La pétole est bien tombée sur la flotte hier soir, au large du Portugal. La première vraie décision stratégique de cette transat était le contournement de ce petit minimum : au large par l’Ouest ou à l’Est près des côtes? Ce matin, par le travers de Porto, la flotte est donc très étalée en longitude… Alors que la flotte était encore très groupée hier, il y a ce jeudi matin près de 120 milles d’écart entre les plus occidentaux et les plus orientaux des 15 bateaux de tête !
En tête de flotte, à l’Ouest, on retrouve Armel Tripon et Franck Le Gal (Gedimat) : leaders depuis hier après-midi et auteurs d’un début de course parfaitement rythmé, ces deux-là sont dans le match depuis le début, tout comme leurs plus proches voisins de l’ouest : Lufthansa (Roland Treussart/Ewen Le Clech), Groupe Bel (Kito de Pavant/SébastienAudigane), Banque Populaire (Jeanne Grégoire/Gérald Véniard), Brit’Air (Armel Le Cléac’h Fabien Delahaye) et Cercle Vert (Gildas Morvan/Bertrand de Broc). Du beau monde, donc, qui investit à l’Ouest de la route directe et espèrent être les premiers à toucher le retour du vent par le Nord-Ouest.
Quatre gros bras à l’Est
A l’extrémité opposée du plan d’eau, on espère évidemment qu’il n’en sera rien et que le salut sera au contraire plus proches des côtes portugaises… Quatre bateaux de tête sont ainsi ce matin – à l’inverse de toute la flotte – à l’Est de la route directe. Les plus extrêmes sont les duos Nicolas Troussel/Thomas Rouxel (Crédit Mutuel de Bretagne) et Nicolas Lunven/Jean Le Cam (Generali). En retard au pointage hier, ceux-là se devaient de tenter autre chose que les leaders. Mais l’explication est insuffisante puisque Yann Eliès et Jérémie Beyou (Generali Mondial Assistance) et Eric Drouglazet/Laurent Pellecuer (Luisina) font un choix similaire. Qui aura raison? Une première réponse est attendue d’ici ce week-end. Une autre – plus pertinente parce que quantifiable en temps – sera donnée au passage de la porte des Canaries. Mais il y a encore 800 milles à faire d’ici là et ce premier suspense risque fort de ne pas être le dernier.