On ne pouvait rêver scénario plus hitchcockien, mais ce suspense pourrait tourner au supplice pour les courreurs, après 19 jours de mer. Imaginez : à moins de 300 milles de l’arrivée, soit 1 jour et demi, les deux premiers sont exactement à équidistance de Saint-Barth. « C’est chaud ! » s’est exclamé ce matin Jeanne Grégoire (3e à 12 milles sur Banque Populaire). « Il faut espérer qu’il n’y ait pas de gros hold-up sur la fin, mais que la logique de la Transat soit respectée » a-t-elle ajouté. Au classement de 4h00, Banque Populaire était talonné à 0,2 mille derrière par les deux équilibristes, Dominic Vittet et Lionel Lemonchois (Atao Audio System). Depuis maintenant plus de deux semaines, ces deux-là naviguent sur un fil avec la peur au ventre de déchirer leur dernier spi léger. « On ne sait pas qui va gagner, a murmuré Nicolas Troussel (1er ex-æquo sur Brit Air) à peine réveillé. J’ai l’impression qu’on va se retrouver bord à bord à la pointe des Colombiers. Ça va être serré jusqu’au bout. » Seul Kito de Pavant (1er ex-æquo sur Groupe Bel) semblait beaucoup plus serein. « Ça va le faire ! On est bien là où il faut. Je pense qu’on est en train de tirer les marrons du feu ! » Si personne ne sait qui va couper la ligne en premier samedi soir à Gustavia, une chose est sûre : le vent mollit à l’approche des îles et permet à la flotte de se resserrer. Les cinq premiers se tiennent désormais dans un mouchoir de poche de 16 milles. Il peut encore se passer bien des choses en 36 heures de course. 36 heures haletantes avant de savoir si Armel Le Cleac’h et Nicolas Troussel vont se succéder à eux-mêmes ou bien si un nouvel équipage va inscrire son nom au palmarès de la Transat AG2R.
Incroyable suspense…
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