Knox-Johnston, infatigable légende

Robin Knox-Johnston Bernard Stamm arrivée Velux Bilbao
DR

A pas moins de 68 ans, le vétéran de la flotte ajoute un second tour du monde en solitaire à son palmarès. Sir Robin devient également l’homme le plus âgé à finir la VELUX 5 OCEANS. Son expérience, sa détermination et sa persévérance lui ont permis de se retrouver en mesure d’obtenir une place sur le podium, ayant ainsi battu des skippers pourtant mondialement reconnus.
Seules 165 personnes ont déjà bouclé un tour du monde en solitaire à la voile. En étant le premier à y parvenir, Sir Robin ouvrait la voie et continue maintenant à influencer l’univers de la voile, démontrant également de façon plus globale que l’âge n’est rien quand on a la motivation.
 
A son arrivée aux pontons ce matin, Sir Robin a commenté :
« Que ce soit sur l’eau ou aux pontons, comme toujours l’accueil à Bilbao est exceptionnel et je suis heureux d’être de retour. Cette course a finalement été plus facile pour moi que celle de 1969. Je crois que c’est plus simple quand on sait que c’est possible ce qui n’était pas le cas il y a quarante ans. Pour autant, Ce tour du monde était le dernier. Je ne recommencerai pas. Dans quatre ans, quand j’aurai 44 ans » a plaisanté Sir Robin « je serai trop vieux pour y aller et être compétitif. La VELUX 5 OCEANS a déjà délivré son lot de frustrations donc je n’ose pas imaginer ce que ça pourrait être une fois plus vieux.  Les nouvelles technologies embarquées ont été mon principal problème lors de cette course et ça n’a vraiment pas bien marché. J’aurai préféré naviguer sans, comme en 1969 mais le problème est que de nos jours, nous sommes absolument dépendants des programmes météo par exemple. Je n’ai malheureusement pas eu assez de temps au début de ce projet pour mettre le nez dedans. Si seulement c’était simple et qu’on m’avait donné un bon vieux manuel ! »
 
SAGA INSURANCE a coupé la ligne d’arrivée de la troisième et dernière étape de la course à 11h22 heure espagnole (09h22 GMT). Sir Robin a alors rejoint la marina à Bilbao où l’attendaient de nombreux locaux, amis ou partenaires. Arrivant trois jours et demi après le vainqueur Bernard Stamm, il aura fallu 16 jours, 17 heures et 2 minutes à Sir Robin pour parcourir cette transatlantique finale dont le départ avait été donné de Norfolk (USA – Virginie) le 18 avril dernier. Sir Robin espère toujours s’emparer de la troisième place au classement général. Pour cela, il faudrait que le local Unai Basurko, toujours en mer et à 100 milles de la maison, arrive plus de 42 heures après le doyen de la flotte. Et même si Unai est attendu en Espagne dans la nuit ce qui lui permettra de finir troisième au général, rien n’est joué pour Robin tant que le jeune concurrent n’a pas rejoint la terre ferme. L’aventure de Sir Robin Knox-Johnston sur la VELUX 5 OCEANS a été suivie avec passion aux quatre coins du globe. Déjà admiré et respecté pour ce qu’il avait accompli en 1969, Sir Robin a su de nouveau toucher le grand public et les amateurs d’aventures avec son second tour du monde en solo. Naviguant à bord d’un 60 pieds d’ancienne génération dont il n’a pris possession que quelques mois avant le départ, Sir Robin partait avec un sérieux handicap par rapport à des équipes ultra calées comme celles de Mike Golding, Alex Thomson ou Bernard Stamm.
 
Prenant pour la première fois la barre d’un 60 pieds Open, Sir Robin a eu peu de temps pour découvrir sa monture, les nouvelles technologies embarquées et plus généralement les spécificités de cette classe. Malgré tout, il avait pu se qualifier, accomplir les tests de sécurité exigés par la classe et ainsi s’aligner sur la ligne de départ de la VELUX 5 OCEANS le 22 octobre dernier. Seulement 24 heures après le départ, la flotte s’était fait balayée par une tempête dans le Golfe de Gascogne, n’épargnant pas son doyen. Sir Robin Knox-Johnston avait pourtant tenu bon alors que trois de ses concurrents avaient déjà fait escale. Mais avec le bateau brusquement couché sur le flanc et des dommages notamment au niveau du chariot de Grand Voile, il n’avait plus d’autre option que de s’arrêter pour réparer. Reprenant la course 48 heures après la pénalité imposée, Sir Robin se lançait alors dans la plus longue navigation qu’il avait effectué à bord de SAGA INSURANCE, et qui devait le mener en Australie. Après les abandons d’Alex Thomson puis de Mike Golding, Sir Robin a continué de prendre soin de son bateau, et de le découvrir, finissant troisième à Fremantle.
 
La tâche n’aura pourtant pas été simple pour Sir Robin qui a été affecté par des problèmes avec ses appareils électroniques dès le premier jour. Les moyens de technologies modernes n’ont pas sourit à Sir Robin qui a parcouru la majorité du globe avec un sextant et une VHF seulement. Naviguant dans le Grand Sud sans aucun fichier météo, Sir Robin est pourtant parvenu à rester dans la bataille et à ne pas se faire distancer pas ses jeunes concurrents. Lorsqu’il avait effectué sa première circumnavigation en 312 jours en 1969, l’auto pilote du bateau de Sir Robin était fait de barres en métal, l’eau qu’il buvait était celle de la pluie qu’il récoltait et l’essentiel de la nourriture qu’il avait embarqué était constituée de boites de conserves. Sir Robin Knox Johnston a parcouru les 30 000 milles de la VELUX 5 OCEANS en 159 jours, améliorant sa circumnavigation de 153 jours. Si l’expérience 2006/2007 est bien différente de la précédente en raison des moyens dont disposait Robin avec des pilotes automatiques, dessalinisateur, webcams et de la nourriture lyophilisée elle n’en reste pas moins le reflet des compétences d’un marin hors pair.
 
Bernard Stamm, Double vainqueur de la VELUX 5 OCEANS
“ Robin fait partie de plusieurs générations de coureurs. Il a connu et fait les toutes premières courses au large, puis des records puis maintenant de nouveau de la course au large avec des bateaux très différents. C’est un réel exploit. Moi ça fait peut être dix ans que je fais de la course au large avec les mêmes bateaux et je n’ai pas besoin de changer de façon de faire ou de naviguer. Je ne connais pas ce qu il connaît lui.”
 
David Adams, Directeur de course:
“Tout le monde a pensé que c’était fou que Robin s’inscrive à la VELUX 5 OCEANS et se lance dans un tour du monde à 67 ans. Je n’ai pourtant jamais douté de sa capacité à y parvenir et des aptitudes, de la force mentale et physique du bonhomme qu’il est. C’est un vrai marin, pour autant, finir cette course n’aura pas été une tache facile. Je pense qu’on se rappellera de cet exploit pour longtemps et qu’il place la barre haut. C’est une vraie légende de la voile et ce fut un plaisir que de le suivre pendant cette course.”

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Source Velux 5 Oceans