possible. Résultat, ces derniers jours de course vont se résumer à une course de vitesse. Chacun doit se concentrer sur ses réglages pour tenter de grapiller quelques milles, ce que semble parfaitement maïtrisser le tandem Giovanni Soldini et Pietro d’Ali, les plus rapides la flotte ce jeudi midi. ‘Telecom Italia" creuse donc – de nouveau – doucement l’écart avec "Atao Audio System" qui comptait 26,3 milles de retard à la mi-journée. Derrière, à près de 100 milles (!) du bateau italien, ça bataille dur pour la troisième place : "Chocolats Monbana", "A.ST Groupe" et "Appart City" se tiennent à moins d’un mille. Rappelons que les premiers sont attendus dans la nuit de dimanche à lundi.